Messages Contemporains 2003

La parabole des deux chambres

Judas - reçu par H____ le 4 Mai 2003, Cuenca, Équateur.

Le pauvre Shmu’el était un personnage très connu à Capharnaüm. Chaque jour, à la première lumière de l’aube, il venait, avec son âne, dans la ville, juste là sur le marché à côté de la jetée, où les navires sont ancrés et où les stands du marché étaient établis.

La Galilée était un pays riche, mais sa richesse était inégalement distribuée. Quelques riches propriétaires terriens jouissaient d’une prospérité énorme, mais une armée de pauvres paysans peinait pour gagner leur pain quotidien. Shum’el était l’un d’eux. Il avait une petite parcelle de terrain à la périphérie de la ville, mais elle ne suffisait pas à nourrir sa famille. C’est la raison pour laquelle il travaillait sur le marché : il aidait à charger ou décharger les navires, il aidait les gens avec leurs achats, chargeant les balles lourdes sur son âne et livrant la marchandise dans les maisons des clients ou dans les magasins de détail.

Un jour dans l’après-midi, Jésus enseignait à l’ombre d’un caroubier. C’était proche de ce coin du marché où la rue bifurquait de la synagogue qui se trouvait à une distance de deux blocs, et Shmu’el passait par là. Jésus l’a salué :

« Bon après-midi, Shmu’el, » lui dit le Maître. « Je vois que tu as terminé ton travail. »

« Oui, Maître, » répondit l’homme. Et il s’est arrêté devant nous, se frottant nerveusement les mains.

Jésus a souri quand il vit cela. « Il y a quelque chose que tu voudrais demander. Dis-moi, qu’est-ce que c’est ? »

Ainsi, Shmu’el, encouragé, a demandé :

« Maître, tous les jours je viens travailler ici sur le marché. Et puis, dans l’après-midi, je retourne à mon champ pour y travailler. Ainsi je gagne quelques pièces de monnaie pour soutenir ma famille. Mais, parfois, j’observe le Pharisien quand il vient de la synagogue. De temps à autre, il s’arrête et prie, il s’incline devant Dieu et murmure ses prières. Je sais qu’il est un Saint homme, et j’aimerais être aussi sacré qu’il est. Mais si je m’arrête quelques yards et prie, personne ne va m’embaucher, parce que je ne ferai pas mon travail. Parfois je pense que c’est ma propre pauvreté qui m’empêche d’être un homme bon. »

Jésus s’est levé et, avec un sourire, il a posé ses mains sur les épaules de Shmu’el.

« Mon cher ami, » dit-il, « quand tu désherbes ton champ et retournes la terre avec ta houe, ton dos se courbe jusqu’à ce que des plis profonds sillonnent la peau sur ton cœur. Et notre Père Céleste t’observe et approuve ce qu’il voie.

Mais écoute-moi bien : Le cœur est comme une pièce d’une maison. Il y avait deux frères. Chacun d’eux vivait dans sa propre chambre. L’un d’eux avait toujours la porte et la fenêtre de sa chambre bien fermée. Très vite, les pierres des murs ont commencé à transpirer, et une couche de moisissure a grandi sur elles. L’air était vicié et toxique, et l’homme était tout le temps malade.

L’autre frère tenait toujours la porte et la fenêtre de sa chambre ouverte. La lumière du jour et la brise de l’après-midi y entraient. L’air était frais et les murs secs. Cet homme n’est jamais tombé malade.

Il en est de même avec le cœur : Dans le cœur ouvert, la Lumière que nous envoie notre Père entrera, et le Vent qu’il envoie entrera. Ce cœur apporte la santé et la vie à son propriétaire et rencontre l’approbation du Père. Le cœur fermé serré donne seulement de l’amertume.

Ton cœur, Shmu’el, est ouvert, donc son amour et ses désirs peuvent sortir. Mais tout ce qu’il y a dans un cœur qui est bien fermé, se décomposera en lui.

Va en paix et ne t’inquiète pas. »

J’espère que tu as aimé cette anecdote. Et oui, tu as raison, l’expression « le Vent qu’Il envoie », est un jeu de mots, car le vent et l’esprit sont un seul et même mot en Araméen.

Puisse Dieu te bénir toujours.

Judas.

© Geoff Cutler 2013

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