Messages Contemporains 2003

La parabole du bois pourri

Judas - reçu par H____ le 31 Janvier 2003, Cuenca, Équateur.

Cher frère,

Je suis sûr que tu te souviens de la parabole de l’amandier dont je t’ai parlée l’autre jour. Bien entendu, Jésus a eu recours à beaucoup d’autres paraboles, bien qu’elles ne figurent pas dans la Bible, afin de rendre ses enseignements plus compréhensibles.

Dans le livre d’Urantia, tu peux lire ceci :

Au cours de son allocution du mercredi après-midi, Jésus commença par raconter à ses disciples l’histoire du lis blanc qui dresse sa tête pure et neigeuse dans la lumière du soleil, tandis que ses racines plongent dans le limon et la boue du sol assombri. « De même », dit-il, « l’homme mortel, qui a les racines de son origine et de son être dans le sol animal de la nature humaine, peut élever, par la foi, sa nature spirituelle dans la lumière solaire de la vérité céleste et produire effectivement les nobles fruits de l’esprit.

Ce fut durant le même sermon que Jésus employa sa première et unique parabole se rapportant à son propre métier – la charpenterie. Au cours de sa recommandation de « poser correctement les fondements pour la croissance d’un caractère noble imprégné de dons spirituels », il dit : « Pour produire les fruits de l’esprit, il faut que vous soyez nés de l’esprit. C’est l’esprit qui doit vous enseigner et vous diriger si vous voulez vivre une vie de plénitude spirituelle parmi vos compagnons. Mais ne commettez pas l’erreur du stupide charpentier qui gaspille un temps précieux à équarrir, mesurer et raboter une pièce de bois rongée par les vers et intérieurement pourrie; ensuite et alors qu’il a consacré tout son travail à cette poutre pourrie, il doit la rejeter comme inutilisable pour les fondations du bâtiment qu’il voulait construire et qui doit résister aux assauts du temps et des orages. Chaque homme doit s’assurer que les fondements intellectuels et moraux de son caractère sont assez solides pour soutenir la superstructure de sa nature spirituelle qui grandit et s’ennoblit. Le but est de transformer le mental humain, puis, en association avec ce mental recréé, procéder à l’évolution de l’âme, dont la destinée est immortelle. Votre nature spirituelle – l’âme de création conjointe – est un germe vivant, mais le mental et la morale de l’individu sont le sol d’où doivent surgir ces manifestations supérieures du développement humain et de la destinée divine. Le sol de l’âme en évolution est humain et matériel, mais la destinée de cette créature mixte de mental et d’esprit est spirituelle et divine.

Ces deux exemples, celui du Lys et celui du charpentier qui travaille le bois véreux, sont authentiques. Leur interprétation est facile.

La parabole du bois pourri reprend le thème d’une autre allégorie : La maison construite sur le sable qui ne résiste pas à la fureur des tempêtes. C’est aussi le thème commun dans l’histoire de l’amandier qui perd ses fleurs.

Je voudrais ajouter – juste au cas où l’on doute – que les fondations dont Jésus parle ne sont pas, en fait, « les bases intellectuelles et morales du personnage, » mais plutôt le développement de l’âme basé sur la fondation inflexible de l’Amour Divin. Cette confusion est due à une mauvaise compréhension de ce qu’est l’âme par les auteurs du livre d’Urantia.

Tu es peut-être intéressé de connaître les raisons qui ont amené Joseph et sa famille à choisir la profession de charpentier.

Le roi David a eu de nombreux descendants de plusieurs épouses. La polygamie était fréquente mille ans avant Jésus Christ, et même au temps de Jésus, beaucoup de familles poursuivaient cette pratique. Comme il est logique, très rapidement, il y eut des milliers de personnes qui appartenaient à la maison de David, et tous ne pouvaient pas vivre comme des gens riches dans les palais ou les maisons de luxe.

Il y avait un principe éthique parmi les Juifs (et ce principe est, bien sûr, toujours d’actualité) :

Même si quelqu’un est de descendance noble, s’il tombe dans la pauvreté, il ne doit jamais constituer un fardeau pour les autres. Il doit se serrer sa ceinture et exercer une profession. Il ne doit pas considérer n’importe quelle profession honnête comme étant indigne de lui : Il peut travailler comme artisan, comme un paysan travaillant les champs, comme un éboueur, peu importe. Aucun travail n’est indigne. Ce qui est vraiment indigne c’est de dire, « Je suis un grand homme issu d’une famille noble. Prenez soin de moi et nourrissez moi. »

Les Juifs se sont toujours rappelés que c’était la maison de David, représentée par Salomon, qui avait construit leur beau Temple à Jérusalem. En remerciement, ils ont accordé aux descendants de cette famille certains privilèges. Les travaux dans le Temple exigeaient plus de main-d’œuvre que les prêtres pouvaient fournir. En dehors des rituels, un travail constant d’entretien et de réparation était nécessaire. Une grande partie du Temple fut construite en bois de construction, de beaux cèdres du Liban, fournis initialement par le roi Hiram de Phénicie. Et donc, pour l’entretien des panneaux et des poutres énormes, quelques descendants de la maison de David travaillaient. En outre, ils jouissaient du privilège d’utiliser – pour leurs propres fins – le bois de ces arbres qui ont été abattus et déchirés par les féroces tempêtes hivernales. En conséquence, beaucoup des charpentiers du Temple ont installé leurs ateliers privés à Jérusalem et dans ses environs, par exemple à Bethléem, et ils travaillèrent ensemble avec leurs enfants comme des ébénistes et menuisiers dans le secteur de la construction privée de la ville.

Joseph, le père de Jésus, était issu de l’une de ces familles. Bien sûr, il n’avait rien à voir avec le Temple original de Salomon, parce qu’il avait été détruit il y a des siècles. Il n’avait pas non plus participé à la généreuse reconstruction et à l’amplification du Second Temple par Hérode le grand, mais il a gardé fidèlement la tradition familiale.

Je t’ai raconté cette histoire, parce que je pense que ce fait est peu connu et peut, peut-être, éclairer sur les origines culturelles du Maître.

Avec cela, je termine mon message. Que Dieu te bénisse.

Judas.

© Geoff Cutler 2013

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