Messages Contemporains 2002
Marie Madeleine
Judas - reçu par H____ le 19 Juillet 2002, Cuenca, Équateur.
Oui, mon garçon, tu as raison. Marie-Madeleine souriait toujours, ou même blaguait. Elle était toujours d’une disposition ensoleillée, toujours de bonne humeur, une lumière pour nous qui nous nous disputions si souvent. À cet égard, elle était très semblable à Jésus. Lui aussi était généralement de bonne humeur, et il la perdait rarement.
Tu te souviens des vieux films sur Jésus, où le Maître se promène avec un visage sérieux, livrant des sermons d’une voix lente et faible, toute pathétique, ce n’était pas Jésus. Jésus était différent. Jésus était la vie !
Rappelle-toi le livre que tu lis, où il est raconté comment Jésus chahutait avec les enfants et combien il aimait partager leurs jeux… c’est beaucoup plus proche de la vérité. Quand le Maître entrait dans un des villages qu’il visitait fréquemment, tel que Béthanie, tous criaient en même temps – « Jésus arrive ! » – et les enfants abandonnaient leurs jeux et se précipitaient vers lui pour le saluer et l’accompagner. Ils savaient qu’il trouvait toujours du temps pour eux, et jouer avec lui était la chose la plus drôle. Oui, Jésus était très populaire parmi les enfants, plus que chez les adultes, parce que les plus jeunes sentaient instinctivement le grand Amour qui émanait de son âme et ils le recherchait et étaient attirés vers lui, ils se sentaient en sécurité et restaient près de lui. Ce n’était pas toujours le cas avec les adultes. Être un adulte, fréquemment, ne signifie pas un grand progrès, mais plutôt la perte de la simplicité et du naturel.
Les adultes passent souvent leur temps à réfléchir sur le passé et à se préoccuper de l’avenir. Cette activité leur prend tellement de temps qu’ils oublient de vivre dans l’instant présent, ce moment qui est la seule chose qu’ils devraient vivre. Parce qu’ils ne peuvent pas vivre dans le futur ou dans le passé, l’un a déjà eu lieu, l’autre sera là si le destin le veut bien, la seule chose que l’homme devrait vivre, est chaque instant, chaque instant du présent et rien d’autre. Ce présent bien vécu laissera de bons souvenirs.
Instinctivement, les enfants font exactement cela. Ils vivent le moment présent, ils « se perdent » dans leur activité et la réalité est brouillée avec l’illusion de leur jeu, car le réel est uniquement ce qui existe maintenant. Le reste sera, peut-être, ou a déjà eu lieu, mais il n’est pas là maintenant. Il faut apprendre à copier un peu la mentalité de l’enfant.
Maintenant, quant à la lettre de la femme Argentine que tu as reçue, où elle se plaint des abus que les femmes subissent dans le Nouveau Testament, elle a entièrement raison.
Dans les temps bibliques, les femmes ont souffert de beaucoup plus d’abus que de nos jours dans le monde occidental. Et l’histoire biblique reflète cette mentalité. Il faut aussi dire que dans aucun Évangile il n’est dit que Jésus a mal traité les femmes, au contraire. En fait, il y a, peut-être, deux passages qui pourraient laisser penser que Jésus était macho : Tout d’abord, il y a la scène, au moment des noces de Cana, où Jésus répond rudement à sa mère :
La provision de vin est épuisée, et la mère de Jésus lui dit : « Ils n’ont plus de vin. » « Est-ce ton problème ou le mien, Mère ? » Jésus répondit : « Mon temps n’est pas encore venu. »
Jésus a déjà formulé des observations dans le 17ème sermon, et je veux juste redire qu’il n’a jamais prononcé ces paroles, l’ensemble de la situation au mariage est d’ailleurs traité avec une bonne pincée de fantaisie.
L’autre exemple est le traitement que Jésus a probablement donné à la femme Syro-Phénicienne, appelant les païens « chiens » les Gentils et pas les femmes… mais ce passage a également été clarifié par Jésus dans la 36ème révélation.
Là où nous pouvons vraiment trouver les paroles qui aujourd’hui offensent beaucoup de femmes, ce sont les Épîtres de Paul. Pauvre Paul, maintenant on le peint comme un célibataire endurci dont les relations avec les femmes étaient «très compliquées», pour le dire gentiment. Il y a un grain de vérité dans cela, mais cela ne rend pas justice à Paul. Toutefois, de ce sujet nous parlerons plus tard, quand nous arriverons à l’histoire de l’église primitive.
Il est vrai qu’il y a encore des pays où les femmes sont obligées de couvrir leur tête d’un voile afin d’assister à un service religieux. Si une femme s’était présentée de cette façon devant Jésus, il lui aurait demandé « quel est ton problème, femme ? As-tu peur de moi ? Parce que je vois que tu caches ton visage. » Et il l’aurait étreinte, soulevant son voile et embrassant son front.
Non, Monsieur, quand le rite et le formalisme régissent ce qu’on appelle la religion, les choses vont mal. La religion est la joie, le bonheur et la liberté. Alors, profite, sois heureux et n’hésite pas, parce qu’il y a un Père qui veille sur toi et qui te guide vers un avenir splendide.
Une petite partie de ce que les enfants ont toujours et que tant d’adultes ont perdu, est nécessaire, afin que tu puisses trouver beaucoup de bonheur ici sur terre. En outre, n’oublie pas de vivre dans l’instant, parce que tu ne peux pas vivre autre chose.
Nous nous retrouverons bientôt. C’est si long.
Que ta journée soit remplie de bénédictions.
Judas.
© Geoff Cutler 2013