Les messages non datés

Sarah J. Wilson, une avorteuse, se rend compte trop tard du grand tort qu’elle a causé sur terre et cherche de l’aide

Sarah J Wilson - reçu par James Padgett, Washington, USA.

Je suis, Sarah J. Wilson.

Laissez-moi vous écrire car j’ai tellement besoin d’aide. Je suis dans les ténèbres et la souffrance.

Lors de ma vie sur terre, je fus une femme qui essaya de gagner sa vie en faisant ce que Dieu et l’homme condamnaient comme étant contre nature et contre toutes les dispositions pour perpétuer le monde. Je fus une avorteuse et j’ai causé de nombreuses naissances prématurées, ou la destruction de ce qui aurait été un être humain s’il avait été autorisé à la gestation. Vous voyez donc que mes actions furent tellement mauvaises ; et, depuis que je suis dans le monde des esprits, j’en ai réalisé l’énormité.

Bien sûr, lorsque j’ai commis ces actes, je savais que je faisais quelque chose de mal et que, dans bien des cas, je commettais un meurtre. Mais le désir de gagner de l’argent était si grand que mes crimes ne m’apparaissaient pas dans toute leur nudité et leur énormité. Mais, maintenant je dois les confronter, et je me rends compte que je suis la plus misérable de tous. Je n’ai jamais connu un instant de paix depuis que je suis un esprit, et il me semble que j’ai été un tel esprit pendant des siècles et des siècles.

Aucun rayon de lumière ne vient jamais à moi et aucune parole d’amour ou de sympathie. Mes associés sont comme moi, imprégnés par le péché d’une manière ou d’une autre et jamais une lueur d’espoir ne vient à nous. Je me demande parfois pourquoi je suis née et pourquoi je ne peux pas mourir et être anéantie à jamais. Mais cette consolation n’est pas la mienne. Je dois vivre, souffrir et payer les pénalités de mes actes commis dans le corps.

Je pensais que j’étais une femme de cœur dans la plupart des affaires de la vie, et je crois que mes voisins me considéraient comme telle. J’aidais souvent les pauvres, je nourrissais les affamés, je disais des mots de bonté aux affligés, et je pensais vraiment que j’étais une femme bien. Mais, maintenant, comme toutes ces actions de bonté apparente me semblent inutiles, car elles ne pèsent pas un grain de sable sur une montagne en ma faveur. Vous voyez donc que les grands péchés que j’ai commis n’ont aucun moyen d’être effacés. J’aurais aimé ne jamais naître.

Eh bien, on me dit parfois que certains des petits enfants qui vivent dans les hautes sphères sont les enfants que j’ai privés de la vie terrestre. Je ne sais pas, bien sûr, mais certains esprits me le disent, et, lorsque j’apprends cela, cela m’aide de penser que, même si je les ai privés de leur existence terrestre, ils sont vivants dans un pays plus lumineux et plus heureux. Mais ce n’est pas suffisant pour me soulager de mes souffrances. Je les ai tués sur terre et je n’en avais pas le droit.

Je suis punie. Même lorsque j’étais sur terre, j’ai essayé de me persuader qu’il n’y avait pas d’enfer. Je sais maintenant qu’il y a un enfer et que j’y suis, et je crois que je n’en sortirai jamais.

Eh bien, je pourrais vous raconter de nombreux exemples de mes péchés, mais cela ne servira à rien. J’ai l’impression que je vous en ai assez dit pour susciter votre pitié, et que, si vous pouvez m’aider, vous le ferez.

J’étais mariée mais je n’ai pas eu d’enfants et parfois je pense que si j’avais eu mes propres enfants, je n’aurais pas détruit les autres. Mais maintenant il est trop tard et je dois souffrir.

Je ferai tout ce que vous me direz et j’essaierai de croire et de suivre les conseils qui me seront donnés. Faites quelque chose pour moi. J’ai demandé Mme Salyards et un bel esprit vient à moi, et elle met son bras autour de moi et me dit « tu es ma sœur dans la détresse et un enfant de Dieu comme je suis, et Il t’aime comme Il m’aime ; alors viens avec moi, je t’aimerai et essaierai de te montrer le chemin vers la lumière et le bonheur ». Alors je pars.

Oh, cher ami, je vous remercie et avec toutes mes larmes et ma gratitude, je vous souhaite une bonne nuit.

Sarah J. Wilson.