Par ordre Chronologique 1918

La religion est la relation et l’harmonie de l’âme des hommes avec l’âme de Dieu. Différence dans les résultats des enseignements des différentes églises

St Luc - reçu par James Padgett le 25 Avril 1918, Washington, USA.

Permettez-moi écrire quelques lignes – Luc.

J’étais avec vous ce soir à l’église et j’ai écouté ce que le prédicateur (Gordon) a dit au sujet des religions et de leurs convergences, et je fus un peu surpris par ses déclarations concernant l’analogie qu’il a faite entre les fidèles des diverses religions dites chrétiennes.

Comme vous le savez, il y a dans l’âme des hommes un désir ardent pour ce qui tend à les élever et à les spiritualiser, même si ce désir ne se manifeste pas consciemment chez un grand nombre d’entre eux. Cependant les croyances, quant aux méthodes permettant cette manifestation du désir et le développement spirituel de l’âme, sont très différentes selon la religion, et leur efficacité pour permettre cette évolution spirituelle est variable.

La religion est une question d’âme et non d’intellect, et plus le développement de l’âme se fait dans la bonne direction, plus l’état spirituel de l’âme sera élevé. Une simple croyance intellectuelle, aussi intense et indubitable soit-elle, n’entraînera pas ce développement spirituel, car « la religion n’est vraiment rien d’autre que la relation et l’harmonie de l’âme des hommes avec l’âme de Dieu ». Le mental ne sera pas suffisant pour créer cet état parce que le mental de l’homme ne peut pas mettre en harmonie l’âme du Créateur et celle de la créature. L’esprit, dans son exercice, peut avoir tendance à éveiller l’âme à cette possibilité de relation, mais seul le fonctionnement de l’âme peut réaliser l’unité complète du Créateur et de la création. Seule l’âme peut parler à l’âme, l’esprit n’est qu’un auxiliaire, à condition que l’âme soit vivante dans ses désirs.

Il est donc évident que cette forme de croyance qui est entièrement intellectuelle ne peut pas avoir de point de rencontre commun avec cette croyance qui est le résultat du développement de l’âme ; et donc, dire que les hommes des différentes religions, juste parce qu’ils sont ce qu’on appelle des Chrétiens, sont dans une relation égale avec le Père, est erroné et trompeur.

En ce qui concerne la condition de l’homme en tant qu’homme parfait, ces différentes religions peuvent permettre la venue de cet état de perfection, sous réserve que les préceptes moraux qu’elles enseignent soient observés et pratiqués par les hommes. Mais, en ce qui concerne l’homme en tant qu’Ange Divin, c’est-à-dire en tant qu’esprit ayant en lui-même l’Essence du Divin, seule la religion qui enseigne la véritable manière d’acquérir cette Divinité peut conduire l’homme à cette communion avec le Père dans sa nature même. Il ne peut y avoir, à cet égard, qu’une seule vraie religion et qu’une seule façon de la pratiquer et de la posséder ; et, dire que toutes les religions ont une approche commune, est trompeur et décevant.

Je sais que parmi ces différentes religions, il y a des individus qui ont trouvé le chemin et la méthode pour se transformer en la nature Divine du Père, et ce malgré le fait que les enseignements et les croyances des différentes églises ne montrent pas le chemin du développement de cette âme dans la Spiritualité du Divin. Cependant, dans ces églises il y a un manque, dans leurs dogmes et doctrines, de qui peut aider les hommes à rechercher et trouver cette vraie religion.

Ce n’est pas parce qu’on peut constater que, dans les églises, il y en a certaines qui ont, dans une certaine mesure, cette spiritualité Divine, qu’il existe un point commun de rencontre entre ces différentes religions. Bien sûr, les préceptes moraux peuvent être et sont enseignés par toutes les églises Chrétiennes, et, lorsqu’ils sont observés, ils conduisent finalement tous les hommes à la condition d’homme naturel parfait. Mais c’est seulement dans cette mesure qu’il est possible de dire qu’un fondement religieux identique découle des convictions morales de l’enseignement de la religion.

L’Église qui déclare et enseigne sa religion avec une plus grande exactitude et une plus large compréhension est alors l’Église dans laquelle cette religion, comme je peux l’appeler, existe naturellement. Plus ces Églises sont différentes dans ces enseignements, plus leur approche s’éloigne (sic). Si un prédicateur d’une Église sait, avec la conviction qui découle de son examen sincère et honnête des lois morales, qu’une autre Église n’enseigne pas ces grandes vérités morales ou n’insiste pas pour que ses membres les observent, il ne peut pas conclure en disant que cette dernière Église est la détentrice de la religion, comme l’Église où ces vérités morales sont enseignées et respectées par ses adeptes.

C’est une erreur pour un prédicateur de dire que, parce qu’il peut y avoir des hommes bons et spirituels dans toutes les églises, une église est aussi bonne et religieuse dans ses enseignements qu’une autre église. La vérité est d’une nature telle qu’elle n’accepte pas de compromis, et l’homme ou le prédicateur qui voudrait compromettre la vérité ne remplit pas son devoir envers Dieu ou l’homme.

L’Église qui enseigne qu’il n’y a rien de plus grand que la morale, et que l’homme ne peut pas être plus transcendant que l’homme parfait, est dépourvue de vérité et ne peut pas être acceptée comme une enseignante de la pleine vérité, comme l’Église qui connaît et enseigne le chemin par lequel l’homme peut devenir un Ange Divin.

Il ne faut pas s’étonner que les prédicateurs des différentes Églises soient reconnus comme égaux et comme possesseurs de la vraie religion chaque fois que ces leçons morales sont, de façon identique, enseignées par ces Églises et ont une certaine convergence, car ces prédicateurs ne connaissent pas la religion supérieure, ou ne sont pas capables d’enseigner le chemin vers celle-ci. Lorsqu’il est compris qu’une vérité morale est une vérité, quel que soit l’endroit où elle apparaît et quel que soit son enseignant, il est justifié de déclarer que toutes les Églises qui enseignent les vérités morales sont sur un plan d’égalité, et que chacune a droit à autant de respect et de liberté à l’égard des critiques que les autres. Cependant, comme la grande vérité de la renaissance, de la potentialité de recevoir l’Amour Divin, et de son effet sur les âmes des hommes, n’a jamais été connue et enseignée jusqu’à la venue du Maître, il n’est pas surprenant qu’aucune église ne soit en mesure d’enseigner cette grande vérité spirituelle, et la seule vraie religion qui en résulte. La connaissance de cette vérité a disparu de la terre peu de temps après le décès du Maître, et par conséquent aucune église ne peut enseigner cette religion de l’âme qui transforme le mortel en Divin.

La religion de l’homme parfait peut exister à des degrés divers dans toutes les églises Chrétiennes, mais la religion de l’Ange divin n’existe dans aucune, bien que certains des membres de ces églises aient reçu, dans leur âme, la grande vérité, l’Amour Divin, même si intellectuellement ils ne le connaissent pas.

Il m’a semblé opportun de faire ces quelques remarques sur le sermon du prédicateur, pour montrer que son affirmation générale que les religions mentionnées, qui pour lui sont toutes convergentes, peuvent avoir un point commun entre elles. Quand il découvrira la vérité, il réalisera les erreurs de ses déclarations humaines et fraternelles. Je n’écrirai pas plus. Bonne nuit, et que Dieu vous bénisse.

Votre frère en Christ, Luc.