Par ordre Chronologique 1919

Un père dans le monde des esprits écrit à son fils malade, Dr Arbelee, au sujet de sa vie dans le monde des esprits

Arbelee - reçu par James Padgett le 24 Avril 1919, Washington, USA.

C’est moi, ton père.

Permettez-moi d’écrire car je désire dire à mon fils que je suis avec lui dans sa maladie et que j’essaie de l’aider et de lui faire sentir qu’il y a plus dans la vie qu’une simple vie physique.

Je sais qu’il a souvent senti que je suis avec lui dans mon amour et mon désir de l’aider et de l’encourager dans ses afflictions, et il a raison. Je n’ai jamais cessé d’éprouver l’amour et les sentiments que j’ai connus en tant que mortel, mon amour et mon attention, seront toujours avec lui dans toute leur plénitude.

Je suis dans le monde des esprits, qui est très proche de son monde et ne suis pas très différent de ce que j’étais lors de ma vie terrestre, sauf que maintenant je n’ai plus de corps charnel, ainsi que les soucis et les distractions de ma vie physique pour perturber mon bonheur. Je suis dans la cinquième sphère, où tout est si beau et lumineux, et où l’Amour du Père est si abondant que nous sommes tout le temps heureux et jouissons de cette félicité que Jésus a déclaré réserver à ses disciples s’ils pouvaient se libérer du poids de leur mental et accéder au repos, qui est une pause dans l’action et le travail.

J’étais avec toi hier soir quand cet homme a appelé (M. Padgett) et t’a expliqué les vérités de l’existence d’une âme qui a été transformée par l’Amour du Père et mise en communion avec Lui, et je veux que tu croies en ce Grand Amour. Tes jours sur terre, même s’ils sont longs, seront, néanmoins et relativement, très courts et alors tu rejoindras le monde des esprits et laisseras derrière toi toutes les ambitions et accumulations de ta vie terrestre, et si tu n’as pas déposé tes trésors au ciel tu seras vraiment très pauvre. Oh mon fils, réalise que les plaisirs, les désirs et les efforts de la vie terrestre ne sont qu’éphémères et passagers et qu’ensuite tu seras confronté à la vie éternelle ; les pensées et les actes qui ont jalonné ton existence terrestre viendront alors avec toi et elles te condamneront ou te rendront heureux.

La grande loi « tout ce qu’un homme sème, il le moissonnera » - s’applique avec vigueur et accomplit toutes les peines que la vie d’un homme pour le bien ou le mal lui impose. Il n’y a pas d’exception au fonctionnement de cette loi et la pleine peine doit être payée jusqu’à ce que le pardon vienne, puis la demande cesse, et l’âme émerge de sa condition de souffrance et d’obscurité, une âme purifiée et sauvée. Mais le pardon n’est pas la simple libération ou la rémission de ces peines, par le simple dicton arbitraire de Dieu, comme vous l’enseignent si souvent les prédicateurs, mais c’est l’oubli.

C’est l’oubli – un oubli pour ainsi dire – des actes et des actions qui met en œuvre la grande loi, et les hommes, lorsqu’ils deviennent esprits, doivent travailler à cet oubli d’une manière lente et laborieuse. Je dis que les hommes doivent travailler, car leur propre rédemption dépend dans une large mesure d’eux-mêmes. Aucun miracle ne se produira, car, comme il est dit, les moulins des dieux broient vraiment, et ils broient excessivement petits, et l’esprit devra payer la dernière peine. Cela doit être ainsi, comme tu le comprends facilement, car l’âme doit, pour entrer en harmonie avec les lois de Dieu, se purifier et se libérer de tout ce qui la mettait dans l’inconvenance. Aucune âme ne peut vivre dans un état plus pur que ses propres qualités. Et ici, permet-moi de dire qu’aucune simple croyance, aucun sacrement ou observance des dogmes de l’Église ne peut provoquer cette purification. C’est un travail dans l’âme, et l’homme doit faire le travail.

Maintenant, mon fils, j’écris tout cela pour te montrer combien est inexorable cette grande loi dont le Maître a parlé lorsqu’il était sur terre, et qui dans ses exactions ne change jamais. Elle n’a aucune miséricorde et n’admet aucun raccourci vers le but de l’âme purifiée. Combien peu de mortels comprennent vraiment le fonctionnement de cette loi mais, d’une manière négligente et complaisante, dépendent du pardon des prêtres et des prédicateurs et du fonctionnement mystérieux de certaines assurances des dogmes de l’Église.

Tu vois donc la nécessité pour les hommes de commencer le plus tôt possible à pratiquer le renoncement et à se détourner de ces choses qui contaminent et souillent l’âme ; mais, hélas, comme leur vie sur terre continue, la plupart des hommes, au lieu de renoncer à ces choses, accumulent, font des ajouts et viennent au monde des esprits chargés de pensées et d’actes qui souillent. Et comme ce sont les accumulations de nombreuses années de vie terrestre, tant d’années seront nécessaires à ces hommes, lorsqu’ils deviendront esprits, pour se débarrasser de ces choses et les faux espoirs et fausses croyances ne les aideront pas le moins du monde, mais auront plutôt tendance à seulement retarder la purification de leur âme.

Si tel était le destin des hommes, implacable et irrévocable, les hommes seraient dans une condition presque désespérée et impardonnée, l’oubli n’arriverait que lentement et sinueusement, et ils verseraient beaucoup de larmes et souffriraient beaucoup de rancœurs, sans pouvoir se sentir pardonnés. Cela sera le lot de la plupart des hommes, mais à la fin l’oubli viendra et ils trouveront le bonheur.

Mais mon fils, grâce à Dieu, le Père de nous tous, il y a une autre disposition du Père qui existe et qui est donnée gratuitement à tous les hommes qui la chercheront, c’est l’Amour Divin du Père, où l’oubli, la miséricorde et l’oubli des pensées et des actes de la terre sont plus forts que la grande loi de compensation dont je viens de parler. Quand cet Amour entre dans l’âme de l’homme, avec lui vient l’oubli, qui est le seul pardon dans l’économie de Dieu, et les exigences de la loi de la compensation cessent, et l’âme se libère de la loi. Comme Paul l’a dit, c’est donc un homme sans loi. Et avec cet Amour vient un bonheur et une joie qu’aucun homme ne peut concevoir, et son possesseur sait qu’il est devenu une partie de la divinité et de l’immortalité de Dieu. Or cet Amour ne vient pas en une seule fois dans sa plénitude, mais comme une voix encore faible, il répond tendrement et timidement à l’appel du cœur qui le réclame avec sérieux et foi et, en se développant, il se renforce et prend possession de son âme, et fait sentir sa présence à celui qui le réclame. A moins qu’il ne soit sérieusement recherché, il n’entre jamais dans l’âme, mais passe inaperçu et en silence, parce que l’âme ne cherchera pas sa possession.

Toi, mon fils, tu as entendu la manière dont il peut être obtenu, et je t’exhorte, de toutes tes forces et désirs d’âme, à le chercher, et si tu le cherches, il ne refusera pas d’entrer dans ton âme, et tu le sauras, et alors tu prendras ton départ non seulement vers le pardon et l’oubli – mais vers la transformation de ton âme dans l’Amour et l’Essence même du Père, et un progrès éternel.

Je suis le possesseur de cet Amour et je sais de quoi je parle, et à moi vient la grande assurance d’une vie continue et jamais mourante, remplie de la félicité des anges et de la joie d’une âme rachetée. Oh, Je veux tellement que tu obtiennes cet Amour et que tu deviennes l’un d’entre nous, qui savons que lorsque la mort nous a quittés, la vie a pris sa place, nous apportant la connaissance que l’immortalité était à nous.

Mon fils, je dois arrêter d’écrire. J’ai écrit de cette façon parce que je m’intéresse plus à ton âme immortelle qu’à ton simple corps physique, qui périra et ne sera plus. Mais l’âme ! la grande chose qui veut, qui aime, qui hait, qui est heureuse, qui souffre !

Je serai très souvent avec toi dans mon amour et j’essaierai de t’aider, et si tu penses à moi attentivement, je t’impressionnerai par ma présence. Je dois arrêter maintenant, car le rapport faiblit. Bonne nuit.

Ton père, Arbelee.