Par ordre Chronologique 1918

Lois du rapport, suite

St Jean - reçu par James Padgett le 4 Janvier 1918, Washington, USA.

C’est moi, Jean.

Je désire écrire brièvement ce soir sur un sujet que je considère important et que vous pouvez considérer comme intéressant. Comme vous le savez peut-être, je ne vous ai pas adressé un message formel depuis un certain temps et je regrette beaucoup que tant de temps se soit écoulé sans que je puisse communiquer certaines vérités spirituelles. Je regrette aussi que votre état ait été tel que je n’ai pas pu établir la nécessaire relation avec vous afin que je puisse vous délivrer ces messages de la nature mentionnée.

Je vous ai expliqué, de manière brève, dans un message antérieur, la loi de la communication et du rapport, et que cette loi, si vous essayez de la comprendre, vous permettra de comprendre la raison pour laquelle nous n’avons pas été capables de communiquer ces vérités supérieures. Vous pouvez supposer que si nous contrôlons votre cerveau et n’utilisons pas ou ne transmettons pas vos pensées mais seulement les pensées qui viennent de notre esprit, la nature de nos pensées serait alors immatérielle. Comme nous utilisons votre cerveau comme un simple instrument, nous pourrions alors écrire tout ce que nous désirons. Superficiellement, on pourrait raisonnablement supposer que cette affirmation est vraie.

Mais, comme nous vous l’avons déjà dit, le rapport et notre capacité d’utiliser votre cerveau sont régis par des lois,. L’une de ces lois est qu’une pensée élevée ne peut pas être transmise par un cerveau humain qui n’est pas suffisamment qualifié pour la recevoir, tout comme le cerveau, en ce qui concerne la simple connaissance matérielle, ne peut recevoir, et transmettre, une conception ou une compréhension d’une vérité intellectuelle dont il n’a pas eu connaissance. Un cerveau ne peut donc pas être utilisé par le mental de l’homme pour faire connaître ou présenter un problème de géométrie si ce cerveau n’a jamais été utilisé par le mental* pour acquérir une connaissance ou un savoir faire des principes de la géométrie. Cette analogie est incomplète, mais elle peut servir à illustrer ce que je veux dire.

Dans la conception par l’esprit humain d’une vérité, matérielle ou spirituelle, le cerveau doit être utilisé pour manifester ou faire connaître cette conception. C’est absolument vrai lorsque l’idée ou la pensée prend naissance dans le mental de l’homme qui utilise son propre cerveau pour formuler ou manifester cette idée ou cette pensée. Le mental peut avoir la pensée ou la connaissance d’une branche de l’apprentissage, et pourtant s’il n’a jamais utilisé le cerveau pour concrétiser cette pensée ou cette connaissance, le cerveau ne peut pas la manifester ou la transmettre. Cette loi s’applique précisément aux capacités du cerveau lorsqu’il est tenté d’être utilisé ou contrôlé par l’esprit de l’homme qui possède le cerveau. Et de là, vous voyez qu’il est possible pour l’esprit humain d’avoir la pensée et la connaissance de choses bien qu’il ne puisse pas utiliser le cerveau pour les exprimer.

Dans beaucoup de vos choses matérielles de la vie, comme une grande invention, la connaissance de ces inventions est dans le mental, et elle peut l’être pendant longtemps avant qu’elle ne soit formulée et exprimée par le cerveau, et parfois elle ne passe jamais à travers le cerveau. Le mental et le cerveau ne sont pas une seule et même chose ; l’un est l’opérateur, l’autre est la chose avec laquelle on opère, de sorte que les possessions de l’opérateur peuvent se manifester aux autres.

Mais cette loi, qui s’applique et contrôle la relation du mental et du cerveau possédés par le même homme, ne s’applique pas et ne contrôle absolument pas la relation du mental et du cerveau, lorsque le mental est celui d’un esprit et le cerveau celui d’un mortel. En effet, dans ce cas, le mental peut prendre le contrôle complet du cerveau, de sorte que les manifestations du premier ne sont pas régies ou limitées par les expériences particulières ou le manque d’expériences que le cerveau peut avoir dans son utilisation par le mental du mortel, le long de lignes spécifiques d’expression ou de manifestation spécifique. Ainsi, comme vous le savez et comme il a été démontré par le travail et l’expérience de nombreux médiums humains, les esprits ont contrôlé les cerveaux de ces médiums, de sorte que ces cerveaux ont transmis, de la part de ces esprits, des expressions de diverses sortes de langages et de vérités mathématiques dont ces cerveaux n’ont jamais eu connaissance ou ne se sont jamais exercés à exprimer.

Dans ces cas, le cerveau n’est utilisé que dans la sphère de l’intellect et l’esprit qui prend possession de ce cerveau et l’utilise pour exprimer et faire connaître la connaissance du mental de l’esprit, ne fait rien de différent de ce que le mental humain, qui contrôle son propre cerveau, aurait pu faire si le cerveau avait été exercé dans ces directions. La capacité du cerveau, qu’il soit exercé ou non par le mental humain contrôlant son propre cerveau, limite le pouvoir de l’esprit de le contrôler de la manière et dans le but mentionnés.

Mais cette loi comporte une étape supplémentaire : il y a une relation directe entre le développement du cerveau et son entraînement par le mental humain, et son contrôle par le mental spirituel. Tout cela dépend de faits que je ne peux pas m’attarder à expliquer ici, comme les qualités de médiumnité et les prédispositions de l’homme dont le cerveau est destiné à être contrôlé par l’esprit.

Et les mêmes lois s’appliquent à la divulgation de la vérité et des principes sur les plans moraux. Un esprit ne peut pas utiliser le cerveau d’un mortel pour acheminer, ou transmettre, à travers lui, des préceptes moraux ou des vérités que ce cerveau n’est pas capable de recevoir. Et je ne veux pas dire par là que le cerveau doit avoir connu une ou plusieurs vérités morales particulières, ou doit avoir été utilisé par l’homme pour recevoir ou communiquer ces préceptes, mais il doit être, dans sa capacité essentielle, potentiellement capable de transmettre et de recevoir ces vérités. Ainsi la capacité du cerveau, à recevoir et transmettre ces vérités morales, limite le contrôle de l’esprit sur le cerveau pour exprimer à travers lui, ces vérités.

Le rapport de l’esprit avec l’humain est déterminé par le développement du cerveau et les qualités morales de l’humain au moment où le rapport est tenté – et cela correspond au développement réel de ces conditions et non à ce qu’elles peuvent paraître aux autres humains, ou même à l’individu lui-même. Et ce développement détermine dans une large mesure le pouvoir de l’esprit d’utiliser le cerveau pour révéler les vérités, qu’elles soient intellectuelles ou morales.

Un médium ne peut recevoir de telles vérités que si sa condition, selon la nature des vérités, est sensible à la formation d’un rapport par l’esprit. La possibilité d’un rapport, et la nature de celui-ci, sont à la base de la médiumnité, et déterminent et limitent le pouvoir de l’esprit de transmettre ses pensées et la capacité du mortel de les recevoir.

Lorsque le médium est dans une certaine condition spiituelle, l’esprit, l’écriture, peuvent former le rapport si cette condition s’harmonise avec la condition de l’esprit. Il est impossible, pour l’esprit, à moins que l’harmonie existe, d’écrire sur un sujet qui exige un plus grand degré de développement que celui possédé par le médium à ce moment-là. Par conséquent, vous comprendrez, d’une certaine manière, pourquoi si peu de vérités spirituelles supérieures n’ont jamais été délivrées au monde par l’intermédiaire de tout mortel qui possédait des dons d’écriture automatique, comme on l’appelle, ou de clairvoyance ou de pouvoirs d’inspiration.

Quant aux vérités qui n’exigeaient pas un degré de développement plus élevé que celui possédé par le médium, il n’y a pas eu de difficultés à les transmettre, et beaucoup de médiums ont très bien réussi à recevoir la vérité adaptée à leur condition. Et ce fait, de même que la loi, vous expliqueront pourquoi le même esprit peut communiquer à travers plusieurs médiums bien que les communications puissent être distinctes. Autrement dit, les communications à travers un médium peuvent contenir plus ou moins de vérité que celles transmises à travers un autre médium. Les mortels qui ont entendu ou lu ces différentes communications, surtout lorsqu’elles étaient essentielles, ont alors eu tendance à croire que le même esprit n’était pas l’auteur des deux communications. Mais ce n’est pas exact car, alors que l’esprit était dans le même état, possédant les mêmes connaissances à l’époque des deux communications, les médiums, en raison de leur différence de développement, n’ont pas pu recevoir le même genre de messages.

Vous pouvez chercher dans toute l’histoire des communications spirituelles et de la médiumnité et vous ne trouverez, pour les raisons que j’ai énoncées, aucun message du genre de ceux qui ont été transmis par votre intermédiaire.

Swedenborg fut le dernier et le plus proche parfait instrument pour recevoir ces vérités supérieures. Pourtant, en raison de son désir de développement de l’âme et de son être limité, dans une mesure plus ou moins grande, par ses croyances orthodoxes et ses connaissances scientifiques qui l’ont amené à coordonner et à intégrer ces vérités avec ses idées de correspondance 1 et d’autres conceptions similaires, il a échoué. Il n’a donc pas pu être utilisé avec succès pour transmettre ces vérités que nous avons communiquées à travers vous. Après lui, d’autres médiums doués et, à certains égards, des médiums talentueux, ont été utilisés par les esprits de la connaissance supérieure et de la progression pour transmettre des vérités. Cependant, leurs conditions étaient telles que, selon les lois régissant les rapports, ces médiums ne pouvaient recevoir que les vérités que leurs conditions de développement leur permettaient de recevoir. Cette limite ne dépendait pas de la condition et de la capacité des esprits à transmettre ces vérités supérieures, mais de la capacité des médiums à les recevoir.

Vous-même, vous avez fait l’expérience de la façon dont cette loi fonctionne et contrôle la communication et la relation, car, comme vous le savez, vous n’avez pas été en mesure de recevoir, depuis longtemps, aucun message spirituel relatif à ces vérités supérieures, bien que les esprits aient été plusieurs fois présents avec vous, prêts et désireux d’établir la relation et de délivrer leurs messages. Vous étiez prêts, intellectuellement, à les recevoir, mais à cause de votre condition ou plutôt de votre manque de condition, les esprits n’ont pas pu les délivrer et ont été contraints d’attendre que vous soyez dans la condition nécessaire. De tout cela, vous comprendrez pourquoi si peu de messages contenant de hautes vérités spirituelles, ou même morales, passent par des médiums. Les médiums, pour la plupart, sont tellement développés qu’ils ne peuvent recevoir que des messages traitant des affaires matérielles de la vie, et les types de messages auxquels je suis contraint, et que je peux honnêtement exprimer, sont ceux qui sont largement désirés par les mortels cherchant des informations du monde des esprits.

Encore une fois, lors de votre lecture de la littérature spirituelle, vous avez peut-être observé la grande diversité d’opinions des esprits sur un même sujet, et parfois des opinions contradictoires, ce qui amène les mortels à douter des faits existant dans le monde des esprits quant au sujet de l’enquête. Cela est dû en grande partie à la condition des médiums, mais aussi à la connaissance des esprits qui tentent de communiquer, car la connaissance des esprits est limitée par l’étendue de leur progrès et de leur développement.

Beaucoup d’esprits croient que ce qu’ils ont appris est vrai, et donnent ainsi une expression autoritaire aux faits de leur connaissance. Souvent ils croient que ce qu’ils savent est tout ce qu’il est possible de savoir à propos du sujet sur lequel ils communiquent. Et ceux-ci sont pour la plupart honnêtes dans leurs croyances et authentiques, comme ils le pensent, dans leurs messages. Il est donc bon que les mortels comprennent que tout ce qui est écrit ou parlé par l’intermédiaire des esprits, en tout temps, ne doit pas être accepté comme la finalité de la vérité. D’autre part, les déclarations apparemment contradictoires ne doivent pas être considérées comme frauduleuses simplement parce qu’elles sont contradictoires. Un esprit avec une plus grande connaissance utilisant un médium en harmonie avec lui-même, peut transmettre aux hommes l’étendue plus exacte et plus grande de la vérité qu’un esprit avec moins de connaissance et de développement utilisant un médium en harmonie avec lui-même.

Maintenant, d’après ce que j’ai écrit, il est évident que pour obtenir une plus grande vérité et une connaissance plus étendue du monde des esprits, les médiums devraient faire l’effort d’obtenir un développement plus grand et plus intensif de leur nature spirituelle et de leurs capacités intellectuelles. Cette acquisition est absolument nécessaire à la réception des vérités supérieures qui sont si vitales pour l’humanité.

Ainsi, voyez-vous, la communication et le rapport dépendent de la condition des esprits et des mortels travaillant à l’unisson ; je ne peux guère en dire plus sur la condition du mortel, car, si le médium est dans une bonne condition, il y a toujours beaucoup d’esprits présents autour de ce médium et un rapport peut être établi.

Le Maître est ici ce soir et a entendu ma communication et s’unit à moi en disant : ayez la foi et cherchez de toute votre âme cet Amour. Croyez que je suis votre ami ange particulier.

Votre frère en Christ, Jean. 2

  1. Principe des correspondances entre le monde spirituel et le monde matériel. Pour Swedenborg, le monde spirituel et monde naturel s’interpénètrent au point que toute frontière entre les deux est fluide et incertaine (Cf article de Wikipedia sur Swedenborg).

  2. Jean continuera et terminera ce message le 22 Octobre 1918.