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8ème Sermon – Jérémie, le serviteur souffrant

Jésus - reçu par Dr Samuels le 19 Décembre 1957, Washington, USA.

C’est moi, Jésus.

Je désire, par ce sermon, expliquer, à mes auditeurs et lecteurs, comment, et pourquoi, le 53ème chapitre d’Isaïe, traitant du serviteur souffrant de Dieu, ne se réfère pas principalement à moi, ni ne concerne ma mission comme le Messie de Dieu, en ce que, doué d’une âme divine par le biais de l’efficacité de l’Amour du Père, j’ai prêché le message que la prière à Dieu pour Son Amour, apporterait à l’homme la communion avec le Père.

En premier lieu, je dois dire que les scribes Hébreux, lors de leur édition des manuscrits anciens, furent friands de rassembler des matériaux similaires sous une même rubrique, ou, devrais-je dire, sous le nom d’un auteur, qu’il soit ou non le seul écrivain. Beaucoup de psaumes attribués au Roi David, n’ont pas été écrits par lui. Et beaucoup d’histoires des Chroniques et du Livre des Rois montrent des différences de contenu, selon que le récit fut écrit par la plus récente ou plus tardive source. Je veux donc vous dire que le Livre d’Isaïe n’a pas été écrit par un seul prophète, mais par plusieurs, même si le titre dans l’Ancien Testament ne fait référence qu’à une seule personne. Vous devez savoir que deux des Isaïe ont écrit avant la destruction du Temple et la captivité en Babylonie, mais que le troisième a écrit alors qu’il était en exil en Babylonie et s’est attristé, dans ses écrits, des souffrances que Jérémie avait endurées en essayant d’amener les gens à une compréhension de leur situation désastreuse. De sorte que, lorsque le dernier Isaïe a écrit sur le serviteur souffrant de Dieu, alors qu’il pensait d’une manière générale qu’Israël était une telle entité, il pensait, en fait, à Jérémie, car, en effet, la vie et la mort de Jérémie furent telles qu’il fut un ou le serviteur souffrant de Jéhovah, comme le Père était ainsi appelé par les Hébreux à l’époque.

Car il faut savoir que Jérémie a souffert jusqu’à la mort à cause de sa mission, qui lui avait été assignée par le Père, d’amener le peuple et les dirigeants à modifier leur comportement, car dans le cas contraire ils créeraient des conditions dont les conséquences spirituelles et matérielles provoqueraient la destruction de Jérusalem, et l’exil du peuple. Les prêtres et le peuple ont souhaité sa mort suite à sa prophétie que le Temple serait détruit et pour l’appeler un lieu de débauches. Pour cela, et pour son intrépidité à réprimander les violations du code moral et éthique de la religion Hébraïque, les prêtres et le peuple ont cherché à invoquer, sur lui, une sentence de mort. Il a échappé à son procès simplement parce que les modérés ont prévalu dans une atmosphère où la souveraineté de la nation fut le premier facteur de stabilisation et a contribué à restaurer l’ordre et le bon sens, alors que, dans mon propre cas, l’absence de cette souveraineté a contribué à créer les conditions d’hystérie. Plus tard, Jérémie fut battu par un prêtre du Temple et maintenu dans une situation où il devait supporter les regards et les menaces des passants hostiles. Lors de la chute de Jérusalem, et après qu’une partie de la population fut déportée en captivité à Babylone, il y eut, parmi les groupes qui sont restés, certains qui blâmaient les prophéties de Jérémie pour le sort de la nation, aussi, lorsqu’ils en ont eu l’occasion, ils le firent mettre à mort en Égypte.

Maintenant, lorsque le dernier Isaïe, qui a écrit en exil en Babylonie, a appris la fin malheureuse du prophète et réalisé que Jérémie avait cherché à empêcher la catastrophe en tournant le peuple vers les voies du droit et de la justice, il a évoqué la figure et les souffrances de Jérémie comme un serviteur de Dieu qui avait souffert et est mort pour sa mission de détourner la nation de ses mauvaises voies, et c’est cet épisode de l’histoire du peuple Juif qui est exprimée dans le 53ème chapitre d’Isaïe. En Babylonie, à cette époque, la conception d’une victime divine qui sacrifia sa vie pour les autres était, comme ce fut le cas d’autres cultes orientaux, assez fréquente, et dans cette souffrance, la mort et de la résurrection triomphale du dieu Tammuz pouvait être perçue. Cependant, l’Isaïe Babylonien pensait que Jérémie était mort à cause des péchés de son peuple, et non pas, comme les Chrétiens souhaitent interpréter, comme une expiation pour leurs péchés. L’écrivain a estimé que le personnage de Jérémie pourrait être comparé à un de ces dieux orientaux, en ce qu’il avait effectivement sacrifié sa vie dans sa tentative de préserver les gens de sa nation de commettre des faits répréhensibles, et, de cette façon, d’éviter la catastrophe.

Profondément ému par l’expérience tragique de Jérémie, et en contact étroit avec les forces de l’esprit à l’époque, le Babylonien Isaïe sentit qu’un autre prophète, à une autre époque, viendrait et subirait un sort similaire en cherchant à sauver son peuple du péché et de la destruction. Et là, il eut une petite idée de ce qui allait se passer pour moi, non pas parce qu’il a véritablement prévu ces événements, mais parce qu’il a compris que, si les gens continuaient à se comporter de certaines façons à travers les années, ils agiraient, inévitablement, de la même façon à une période ultérieure.

En bref, l’Isaïe Babylonien n’a jamais cherché à prophétiser ma mort comme inhérente au rôle du Messie, et il n’a jamais suggéré ou fait allusion que l’effusion de mon sang sur la croix était nécessaire pour le salut de l’homme. Mais il a voulu dire que la connaissance et l’obéissance à l’appel à la justice contribuerait à maintenir l’humanité éloignée du mal, et ceci fut et est maintenant une croyance commune – que ceux qui sont dans le monde de l’esprit peuvent, par leurs prières à Dieu, intercéder auprès de Lui au nom des autres. Cet Isaïe avait le sentiment que l’âme d’un serviteur souffrant de Dieu, que ce soit Jérémie, comme il le pensait probablement, ou un autre prophète, était la clé du salut, et cette pensée était exacte, car il a été ainsi de mon âme, rendue divine à travers l’Amour du Père, qui a apporté la potentialité de la vie éternelle à l’humanité. Isaïe était conscient du « cœur de chair » déclaré par Jérémie et pensait que, compte tenu de son fort positionnement pour la justice, qu’il avait été accordé, par Dieu, à Jérémie, un tel cœur.

Jésus de la Bible et Maître des Cieux Célestes.