Par ordre Chronologique 1918

Hélène Padgett explique le soudain passage de leur fille, Nita, suite à une grave opération et sur les énormes progrès qu’elle fait dans le monde des esprits

Hélène Padgett - reçu par James Padgett le 20 Juin 1918, Washington, USA.

C’est moi, Hélène.

Eh bien, mon cher Ned, ta petite fille t’a quitté 1, comme tu le sens maintenant, mais elle n’est pas partie, car elle sera avec toi plus que jamais, et plus heureuse qu’elle n’aurait pu l’être si elle était restée dans son corps.

J’étais avec elle lorsqu’elle est passée et je l’ai reçue dans mes bras et lui ait dit qu’elle était avec sa mère et n’avait rien à craindre. Qu’elle était venue dans le monde des esprits et qu’elle saurait maintenant ce que sont l’amour et le bonheur, et que tous ses maux l’avaient quitté pour toujours. Je lui ai dit qu’elle n’aurait pas à vous quitter, toi et ses frères, sauf en ce qui concerne son corps qui ne faisait plus partie d’elle, et qu’elle réaliserait bientôt qu’il n’était qu’une couverture pour elle-même. Elle n’avait pas peur et était nichée dans mes bras alors je l’embrassais et lui disais que maintenant elle comprendrait combien sa mère l’aimait et combien elle serait heureuse dans cet amour, et qu’en très peu de temps elle serait parfaitement heureuse, et se sentirait si heureuse d’avoir quitté les maux et les soucis de sa vie terrestre.

J’étais avec elle avant sa mort, et elle m’a vu alors que j’attendais à son chevet que son esprit se libère de son corps. Elle m’a reconnue, m’a parlé et a entendu ma voix lorsque je l’ai encouragée et que je l’ai appelée à venir dans mes bras. Elle n’avait pas peur et je sais que j’étais aussi visible pour elle que je ne l’ai jamais été sur terre.

Elle est maintenant avec moi, ou plutôt je suis avec elle, et j’essaie de l’aider à réaliser pleinement qu’elle est un esprit ; et elle est convaincue car, comme elle me le dit, elle se souvient des nombreux entretiens que tu as eus avec elle et dans lesquels tu lui as parlé de ma venue vers toi et vers elle avec tout mon amour et mon désir de la rendre heureuse, et que, comme elle se rappelait ces choses, il lui semblait naturel de vivre avec moi comme sa vraie mère affectueuse.

Je serai beaucoup avec elle tout comme beaucoup d’autres esprits qui l’aiment – tes parents et les miens étaient avec elle quand elle est passée dans notre monde, ils lui ont parlé de leur amour et l’ont encouragée à croire qu’elle était vraiment avec eux et n’avait rien à craindre, et que seul l’amour était avec elle.

Elle sera bientôt en meilleure condition pour apprécier son environnement, alors je te l’amènerai et la laisserai te parler de son expérience et de son amour pour toi et les garçons. Je sais que tu es triste qu’elle ait quitté son corps et que ton cœur est très lourd, car tu t’attendais à l’avoir avec toi plus intimement que jamais et à trouver beaucoup de bonheur et de réconfort en sa présence. Cependant, mon cher, tu dois essayer de ne pas t’inquiéter ou de ne pas pleurer, car, comme je l’ai dit, tu ne l’as pas perdue. Elle sera avec toi plus que jamais et tu sentiras sa présence et tu sauras qu’elle est tellement plus heureuse que lorsqu’elle était mortelle. J’aimerais pouvoir me rendre visible pour toi afin de te réconforter beaucoup plus et de te faire comprendre que ton bébé ne t’a pas quitté. Ne cesse jamais de croire que nous sommes vraiment vivantes. Nous sommes plus vivantes que jamais, et nous pouvons t’aimer plus que lors de la vie sur terre. Alors ne pleure pas, mais sache que tu n’auras pas à attendre longtemps avant d’être avec nous, et que c’est une certitude.

Oh, mon cher, je t’aime tellement ce soir et je veux te réconforter avec mon amour, et avec l’assurance que maintenant, alors que tu es assis, la nuit, dans ta chambre et que tu te sens seul, que parfois tu souhaites que nous puissions être avec toi, moi et ton bébé, qui sera bientôt un esprit brillant et profitera du bonheur que ton amour lui apportera, nous serons avec toi.Tu ne dois pas, comme je dis, pleurer, car tu ne seras pas fortifié, et la douleur ne sera pas bénéfique pour ta condition mentale. Pense seulement à elle comme étant un bel esprit d’amour, rempli d’amour pour toi et toujours heureuse lorsqu’elle peut être avec toi, et seulement désolée que tu ne puisses sentir ses bras et ses baisers autour de toi et sur tes lèvres. Tu n’es pas en état d’écrire plus ce soir et tu dois aller au lit.

Eh bien, mon cher, je voulais d’abord t’encourager et t’empêcher de t’inquiéter afin que tu ne sois pas malheureux. J’ai vraiment cru qu’elle allait survivre et qu’elle aurait la force de surmonter les résultats de l’opération ; mais je me suis trompée et, pour ton bien, je fus aussi désolée que tu pouvais l’être. Nous ne pouvons pas toujours prédire les résultats des contingences affectant les conditions matérielles des mortels. Nous ne connaissons pas ces situations par omniscience, mais nous basons simplement nos conclusions sur ce que nous croyons être les résultats de certaines causes. J’avais tellement hâte de te réconforter et de te soulager de tes soucis, et le fait est que tu n’as aucune raison de t’inquiéter, mais je n’y ai pas fait allusion quand je t’ai dit de ne pas t’inquiéter, car je croyais qu’elle se remettrait de sa maladie, et ainsi ont pensé les autres qui t’ont écrit des mots encourageants. Et même le Dr Campbell pensait qu’elle serait capable de résister aux conséquences de l’opération. Mais dans ces situations, nous ne pouvons pas toujours juger correctement. Nous ne sommes pas infaillibles et ne pouvons pas toujours exercer le pouvoir que nous possédons pour obtenir des résultats que ceux que nous aimons sur la terre espèrent. Chéri, ne sois pas rancunier parce que mes promesses ne se sont pas réalisées.

Si tu pouvais comprendre pleinement l’état de ton bébé, tu ne voudrais pas qu’il soit avec toi dans son corps. Je sais que tu te sens parfois très seul et désire l’avoir comme ta bien-aimée dans sa forme terrestre et sa compagnie, mais tu auras bientôt une telle expérience avec elle comme étant ton bébé spirituel, alors tu ne seras pas souvent triste parce qu’elle t’a quittée. Je le sais sans que tu puisses être déçu, et tu dois essayer de me croire.

Eh bien, mon chéri, quand tu seras un peu plus fort, je viendrai t’écrire plus en détail sur la mort de bébé et elle écrira aussi. Aime-moi et aime-la, et prie le Père. Je te souhaite une bonne nuit. Que Dieu te bénisse et te réconforte, mon cher mari.

Ta vraie et bien-aimée, Hélène.

  1. L’avis de décès suivant a été découvert récemment. Cette information a été publiée dans le Baltimore Sun le samedi matin 22 Juin 1918, comme suit :

PADGETT – Le jeudi 20 Juin au soir, à Washington, Helenita Padgett, de Washington, fille de James E. et de feu Hélène W. Padgett. Les funérailles auront lieu au cimetière du Mont Olivet, Frederick, Md. à 14 h, le samedi 22 Juin après-midi.