Messages Contemporains 2003

Les choses sont ce qu’elles sont

Judas - reçu par H____ le 25 Février 2003, Cuenca, Équateur.

Mon cher H____, permets-moi de te dire que je t’ai observé, au cours de ces derniers jours, et j’ai bien compris tes plaintes – Oui, je sais que tu ne les considères pas comme des plaintes. Mais il est vrai que tu es quelque peu mécontent de nos travaux en cours.

[H : Tu fais allusion aux messages sur la vie du Maître.]

Oui, c’est exact. Mais laisse-moi te donner quelques courtes explications afin de préciser clairement les raisons de mon mode de fonctionnement.

Tout d’abord, tu ne comprends pas les raisons pourquoi j’ai si souvent interrompu le flux naturel des messages, pourquoi j’ai inséré des messages qui n’ont rien à voir avec le sujet de ton choix – la vie de Jésus – tels que les derniers messages sur la confiance.

Je tiens à te confirmer que je vais continuer avec ce sujet. En fait, même dans ce message je le ferai, comme tu vas rapidement t’en rendre compte. Mais, occasionnellement, je sens la nécessité de traiter d’autres sujets que j’estime être important. J’ai mes raisons, et je te demande d’avoir confiance en mon jugement et de ne pas offrir de résistance.

En second lieu, j’ai réalisé que tu te sens confus et insatisfait sur la manière dont j’ai procédé avec mon histoire de la vie du Maître. Tu préfères lorsque je communique des faits, dans un style journalistique, dans l’ordre chronologique : Ce jour-là, Jésus est passé par un tel endroit, il a enseigné ceci ou cela et guéri deux lépreux. Le lendemain, Jésus a fait cela ou cette chose… Cependant, mon cher frère, les choses ne fonctionnent pas de cette façon.

Vivant sur la terre de nos jours, le Maître aurait peut-être écrit un livre, et, plus tard, lors d’une tournée de conférences, il aurait pu se référer à ses enseignements énoncés au chapitre trois de son livre, par exemple, afin de fournir des explications plus détaillées sur eux, avec la certitude que tout le monde a déjà lu les parties pertinentes et qu’il est conscient de ses instructions.

Il y a deux mille ans, la plus grande partie de la population était analphabète. Et même quand ils savaient lire, il n’y avait pratiquement pas de livres disponibles. Il n’y avait aucun atelier d’imprimerie ; les livres étaient copiés à la main à travers un processus long et coûteux qui était sujet aux erreurs.

Chaque fois que le Maître visitait une ville pour la première fois, il devait répéter ses enseignements les plus fondamentaux. Il a répété et répété les mêmes histoires, les mêmes paraboles, les mêmes instructions maintes et maintes fois. Bien sûr, il a compris ce problème, et c’est la raison pour laquelle il concentra ses efforts, durant sa première année de ministère public, dans une zone limitée entourant le lac Génésareth, le « Yam » ou la mer, comme on disait.

Il ne sortait pas non plus, chaque jour, pour prêcher, mais passait la majeure partie de son temps de travail et d’enseignement avec nous. Tu te souviens de l’histoire dans la Bible où il nous envoya prêcher. L’histoire est véridique. Lorsqu’il sentait que nous étions disponibles et suffisamment préparés, il n’hésitait pas à se servir de nous pour répandre son message. Il pensait que nous pourrions sensibiliser les habitants des villes, afin que les gens là-bas aient déjà quelques connaissances de base des enseignements du Maître. Ultérieurement, il reviendrait personnellement dans ces lieux et s’étendrait sur les rudiments de l’enseignement que la population avait déjà saisis.

Mais, cher ami, c’était un moment plein de frustration pour Jésus. Peut-être, je ne devrais pas dire frustration, parce que je pense qu’il ne s’est jamais senti frustré. Mais, oui, il se sentait fatigué. Cependant, sa patience était exemplaire.

Imagine Jésus nous parlant de son Royaume spirituel d’amour et de paix. Soudain, un des disciples l’interrompt et demande : « Serai-je l’un de tes ministres ? » Il utilise évidemment le mot dans le sens de « Secrétaire d’État » et non comme « serviteur ». Et en dépit de cette évidente preuve d’incompréhension de la part d’un de ses « initiés », Jésus a toujours su comment sourire, répondre par l’exemple: « Oui, mon frère confus, tu seras un haut fonctionnaire quand tu comprendras que la fonction de mon royaume est l’Amour, et tu seras un exécutif lorsque tu exécuteras l’Amour. » Et j’aurais très bien pu être ce pauvre ignorant dont la question a révélé sa compréhension limitée.

Il est pratiquement impossible de livrer, jour après jour, une série de messages, sous la forme d’un journal, sans répéter sans cesse les mêmes choses encore et encore. N’oublie pas que ta compréhension des enseignements de Jésus est supérieure à celle que nous avions alors.

Il est plus constructif et intéressant, je pense, de décrire l’atmosphère dans laquelle les débuts du ministère public du Maître se sont développés ; et, sans aucun doute, cela vaut la peine de jeter un œil à l’une ou l’autre parabole qu’il nous a expliquée durant cette période.

Avec cela, j’espère avoir donné les explications nécessaires à une meilleure compréhension de ma façon de procéder. À tout le moins, je te demande de développer ta confiance en moi. En bref, tout ce que je fais, je le fais parce que j’estime que c’est la meilleure façon de procéder.

Par ailleurs, j’ai remarqué que tu avais tendance à comparer tout ce que je te dis avec ce que tu crois savoir. Très souvent, les deux aspects sont en contradiction, bien entendu, ou ils sont en conflit. Puis, comme preuve de ton incertitude, tu scrutes frénétiquement l’intégralité de la documentation sur le sujet à ta disposition, et tu commences à douter.

En premier lieu, mon cher frère, il n’y a aucun message parfait. Il y a toujours la possibilité d’erreurs. Mais j’espère que tu peux reconnaître une certaine cohérence dans tout ce que je te communique. Et j’espère que tu comprends que la cause la plus importante des erreurs possibles est précisément ton incertitude.

En second lieu, l’information « scientifique » que tu utilises pour vérifier ou évaluer la véracité des messages repose sur des écrits composés une génération ou plus après les événements qu’ils décrivent. Tu sais bien que les Évangiles ne sont pas et ne peuvent pas être des biographies contenant « une vérité historique », comme tu comprends ce terme aujourd’hui. Toutefois, lorsque tu lis comment certains savants tentent d’extraire les dates et les faits de ces histoires, et quand il s’avère que ces dates et les faits sont en désaccord avec ce que je te dis, tes doutes se développent.

Dernièrement, nous avons parlé de confiance. Et je t’ai demandé de me faire confiance. Je suis conscient que ton manque de confiance n’est pas dirigé contre moi, en premier lieu, mais contre toi-même. Il est, peut-être, utile que tu saches que je suis très satisfait de ce que nous avons accompli jusqu’à présent. Je dois aussi te dire que tes doutes n’ont aucun fondement. C’est vrai, les messages que tu as reçus contiennent des erreurs, et il y aura plus d’erreurs à l’avenir. Mais pour l’essentiel, ces messages sont corrects. Pourquoi te préoccupes-tu de tant de détails ? Même lorsque tu peins un tableau, tu modifies les détails, tu omets des indications et tu ajoutes des coups de pinceau en désaccord avec la réalité, afin d’accentuer tout ce que tu trouves important afin de laisser l’observateur avec une impression indélébile de la façon dont tu vois les choses. Par conséquent, considère mes messages comme ma peinture de Jésus : j’ai supprimé des détails chaque fois que je l’ai cru commode, j’ai détaillé parfois des choses qui ne figurent même pas dans le Nouveau Testament, et j’ai peint un portrait vivant et embrasé avec des couleurs. Collabore avec moi, et nous réaliserons certainement une œuvre d’art.

C’est le conseil d’un ami. Écoute-moi.

Maintenant, je vais te dire au revoir. Que Dieu te bénisse.

Judas.

© Geoff Cutler 2013

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