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25ème Sermon – Le vingt-troisième Psaume

Jésus - reçu par Dr Samuels le 21 Juillet 1959, Washington, USA.

C’est moi, Jésus.

Le Psaume 23 est celui qui est le plus aimé et connu de tous les 150 psaumes que nous possédons, avant qu’il ne soit fait mention de ceux qui ont été mis à jour lors des récentes découvertes des rouleaux de la Mer Morte. C’est celui qui est le plus concis, le plus poétique et le plus inspiré, et cela non seulement pour le peuple Hébreu, mais aussi pour tous les autres où l’Ancien Testament fait partie du patrimoine religieux.

Ce 23ème Psaume est aussi celui qui représente le mieux David et ce qu’il comprenait de la religion de l’Ancien Testament. Il lui a été étroitement associé à travers les âges parce qu’il a été celui qui, plus que tout autre, nous rappelle la vie paisible et bucolique qui était la sienne comme Berger et que beaucoup d’entre nous cherchent ou ont cherché mais n’ont pu atteindre en raison des déboires, des frustrations et des bouleversements de l’existence matérielle. C’est un rêve, un idéal, et certains d’entre nous ont une idée, quelque part dans leur esprit et leur cœur que, finalement, cet idéal deviendra tangible et que l’homme, à un moment donné, s’allongera et reposera, en paix, avec lui-même et son Dieu.

Ce sentiment de paix est un parfum qui semble sortir des mots de ce Psaume, et il doit son parfum à une foi absolue et éternelle en Dieu. Dans l’Ancien Testament, on ne trouvera pas une foi brûlante plus forte dans la vie réelle que celle que David manifeste en son temps de malheur et d’affliction, et qui fut la fibre de sa vie et de la force qu’il a attirée et absorbée par la prière et la foi dans le Père. C’est le Psaume 23, avec ses mots simples et direct, qui fournit ce sentiment écrasant de sincérité et relie ainsi irrésistiblement à David, le berger, et à David, le Roi, qui n’a pas peur de l’ennemi et de la mort même, parce que

Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi: Ta houlette et ton bâton me rassurent. - Psaume 23, verset 4

Ce sentiment intérieur que connaissait la Présence de Dieu – pas dans l’âme de David – mais toujours à ses côtés, résume plus que tout autre la grande vérité de la religion Hébraïque – que le Dieu d’Israël était vivant et présent avec David, l’aidant dans ses essais et cherchant à redresser ses sentiers. En effet, David L’avait reconnu et ce Dieu d’Israël marque profondément, et de façon réverbérant, le cœur de quiconque a la foi dans le Père et croit avec toute confiance que, comme Dieu était présent avec David et L’a aidé, il en est de même avec lui, et que Dieu est proche et éclaire le chemin pour lui permettre d’aller de l’avant dans la marche de la vie.

Et comme David savait que l’âme vit, parce qu’il croyait que Saul avait communiqué avec Samuel décédé et parce que sa foi en Dieu lui a donné une perspicacité et une assurance de la vie après la mort que les moins croyants ne peuvent pas saisir ni comprendre, David a été convaincu que Dieu lui souhaiterait la bienvenue dans le monde de l’après vie, dresserait une table devant lui, tel qu’il l’a conçu par ses propres expériences et le consacrerait, dans cette nouvelle vie, roi des Juifs, comme il avait été le dirigeant de la nation Hébraïque sur terre :

Tu dresses devant moi une table, En face de mes adversaires ; Tu oins d’huile ma tête, Et ma coupe déborde. Oui, le bonheur et la grâce m’accompagneront tous les jours de ma vie, Et j’habiterai dans la maison de l’Éternel Jusqu’à la fin de mes jours. - Psaumes 23 : 5-6

La beauté et l’inspiration du Psaume 23, sont donc durables et incontestables, et je sais que vous vous en rendez compte, cependant je veux vous en sachiez plus sur ce psaume. Je vais vous dire que les trois premières strophes ne sont pas de la plume de David, mais, bien qu’elles soient proches de ce que nous croyons être les sentiments de David, elles sont le produit d’âges ultérieurs. Dans ces strophes d’ouverture du psaume nous lisons :

L’Éternel est mon berger : je ne manquerai de rien. Il me fait reposer dans de verts pâturages; Il me dirige près des paisibles eaux stagnantes. Il restaure mon âme, Il me conduit dans les sentiers de la justice à cause de son nom. - Psaumes 23 : 1-3

Non, David n’a pas écrit cela, mais nous pensons qu’il doit l’avoir fait parce que nous pensons que David a dû éprouver, plusieurs fois, une telle humeur. En fait, David n’aurait jamais pu concevoir Dieu comme un berger, pour la simple raison qu’il ne pouvait jamais imaginer Dieu être dans une situation comme il l’avait trouvé, et parce que, pour David, Dieu possédait la sublimité et la majesté du Créateur de l’univers. C’est seulement avec les prophètes que cette idée de Dieu et de Sa relation avec Israël s’est établie. Elle apparaît d’abord dans Isaïe 40 : 11 « Il paîtra son troupeau comme un berger » et encore une fois dans Jérémie, (23 : 3-4). « Et je rassemblerai le reste de mes brebis … J’établirai sur elles des pasteurs qui les paîtront. »

Les trois versets du Psaume reflètent aussi l’inspiration d’Ézéchiel, le prophète de l’Exil. Au Chapitre 34 : 11 – 14, 15, nous lisons : « Car ainsi parle le Seigneur, l’Éternel : Voici, j’aurai soin moi-même de mes brebis, et les rechercherai… et les nourrirai… Et je les nourrirai dans un bon pâturage… Je les ferai paître dans un bon pâturage, et leur demeure sera sur les montagnes élevées d’Israël. C’est moi qui ferai paître mes brebis, c’est moi qui les ferai reposer. »

Tout cela s’exprime dans le contenu et la langue, bien que ce ne soit pas dans la concision du style ni du rythme, et ressort très bien des strophes de l’ouverture du Psaume 23, que je viens de citer plus haut.

Pour continuer, David est peut-être l’exemple exceptionnel de l’Hébreu qui prie le Seigneur pour le conduire dans le chemin de la justice, comme il l’a fait, par exemple, au Psaume 5, verset 8 il est dit : « Conduis-moi, Ô Seigneur, dans ta justice. » Dans le Psaume 23, verset 3, cependant, une autre phrase a encore été ajoutée ici qui nous emmène à un âge ultérieur : « A cause de son nom », et c’est une chose que je veux expliquer.

C’est Ézéchiel, seul, qui a prêché que Dieu rétablirait les Hébreux exilés en Babylonie, non pas à cause de toute repentance de la part des Judéens, mais parce que Dieu ne pouvait pas accepter que son nom soit utilisé comme un reproche par les Gentils. Ézéchiel a vu les païens méprisant le Dieu d’Israël, parce que les Hébreux avaient été vaincus et exilés, leur demandant ironiquement où était leur Dieu qui avait permis qu’une telle catastrophe se déverse sur Son peuple. C’est pourquoi Ézéchiel a senti que Dieu protégerait Son Propre nom (ou réputation) et montrerait aux païens son pouvoir en redonnant à Son peuple ce qu’Il avait pris d’eux comme une punition pour le péché. Il y a beaucoup d’expressions de ce type dans le Livre d’Ézéchiel.

Avec cela, je veux maintenant vous dire que j’ai prêché le 23ème Psaume pendant mon ministère en Palestine, avec l’Amour Divin du Père comme l’accomplissement de la justice chantée par le Psalmiste. Ce Psaume peut être interprété, bien sûr, comme cela fut fait, tout d’abord comme la nostalgie de la campagne et sa tranquillité, loin des soucis et contrariétés de la vie citadine. Cela signifie que ce désir d’être seul avec la Création de Dieu afin d’avoir une chance de rejeter de l’âme la grossièreté de ses activités du plan terrestre et, dans le retrait de la nature, communier avec Dieu en purifiant son cœur.

Mais il a aussi une interprétation plus spirituelle. Les eaux tranquilles et les verts pâturages vers lesquels le Berger conduit son troupeau sont la Torah, les livres d’enseignement dans les Voies de Dieu, qui ont été et sont encore l’essence de la religion Juive et qui, comme le chemin de la vie morale et éthique, ne peuvent pas être dépassés. Ainsi, dit le Psalmiste, l’homme rempli de l’esprit de justice ne doit pas craindre la mort, et alors qu’ici nous n’avons pas une conscience d’une résurrection comme enseigné par le Christianisme, il y a cependant la merveilleuse foi que l’âme humaine survit à la mort et existe dans un lieu préparé pour elle par le Père. J’ai fait mention de cela dans mes enseignements, lorsque je me suis référé aux nombreuses demeures de mon Père. Le Psalmiste avait une grande clairvoyance spirituelle lorsqu’il a conclu le Psaume avec les mots essentiels, … « et j’habiterai dans la maison du Seigneur pour toujours. » - Psaumes 23 : 5-6.

Lorsque j’ai enseigné ce Psaume, j’ai enseigné que les verts pâturages et les eaux tranquilles étaient la Divine nourriture et boisson à travers lesquelles l’âme pourrait atteindre, non seulement la restauration, mais la transformation en une âme divine. J’ai prêché que les pâturages et les eaux, ou les aliments et les boissons, que j’ai associées au pain et aux eaux de la vie éternelle, étaient vraiment symboliques de l’Amour du Père, qui était disponible pour tous ceux qui le rechercherait à travers la prière sincère et sérieuse. J’ai prêché que non seulement la pureté de l’âme était impliquée, permettant à l’homme d’atteindre la perfection humaine de l’âme et la place la plus élevée dans les Cieux Spirituels, mais lorsque le psalmiste a écrit : « Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien » - Psaumes 23 : 1 ; ces mots signifiaient que je pourrais avoir ma suffisance éternelle remplie de sa Substance – son Amour Divin – et que mon âme pourrait être nourrie, tout au long de l’éternité, par le biais de Son Amour.

Et lorqsu’il a évoqué la préparation d’une table en présence de mes ennemis et l’onction de « ma tête avec de l’huile », cela signifiait que je devais être le roi spirituel, le maître des Cieux Célestes, et que tout acte contre moi dans la vie matérielle serait inutile. Quoiqu’il advienne, j’accomplirais ma mission que j’ai héritée lorsqu’elle est venue dans mon âme, apportant l’Amour du Père dans l’âme de l’humanité et mettant à disposition de l’humanité Son Amour Divin et la vie de l’âme pour toujours. Je n’ai pas vu dans l’expression « en présence de mes ennemis », aucune indication de vengeance pour ce qui pourrait m’arriver, même si je sais que telle était l’intention du Psalmiste. Mais j’ai pu voir en elle l’espoir que finalement ces ennemis, dans la vie de l’esprit, comprendraient leur erreur et expieraient pour cela en cherchant l’Amour du Père et en aimant celui qu’ils avaient préalablement persécuté.

Jésus de la Bible et Maître des Cieux Célestes.