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63ème Sermon – Le Second Isaïe, le prophète de l’exil

Jésus - reçu par Dr Samuels le 21 Juillet 1963, Washington, USA.

C’est moi, Jésus.

Une étude des écrits du Second Isaïe nous amène aux Chants du Serviteur, une révolution dans la pensée religieuse qui fut d’une importance majeure dans l’élaboration de la doctrine fondamentale du Christianisme comme un prototype d’une victime irréprochable portant les péchés de l’humanité et assurant ainsi son salut. Ces Chants du Serviteur doivent être distingués du Cantique des Cantiques, rédigés à l’époque du roi Salomon, dans lesquels est représenté, dans un langage descriptif qui semble parfois beaucoup trop imagé pour un sujet spirituel de cette dimension, l’Amour de Dieu pour Israël, sous le couvert de l’amour de l’homme pour sa femme. Vous vous rappellerez que c’était aussi un concept d’Osée, sauf que Gomer était une femme fautive, et qu’Israël, comme son Épouse ou Église, L’avait abandonnée pour les divinités païennes.

Cette femme fautive pourrait être rachetée si elle abandonnait ses amants et revenait à son époux, et Israël pourrait être rachetée si elle renonçait à ses péchés et retournait à Dieu. Cela fut le thème constant et insistant, des prophètes ultérieurs. En Israël, ils ont vu une femme pécheresse, faisant face à la catastrophe à moins qu’elle ne revienne aux exigences du code moral qui était la base de son union spirituelle avec son mari. Et lorsque Jérusalem tomba devant Nabuchodonosor, les prophètes de l’époque estimèrent que les prédictions d’Osée, Amos et Isaïe (le premier) avaient été accomplies, et qu’Israël, la femme, avait été jetée pour ses péchés.

Mais Israël pouvait être racheté par un retour à Dieu et la purification de l’âme. Sans aucun doute une amélioration considérable du niveau moral des exilés s’est effectué en Babylonie, le peuple accepta les enseignements des prophètes, endura ses difficultés comme des étrangers dans un pays étranger et chercha à devenir plus éthique et à vivre en accord avec les lois de Dieu et à garder la foi en lui.

Dans le même temps, cependant, le peuple n’a pas pu atteindre le niveau exigé de lui par les prophètes contemporains du temps de l’exil. Jérémie était désespéré parce que ses remontrances avaient été vaines. Il aurait voulu n’être jamais né; il souffrait énormément de l’indifférence du peuple à ses avertissements et leur adhésion continue au matérialisme. Ses écrits montrent avec une grande puissance dramatique que Jérémie était un serviteur de Dieu, qui non seulement cherchait désespérément à ramener les gens à Dieu mais souffrait intensément en suivant les Instructions de Dieu. Jérémie peut vraiment être appelé un serviteur souffrant de Dieu.

Ézéchiel, qui, comme on le sait, a connu l’exil de première main, vivait parmi le peuple de Babylonie et prédit un retour à une nouvelle Jérusalem et la restauration du Temple, s’est aussi fait appeler un serviteur souffrant de Dieu. En fait, dans le livre d’Ézéchiel, chapitre 4, Dieu pose sur le prophète l’iniquité du peuple d’Israël, de même que, plus tard, dans le Second Isaïe, l’iniquité du peuple est mise sur le serviteur souffrant. Dans ce chapitre 4, que j’explique maintenant car il aide à dissiper la confusion quant à la signification des Chants du Serviteur, Dieu demande au prophète Ézéchiel de mimer le siège de Jérusalem, comme un signe pour le peuple d’Israël, celui du premier exil de 597 av. J.-C. et celui du peuple de Jérusalem, de renoncer à leur comportement pécheur et au culte païen et de revenir à Dieu dans le repentir et clarifier les cœurs. Il est demandé à Ézéchiel de se coucher tout d’abord sur un côté, puis sur l’autre, pendant un certain nombre de jours, représentant chacun une année au cours de laquelle le prophète a pris sur lui l’iniquité du peuple. Je veux vous montrer qu’Ézéchiel, sur le commandement de Dieu, a pris sur lui les péchés de son peuple, et c’est exactement ce que le Second Isaïe a écrit dans les Chants du Serviteur. C’est la souffrance du Serviteur de Dieu qui l’a fait. Je veux vous faire lire ce passage d’Ézéchiel au chapitre 4, versets 4-6 :

Puis couche-toi sur le côté gauche, mets-y l’iniquité de la maison d’Israël, et tu porteras leur iniquité autant de jours que tu seras couché sur ce côté. Je te compterai un nombre de jours égal à celui des années de leur iniquité, trois cent quatre-vingt-dix jours ; tu porteras ainsi l’iniquité de la maison d’Israël. Quand tu auras achevé ces jours, couche-toi sur le côté droit, et tu porteras l’iniquité de la maison de Juda pendant quarante jours; je t’impose un jour pour chaque année.

Ainsi, dans son obéissance aux instructions de l’Éternel, Ézéchiel portait l’iniquité du peuple Hébreu pour 430 jours représentant les 430 ans de comportement pécheur du peuple. Si je dois assumer que ce péché s’est terminé en 586 av. J.-C., avec la destruction totale de Jérusalem, cette iniquité du peuple a commencé à peu près au moment de la monarchie de Saül, ou lorsque le peuple a cherché une règle humaine au lieu de garder Dieu comme leur roi. Encore une fois, 390 ans correspondaient au temps depuis les veaux d’or de l’autel de Jéroboam jusqu’à la captivité, le péché d’Israël ; et 40 ans symbolisent aussi le temps depuis le traité brisé de la réforme de Josias jusqu’à cette même captivité, le péché de Juda.

En tout cas, le Second Isaïe, dans ses Chants du Serviteur, l’usage de son titre de serviteur de Dieu souffrant est justifié en référence à un passage de l’Ancien Testament lui-même et Ézéchiel, bien entendu, avait à l’esprit pour son serviteur souffrant, celui que vous avez déjà soupçonné : nul autre que Jérémie.

Jésus de la Bible et Maître des Cieux Célestes.