Par ordre Chronologique 1917
Élie commente le manque de connaissance par le prédicateur des vérités du spiritisme
Élie - reçu par James Padgett le 1 Avril 1917, Washington, USA.
C’est moi, Élie.
Je vais écrire quelques mots au sujet du sermon que vous avez écouté ce soir sur la question : « Les morts communiquent-ils avec les vivants ? »
Le prédicateur 1 croit en ce qu’il a énoncé mais il y a un problème lié au fait qu’il connaît très peu les vérités du spiritualisme, sa capacité à enseigner ces vérités est donc très limitée. Le simple fait que l’âme et l’esprit de l’homme continuent à vivre lorsqu’ils se débarrassent du corps mortel, comme il l’a décrit, n’est que la première vérité de ce grand sujet, et c’est une vérité que tous les esprits apprennent immédiatement après leur séparation du corps, quelles que soient leurs convictions religieuses ou qu’ils aient ou non ces convictions. C’est un fait sur lequel il ne peut pas y avoir de différence dans les connaissances. Ils savent tous, dans un instant, pour ainsi dire, que la mort de l’âme – le vrai homme – n’existe pas. Mais ceci, comme je le dis, est le simple commencement de la connaissance, et au-delà du fait de cette existence continue, cette connaissance ne sert à rien quant à la destinée de l’homme.
Le prédicateur s’intéressait beaucoup au livre 2 dont il parlait et y trouva des affirmations qui confirment les croyances qu’il possédait déjà, et des affirmations qui sont nouvelles pour lui et qui lui ont donné des vues un peu plus larges sur le sujet ; mais nécessairement ces vues ne sont pas des vérités vitales qui lui donneront une connaissance plus complète ou étendue du spiritualisme.
L’esprit dont il parlait n’en savait guère plus que ce qui apparaissait à ses sens, et, bien sûr, ces choses ne sont que celles qui viennent à la connaissance de l’esprit quand il entre pour la première fois dans la vie spirituelle. Ses vérités ne sont pas apprises en un instant, et souvent elles ne le sont pas pendant des siècles, et, quant aux vérités supérieures, elles ne sont jamais apprises par une grande majorité des esprits. Ainsi, ce qui est contenu dans le livre mentionné est très réconfortant pour ceux qui croient que leurs êtres chers attendent de les rencontrer, et les recevront, lorsqu’ils cesseront d’être mortels, avec amour, affection et joie, et que ces êtres chers sont avec les mortels sur terre, veillant sur eux et essayant de les aider. Cependant aucune information n’est communiquée quant aux vies que ces esprits doivent mener dans le monde spirituel alors que leur statut est déterminé par la grande loi d’attraction et que leur futur peut être, et est, révélé à eux pour la simple raison que le communiant spirituel n’en savait rien.
Mais, comme l’a dit le prédicateur, c’est une connaissance glorieuse à posséder, que l’homme après la mort, vit encore, et que son âme n’a pas besoin d’attendre le grand jour de résurrection pour réaliser qu’il a la vie et la conscience.
Le prédicateur est encore dans l’obscurité quant aux conditions des esprits et à leur destinée, et quant aux moyens fournis pour atteindre les cieux et se libérer des enfers par l’amour du Père. Vivre simplement n’est pas la fin des hommes ou des esprits, et le fait de vivre comme un esprit d’aujourd’hui, plutôt que comme un mortel d’hier, ne démontre pas l’immortalité ; et la pensée réconfortante qui se dégage de la continuation de la vie après sa mort, est simplement la volonté du désir, basée sur cette existence.
Le prédicateur a en ce moment, dans son âme, ce qui, libéré des limites de ses croyances erronées dans de nombreuses vérités supposées, lui ferait savoir que la vie dans le monde des esprits est quelque chose de plus que la simple vie, et que cette vie est seulement un moyen pour réaliser et posséder cette immortalité qui est si souvent prêchée et souhaitée.
Il a beaucoup d’Amour Divin dans son âme, et cette âme lutte pour se développer et se mettre en condition de recevoir davantage de cet Amour, et n’en est empêchée que par les croyances erronées qu’il a absorbées, et mal interprétées, par ses longues années de vie dans, ce qu’il appelle, les vérités de la Bible et la peur que, s’il perd ces croyances ou remet en question la vérité de la source de ses convictions, il ne peut y avoir de salut pour lui. Et cela n’est pas surprenant, car il ne connaît aucune source de correction de ces erreurs de ses croyances, et, en tant que sage – et sage seulement parce qu’il ne sait pas comment obtenir une plus grande sagesse – il conserve ses croyances et en respecte la source – et son intellect est satisfait. Mais l’âme, l’âme essentielle, qui ne peut être nourrie que par ses propres perceptions, est comme l’oiseau emprisonné, haletant et luttant pour abattre les barreaux de son emprisonnement et sortir dans la liberté de la vaste atmosphère divine. Et son mental – le mental égaré – est les barreaux de la liberté de son âme et l’empêche d’ouvrir ses propres perceptions. Si le prédicateur connaissait la vérité et le chemin pour ouvrir les portes de la prison de son âme, il aspirerait à cette vérité et la rechercherait avec toutes les énergies des pouvoirs de son âme, et deviendrait alors libre et progresserait vers l’accomplissement de l’Esprit Saint.
Mais je dirai maintenant qu’un jour il apprendra la vérité et le chemin, et ses croyances deviendront en accord avec les désirs de son âme et les chaînes des croyances erronées de son esprit se détacheront et tomberont de lui, et alors il réalisera qu’il est un vrai fils du Père, privilégié pour participer au Grand Amour sans limite dans son progrès vers les sphères célestes.
L’église était remplie de nombreux esprits intéressés par le discours, impatients d’apprendre les vérités qui pourraient être déclarées, mais ils n’ont rien appris, car ce qu’il a déclaré, comme vérités, ils le savaient déjà, bien que ces esprits étaient de toutes sortes – méchants et sombres et souffrant et lumineux et heureux, et surtout encore des hommes sans le corps physique.
Eh bien, j’ai pensé qu’il serait bon d’écrire comme je l’ai fait, afin que, si jamais le prédicateur entend ce message, il voit la nécessité de chercher les vérités profondes et réelles qui révèlent les conditions et les destinées de l’esprit des hommes. Et d’ailleurs, il réalisera aussi l’importance de connaître ces vérités, afin de les enseigner non seulement aux hommes, mais aussi aux esprits, qui forment la plus grande partie de son public. Je n’écrirai plus maintenant.
Avec mon amour et mes prières pour les bénédictions du Père sur vous, je suis votre frère en Christ, Élie.
Révérend J.L.Gordon, pasteur de la Congregational Church, 10th and Y Street, Washington D.C.↩ « Raymond, or Life and Death (Raymond, ou La vie et la mort) », publié en 1916. Écrit par Sir Oliver Lodge (1851-1940), physicien de renommée mondiale, sur la mort de son fils Raymond, mort au combat à Ypres en 1915. Le livre est divisé en deux parties, mais, à chaque étape, chaque chapitre contient des références croisées claires qu’il a obtenues sur la continuation de la vie après la mort. Ce livre est disponible à la vente sur Amazon.↩