Par ordre Chronologique 1917
Expérience d’un prêtre Orthodoxe lors de son passage dans le monde spirituel
Rev Fontaine - reçu par James Padgett le 1 Juillet 1917, Washington, USA.
Permettez-moi de dire quelques mots alors que j’ai hâte d’écrire et de vous dire que j’étais avec vous, ce soir, lors de votre dernière visite à la maison de mon fils (M. Fontaine) ? et qu’il espérait que la chance me serait donnée d’écrire. Mais, comme vous le savez, j’ai été déçu, et je sais que ma fille l’a été aussi, car elle s’attendait que, durant l’événement, vous appelleriez à la maison de son frère, et qu’elle serait en mesure d’obtenir une communication avec moi.
Comme je ne pouvais pas écrire là, j’ai pensé vous accompagner lors de votre retour à votre domicile dans l’espoir que je pourrais écrire, comme je le fais maintenant, car je vous ai entendu dire que vous receviez, tous les soirs, une lettre de votre femme et si cela pouvait arriver ce soir que je pourrais avoir la chance d’écrire.
Eh bien, je veux que ma fille sache que j’approuve sa recherche de la vérité qu’elle peut trouver dans le spiritualisme si correctement recherché, et, malgré le fait que certains membres de ma famille n’y croient pas et le considèrent encore avec indifférence ou incrédulité, cependant on peut y trouver beaucoup de vérités. C’est une vérité en soi qui attend que les mortels enquêtent et apprennent que c’est la vérité, et que ce sont ces vérités qui les mèneront à beaucoup plus de bonheur qu’ils n’ont maintenant sur la terre, et infiniment plus qu’ils pourraient éventuellement trouver s’ils venaient dans le monde des esprits sans une connaissance de ces vérités.
Comme les membres de ma famille, savent que j’étais un orthodoxe strict qui croyait dans les enseignements de la Bible, comme l’église à laquelle j’ai appartenu et enseigné, et que j’ai, moi-même, enseigné, et suis décédé, fermement établi dans cette croyance et que je suis venu dans le monde des esprits totalement imprégné de cette croyance, m’attendant à rencontrer Jésus et à être admis à la présence de Dieu ; et, selon mes convictions, j’avais raison d’avoir une telle attente. Hélas, mon expérience s’est révélée décevante lorsque j’ai quitté le monde des mortels et comme mes attentes furent brisées, pour ainsi dire, instantanément !
Alors que mon esprit quittait mon corps, j’étais pleinement conscient du changement qui se déroulait et je savais que j’étais en train de mourir, mais j’étais parfaitement calme et sans une once de peur. Je n’ai pas souffert, ou appréhendé de ce que je devrais répondre, mais plutôt senti une attente heureuse dans la pensée que mes ennuis de la vie terrestre étaient derrière moi pour toujours, et que bientôt je serais au repos et trouverais ma maison parmi les enfants choisis de Dieu, et que Jésus m’accueillerait et me prendrait dans ses bras d’amour. J’avais beaucoup d’attente avant mon décès et ces attentes étaient avec moi, bien présentes ; je n’ai pas douté, ne serais-ce qu’un instant, de leur réalisation et j’ai donc conservé tous mes espoirs. Je m’attendais aussi à rencontrer mes proches qui m’avaient précédé et je m’attendais à apprécier le bonheur de leur présence et de leur état purifié d’âme.
Eh bien, je suis devenu un esprit, séparé de mon corps, rempli de joie et, comme les mortels le disent, plus léger que l’air. Au sens figuré, il me semblait marcher sur l’air, sans rien pour gêner mon ascension vers le Royaume lumineux où je m’attendais à retrouver mes bien-aimés et le Christ d’amour de mes convictions.
Je me suis à peine rendu compte de la séparation d’avec mon corps avant que certains de mes proches me rencontrent et m’accueillent avec amour et joie en me disant qu’ils étaient si heureux de ma nouvelle venue, et que je ne devais pas avoir peur ou douter que j’étais devenu un habitant du monde des esprits. Je pourrais difficilement exprimer mon bonheur d’être soulagé des préoccupations et des fardeaux de la vie terrestre, et comment il me semblait être dans une atmosphère d’amour et de joie céleste. La joie de leur rencontre fut beaucoup plus grande que je ne l’avais anticipée, et j’ai alors pensé comment cela était-il possible que, durant ma vie terrestre, je n’avais pu imaginer la beauté et la grandeur du monde des esprits 1 dont Jésus avait dit qu’il était dans le ciel le préparant pour tous ceux qui croyaient en lui, et qu’il devait venir sur terre, dans le grand sacrifice et l’expiation, pour les hommes et c’est ce qu’il a fait.
Mais, très rapidement, je me suis rappelé que ma grande espérance était de voir Jésus, de sentir l’influence de son amour, et ainsi d’entrer dans le ciel où le Père était et d’être rejoint par les hôtes puissants en chantant des alléluias ainsi que des chants de remerciements. J’ai alors demandé à mes anges bien aimés où était Jésus et quand je pourrais entrer en la présence du Père et recevoir sa bénédiction de reconnaissance en tant qu’enfant fidèle et obéissant.
Alors, de façon aimante, et de manière à ce que ma déception soit la moins intense possible, ils m’ont dit que Jésus était dans les Sphères Célestes et que le Père qu’ils n’avaient jamais vu – était très élevé dans les Sphères où aucun esprit n’était encore jamais entré, aucun Esprit n’avait vu son visage ou entendu sa voix – en dépit de son exaltation et de son développement d’esprit. Que mes croyances étaient erronées et que c’était seulement par le développement de mon âme dans l’amour que je pourrais probablement progresser vers les Sphères Célestes où le Maître était. Cette croyance dans le lavage de sang ou dans l’expiation déléguée ne permettrait pas à âme d’atteindre les Sphères Célestes, et que seulement l’Amour Divin dans mon âme et l’abandon de ma croyance incorrecte me permettrait de devenir propriétaire d’un des manoirs que Jésus préparait pour ceux qui sont devenus un dans la communion avec le Père. C’est ce qu’ils m’ont indiqué être la vérité et qu’un jour Jésus me dirait la même chose ; et bien que je ne puisse pas aller vers lui, pourtant lui est fréquemment venu sur le plan terrestre et s’est efforcé d’aider et de réconforter les esprits qui n’avaient pas l’amour d’âme qui leur permettrait de devenir des enfants des sphères les plus hautes.
Eh bien, vous pouvez imaginer mon étonnement et ma déception, et comme la nudité de ma croyance m’est apparue. Et comme je pensais à la longue vie que j’avais donné à la culture et à l’établissement de ces croyances et aux espérances dans mon propre esprit, et que je n’avais aucune autre connaissance ou espoir de salut, j’ai commencé à douter de tout qui m’avait été dit ; et j’ai perdu ma croyance en Dieu, et Jésus, jusqu’ici mon sauveur, n’est plus apparu comme tel mais un homme qui m’avait trompé pendant toutes ses longues années de ma vie ; et je suis devenu irrité et durci, et j’ai refusé de croire à quoi que ce soit. Parce que j’ai pensé que comme sur terre j’avais été honnête avec moi-même et honnête avec Dieu, et puisque la Bible m’avait été certifiée comme la vraie révélation de Dieu, avec la certitude d’un seul plan de salut de l’homme, et que j’avais pleinement cru en son plan et essayé de vivre la vie qui me donnait droit au salut, ainsi, comme je dis, j’ai pensé à ces choses et la réalisation de ma déception m’a rendu rebelle, et m’a presque fait détesté les esprits et Dieu.
Pendant un certain temps, j’ai été autorisé à me livrer à ces pensées sans interruption, puis mes amis m’ont dit que ces pensées étaient très nocives, et m’empêcheraient de chercher le salut et le bonheur, et que plus je me livrais à mes sentiments de ressentiment et aux pensées d’avoir été trompé, plus je stagnerais dans mon progrès, et plus sombre deviendrait mon environnement.
Très vite ils m’ont dit que toutes les choses dans le monde des esprits étaient contrôlées par les lois immuables de Dieu, et que ces lois exigeaient que je doive aller à la place que ma condition d’âme exigeait, et qu’ils devraient m’y laisser pour le moment. Et ils ont dit, en outre, que toutes les croyances du monde entier ne déterminaient pas le lieu dans lequel un esprit nouvellement arrivé devrait résider, à moins que ces croyances soient vraies ; et que les croyances que j’avais eues, et desquelles mon salut dépendait n’étaient pas vraies.
Eh bien, j’ai trouvé ma place, et avec elle l’obscurité dans laquelle je suis resté pendant longtemps, refusant de croire ce qui m’avait été dit quant à la manière vraie de progresser vers la lumière et le bonheur, et, de plus, je veux dire, que ce n’est pas chose facile de renoncer et de se débarrasser de ses croyances de la vie sur terre, bien que les environnements et la déception de l’esprit prouvent qu’une telle croyance s’avère être fausse ; et cette croyance – une croyance simplement intellectuelle – est un facteur très important qui conditionne le destin provisoire de l’âme.
J’ai écrit longuement et je ne décrirai pas en détail comment j’ai appris la vérité, trouvé la lumière et commencé ma progression vers les sphères supérieures ou comment Jésus est venu vers moi, m’a montré son amour et m’a parlé des choses qui pourraient être les miennes si je suivais seulement ses conseils. Il a dit que la grande pierre d’achoppement, pour le progrès d’un esprit dans sa recherche de la vérité et les manoirs dans les sphères plus hautes, est cette croyance, incorrecte et accablante, en l’expiation déléguée etc., et que tant d’esprits arrivant dans le monde des esprits l’apportaient avec eux.
Je suis maintenant très heureux, je suis dans la cinquième sphère, où il y a de la beauté et du bonheur au delà de toute conception ; et si l’occasion m’en est donnée, comme ce fut le cas ce soir, j’essayerai de vous donner une certaine idée de ma maison et de ses environnements, et des beaux esprits qui sont mes associés.
Un jour, je sais que cette maison sera à ma fille, parce qu’elle n’aura pas les fardeaux de croyances que j’ai dû surmonter. De plus, je dois dire, comme elle sait qu’elle m’est très chère, et combien moi, qui possède tellement de ce grand amour du Père dans mon âme, je dois l’aimer, elle doit également savoir que je ne la tromperais pas pour tout l’or du monde ; et que, connaissant cela, elle doit suivre mon conseil de rechercher ce Grand Amour de Dieu, qui a rendu l’esprit de son père si heureux. Laissez ces vieilles croyances orthodoxes sur le plan du salut l’abandonner et priez directement le Père pour Son Amour et elle recevra tout ce qui est nécessaire pour un grand bonheur terrestre et une joie indicible dans le monde des esprits.
Je suis avec elle très souvent dans ses ennuis terrestres et j’essaye de l’aider et de la consoler, et parfois je réussis un petit peu. Elle doit se rappeler que ces difficultés ne sont que pour un instant et puis ils la quitteront pour toujours, et que l’amour et l’influence avec lesquels son père l’enlace ne la quitteront pas. Et qu’au moment que les mortels redoutent le plus – je veux dire la mort – son père et ses autres proches seront avec elle et l’emmèneront dans les bras de l’amour et elle ne redoutera ou ne craindra pas l’endroit où elle sera, car l’amour sera si grand que son âme répondra de manière à ce que tout cela soit oublié. Donc dites à ma fille de s’efforcer de ne pas laisser ses ennuis et ses soucis l’inquiéter de façon à ne pas négliger la présence de la consolation que nous essayons de lui apporter.
Eh bien, j’ai écrit autant que je me suis senti justifié de le faire alors que votre temps est également nécessaire pour d’autres, mais aussi pour votre femme, qui est si bonne, qui dit que je ne dois pas craindre d’avoir abusé de ce temps, car elle est toujours intéressée de faire connaître aux mortels ces choses qui les rendront heureux sur la terre et au ciel. Je voudrais dire quelque chose à ma femme, mais je vois qu’elle n’est pas en état de recevoir mon message, car elle souffre comme j’ai souffert, inconsciemment, dans les croyances dogmatiques de son église. Ah, si je pouvais seulement venir à elle dans mon aspect sur terre et lui parler des erreurs de ses croyances, et des vérités qui m’ont libéré et permis de devenir un vrai enfant du père, je le ferais avec la rapidité de la lumière, et avec tout mon amour. Je ne l’ai jamais aimée sur terre comme je le fais maintenant, et quand elle viendra dans le monde des esprits, elle ne viendra pas en étrangère, parce qu’elle rencontrera un grand amour comme elle n’a jamais conçu, et elle connaîtra l’amoureux.
Dites à ma fille de lire ce que j’ai écrit à sa mère, et bien que sa mère ne croira pas, pourtant certaines des choses que j’ai dites se graveront dans sa mémoire, lesquelles viendront avec elle dans le monde des esprits, et l’aideront dans sa déception de ne pas réaliser ses espérances.
Et ce que j’ai à te dire, ma fille, je le dis à mon fils et l’invite à penser à ces choses qui sont essentielles pour les mortels sur terre et aussi lorsqu’ils deviendront des esprits. Avec votre permission, je reviendrai de nouveau et écrirai à ma famille. Aussi je vous remercie et avec mon amour pour tous ceux qui me sont chers, je vous dis bonne nuit, votre frère en Christ, Fontaine.
Il s’agit d’un lieu temporaire avant que l’esprit aille au plan que détermine l’état de son âme.↩