Par ordre Chronologique 1918
Frédérick le père accepte ce que Bismarck a dit au sujet de la liberté du peuple allemand vis à vis de son dirigeant et que la fin est très proche
Frédérick - reçu par James Padgett le 22 Janvier 1918, Washington, USA.
Je suis Frédéric III, le père. 1
Laissez-moi écrire quelques propos. J’ai entendu ce que Bismarck a dit et je suis tout à fait d’accord avec lui dans ses prédictions quant à la fin de la guerre et, bien que cela ne corresponde pas à ce que je souhaiterais en tant qu’Allemand sur terre, cela s’imposera au grand libérateur des Allemands comme individus et comme nation. Le gouvernement des hommes est conçu par les idées qu’ils ont au sujet de l’intérêt supérieur de l’humanité d’être le moyen par lequel le plus grand bien peut être accordé au peuple individuellement et dans son ensemble. Cependant, le gouvernement qui est fondé sur le droit divin de tout homme ou famille, à diriger, ne convient ni pour le progrès de la nation ni de celui des individus qui composent cette nation. Par conséquent, je dis que la fin de la monarchie allemande et le détrônement du Kaiser et de sa famille et de tous ceux qui revendiquent le droit de gouverner les hommes vont permettre au peuple allemand, individuellement et en tant que nation, de réaliser le grand bien, la justice et la liberté auxquels tous les enfants de Dieu sur terre ont droit.
Bien sûr, lorsque je vivais sur terre, je ne regardais pas ces choses du point de vue que je les vois maintenant et qui est le seul point de vue correct. J’étais un monarque et je croyais aux obligations divines du peuple à gouverner et, par conséquent, si j’étais sur terre maintenant, je pourrais croire que l’Empire d’Allemagne devrait être maintenu en toutes circonstances. Cependant, maintenant, je suis un esprit et je réalise le caractère creux et la contre-vérité de toutes ces idées. Devant Dieu et selon le fonctionnement de ses lois immuables, nul homme n’est, par sa naissance ou sa nation, meilleur et n’a plus de droits qu’un autre homme, et tout empereur, roi et noble de la terre, tôt ou tard, lors de sa venue à la vie spirituelle, réalisera ce fait et, pour certains, la conviction viendra, comme on peut le dire, avec une vengeance.
Il ne sert à rien d’écrire sur la grande misère et la détresse qui existent actuellement en Allemagne et sur la façon dont les maîtres cruels du peuple les obligent à se soumettre à toute cette misère, car mes écrits ne réduiraient pas d’un iota cette condition. Mais je dirai que la fin de tout ce cauchemar horrible est en vue et que la paix et le bonheur viendront au peuple, bien qu’entre-temps beaucoup de ces gens seront devenus des esprits, et parmi eux se trouveront le Kaiser et beaucoup de ses conseillers et soutiens dans ses ambitions impies.
En tant que père humain, il serait pénible pour moi d’écrire de cette façon parce qu’alors je serais contrôlé par mes affections naturelles et ma sollicitation pour mes enfants. Cependant, étant devenu un esprit avec une vision élargie et plus vraie de la relation des mortels et de l’importance de chaque âme individuelle, et tout en maintenant l’affection pour mes enfants, je peux voir et savoir que le bien suprême pour le peuple allemand viendra lorsque le dirigeant de l’Empire s’effacera. La souffrance et la mort suivront, mais d’elles sortiront la paix et le bonheur et un sentiment plus profond du peuple dans sa relation à Dieu.
Je me contenterai de dire que la fin est proche. Oui, très bientôt et le grand sacrifice des hommes et de la paix et des choses matérielles cessera. Je n’écrirai pas plus. Bonne nuit, votre ami. 2
Frédéric le père de la nation blessée (Père de Guillaume II 3, le dernier empereur).
Il s’agit de Frédéric III (18 Octobre 1831 - 15 Juin 1888) - deuxième empereur Allemand.↩ Les divers messages relatifs à la première guerre mondiale ont été regroupés et sont consultables par ce lien.↩ Guillamume II (27 Janvier 1859 - 4 Juin 1941) est le troisième et dernier empereur allemand (Deutscher Kaiser) ainsi que le neuvième roi de Prusse, de 1888 à son abdication en 1918. Il était le petit-fils de Guillaume Ier (premier empereur allemand) et le fils de Frédéric III, qui ne régna que 99 jours et à qui il succéda.↩