Messages Contemporains 2010

L’élitisme des Pères fondateurs - 2

Benjamin Franklin - reçu par FAB le 13 Avril 2010, Santa Cruz, Californie, USA.

C’est moi, Benjamin Franklin.1

Je veux faire un commentaire sur le sujet de l’élitisme en ce qui concerne le gouvernement américain. Vous savez qu’à cette époque, les dirigeants politiques n’étaient pas tellement élus par le peuple. Les sénateurs américains ne l’étaient certainement pas, et nous avons mis en place le collège électoral, que vous avez toujours exécré, je le sais.

Eh bien, j’ai discuté de l’élitisme dans ma canalisation du 23 Janvier 2010, et ce que j’ai dit là s’applique à ces autres formes de gouvernement Américain précoce. Ce sont nos motivations qui sont la véritable base de la vertu ou du péché, donc lorsque nous avons mis en place le nouveau gouvernement, chaque fois que nos motivations ont penché vers le snobisme et l’élitisme, cela nous est revenu ici, et chaque fois que notre préoccupation fut véritablement pour le peuple et pour un gouvernement viable, cela nous a rendu heureux dans le monde des esprits.

Je sais ce que vous pensez : si, comme je l’ai dit dans une canalisation antérieure, nous croyons qu’il y a quelque chose de plus élevé en jeu, alors comment cette réalité supérieure peut-elle concorder avec ces manifestations qui nient la démocratie et donnent plus de pouvoir à la classe dirigeante ?

Eh bien, comme vous le savez, notre vision de l’humanité n’était pas positive. Ayant étudié l’histoire des gouvernements et observé la nature humaine du point de vue de la maturité, nous avons fait tout ce que nous pouvions pour mettre en place un gouvernement viable, capable de fonctionner d’une manière qui tienne compte de notre vision peu reluisante de la nature humaine.

Mais cet effort sincère s’accompagnait de l’idée que nous étions en quelque sorte meilleurs. Cela se reflétait dans la façon dont nous considérions les autochtones. Certains d’entre nous étaient meilleurs que d’autres, mais comparer la culture autochtone aux sommets élevés de l’Europe des Lumières et à d’autres manifestations de la culture occidentale était considéré comme franchement absurde. Chez certains d’entre nous, cette attitude n’était pas aussi dure et brutale, mais nous ne considérions tout simplement pas les autochtones comme des égaux à part entière.

J’ai lu votre pensée, et elle est juste : il y a cette phrase sur les autochtones dans la Déclaration d’indépendance qui révèle ce préjugé. Et c’est ce que c’était : un préjugé. Car ici, tous les esprits, quelle que soit la société ou la classe dont ils sont issus, sont soumis exactement aux mêmes lois.

Cette égalité était d’ailleurs ouvertement discutée par les penseurs des Lumières, mais comme votre expérience vous l’a appris, les mortels sont imparfaits et peuvent donc être incohérents. Vous pensez à l’exemple de Thomas Jefferson concernant l’esclavage. Oui, cela résume bien ce que je veux dire, à savoir que notre humanité imparfaite s’accompagne d’une vision plus grande.

Ceci est directement lié à mes remarques préliminaires, car même si nous avons essayé de mettre en place un gouvernement qui fonctionnerait avec succès selon la nature humaine, nous ne pouvions pas voir pleinement notre propre complicité dans l’imperfection. En d’autres termes, bien que certains d’entre nous, comme George Washington et moi-même, aient travaillé dur sur leur caractère, nous n’avons pas pu échapper aux préjugés et aux limites de notre époque, qui considérait les Afro-Américains, les autochtones et les gens ordinaires comme incapables de se gouverner eux-mêmes.

Comme vous pouvez le constater, le sujet est complexe, et il est tout aussi faux de dire que nous n’étions que des élitistes égoïstes soucieux de préserver le pouvoir de leur classe que de dire que nous étions des champions du pouvoir du peuple. Il est facile de faire des trous dans les deux arguments, car aucun n’est entièrement vrai.

  1. L’ensemble des messages communiqués par Benjamin Fanklin est accessible par l’intermédiaire de ce lien.

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