Par ordre Chronologique 1914

Le professeur Salyards décrit son entrée dans le monde des esprits et sa progression spirituelle

Professeur Salyards - reçu par James Padgett le 18 Décembre 1914, Washington, USA.

C’est moi professeur Salyards.

Je suis ici pour vous parler de certaines de mes expériences dans la vie spirituelle et j’aimerais que vous me laissiez d’abord parler de ma régénération et de ma naissance dans la sphère supérieure où je vis maintenant. Votre mère est la cause principale de ma progression car elle m’a d’abord montré le chemin vers l’Amour de Dieu. Comme vous le savez peut-être, je n’étais pas un homme très spirituel sur terre, je pensais que l’homme n’avait besoin que d’une grande intelligence pour jouir des grandes bénédictions de la vie spirituelle. Je ne fus pas ce qu’on pourrait appeler un grand pécheur, car j’ai vécu une vie morale tolérablement bonne, comme vous le savez peut-être d’après vos expériences avec moi, lorsque vous étiez, à l’école, sous mes instructions. Cependant, je ne savais pas qu’il fallait plus que de simples acquisitions intellectuelles pour jouir du bonheur que Dieu avait donné à ses enfants qui étaient disposés à recevoir toutes les bénédictions que Son amour et Sa faveur avaient en réserve pour eux.

Eh bien, après mon ascension à la vie spirituelle, j’ai découvert que mes qualifications intellectuelles et morales ne me rendaient pas très heureux bien que je jouissais du bonheur relatif dans la recherche du savoir et dans l’étude des questions intellectuelles qui faisaient appel à mes désirs supérieurs. J’ai rapidement commencé à voir que je devais acquérir quelque chose de plus que la simple connaissance des lois spirituelles et de ce qui faisait appel à l’intellect ou à la sympathie que tous ceux qui, étant d’une inclinaison pragmatique, estiment suffisante pour leur satisfaction personnelle.

J’ai commencé à étudier ces choses et j’ai beaucoup progressé dans ma connaissance d’elles et j’ai réussi à écrire un poème qui me donne une grande satisfaction et me fait penser que je suis vraiment un poète. Mais, depuis que j’ai progressé vers la sphère supérieure, où l’amour règne et l’intellect est un simple médium subordonné du vrai bonheur, je trouve que bien que mon acquisition dans les détails mentionnés soit désirable, et me procure beaucoup de distractions et de plaisirs dans ma tête, mon vrai bonheur repose cependant dans la possession et la connaissance que je porte en mon âme l’Amour de Dieu.

Vous voyez donc que les simples qualités intellectuelles ou morales ne sont pas la chose importante pour un esprit qui veut jouir du plus grand bonheur. Gardez ceci à l’esprit durant votre vie terrestre et, lorsque vous viendrez, vous verrez que beaucoup de choses, que vous auriez autrement peut-être dû chercher dans les ténèbres et le doute, vous sembleront faciles à comprendre.

Assurez-vous que votre cœur est à la bonne place et vous obtiendrez de nombreux avantages dont je n’ai pas eu la chance de bénéficier. Je suis maintenant dans la Troisième Sphère (Sphère d’Esprit) avec votre femme et votre père et, alors que nous sommes, dans un sens, tous ensemble, notre condition et notre place réelles dépendent de l’étendue de l’Amour de Dieu que nous avons dans notre âme.

Votre mère m’a d’abord fait réaliser, par sa beauté et par le grand Amour qu’elle semblait posséder, que je n’étais pas spirituellement éclairé, et lorsqu’elle a commencé à me parler de la cause de son apparence, et de son amour qui s’exprimait si abondamment, j’ai pensé qu’après tout je pouvais me tromper dans mes idées que mon mental et mes acquisitions n’étaient pas tout ce qui était nécessaire pour me permettre de progresser vers les choses supérieures. Et j’ai laissé mes pensées setransformer en une méditation directe et je me suis vite rendu compte qu’elle devait avoir raison.

Elle était si douce et aimante, dans ses manières et sa parole, que j’ai rapidement été convaincu que, bien que mon esprit était supérieur au sien dans le sens que j’avais une plus grande connaissance et des dons supérieurs dans le domaine purement intellectuel, ce qu’elle possédait était beaucoup plus nécessaire à mon vrai bonheur, et je commençai à demander quel était le secret de son aspect supérieur et de sa belle disposition.

Assez rapidement elle m’expliqua que seul l’Amour de Dieu existant dans l’âme était le vrai secret, et qu’aucun esprit qui n’avait pas cet Amour ne pouvait réaliser ce vrai bonheur. Vous voyez que je lui suis très redevable pour mon état actuel. Je ne crois pas qu’une âme puisse obtenir ce bonheur s’il ne laisse pas cet Amour faire partie de son existence même.

Mon seul désir maintenant est d’en obtenir davantage, et de continuer à l’obtenir, afin que je puisse m’élever de plus en plus haut jusqu’à me rapprocher le plus possible de la source de l’Amour de Dieu. Je n’essaierai pas de vous dire ce que signifie ce bonheur, mais je vous dirai seulement que, sans lui, je serais encore en train de découvrir le plan terrestre, de chercher de simples connaissances et de composer des vers que vous pourriez ne pas juger dignes d’un simple versificateur [celui qui écrit de la poésie].

Je suis maintenant engagé à essayer d’enseigner aux autres le chemin de cet Amour, mais je ne suis pas encore dans une condition de foi et d’Amour pour faire beaucoup de bien. Votre grand-mère est un esprit merveilleux dans l’amour et la beauté et je suis si reconnaissant d’avoir l’occasion de profiter de sa compagnie et de ses instructions. Elle s’efforce de nous montrer le chemin vers une réalisation plus parfaite de cet Amour et lorsque je pense que si vous n’aviez pas été un de mes chers élèves, je ne l’aurais peut-être jamais rencontrée. Je suis tellement remerciant que vous soyez venu à mon humble école et soyez devenu si proche de moi comme vous l’avez fait.

Si votre mère ne m’avait pas connu sur terre, elle ne m’aurait peut-être pas connu ici et je me serais peut-être contenté de l’étude des choses purement intellectuelles et je serais peut-être resté dans cette condition indéfiniment. Mais, Dieu merci, je vous ai connu et, par vous, votre chère mère.

J’ai rencontré M. Riddle que, comme vous le savez, j’ai connu dans la vie et j’ai remarqué qu’il était resté, jusqu’à présent, plutôt satisfait de sa situation, comme moi-même je l’avais été avant que votre mère ne me montre le chemin de ma maison actuelle. Il commence, maintenant, à voir aussi qu’il y a quelque chose de plus que la simple poursuite intellectuelle nécessaire à son progrès – celle qui rend vraiment heureux. Il semble penser à ce que vous lui avez dit il y a quelques nuits et m’a dit que vous lui avez fait penser qu’il y avait quelque chose de plus dans cette vie spirituelle que la simple étude des lois des communications spirituelles dans lesquelles il était engagé. Il semble penser que vous avez une idée correcte de ce qui est nécessaire à son salut et il prie comme vous lui avez conseillé et il écoute les enseignements de votre mère et que, comme elle lui dit, il doit laisser l’Amour de Dieu entrer dans son cœur avant qu’il ne puisse connaître cette paix parfaite.

Il pense encore qu’il est un homme moralement bon et qu’il n’a pas besoin de l’aide de Dieu ou de Jésus, mais cette croyance se rétrécit et je crois que, prochainement, il réalisera qu’il a tort et qu’il doit accepter le plan que lui conseille votre mère et que lui seul peut le mettre en parfait accord avec l’Amour de Dieu et faire de lui un homme nouveau. J’essaie aussi de lui parler de la vérité de ce plan, il m’écoute avec beaucoup d’intérêt et j’espère qu’il verra très bientôt que nous avons raison et qu’il doit l’accepter ou être laissé à son état actuel d’agitation et de désirs pour des choses qui ne lui arriveront jamais.

Vous voyez donc que je suis maintenant dans ma maison de paix, d’amour et de vrai bonheur. Laissez-moi vous dire ce que j’ai vu lorsque votre père nous a quittés pour rejoindre, avec votre femme, sa maison. Il était si incertain de savoir s’il avait vraiment besoin, plus abondamment, de l’Amour de Dieu dans son âme qu’il demanda à votre mère s’il ne pouvait pas avoir cet Amour tout en essayant de satisfaire ses désirs terrestres qui lui étaient si chers, comme la danse et le tabac, et autres choses de cette nature et s’il devait absolument laisser ses pensées se détourner de ces choses afin de pouvoir progresser.

Elle lui a dit que c’était nécessaire, car rien de ce qui tend à garder son esprit sur terre ou à l’attirer à cette vie ne pouvait exister lorsque son âme devait être remplie de l’Amour du Père. Il a dit qu’il lui était difficile d’abandonner ces choses car il les aimait tant et qu’il ne s’apprêtait qu’à s’amuser lorsqu’elle lui a dit qu’il ne devait plus penser à elles, mais qu’il devait tourner ses pensées vers des choses plus spirituelles et prier Dieu de remplir son âme d’amour et d’aspirations pour ces choses supérieures.

Je sens que si elle ne l’avait pas ainsi supplié, il pourrait encore être dans le plan de la terre, tout en étant très heureux car il avait un peu de l’Amour de Dieu dans son cœur, mais pas au point de lui faire sentir qu’il était né de nouveau.

Votre mère est ma propre amie et je l’aime tellement pour ce qu’elle a fait pour moi. Et votre père est maintenant avec votre femme dans cette sphère et est aussi heureux qu’il peut l’être, jusqu’à ce qu’il reçoive plus de cet Amour dans son âme, cependant, vous ne devez pas penser qu’il est un aussi bel esprit que votre femme car il n’est pas et moi non plus. Elle est si sincère dans son amour et fait tant d’efforts pour progresser qu’elle nous quittera bientôt, comme je le crois, pour la sphère où se trouve votre mère et, lorsqu’elle partira, elle nous manquera tant, car elle est si heureuse, joyeuse et épanouie dans la musique et de tout ce qui rend notre vie heureuse que même si nous avons notre propre amour et bonheur, elle va beaucoup nous manquer. Elle essaie maintenant de vous parler de son grand amour pour vous, qui est d’une nature si profonde que nous nous en étonnons tous parfois à cause de son intensité. Vous voyez quel homme très favori vous êtes d’avoir une telle âme sœur.

Ma maison est dans la même sphère qu’elle, mais pas dans le même plan. La sienne est plus belle que la mienne, mais elle vient parfois me voir et je lui rends visite. Je n’ai pas encore rencontré mon âme-sœur bien que je crois qu’elle est dans une sphère supérieure à la mienne. Elle n’est pas encore venue à moi, pourquoi je ne sais pas, mais j’attends qu’elle vienne à moi et alors je serai plus heureux que jamais.

Les âmes sœurs ne se rencontrent pas toujours lorsque nous arrivons dans le monde des esprits. Je le sais car j’ai rencontré beaucoup d’esprits qui sont ici depuis longtemps et qui n’ont jamais encore rencontré leurs âmes sœurs. Cela semble être le résultat de quelque acte commis sur terre, mais je ne le comprends pas. J’espère rencontrer la mienne bientôt.

J’ai entendu quelque chose à ce sujet, mais je n’ai jamais pu rencontrer la mienne. Votre femme a peut-être raison, mais si c’est le cas, elle ne m’a jamais parlé du chemin. Je lui demanderai, si elle le sait, car je veux savoir si possible.

Je vous écrirai, prochainement, quelques uns de mes poèmes lorsque nous aurons plus de temps et je vous dirai aussi le résultat de l’investigation de la vie spirituelle, mais pas ce soir car je suis fatigué et vous aussi.Je peux vous écrire un couplet, mais je ne pense pas qu’il soit préférable de le faire maintenant, car je ne veux pas vous donner qu’une partie du poème qui ne vous permettrait pas d’apprécier pleinement sa totalité. Je vais essayer.

Si vous ne m’aimez pas comme je vous l’ai dit, je ne peux pas écrire d’une manière très réussie et vous devez d’abord apprendre à m’aimer davantage avant que j’essaie d’écrire le poème. Je sais que vous pouvez raisonner ainsi, mais ce que je dis est vrai. Mon poème en est un d’Amour pour Dieu et d’amour pour l’homme et, à moins que vous n’aimiez, je ne peux l’écrire.

Je ne peux pas expliquer plus en détail maintenant. Alors faites-moi confiance et je vous montrerai dans un avenir proche que j’ai raison.

Oui, je suis vraiment le professeur Salyards qui écrit et vous devez me croire ou je vais me sentir blessé. Oui, c’est tout, vous semblez savoir ce qui vous attend, alors je dois conclure pour cette fois.

Votre ancien professeur et ami, Joseph Salyards.

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Voici une photo de la pierre tombale du professeur Salyards avec l’inscription : « JOSEPH SALYARDS, M.A. POÈTE, ÉRUDIT ET PROFESSEUR INSPIRÉ. 1808-1885 » (G.J.C.)