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36ème Sermon – Michée et les aristocrates de Jérusalem

Jésus - reçu par Dr Samuels le 24 Août 1960, Washington, USA.

C’est moi, Jésus.

Avec le premier Isaïe et contemporain avec lui, nous avons un autre prophète, Michée, qui est né dans la petite ville de Moreshah, situé dans le coin sud-ouest de la Palestine près de Gath. Ce nom, rappelons-le, est relié à Goliath de Gath, dans les jours du Roi David, et montre que les Philistins avaient été actifs là-bas, car ils avaient vécu dans les plaines côtières, alors que les Juifs s’étaient maintenus dans les contreforts un peu comme des pionniers ou des colons de la frontière. Elle était également située près de la frontière Égyptienne, qui s’étendait comme une aile étirée du Sinaï jusque dans la terre d’Israël. C’était une terre qui avait connu la guerre, l’invasion et la catastrophe.

Michée venait d’une famille d’agriculteurs, robustes et patriotiques, prêts à défendre leur patrie rurale à tout signe de problème avec les Philistins. Michée s’est tourné vers la ville et s’est intéressé aux outils agricoles. Sa ferveur religieuse s’est éveillée au contact des pratiques impures et idolâtres qui étaient, autour de lui, très évidentes. Sa connaissance des sermons d’Amos, d’Osée et d’Isaïe, le grand prophète, qui était actif à Jérusalem, a suscité en lui un désir de les imiter, et de porter, à l’attention de ses voisins, les terribles conséquences auxquelles ils s’exposaient avec leurs pratiques impies et païennes.

Michée a commencé à prophétiser aux environs de 722 av J. -C, ou peu de temps avant la destruction d’Israël et l’exil des dix tribus. Et, avec cela à l’esprit, il s’est tourné vers la Samarie comme le lieu de culte des idoles qui s’apprêtait à recevoir la punition de Dieu par le fléau Assyrien. Étant un homme de la ferme, il a pensé que les grandes villes étaient responsables de la corruption du peuple pur de la campagne :

Quelle est la transgression de Jacob ? N’est-ce pas Samarie ? Et quel est le péché de Juda ? N’est-ce pas Jérusalem ? - Michée 1 : 5

Par conséquent, il a pensé que ces deux villes seraient prises par les Assyriens à cause de leurs péchés. Michée n’avait jamais eu la moindre idée de ces maux. Il avait cru, comme je l’ai cité, que le mal venait de Jérusalem, mais il a enfin vu ce qu’Isaïe avait vu et décrié – que le mal de la ville est venu de la pression de l’aristocratie contre les pauvres, et il a compris pour la première fois le sens de la lutte des classes ou de la lutte sociale. Maintenant, Michée, étant, dans son cœur, provincial, il a peut-être parlé d’une façon directe et inélégante, car il manquait, en vérité, de la délicatesse du prophète urbain. Ses descriptions sont vives et énergiques, d’autant plus que, parce qu’il était un homme de la campagne, les aristocrates de la ville riche ont refusé de l’écouter, et l’ont chahuté lorsqu’ils le pouvaient. L’éloquence de Michée est devenue d’autant plus grossière et belliqueuse comme le montrent les propos suivants :

Écoutez donc, chefs de Jacob, et princes de la maison d’Israël : N’est-ce pas à vous de connaître la justice, vous qui haïssez le bien et aimez le mal ? Vous qui mangez la chair de mon peuple, et qui dépouillez la peau des corps, Vous leur arrachez la peau et la chair de dessus les os, vous dévorez la chair de mon peuple, Vous lui brisez les os; et les mettez en pièces comme ce qu’on cuit dans un pot, Comme de la viande dans une marmite. Ensuite, vous criez au Seigneur pour la protection ; Mais il ne vous répondra pas, il va cacher sa face en ce temps-là, car vous avez avili vos actions avec le mal. - Michée 3 : 1-4

Après avoir fustigé les mauvais dirigeants du peuple, Michée s’est alors tourné vers les faux prophètes, qui disaient aux aristocrates ce qu’ils voulaient entendre :

Ainsi parle l’Éternel sur les prophètes qui égarent mon peuple, Qui annoncent la paix si leurs dents ont quelque chose à mordre, Et qui préparent la guerre si on ne leur met rien dans la bouche… - Michée 3: 5

Et peu de temps après, il témoigne contre les prêtres avec ces mots :

Ses chefs jugent pour des présents, Ses prêtres enseignent pour de l’argent. Et ses prophètes prédisent pour de l’argent. Et ils osent s’appuyer sur l’Éternel, ils disent : L’Éternel n’est-il pas au milieu de nous ? Le malheur ne nous atteindra pas. - Michée 3 : 11

Il a donc prophétisé la destruction de Jérusalem et du Temple, car il sentait que le péché continuel ne pouvait conduire qu’à la mort, et que Dieu ne pouvait pas aider à moins que les conditions justes permettent à ses ministres de prendre contact avec le peuple :

C’est pourquoi, à cause de vous, Sion sera labourée comme un champ, Jérusalem deviendra un monceau de pierres, Et la montagne du temple une sommité couverte de bois. - Michée 3 : 12

Plus tard, Jérémie et moi-même, ainsi que Urie, ont prophétisé la chute du Temple, et dans chaque cas, nous ont été traduits en justice – Jérémie a pu s’échapper sans punition parce que rien n’était arrivé à Michée. Maintenant, lorsque Michée a prophétisé la ruine du Temple de Jérusalem, ce sanctuaire n’était pas devenu l’enceinte sacrée qu’il est devenu après des années. Au temps de Michée, d’autres sanctuaires, tels que Béthel et Dan, ont été utilisés et considérés par les Israélites avec une grande vénération, quelle que soit la forme dégradée du rituel, de sorte que le Temple de Jérusalem au Mont Zion n’avait pas atteint cette sacralité qui le caractérisa un siècle plus tard, lorsque Jérémie a parlé, et aussi lorsque je suis venu pour rappeler aux Judéens que leur Temple matériel pourrait être facilement détruit – un fait qui les rendit d’autant plus furieux que leur premier Temple, construit par Salomon, avait été détruit par les Babyloniens également informés par Jérémie.

J’ai éprouvé les mêmes sentiments que Michée lorsque j’ai prêché en Palestine. Mon message, en plus de la bonne nouvelle de l’Amour du Père, que j’ai sans cesse prêché, était d’ordre social et politique. Par ce que je voulais dire que les gens, en acceptant la Nouvelle Naissance, pourraient éliminer ainsi le péché de leur cœur et parvenir à une nouvelle ère de fraternité humaine, où tous les gens seraient égaux devant la loi et la justice et la vertu prévaudrait sur la terre. J’ai aussi voulu dire que l’Amour Divin donnerait aux gens un aperçu de la nature transitoire de la suzeraineté Romaine, et, avec cet Amour dans leurs cœurs, seraient capables de surmonter le joug Romain, conserver sereinement leur foi en Dieu et être pacifiques. Alors le feu des Zélotes se serait transformé dans un sentiment chaleureux de compréhension, et les rébellions menant à la destruction du Temple et l’insurrection futile de Bar Kochba auraient été évitées.

Jésus de la Bible et Maître des Cieux Célestes.