Par ordre Chronologique 1915 - Première Partie
Grover Cleveland vient vers M. Padgett pour demander de l’aide
Grover Cleveland - reçu par James Padgett le 13 Août 1915, Washington, USA.
Je suis Grover Cleveland.
Permettez-moi d’écrire quelques lignes. Je suis un homme qui, lors de son existence terrestre, fut proéminent dans les affaires de la nation. Après mon passage dans le monde des esprits, j’ai réalisé que ma proéminence sur terre ne m’avait pas aidé à trouver la moindre particule de bonheur dans mon âme, ou de trouver un lieu où la bonté et les esprits bienveillants vivent.
Je n’étais pas un homme très religieux dans le sens du développement de l’âme, bien que j’aie fréquenté l’église assez régulièrement et que j’ai donné l’apparence d’être Chrétien.
Mais, maintenant, je me rends compte que quelque chose de plus que la simple présence à l’église est nécessaire pour le développement du vrai caractère Chrétien ou pour qu’un esprit puisse habiter, dans le monde des esprits, les lieux Célestes.
Je fus Grover Cleveland, et il n’est pas nécessaire de vous indiquer quelle fut ma position officielle, car étant passé (dans la vie spirituelle) très récemment, tous les citoyens de mon pays la connaissent. Cependant je veux dire que si j’avais servi Dieu en esprit et en vérité, comme j’ai essayé de servir mon pays et ses intérêts, je ne serais pas aussi malheureux que je ne le suis maintenant. Je suis dans le plan terrestre, et je suis dans les ténèbres et la souffrance, et je suis très malheureux.
Je suis amené à croire, par ma formation reçue durant ma jeunesse, que je doive rester où je suis. Cependant, lorsque je réfléchi, d’une manière raisonnée, à la question, il ne me semble pas qu’un Dieu juste m’imposerait un châtiment éternel pour les péchés que j’ai commis dans la courte vie terrestre que j’ai vécue.
Je suis entouré de nombreux esprits qui sont dans une condition semblable à la mienne, qui n’ont pas été particulièrement mauvais sur terre. Pourtant, les souvenirs des péchés et des mauvaises actions qu’ils ont commis sur terre semblent suffisants pour les maintenir dans cette condition sombre avec la souffrance qui les accompagne.
Oui, je trouve parmi ces esprits obscurs un grand nombre de mes vieux amis politiques ainsi que mes ennemis politiques. Parfois nous discutons des affaires et de la vie du passé, et nous concluons unanimement que les vies que nous avons menées ne valaient pas la renommée ou la proéminence que nous avons atteint – que c’était de la vanité, et que nous avons sacrifié notre bonheur futur au plaisir du moment. Ce fut une comédie bien que nous ayons fait du bien à notre pays.
Mais il est trop tard maintenant pour pouvoir défaire ces choses et ce qui nous intéresse maintenant c’est ce que nous faisons en ce moment et ce que nous pourrons faire à l’avenir. Certains d’entre nous disent que notre condition n’est pas figée et, qu’à l’avenir, nous serons soulagés de ces ténèbres et de cette souffrance et qu’alors nous verrons la lumière d’une vie plus heureuse dans un meilleur environnement et dans l’association de meilleurs esprits. Mais aucun d’entre nous ne sait comment trouver ce soulagement ou nous diriger vers cette lumière.
Bien entendu, la plupart d’entre nous savent ce que la Bible enseigne à ce sujet, mais la plupart d’entre nous croient qu’elle nous enseigne que notre temps de probation fut lors de note séjour terrestre et que, maintenant, nous allons conserver notre statut jusqu’au grand jour du jugement.
Eh bien, comme vous le dites, il semble étrange que nous ayons une telle croyance, mais laissez-moi vous dire que lorsque le mortel devient un esprit, il trouve que toute l’importance de sa vie terrestre, de sa conception de soi et de son indépendance le quitte. Il réalise alors qu’il est une personne très insignifiante, que son indépendance est un mythe et qu’il est la créature la moins puissante dans l’univers entier. Telle est mon expérience et, n’ayant rien sur quoi je puisse m’appuyer comme fondement fixe de la vérité, je retourne naturellement à mes croyances d’enfance et elles deviennent partie intégrante de mon existence.
J’ai rencontré des esprits qui prétendaient que je pouvais bénéficier d’une rédemption et qu’il m’était possible de ma condition actuelle, cependant je n’ai pas pensé qu’ils en savaient plus que moi et donc je n’y ai jamais prêté grande attention. Mais, comme vous me le rappelez, Jésus est allé dans les enfers pour prêcher aux âmes perdues et emprisonnées, et il n’y serait pas allé s’il n’avait pas pu les aider par sa prédication. Je n’y avais jamais pensé auparavant, et je vais y penser maintenant et essayer d’y trouver une certaine consolation.
Vous dites aussi que vous savez qu’il y a autant de probation, pour moi, dans ma condition actuelle, qu’il y en avait sur terre. Comment le savez-vous ? Bien sûr, vous pouvez spéculer, mais cela ne me satisfera pas, car je peux aussi spéculer. Je veux des faits. Connaissez-vous des esprits qui étaient dans ma condition et qui ont été soulagés de leurs ténèbres et de leurs souffrances ? Si vous pouvez me le prouver, je commencerai à espérer.
Je me souviens d’avoir entendu parler de M. Riddle alors que je vivais à Washington, et j’aimerais le rencontrer en tant qu’esprit, surtout compte tenu de ce que vous dites sur ce que fut sa condition et son expérience en tant qu’esprit. Je vois ici quelques esprits qui sont très beaux, et ils disent qu’ils sont de votre groupe, et qu’ils travaillent pour la rédemption des esprits qui sont dans les ténèbres et la souffrance. L’une est particulièrement glorieuse dans sa beauté et son éclat, elle dit qu’elle est votre grand-mère, qu’elle a entendu ce que j’ai écrit et qu’elle est prête et désireuse de me montrer, si je lui permets, le chemin de la lumière et du bonheur. Et pourquoi ne le ferais-je pas ? Que sa beauté est glorieuse et que l’amour semble jaillir de son être même ! Je vais accepter son invitation et je n’attendrai pas plus longtemps pour trouver un soulagement. Je tiens donc à vous remercier pour votre gentillesse.
J’irai avec votre grand-mère, et je reviendrai vers vous, et si je trouve le soulagement dont j’ai tant besoin, je vous remercierai de tout mon cœur pour votre bonté de m’avoir permis d’écrire.
Je vous souhaite une bonne nuit.
Votre ami, Grover Cleveland. 1