Par ordre Chronologique 1919
La continuité de la vie après la mort
Francis Bacon - reçu par James Padgett le 26 Mai 1919, Washington, USA.
Permettez-moi d’écrire quelques lignes ce soir sur un sujet qui a récemment été discuté par un spiritualiste, un prédicateur, un philosophe et un scientifique, à savoir la continuité de la vie après la mort du corps physique. Chacun de ces auteurs aborde le sujet d’un point de vue différent, mais tous arrivent à la même conclusion basée sur différentes argumentations : la continuité de la vie après la mort.
Il s’agit d’un sujet auquel l’humanité s’intéresse au plus haut point et qui mérite d’être pris en considération par les plus grands esprits d’investigation et de recherche. Il devrait être étudié à la lumière des phénomènes naturels ainsi que sur le fondement des expériences de ceux qui, par leurs témoignages, ont prouvé aux hommes que les esprits de leurs amis et connaissances disparus ou d’autres qui furent plus ou moins éminents durant leur vie physique, sont toujours vivants et communiquent effectivement avec les hommes de leur existence. Ils témoignent également qu’ils sont toujours en possession des facultés mentales et des pensées qui étaient les leurs alors qu’ils étaient des mortels.
L’étude correcte de l’homme démontrerait ce fait, et logiquement le doute devrait cesser d’exister. Cependant la difficulté est que les hommes ne comprennent pas l’homme, ou sa création, et ses facultés et sa relation aux choses de la vie connues sous le nom de matière. C’est une croyance commune que la matière qui existe maintenant, ou plutôt que ce que les hommes voient et connaissent de la matière, est tout ce qui est connu, et que, lorsque ce qui est simplement physique, tel que communément compris, cesse d’exister, aucune autre connaissance de cette matière ne peut être obtenue ou comprise par le mental fini de l’homme.
Mais cette hypothèse acceptée n’est pas vraie, et si l’homme réfléchissait, ne serais-ce qu’un instant à ce qu’est la matière ou le monde matériel, il comprendrait les possibilités de son mécanisme et de son fonctionnement, ainsi que l’usage que peuvent en faire les esprits qui l’utilisent dans le monde spirituel ; c’est-à-dire dans le monde au-delà de la compréhension des cinq sens des hommes, qui ne sont que les moyens des esprits qui travaillent dans le domaine ordinaire de la vie physique.
La matière est éternelle et existe dans toutes les sphères du monde des esprits comme sur terre, bien que sous différentes formes et atténuations, et dans des conditions qui peuvent être perçues par les sens physiques, ou par les sens du mental qui sont supérieurs ou exclusifs à ces simples sens physiques. La matière est, dans sa nature essentielle, la même, nonobstant le fait qu’elle prend des formes diverses – certaines visibles pour les sens ordinaires des hommes et d’autres entièrement en dehors de cette vue ou sensation. Quant à ces sens totalement inexistants, ces autres sens du mental sont tout aussi réels et traçables et soumis à l’influence du fonctionnement du mental, que la simple matière physique l’est pour les cinq sens des hommes.
Le monde dans lequel les hommes vivent est composé de matière, et le monde dans lequel je vis est également composé de la matière, de même nature, mais de consistance et de qualités objectives différentes. Le matériel de l’univers est toujours matériel, qu’il soit ou non connu de l’homme et soumis à ses pensées, inventions et utilisations. Au fur et à mesure que l’homme progresse dans l’étude de ce matériel – je veux dire dans l’utilisation et l’expérimentation – il découvrira qu’il y a dans la nature des choses matérielles qui sont développées et connues, dont il n’avait, quelques années avant, aucune conception. Il en est ainsi de la découverte et de l’utilisation de l’électricité, et du fonctionnement des lois de la nature, qui a permis la naissance et l’utilisation de la télégraphie sans fil. Ces découvertes et le fonctionnement des forces de l’invisible ne sont rien de plus ou de moins qu’un certain type de connaissance contrôlant la même chose qui à sa conscience est devenu apparent. Mais dans toutes ces opérations, la matière est la chose utilisée et non pas n’importe quel pouvoir spirituel tel qu’il est communément compris par les hommes. Ainsi, vous voyez la matière, que ce soit dans l’aspect physique grossier de la terre ou dans l’aspect plus atténué et invisible du monde spirituel, c’est ce qui est utilisé pour produire des effets et qui est opéré par le mental, qu’il soit tangible et compréhensible ou non.
L’esprit est une entité indivisible et unie, et n’est pas séparable en subjectif et objectif comme l’enseignent fréquemment les hommes, sauf en ceci : que dans son fonctionnement, la partie de l’esprit qui contrôle le cerveau dans les affaires ordinaires de la vie peut être appelée l’objectif, et que la partie qui est adaptée et utilisée pour contrôler la matière après sa transformation en purement invisible peut être appelée le subjectif. Mais c’est un tout qui existe dans l’homme durant sa vie terrestre, tout comme il le fera quand il deviendra un esprit.
L’homme, dans son voyage à travers la vie, et je veux dire que ce soit durant l’existence terrestre ou durant la partie éternelle de son existence, est toujours matériel, c’est-à-dire que son âme a une couverture et une apparence matérielles. Alors que cette couverture matérielle change dans son apparence, et sa qualité, à mesure qu’il progresse dans les sphères, le physique grossier de sa vie terrestre et la partie spirituelle sublimée de la partie éternelle de sa vie sont cependant tous deux matériels – réels, existants et tangibles – et utilisés pour leur création, à savoir la protection et l’individualisation de l’âme qu’elles contiennent.
Maintenant, ceci étant, vous pouvez facilement comprendre que l’homme, quand il abandonne le physique plus grossier du corps humain, ne cesse pas pour autant d’être matériel mais devient un habitant d’un univers matériel plus fin et plus pur qu’on appelle son corps esprit ou corps spirituel. Ce corps est soumis aux lois régissant le matériel comme son corps physique était soumis à ces lois ; et l’esprit, qui dans ce sens est le vrai homme vêtu dans le matériel, contrôle et utilise ce matériel plus efficacement que lorsqu’il était sur terre et lié dans le physique. Toute la matière du monde des esprits est utilisée et exprimée par les esprits en fonction de leur degré d’intelligence et de développement, au fur et à mesure que les occasions de ces utilisations se présentent, et ces utilisations ou leurs effets sont ou peuvent être connus de l’homme selon ses limites.
D’ordinaire, la compréhension par l’homme des effets du contrôle de l’esprit sur le matériel du monde invisible est limitée par la capacité de compréhension de ses cinq sens, et comme ces cinq sens ont été créés dans le seul but de permettre ou d’aider l’esprit à se manifester par référence à ces choses qui appartiennent au tout physique de la terre, il est assez rare que les hommes puissent percevoir le matériel invisible ou le fonctionnement des lois qui le contrôlent.
Dans mes propos, cet esprit n’est que le mental de l’homme – le même mental indivisible qu’il possède sur terre, mais qui, en raison des limites des organes physiques, n’a pas pu appréhender le fonctionnement de la matière invisible, afin que l’homme puisse comprendre ce mécanisme et ses résultats.
L’homme, lorsqu’il meurt, reste le même être dans toutes ses facultés, désirs et pensées et dans sa capacité à utiliser la matière comme il l’était avant sa mort, sauf qu’il ne possède plus les organes purement physiques de son propre être et qu’il est mort quant à eux. Cependant, aussi étrange que cela puisse vous sembler, il peut et contrôle souvent les organes physiques d’un autre homme qui vit dans la chair, si cet homme se soumet à ce contrôle. Et quand vous réfléchissez un instant, vous vous rendrez compte qu’il n’y a rien de surprenant à cela. Le mental de l’esprit reste le même qu’avant son départ du corps, ayant tous ses pouvoirs, ses pensées et sa conscience, et s’il peut obtenir le contrôle de ce qui est nécessaire pour se manifester à la conscience des hommes, il n’y aura aucune difficulté à le faire, et rien d’inhabituel ou de surnaturel. Ses propres organes du cerveau, les nerfs et les cinq sens étant partis, le cerveau de tout autre mortel est soumis au contrôle de son propre mental. Aussi longtemps que ce mental revendique l’utilisation ou le contrôle exclusif de ces organes, le mental privé de ses propres organes physiques ne peut pas les contrôler. En effet, c’est une loi de l’être qu’aucun mental, dans son état normal, ne peut être dérangé par un autre mental et à moins que le mental, dont le siège et le fonctionnement sont dans le corps spirituel enfermé dans le corps physique possédant ces organes, consente au contrôle de ces organes par l’autre mental, il ne peut utiliser ces organes. Mais le pouvoir est dans l’esprit ou le mental désincarné ; seule l’opportunité manque.
Lorsque l’Esprit désire contrôler la matière invisible, il n’est limité que par son intelligence et sa connaissance de la loi qui régit ce contrôle, et par son progrès dans les sphères spirituelles.
Eh bien, j’ai assez écrit pour ce soir, mais je reviendrai pour approfondir mon message. En vous remerciant, je vous souhaite une bonne nuit.
Votre ami, Francis Bacon.
Note : Francis Bacon s’était déjà exprimé dans les messages suivants :
Auteur | Titre du message | Date du message |
---|---|---|
Francis Bacon | Commentaires au sujet d’un article écrit par James Hyslop sur le Christianisme et le Spiritualisme à propos des lois utilisées lois lors des miracles effectués par Jésus | 20 Novembre 1918 |
Francis Bacon | Francis Bacon explique la différence entre les éléments spirituels et les éléments matériels | 1 Décembre 1918 |
Francis Bacon | Les limites qu’un mortel place sur sa perception des lois gouvernant l’univers | 06 Janvier 1919 |