Messages Contemporains 2003
Libre arbitre et offre de guérison
Jean Marc - reçu par H____ le 9 Avril 2003, Cuenca, Équateur.
Je suis Jean Marc.
S’il te plaît, pourrais-tu écrire ici la question que tu as reçue – à propos du libre arbitre ?
[Ceci est un sujet qui est assez souvent présent sur les sites Web que je fréquente. Je suppose que c’est une bonne chose que les gens soient soucieux de ne pas transgresser les lois spirituelles relatives au libre arbitre, mais certaines personnes pensent que nous ne devrions pas prier pour les gens qui ne l’ont pas demandé. Ils croient certainement qu’il ne faut pas envoyer de guérison à quelqu’un qui ne l’a pas spécifiquement demandé. Ainsi, par exemple, si je vois quelqu’un dans la rue qui souffre, on me dit que je ne dois pas lui envoyer d’énergie de guérison. Qu’est-ce donc que l’amour? Certainement pas cela ? Insensé ! Le tout est hors de contrôle, du moins je pense, personnellement, que c’est un non-sens. Mais nous avons eu de vives discussions, sans qu’aucun des participants ne veuille renoncer à ses positions.
Il est clair que beaucoup d’entre nous sont des canaux pour différents types d’énergie spirituelle. Quant à savoir si la guérison est différente de l’amour, je suppose qu’elle l’est. J’ai toujours pensé que nous sommes seulement un canal si c’est la Volonté du Père. Mais il est possible d’admettre que nous pourrions transgresser le libre arbitre en imposant la guérison, l’amour, la prière, etc.. C’est sous notre contrôle. Et c’est pourquoi nous devons respecter le libre-arbitre.
Je me demande si Judas pourrait, un jour, aborder le sujet ?]
Je ne suis pas Judas, désolé. Mais je vais essayer d’expliquer mon point de vue, et Judas partagera certainement mon opinion.
Tout d’abord, je tiens à affirmer que le libre arbitre a plusieurs facettes : Il y a non seulement la volonté de donner, mais il y aussi la volonté d’accepter ou de recevoir. Lorsque j’essaie de transmettre un message par ton intermédiaire, je peux vider toute mon énergie en vain si tu n’es pas prêt à recevoir mes pensées. Est-ce que tu me comprends ? C’est la même chose avec l’amour et la guérison. Tu peux envoyer des tonnes d’amour et de guérison énergétique à d’autres personnes, cependant, si elles ne sont pas disposées à les recevoir, elles rebondissent sans effet.
Jésus a dit: « Soyez parfaits comme votre Père Céleste est parfait. » Que voulait-il dire par là ? Nous savons que nous ne sommes pas parfaits comme Il l’est. C’est impossible. Mais l’exhortation du Maître est claire : Nous devons faire tous les efforts possibles pour atteindre cet objectif, de nous rapprocher de Dieu, tel qu’Il l’est dans la nature de nos âmes, et donc d’agir comme il Le fait.
Dieu nous envoie son Amour tous les jours, à chaque seconde de notre existence. Il ne nous demande jamais notre autorisation pour le faire. Simplement, il envoie Son Amour. Mais Il ne nous oblige pas à l’accepter. Même ceux qui possèdent déjà consciemment Son Amour, rejettent fréquemment les nouvelles expressions parce qu’elles ferment temporairement les portes de leur âme. Prier pour l’Amour de Dieu pour lui demander d’envoyer Son Don précieux n’est rien autre que d’ouvrir l’âme à la réception de l’Amour du Père. C’est un acte de foi; c’est la confiance et la certitude de l’enfant quand il va humblement vers son père, sachant que son père va certainement l’accueillir. Le père est toujours prêt à donner, mais la question est de savoir si l’enfant va accepter l’offre du père.
De la même façon, lorsque nous canalisons l’énergie de guérison pour les gens, il faut toujours que ceux-ci s’ouvrent à cette offre. S’ils ne parviennent pas à le faire, elle rebondit sans effet. Nous ne pouvons jamais guérir les gens contre leur volonté. Nous devons faire face, par conséquent, à une interaction entre les libres arbitres de deux personnes, celui qui donne et l’autre qui a le désir de recevoir. Et cette volonté n’est pas toujours exprimée à travers des mots.
Maintenant, je pense que nous sommes arrivés à un bon moment pour également aborder la question inconfortable : Pourquoi n’es-tu pas en mesure de guérir comme les Apôtres l’ont fait, alors que tu as passé des années à prier pour l’Amour Divin ? 1
Eh bien, tu as déjà accompli de nombreuses guérisons, mais laisse-moi t’expliquer tes échecs fréquents de cette façon : Au début de son ministère public, Jésus ne pouvait pas guérir à Nazareth. Il ne s’est pas formalisé, parce qu’il savait que pour un traitement efficace, la collaboration des personnes malades est essentielle. S’ils sont fermés à la guérison, par méfiance, indifférence ou par sentiment de culpabilité, considérant leur maladie comme la conséquence de leur mauvaise vie, c’est-à-dire, comme une punition pour leurs péchés, alors il n’était jamais possible que l’intervention soit couronnée de succès. Cette attitude de voir la maladie comme une punition pour ses propres péchés était très répandue à cette époque. Elle constituait un obstacle presque insurmontable pour que les énergies de guérison puissent avoir un effet. Par conséquent, Jésus a dû faire beaucoup d’efforts pour convaincre les gens qu’ils étaient les enfants bien-aimés du Père, qu’il n’avait pas l’intention de les punir, et qu’ils devaient faire le premier pas : s’ouvrir sur l’inépuisable Amour de l’Être le plus affectueux et le plus merveilleux de leur existence. Une fois que ceci était réalisé, la guérison était facile. Tu n’as pas transcris correctement. Il ne s’agissait pas « de convaincre », mais « d’ouvrir les yeux. » Il a ouvert leurs yeux, alors ils se sont eux-mêmes convaincus.
Une fois de plus, il est évident que nous ne pouvons pas imposer des guérisons contre la volonté du peuple. Nous avons besoin de leur coopération. De nos jours, la maladie n’est plus considérée comme un châtiment infligé par Dieu – du moins la plupart des gens se sont débarrassés de cette idée absurde. Cependant, il y a d’autres obstacles : dans ces « temps primitifs remplis de superstitions », il était peut-être plus facile pour les gens d’accepter l’existence de ces sortes d’énergies. Aujourd’hui, les gens rejettent généralement, comme bizarre et absurde, tout ce qu’ils ne peuvent pas voir ou toucher.
Il serait triste de penser que nous ne pouvons agir que lorsque nous sommes invités à le faire. Je ne veux pas parler du cas extrême des gens inconscients qui ne peuvent pas demander d’aide 2. Je voudrais plutôt attirer ton attention sur un autre récit biblique : Jean 5: 1-8
Après cela, il y eut un jour de fête Juive, et Jésus monta à Jérusalem.
Or, à Jérusalem, près de la porte des brebis, il y a une piscine qui s’appelle, en Hébreu, Béthesda, et qui a cinq portiques. Sous ces portiques étaient couchés, en grand nombre, des malades, des aveugles, des boiteux, des paralytiques, qui attendaient le mouvement de l’eau; (Ils attendaient « le mouvement de l’eau », car un ange descendait de temps en temps dans la piscine, et agitait l’eau ; et celui qui y descendait le premier après que l’eau ait été agitée était guéri, quelle que fût sa maladie.…) Là se trouvait un homme malade depuis trente-huit ans…
Jésus, l’ayant vu couché, et sachant qu’il était malade depuis longtemps, lui dit: « Veux-tu être guéri ? »
« Seigneur, lui répondit le malade, je n‘ai personne pour me jeter dans la piscine quand l’eau est agitée. et, pendant que j’y vais, un autre descend avant moi… »
« Lève-toi, » lui dit Jésus, « prends ton lit et marche ! »
Je n’ai aucune intention de m’étendre sur le sujet du pardon du péché. Je veux te mettre dans la position de l’homme aveugle. Combien de fois a-t-il demandé à quelqu’un de l’aider, sans que personne ne s’en préoccupe? Il a alors renoncé à demander, par peur du rejet qui était tellement douloureux. Le silence de la personne malade ne veut pas dire que, de l’intérieur, il n’appelle pas au secours. Donc, c’est Jésus qui l’a approché.
Lorsque les personnes considèrent leurs maladies comme une sorte de punition pour leurs péchés – ce qui est faux, bien entendu – cela ne signifie pas qu’ils n’ont pas besoin d’aide : Peut-être en ont-ils plus besoin que d’autres !
L’œuvre de Jésus est essentiellement un travail d’aide. S’il avait attendu que les gens s’approchent et demandent son aide, il aurait mieux fait rester à la maison, à Nazareth, et de se consacrer à la menuiserie.
Il y a des obligations morales… qu’est-ce que je dis ? Ce ne sont pas des obligations. Ce sont des attitudes qui découlent naturellement d’une âme pleine d’amour. C’est une loi qui s’affirme d’une manière absolue : L’esprit le plus avancé aide l’esprit moins avancé. Je fais référence au progrès spirituel, bien sûr. Et, ce qui arrive dans le monde des esprits, arrive aussi sur terre. Il s’agit d’un processus obligatoire, étant donné que la formation du libre arbitre va de pair avec le développement de l’âme. Je suis conscient qu’il n’est guère possible de déterminer le degré de progrès en soi. Mais lorsque les gens ne sentent pas l’impulsion puissante et irrésistible de toujours aider alors qu’ils peuvent aider, alors le moment est venu pour eux de méditer sérieusement sur leur propre condition spirituelle.
Il existe une loi qui domine toutes les autres : La Loi d’Amour. Et quand l’Amour s’exprime et t’invite à faire quelque chose, fais-le et ne perd pas de temps. Une centaine d’heures de discussion s’il est licite, le jour du Sabbat, de porter une broche dans la main ou attachée à son vêtement, de la porter entre les dents ou coincée dans les cheveux ne compense pas un regard charitable ou un seul mot d’amour.
J’ai apprécié que tu m’aies reçu comme ton ami et ton frère, et que tu m’aies permis de communiquer mes pensées sur le sujet en discussion. Si une autre occasion se présente, je reviendrai avec grand plaisir.
Jean Marc.
© Geoff Cutler 2013
Cela fait référence à la personne qui a posé la question originale, à savoir Geoff Cutler, l’éditeur du site.↩ Le Médium : Dans une lettre relative à cette question, j’avais répondu : « Si je comprends bien, ces gens pensent, par conséquent, que, s’ils sont victimes d’un accident de voiture et sont inconsciemment pris au piège dans leur voiture en flammes, les pompiers doivent attendre qu’ils se réveillent (ou que la voiture explose) pour leur demander s’ils désirent être sauvés ou non ? »↩