Par ordre Chronologique 1919

Saint Luc, sur les enseignements de la Nouvelle Pensée et son explication des croyances erronées de celle-ci

St Luc - reçu par James Padgett le 9 Mars 1919, Washington, USA.

Permettez-moi d’écrire quelques lignes, ce soir, car vous êtes en meilleure condition, et je suis en mesure d’établir un rapport avec vous et de livrer mon message.

J’étais avec vous aujourd’hui lors d’une réunion du peuple de la Nouvelle Pensée et j’ai vu l’impression qui vous a été faite par l’orateur dans ses efforts pour montrer que Dieu est dans l’homme, et que seule l’ouverture de l’âme ou de l’esprit humain au développement de ce Dieu est nécessaire pour amener cet homme à une parfaite communion avec la vérité de la volonté divine. Eh bien, je dois dire que cet orateur, lorsqu’il arrivera à une réalisation de lui-même dans le monde des esprits, découvrira que Dieu n’est pas en lui ou dans tout ce qu’il a pu posséder dans sa vie terrestre ; et que son développement du royaume en lui, comme il l’appelle, était une simple illusion et un piège pour le progrès de son âme, dans sa carrière par la vie terrestre, ainsi que par le ciel ou le monde spirituel.

Il se trompe lorsqu’il annonce que le Royaume des Cieux est en lui, ou qu’il a en lui ce qui peut, par son développement, conduire à la condition de l’homme parfait, dans le sens dont il a parlé. Il suit une voie fausse, et tous les efforts qu’il peut faire ne le conduiront pas dans les sentiers qui mènent à l’homme parfait qui participe à la Divinité du Père.

Il se trompe aussi lorsqu’il affirme que Dieu est partout – dans les fleurs, dans les pensées des hommes et dans le cœur – car Dieu n’a sa demeure dans aucune de ces choses, et les hommes ne vivent pas, ne se déplacent et n’ont pas leur être en Lui. Il est une entité distincte et individuelle, et n’est pas répandu dans tout son univers, comme l’a proclamé le prédicateur, et ne peut être trouvé que par les désirs de l’âme, suivis par un développement de cette âme dans son Amour.

Non, Dieu est dans Ses Cieux, et l’homme ne peut L’atteindre que par les désirs persistants de son âme pour l’afflux de Son Amour. Ces choses que le prédicateur a déclarées être la présence de Dieu ne sont que les expressions de son être, et elles ne manifestent sa présence que comme la preuve de son existence – dans Sa demeure, d’où ces expressions coulent et font connaître à l’homme sa présence, comme ces choses le reflètent. Je regrette que cet orateur n’ait pas plus de connaissance du vrai Dieu, et de Son siège d’habitation, car, alors, il se rendrait compte que ces choses auxquelles il croit avec tant de foi comme étant véritablement Dieu Lui-même, sont seulement les expressions qui découlent de Lui.

L’homme a en lui ce qui a en soi de merveilleuses possibilités – je veux dire l’âme. Et elle peut, par l’observance du chemin qui la transforme en ange divin, devenir Divine elle-même, ou seulement par le lent processus du renoncement, devenir l’homme parfait avec son amour naturel dans un état pur, ce qui était la condition des premiers parents. Si les hommes écoutent l’appel de leur âme, ils réaliseront cette possibilité et recevront cette Divinité, et avec elle l’immortalité ; mais sans cette transformation, ils ne pourront jamais devenir autres ou plus grands que l’homme parfait.

Je sais que les hommes enseignent qu’il y a dans l’âme de tous les hommes ce qui peut se développer en une existence semblable à Dieu, que l’homme n’a besoin que de ce développement pour devenir un Dieu, et qu’il n’y a rien d’autre qui soit nécessaire pour faire de l’âme humaine une partie de l’âme de Dieu. Mais, dans cet enseignement, les hommes se trompent, et ne seront, au stade de leur plus haut développement, rien de plus que l’homme parfait. L’homme n’a en lui que ce avec quoi il a été créé, et il ne peut rien ajouter de lui-même qui puisse le transformer de cette condition de sa création.

Il est vrai qu’il peut, par ses bonnes pensées et sa bonne conduite, renoncer aux choses qui ont souillé son âme et l’ont éloigné du Père, et l’ont rendu pécheur et désobéissant ; mais lorsque cela est fait, il n’est encore que l’homme parfait, et rien du Divin n’est en lui. Jésus était l’homme parfait et, en tant que tel, était un exemple de ce que tous les hommes deviendront finalement ; et si Jésus n’était jamais devenu plus que l’homme parfait, il ne serait pas maintenant un habitant des Cieux célestes, et le Fils bien-aimé du Père.

Mais il devint plus que l’homme parfait, et ce n’est qu’après avoir atteint cette condition d’excellence qu’il put dire : « Moi et mon Père sommes un », car c’est alors seulement qu’il possédait l’Amour Divin à ce degré qui le rendit un avec le Père. Lui seul est Un avec le Père qui se rend compte qu’il est possédé de la nature et de l’Essence mêmes du Père, et il n’y a qu’une seule façon de l’obtenir, c’est par l’afflux dans l’âme de l’Amour Divin. Jésus ne pouvait pas dire à la multitude qu’ils étaient Un avec lui et avec le Père, car ils n’avaient que l’amour naturel et n’avaient pas fait l’expérience de la transformation de leur âme ; et des paroles comme celle-ci n’étaient adressées qu’à ses disciples, ou à ceux qui parmi ses auditeurs avaient reçu cet Amour.

L’orateur a parlé de la Nouvelle Naissance, mais il n’avait aucune idée de ce qu’elle signifiait, et, comme beaucoup d’autres enseignants, dans et hors des églises, il croit qu’une simple condition de purification de l’amour naturel constitue cette Nouvelle Naissance, et que c’est tout ce que Jésus voulait dire quand il enseignait la nécessité de naître à nouveau. Il n’y a qu’une seule façon de permettre cette Nouvelle Naissance, et vous le savez déjà.

Quant aux vérités morales enseignées par le Maître – telles qu’elles sont mentionnées dans le Sermon sur la Montagne – elles apporteront sans aucun doute, si elles sont observées dans le cœur, une régénération de l’âme qui conduira les hommes à la gloire de l’homme parfait et le rendra conforme aux lois de sa création. Cette condition doit être ardemment désirée et recherchée par tous les hommes, et quand ils atteindront cette condition, ils feront l’expérience des béatitudes qui sont mentionnées dans le sermon ; mais ce ne sera que l’état de l’homme parfait, et rien du Divin ne sera entré dans leur condition.

« La Nouvelle Pensée » 1, comme on l’appelle, a en elle quelque chose qui est une amélioration par rapport à l’orthodoxie, et les hommes seront meilleurs s’ils adoptent certains de ses enseignements. Les grandes pierres d’achoppement de la Trinité, l’expiation par procuration et le sang, seraient retirées de l’adoration des hommes, ils compteraient alors sur les vérités morales pour le développement de leur âme et bénéficier du salut, et ils ne reposeraient pas suprêmement sur la foi de l’efficacité de l’expiation par procuration. Mais certaines autres choses qu’elle enseigne sont très néfastes, et ses disciples découvriront, lorsqu’ils arriveront dans le monde des esprits qu’il y a un Dieu à adorer, et que l’homme n’a pas en lui ce Dieu qu’il peut développer par ses propres pensées et actions.

Je sais que, selon les enseignements orthodoxes, on pense trop peu à la bonté naturelle de l’homme et qu’on met trop l’accent sur sa dépravation innée, et que rien en l’homme n’est digne de la libération du péché et de la désobéissance dans lesquels il vit maintenant. De lui-même il ne peut rien faire pour retrouver sa purification et accomplir sa restauration à sa condition originale d’Homme parfait. C’est une erreur, car c’est en grande partie des efforts de l’homme que dépend sa rédemption ; « Car il est comme les pensées de son âme. » Il est naturellement bon, et sa condition actuelle est due au fait qu’il a permis à son âme d’être contaminée par le péché, et, pour redevenir bon, il n’a besoin que de poursuivre cette voie qui enlèvera le péché, et ses conséquences, de son âme. L’homme a créé le péché, et il doit éradiquer le péché ; le processus sera lent, mais finalement il sera accompli, et par les efforts de l’homme lui-même. Il sera aidé par les esprits qui sont les anges ministres de Dieu dans ces efforts, mais de lui dépend le retrait de ce qu’il a créé et imposé. Et permettez-moi de dire ici que si l’homme ne le veut pas, il restera pour toujours dans le péché, et Dieu ne fera pas de lui, contrairement aux désirs de l’homme, un être pur et sans souillure ; et la foi de l’homme, non accompagnée par les efforts et la recherche, ne sera pas suffisante pour apporter ce remède.

L’orateur est un homme bon, il a expérimenté dans une large mesure le fonctionnement de sa propre volonté sur les conditions de son âme, et il sait que ses propres efforts l’ont amené à renoncer à beaucoup de choses qui tendaient à le souiller et à le faire douter, et dans cette condition il expérimente beaucoup de bonheur, et pense que ses efforts sont suffisants pour atteindre ce qui le mènera dans une parfaite harmonie avec le Dieu qui, selon lui, est en lui. En cela, il se trompe, car ce qu’il croit être Dieu n’est qu’une condition inhabituelle du développement de l’âme dans son amour naturel, qui lui procure un bonheur qui lui fait croire que Dieu doit être en lui et une partie de lui.

Comme on vous l’a dit, le bonheur de l’âme purifiée est au-delà de toute conception humaine, et plus un homme s’approche de cette condition de purification de son âme, plus grand devient son bonheur, et plus grande la croyance que Dieu doit d’une certaine manière être dans ce bonheur et en faire partie, alors que ce bonheur est seulement celui qui a été accordé à l’homme au commencement. Comme l’âme devient plus pure, et soulagée de la souillure du péché, l’homme devient ce qu’il était au commencement, et n’a retrouvé que ce qui par nature lui appartient. Il n’a reçu aucune partie du Divin, et le Père ne lui accorde rien de ce qui n’était pas à lui à la création, et il doit se rendre compte que, par la suppression du péché, son âme devient de plus en plus en harmonie avec la volonté de Dieu, et de moins en moins en harmonie avec sa propre volonté pervertie.

Que la « Nouvelle Pensée » progresse jusqu’à ce que les hommes se rendent compte qu’ils sont à l’unisson avec eux-mêmes, avec leur moi créé, mais qu’elle ne leur enseigne pas que ce qu’ils vivent comme un effacement du péché de leur âme par leurs propres efforts et pensées, et n’indique aucun développement du Dieu présumé en eux car cela est faux ; elle est simplement le développement du moi naturellement créé, délivré de celui qui les a souillés et rendus non-naturels.

L’orateur a affirmé que le Royaume des Cieux est à l’intérieur de tous les hommes, et qu’il n’a besoin que des hommes pour se réaliser, et déclarer sa vérité. Les hommes alors deviendront purs et semblables à Dieu, se trouveront en présence de Dieu, et le verront face à face. Eh bien, en cela, il a tort, car le Royaume des Cieux ou le Royaume Céleste n’est pas à l’intérieur des hommes, quoiqu’il en soit, et Dieu non plus n’est pas dans leur âme et ne peut être vu face à face. Ces hommes – qui enseignent la purification de leur amour naturel et une condition supérieure résultant de cette purification et rien de plus – ne verront jamais Dieu, et ils resteront toujours dans la simple image dans laquelle ils ont été créés, des hommes simplement purifiés conçus à l’image de Dieu, et rien de plus. Le Père sera alors le même Créateur invisible comme il l’est maintenant, et les hommes L’adoreront dans la foi seulement, car leurs perceptions de l’âme, qui sont les seuls yeux de l’âme qui peuvent voir Dieu, n’existeront pas, et pour eux Dieu restera toujours l’être invisible et inconnaissable qui existe aujourd’hui dans la connaissance et la foi des hommes.

Eh bien, j’ai assez écrit pour ce soir. Ayant remarqué que vous vous intéressiez quelque peu aux enseignements du jour, j’ai pensé qu’il valait mieux que je vous écrive sur la véracité du sujet dont il a parlé et auquel il manifestement croyait.

Avec mon amour pour vous et l’espoir que nos messages puissent maintenant continuer sans interruption, je vous souhaite une bonne nuit.

Votre frère en Christ, Luc.

  1. La Nouvelle Pensée promeut l’idée que « l’Intelligence Infinie » ou « Dieu » est omniprésente, que l’esprit est la totalité des choses réelles, que la vraie identité humaine est divine, que la pensée divine est une force du bien, que la maladie provient de l’esprit et que la « juste pensée » a un effet curatif. Bien que la Nouvelle Pensée ne soit ni monolithique ni doctrinaire, mais plutôt de l’ère moderne, les adeptes de la Nouvelle Pensée croient que leur interprétation de « Dieu » ou « Intelligence Infinie » est « suprême, universelle et éternelle », que la divinité demeure en chaque personne et que tous les hommes sont des êtres spirituels, que « le principe spirituel suprême[est] d’aimer sans condition… , d’enseigner et de se guérir mutuellement » et que « notre état mental se manifeste et devient notre expérience quotidienne ». Le mouvement de la Nouvelle Pensée est une interprétation spirituelle ou philosophique des croyances de la Nouvelle Pensée. Lancé au début du XIXe siècle, le mouvement est aujourd’hui constitué d’un groupe de confessions religieuses, d’organisations laïques, d’auteurs, de philosophes et d’individus qui partagent un ensemble de croyances concernant la métaphysique, la pensée positive, la loi de l’attraction, la guérison, la force vitale, la visualisation créative et le pouvoir personnel. Les trois principales confessions religieuses au sein du mouvement de la Nouvelle Pensée sont la Science Religieuse, l’Église de l’Unité et l’Église de la Science Divine. Il y a beaucoup d’autres églises plus petites au sein du mouvement de la Nouvelle Pensée, ainsi que des écoles et des organisations-cadres. (Source : Wikipédia)