Par ordre Chronologique 1916

La progression de l’âme telle que je l’ai vécue

Albert Riddle - reçu par James Padgett le 19 Janvier 1916, Washington, USA.

C’est moi, ton ancien partenaire, Albert G Riddle.

Je souhaite t’écrire ce soir sur un sujet qui, je pense, sera intéressant, mais il est tard maintenant et j’hésite à le faire.

Eh bien, puisque tu penses que c’est le moment, je vais le faire. Je veux écrire sur le sujet de la progression de l’âme comme je l’ai vécue.

Comme tu le sais, lorsque je suis entré dans le monde spirituel, j’étais un incroyant en ce qui concerne les choses de l’âme, sauf que je pensais que l’âme qui, à mon avis, était l’équivalent de cette partie de l’homme qui avait survécu à la mort, continuait d’exister et de progresser au fur et à mesure que les qualités mentales de l’homme se développaient. Que le mental était la grande et la seule chose dans l’existence future, et que, dans les proportions où le mental se serait développé sur la terre, le progrès de la condition de l’homme serait déterminé.

Je n’avais aucune conception de l’âme comme une existence distincte et indépendante du mental, et je pensais que toutes les qualités et les attributs du mental étaient ceux qui appartenaient à l’âme et que je n’en avais aucun autre. Et donc, dis-je, je suis entré dans le monde spirituel et je n’ai pas changé mes croyances alors que j’étais devenu un esprit.

Mais, alors que je continuais à vivre avec cette croyance dans le monde des esprits, je remarquai que les facultés mentales et leur développement ne m’apportaient pas la satisfaction que j’avais prévue et c’est alors que j’ai rencontré quelques-uns de mes amis de la terre qui m’avaient précédé depuis de longues années, des hommes d’excellentes acquisitions mentales. J’ai constaté que leur état n’était pas aussi satisfaisant que j’avais été amené à croire qu’ils devraient l’être, car beaucoup de ces amis n’étaient que dans le plan terrestre, et certains étaient dans l’obscurité, ce qui était tout à fait contraire à ce qu’ils devraient être si ma théorie de « l’universalité » du mental était vraie. Tout cela m’a amené à penser et, en réfléchissant, j’ai commencé à comprendre qu’il y avait peut-être quelque chose qui n’allait pas dans ma théorie, et que l’âme pouvait être une chose distincte de l’esprit dans sa nature et ses fonctions.

Je ne trouvais pas que ces amis intellectuels étaient très heureux ou qu’ils étaient satisfaits de leur condition, et, pourtant, ils ne pouvaient pas, par l’exercice d’aucun progrès mental, sortir de leur état d’obscurité. Bien sûr, ils étaient engagés dans la poursuite d’études d’un genre ou d’un autre, et de telles études leur procuraient un bonheur et une satisfaction considérables, pourtant, malgré tout cela, ils étaient contraints et bloqués dans leur progression vers des sphères plus élevées que celles où ils vivaient.

J’ai constaté qu’il y avait des sphères supérieures où le mental était développé à un degré beaucoup plus élevé et où beaucoup d’esprits, qui croyaient à la suprématie du mental, vivaient et appréciaient les poursuites de leurs études. Parfois, certains de ces esprits venaient sur notre plan et nous racontaient le merveilleux développement et le bonheur dans ces sphères supérieures, et nous exhortaient à faire l’effort de progresser et de devenir des habitants de ces sphères, et tu peux être assuré que nous étions disposés et impatients de faire de tels progrès. Cependant, pour mes amis et moi malgré de nombreux essais, nos efforts ne produisaient aucun effet visible et nous restions dans l’obscurité.

Étant d’une nature curieuse, j’ai cherché la raison de notre incapacité à sortir de l’obscurité. Finalement, j’ai trouvé que le mental n’était pas tout, mais que le développement des qualités morales était nécessaire pour nous permettre de progresser comme nous le voulions, et que, pour développer ces qualités, il fallait plus que le simple exercice des facultés mentales.

La conscience doit être satisfaite et notre souvenir des mauvaises actions sur la terre doit être éliminé, et nos qualités d’âme qui déterminent notre position et notre condition dans le monde spirituel doivent être ainsi ajustées aux exigences des lois de l’harmonie, de sorte que nous pourrions être en mesure de progresser vers cet endroit que cet ajustement nous donnerait le droit d’occuper.

J’ai également constaté que l’obscurité dans laquelle nous vivions n’était pas créée par une condition défectueuse du mental car de nombreux esprits, dont le mental était très cultivé et qui possédaient des connaissances inhabituelles, étaient tout autant dans l’obscurité que beaucoup d’esprits de mentalité et d’information très pauvres.

C’est alors que, après avoir bénéficié de toute cette connaissance, j’ai cherché un moyen d’améliorer ma nature morale et de me débarrasser des souvenirs de ces choses qui avaient entaché et obscurci cette nature, et j’ai cherché très diligemment, mais ce fut un travail lent qui a nécessité des efforts importants.

Cependant j’ai pu réaliser certains progrès, et si j’avais continué assez longtemps et utilisé ma volonté en sollicitant des pensées aimables, et l’amour pour la vérité et l’affection, etc., j’aurais sans doute progressé hors des ténèbres. Ce fut l’expérience de beaucoup d’esprits qui ont cru, comme je l’ai fait, que le mental était la chose, et dépendait de leur propre volonté et efforts pour apporter les résultats souhaités.

Cependant, dans cette condition de lutte et de progrès lents, je rencontrerais occasionnellement des esprits qui semblaient être d’un ordre supérieur et plus beaux que moi, et, naturellement, je me demandais quelle était la cause, bien qu’aussi étrange qu’il te paraisse, je n’avais jamais enquêté jusqu’au jour où j’ai rencontré quelques-uns de nos amis qui avaient cette belle apparence et semblaient être si heureux.

Naturellement au cours de notre conversation, je leur ai demandé la cause de leur bonheur, et lorsqu’ils me l’ont dit, je fus tellement surpris que j’ai accordé très peu de crédibilité à ce qu’ils disaient, parce que ce qu’ils me disaient était tellement similaire à ce que j’avais entendu sur terre dans les églises orthodoxes. J’ai supposé que ces amis avaient apporté avec eux leurs anciennes croyances et leurs émotions orthodoxes et qu’ils se trompaient sur la cause de leurs apparences. La cause probable était qu’ils avaient eu, sur la terre, une meilleure moralité que moi et donc que leurs souvenirs des péchés terrestres étaient moins nombreux, que la conscience n’était pas si sévère sur eux, et que, par conséquent, ils étaient sortis de leurs ténèbres en lumière avec l’apparence résultant de la beauté et du bonheur. Je ne pouvais pas accepter, dans un premier temps, leurs explications quant à la cause de leurs conditions et j’ai persévéré, pendant un certain temps, dans l’effort d’améliorer ma condition morale et de progresser dans mes connaissances mentales.

Mais il y avait une autre chose que j’avais remarqué. Alors que ces beaux amis qui n’avaient pas le développement mental, apparemment, d’autres esprits qui avaient progressé hors des ténèbres dans les sphères supérieures de la lumière, cependant la beauté et l’apparence de bonheur de ces amis était tellement plus grands et d’une nature différente du bonheur et de l’apparence de ces esprits plus développés mentalement.

J’ai alors pensé et conclu que même le développement moral et mental ne pouvaient expliquer la cause de la différence entre les apparences et le bonheur de ces amis et ceux de ces esprits plus développés mentalement. Je me suis donc de nouveau déterminé à en chercher la cause et, en conséquence, j’ai cherché ces amis avec l’intention et le désir d’écouter plus sérieusement ce qu’ils pourraient me dire et d’ouvrir mon esprit à leur secret comme s’il était le mien.

Eh bien, je les ai écoutés et ils m’ont dit que leur progrès et leur état étaient causés par le développement d »âme qu’ils avaient reçu en cherchant et en obtenant l’Amour Divin du Père. Que l’âme est la grande et importante partie d’être des esprits. Que la condition du développement de l’âme détermine la position, l’apparence et le bonheur de l’esprit, que le corps spirituel et le mental sont tous deux subordonnés à l’âme, et chaque fois que le mental se soumet au contrôle de l’âme et la volonté du mental, comme tu le dis, à la volonté de l’âme, alors le progrès vers la plus haute sphère commencera, et l’esprit qui progressera ainsi montrera l’état de son avancement par l’apparence de sa beauté et son bonheur.

Ils m’ont ensuite expliqué la nature et le pouvoir de l’Amour Divin, son grand développement potentiel et la nécessité absolue qu’il entre dans et possède l’âme afin qu’elle fasse ses plus grands progrès. Alors que cet Amour Divin faisait de plus en plus partie des biens de l’âme, l’âme a pris sur elle la Nature Divine du Père, et toutes ces choses qui s’y trouvaient et qui tendent à la rendre sombre et pécheresse ont disparu. Et, au fur et à mesure que ces choses disparaissaient, l’âme montait dans les sphères supérieures, devenait plus heureuse et plus belle, et le corps spirituel manifestait ce bonheur et cette beauté.

Ce sont toutes ces choses que ces amis ont partagé avec moi, et ils m’ont exhorté à chercher l’Amour Divin du Père et m’ont offert, de bien des façons, de m’aider. Au début je ne comprenais pas ce que chercher cet Amour Divin signifiait, mais ils ont pris grand soin de m’instruire et m’ont dit que c’est seulement par la prière et la foi que cet Amour Divin viendrait à moi. Que, bien que cet amour était en attente de remplir l’âme de tout esprit et désireuse de le faire, pourtant seulement sur le fondement d’une recherche sérieuse et sincère qu’il pourrait entrer dans l’âme et la remplir avec sa Grande Essence.

Finalement ils m’ont convaincu de prier le Père et ils ont alors prié avec moi, mais c’était difficile d’avoir la foi en quelque chose que mon esprit ne comprenait pas et ne pouvait pas saisir. Mais ils m’ont dit que l’âme a ses facultés et ne dépend pas directement du mental pour cette foi, et, de mon exercice de ces facultés de l’âme dépendrait ma réception de cet amour et cette foi, car, lorsque l’amour viendrait, la foi aussi viendrait, que la foi n’était pas une simple croyance mentale, mais quelque chose de plus grand et différent.

J’ai continué à prier pour cet amour et, après un certain temps, j’ai senti une sensation que je n’avais jamais ressenti avant, dans mon âme, et comme je priais, ce sentiment augmentait, et la foi, dans une faible mesure, est venue à moi. J’ai alors réalisé que j’étais possédé par un amour que je n’avais jamais connu avant. J’ai donc continué à demander et à prier jusqu’à ce qu’enfin ce grand amour vienne à moi en grande abondance, inondant, en quelque sorte, mon âme tout entière. Un bonheur indicible est alors venu à moi et, comme ces amis avaient dit, également la lumière et la beauté.

Eh bien, tu peux t’imaginer que mes désirs et envies sont devenus insatiables – l’obscurité a disparu – mes souvenirs des maux de ma vie sont devenus de plus en plus pâles et faibles et, soudain, je me suis retrouvé dans la troisième sphère, qui alors m’a semblé être le vrai ciel des cieux et la vraie source de beauté et de bonheur.

Maintenant, tout cela ne s’est pas déroulé en un jour, et, je n’ai prêté aucune attention au développement de mon mental ou à l’acquisition de connaissance des choses matérielles, si je peux dire, du monde spirituel, mais, lorsque je me suis retrouvé dans la sphère magnifique que j’ai mentionnée, il m’a semblé que mes facultés mentales s’étaient élargies au-delà de toutes les possibilités de croyance et de connaissance des choses que j’avais jamais entendues ou conçues, et qu’elles étaient venues à moi avec une merveilleuse clarté.

Ainsi l’âme et non l’esprit était la cause ! Et l’Amour – cet Amour Divin du Père – m’a rendu heureux et tout était beau et satisfaisant. Celui qui cherche seulement le développement du mental et laisse l’âme sommeiller est en fait pauvre, mais celui qui vise le développement de l’âme remarque qu’alors que si on âme se développe, son mental le fait également, mais il est incomparablement plus riche.

Eh bien, j’ai continué dans ce développement de l’âme, dans le bonheur accru, la réalisation de grande luminosité, et plus que toutes les possessions de ce Grand Amour, jusqu’à ce que j’aie franchi la cinquième sphère, où tout était beaucoup plus beau, et l’Amour tellement plus abondant que dans la troisième sphère; je suis alors entré dans la septième sphère où je suis maintenant. Je n’essaierai pas de te décrire les gloires de cette sphère, car je pense que les mots sont insuffisants pour le faire. C’est ainsi que, de façon légère et insatisfaisante, j’ai tenté de te décrire le développement de l’âme et en quoi il est complètement satisfaisant.

Mon conseil à tous les mortels, basé sur mon expérience personnelle, est de chercher avec toutes leurs forces et efforts sérieux le développement de l’âme, celui du mental suivra alors. Et cela, ils peuvent le commencer alors qu’ils sont encore sur la terre ; ils remarqueront alors que les progrès réalisés, après qu’ils auront franchi la frontière, seront beaucoup plus rapides et plus faciles.

Eh bien, il est tard et j’ai écrit assez longtemps. Mais je voulais tellement t’écrire ce soir au sujet de l’évolution de l’âme parce que que je vois son importance vitale pour le bonheur futur de l’homme et son immortalité.

Avec tout mon amour et bénédictions, je suis ton frère en Christ, Albert G Riddle.

Note : Dans un message précédent, le 20 Janvier 1915, Albert Riddle a expliqué sa découverte de l’Amour Divin et sa progression vers le 3ème sphère