Par ordre Chronologique 1916

Lamlestia (un esprit ancien) parle de réincarnation et de théosophie

Lamlestia - reçu par James Padgett le 17 Décembre 1916, Washington, USA.

Je fus un habitant de l’Inde alors que ce pays n’était pas connu des nations modernes, et je vivais près des grandes montagnes de l’Himalaya sur une plaine qui était alors fertile et peuplée par un grand nombre d’habitants qui adoraient les dieux au sujet desquels les Brahmanes postérieurs ont écrit dans leurs livres sacrés.

Il peut vous paraître surprenant que je vienne vous écrire, mais la raison en est que j’ai établi une relation avec vous, ce soir, lors de la réunion des Théosophes. J’ai vu que vous étiez médium et que je pouvais communiquer avec vous par le biais de l’écriture automatique. Il y avait beaucoup d’esprits présents qui, lorsqu’ils étaient des mortels vivaient dans ce pays lointain, étaient et sont maintenant croyants dans les mystères de l’occultisme, comme le prétendent maintenant ceux qui professent être les dirigeants du mouvement Théosophique. Un certain nombre d’entre eux furent mentionnés par le conférencier ; et ces esprits ont été attirés à la réunion en raison de la similitude des croyances entre les mortels et eux-mêmes.

Moi aussi, j’étais présent à cause de cette attraction, car lorsque j’ai vécu sur terre, je fus un grand croyant en ces doctrines, et particulièrement en celles qui enseignent la réincarnation et le karma, et je crois toujours en ces choses. Bien que je sois un esprit depuis de nombreux siècles, ces croyances terrestres s’accrochent à moi et me retiennent par le pouvoir contraignant de leurs vérités, comme je conçois que ces vérités puissent être.

Beaucoup de ceux présents, dont j’ai pu lire leurs façons de penser, croient en ces doctrines, mais très peu d’entre eux ont une idée de ce que sont les vérités enseignées par une telle philosophie. Même le conférencier a une très légère compréhension de la portée et de l’importance de ces enseignements, et sa tentative d’expliquer les objets et le fonctionnement des principes de la vraie théosophie fut très inefficace, car pour pouvoir enseigner cette doctrine, il lui faut absolument en avoir connaissance, ce qu’elle n’a pas.

Non, la connaissance qu’elle, et beaucoup d’autres comme elle, ont des fondements de cette philosophie ou de cette religion, si on peut l’appeler ainsi, est très superficielle, et le fait qu’il s’agit d’un système de mystères, dont ils ont pu discerner, dans quelques cas, l’explication, les amène à conclure que leur compréhension de la portée de cette philosophie est supérieure à sa réalité, et leur procure une certaine satisfaction qui découle de la conscience qu’ils ont la connaissance de certains mystères ignorés par le monde.

Elle a parlé de l’existence des grands Maîtres en Inde, qui ont une pleine connaissance de ces mystères et qui, dans certaines conditions ou circonstances, pourront et initieront le chercheur au sens ésotérique de ces grandes vérités. Eh bien, ces Maîtres ont une certaine connaissance du mysticisme et des pouvoirs et principes occultes, mais cette connaissance ne suffit pas à les qualifier de maîtres des grandes vérités de la théosophie, telles que je les ai comprises et que je les comprends maintenant.

Nous avons dans le monde des esprits, et nous en avons eu pendant de longs siècles, des communautés de théosophes, qui croient et enseignent à qui veut bien écouter ces doctrines, et beaucoup de ces esprits tentent d’enseigner aux mortels, par impression et transfert de pensée, ces vérités des temps, mais sans succès. Ainsi pour ceux qui veulent bien comprendre cette philosophie, l’attraction principale est le mystère qui, en tant que tel, doit contenir la vérité, et ce qu’ils pensent, par son mystère, contenir la vérité.

Le progrès et la compréhension dans la recherche de la clé de l’ouverture et de la résolution de ces doctrines, et le mystère supposé dans lequel elles sont enveloppées, est très lent, et nous qui avons été, comme je l’ai dit, engagés depuis des siècles dans ce grand effort, nous n’avons jamais démontré l’existence de nos vérités supposées ; et nous cheminons toujours lentement, soutenus par la foi qu’au moment propice la lumière viendra vers nous, et qu’après avoir été si longtemps été enveloppés d’ombre, nous bénéficierons de simples clairvoyances et de la compréhension.

Mais jusqu’à présent, très peu de ces mystères ont été résolus, les vérités censées y être dissimulées se sont pas manifestées, et certains d’entre commencent à douter et à être déçus. Cela étant le cas pour nous, qu’est-ce que ces mortels qui tâtonnent dans la spéculation et la discorde peuvent s’attendre à découvrir ?

Ce soir, j’ai entendu le conférencier déclarer que l’homme est, potentiellement, Dieu et que lorsqu’il deviendra parfait, il deviendra Dieu. Jamais il n’y a eu une déclaration plus trompeuse et fausse d’un fait supposé jamais réalisé. Nous qui vivons dans ce monde invisible depuis très longtemps, et devrions de ce fait avoir réalisé que nous sommes des dieux, nous savons tous que nous sommes seulement, et simplement, les esprits des hommes qui ont vécu sur terre il y a très longtemps et qui avons cru que, dans un avenir lointain, nous deviendrions des dieux par nos propres efforts dans le renoncement. Non, tel n’est pas le fait, et bien que nous ayons renoncé à beaucoup de péchés et d’erreurs de notre vie mortelle, nous sommes encore des esprits, avec toutes les limites du mental et de l’âme auxquelles les esprits sont liés.

Et je dois dire qu’au cours de tous les siècles de mon existence spirituelle, je n’ai jamais connu un esprit ou l’âme d’un esprit qui se soit réincarné, et je suis donc très déçu. Beaucoup d’esprits de notre association sont devenus parfaits par le renoncement, et pourtant ils sont restés des esprits et n’ont progressé que vers les cieux les plus élevés de nos possibilités (la Sixième Sphère). Pourtant, aussi étrange que cela puisse paraître à la lumière de cette expérience, nous nous accrochons plus ou moins encore à nos anciennes croyances en la réincarnation, pensant qu’il y a autre chose que nous ignorons et que nous devons accomplir afin que nos âmes puissent bénéficier de la réincarnation.

Parfois, je pense que mes croyances sur ce fait particulier doivent être erronées, car en comparant la condition des mortels les plus avancés dans leur développement mental et spirituel, je me rends compte qu’ils n’ont pas atteint dans une faible mesure notre niveau de développement, et je me questionne et, en même temps, je ne vois pas ce que nous pourrions accomplir de plus ou quels progrès nous devrions faire afin que nous puissions reprendre possession de nos corps mortels.

Selon l’enseignement de la vraie théosophie, telle que nous l’avons conçue, la réincarnation était un processus supposément nécessaire de purification afin que l’esprit puisse devenir parfait et puisse s’affranchir de tout ce qui souille son âme et l’empêche d’atteindre l’état béat du Nirvana, lequel signifie seulement la condition d’âme où la réincarnation ne serait plus nécessaire ou possible. Or, lorsque je sais que beaucoup de nos esprits – qui ont cru autrefois en ces doctrines – sont arrivés à cette condition et sont entrés dans un état de bonheur parfait, j’hésite à conserver longtemps cette croyance. Je ne garde la foi que parce que je crains que l’expérience mentionnée puisse être le résultat de circonstances particulières. Mais si je cesse de croire ces enseignements, à quoi vais-je alors croire ? Personne ne peut m’affirmer que cette réincarnation n’aura jamais lieu, et je crains d’abandonner cette croyance.

Je crois en outre que pour le fonctionnement du karma, comme le soutiennent les doctrines, la réincarnation est nécessaire – et que ce n’est que dans le corps mortel que je pourrai faire la moisson que mon semis exige. Et pourtant, je vois, et je sais que, dans ce monde spirituel, le karma a fait son travail et a permis que la moisson soit complète, et cela sans réincarnation. En effet, comme je l’ai dit, je n’ai jamais entendu parler de la réincarnation d’un esprit ou de quoi que ce soit qui soit connecté avec ou représente l’esprit.

Ces derniers temps, j’ai vraiment douté de ces croyances, et, dans mon désir de trouver la lumière, j’ai visité les réunions des théosophes dans tous les pays, et en particulier en Inde, où vivent les Maîtres qui sont censés avoir la pleine connaissance et l’illumination, mais je n’ai trouvé aucune réponse à mon questionnement. Mes aspirations et mes désirs pleurent pour la lumière, mais je ne peux rien trouver.

Ce soir, j’ai été attiré par la réunion où je vous ai vu, et réalisant que je pouvais vous exprimer mes sentiments et mes doutes, j’ai établi un rapport et je suis rentré avec vous pour faire ce que j’ai fait. Je sais, par votre état d’esprit, que vous ne croyez pas en ces doctrines des théosophes. Vos croyances sont d’un genre différent, elles sont nouvelles pour moi, bien que j’aie déjà entendu parler des doctrines qui sont l’objet de votre foi. Il y a des esprits avec lesquels je suis parfois en contact, qui tentent de me parler d’un autre chemin, vers un ciel plus élevé, que celui que je connais, mais comme ce ne sont que des enfants par rapport à mon ancienne existence, je ne les écoute pas, et donc je ne suis pas familier de leurs enseignements.

Je ne dois pas écrire plus ce soir et je vous remercie pour votre gentillesse. Eh bien, vous semblez très aimable, et je vous remercie de votre intérêt, et étant donné les circonstances je me dois d’accepter votre offre, et je vous assure, que j’écouterai attentivement ce qui pourra m’être dit.

J’ai regardé et j’ai venu venir à moi un bel esprit qui me dit être votre grand-mère, qu’elle a entendu votre invitation, et qu’elle sera heureuse de me montrer le chemin de l’amour, de la lumière et de la vérité. Elle semble si brillante, belle et aimante, que je dois aller avec elle. Alors, je vous souhaite une bonne nuit et je m’en vais. Bonne nuit.

Lamlestia.