Messages Contemporains 2002
Les Samaritains, première partie
Judas - reçu par H____ le 30 Avril 2002, Cuenca, Équateur.
Mon cher frère H____ ,
Aujourd’hui, j’ai envie de revenir à un sujet historique. En fait, nous parlerons de certaines parties de l’histoire de l’Ancien Testament, mais il est important de connaître ces faits afin d’être en mesure de comprendre ce que le Nouveau Testament nous enseigne sur Jésus.
Comme tu le sais, le pays de Canaan, aujourd’hui connu sous le nom de Palestine, fut peu à peu habité par plusieurs tribus nomades qui ont finalement réussi à absorber et à remplacer les anciens peuples qui habitaient la région comme les Jébuséens, les Amorrites, etc.. Ces nomades étaient les Hébreux.
La Bible nous parle des douze tribus d’Israël (les Hébreux) et de leur origine à travers les douze fils de Jacob (appelé Israël). Mais tu comprends que c’est uniquement dans le but de donner une explication mythologique pour les débuts de ce peuple.
Je tiens également à dire à cette occasion que l’exode, tel qu’il est décrit dans l’Ancien Testament, ne s’est jamais produit. Peut-être trouverons-nous le temps à l’avenir d’aborder ce sujet.
Après quelques siècles de coexistence pacifique, mais aussi de conquêtes guerrières, ces tribus se sont rassemblées sous un roi unique, appelé Sha’ul (Saül) dans la Bible. Toutefois, cette union n’était pas stable. Même sous Saül, son propre fils a créé un autre royaume indépendant dans le nord du pays. Il est intéressant d’observer que le roi Saül provenait de Binyamin (Benjamin), une tribu faible et assez peu importante, et que, pour cette raison, il fut acceptable pour les tribus plus puissantes.
La raison pour laquelle les tribus ont décidé de joindre leurs forces fut la menace constante des Philistins, un peuple qui vivait le long de la côte sud de la Palestine, approximativement dans cette région qui est maintenant connue comme la bande de Gaza. Ce peuple, d’une origine non sémitique, était très avancé dans la technologie du travail du fer, infligeant de ce fait plusieurs défaites douloureuses aux Israélites, qui n’avaient que des armes à base de laiton plus doux.
Mais finalement le successeur de Saül, David, a réussi à conquérir définitivement ces terribles adversaires. Cela s’est produit vers l’an 1000 avant Christ et c’est très facile à mémoriser. Finalement, il n’y avait plus aucune nécessité pour les tribus de vivre dans un seul pays, reconnaissant un roi global d’une autre tribu. Cependant, au cours du règne de David, les conflits internes ne se sont pas ostensiblement développés, principalement, et certainement, à cause de sa politique d’expansion, qui a transformé Israël en un pays puissant, qui étend son domaine jusqu’à la ville de Damas.
Le fils de David, le légendaire roi Shlomo (Salomon), célèbre pour ses richesses et sa sagesse, se consacra plus au commerce qu’à la guerre. Bien entendu, sa richesse fut fabuleuse, mais elle ne fut pas totalement le produit de son fructueux partenariat commercial avec le roi voisin des Phéniciens, mais aussi des impôts élevés qui ont aigri la vie de ses sujets. Salomon fut certainement un despote et un tyran de style oriental.
Après la mort de Salomon, les gens espéraient pouvoir trouver le moyen de convaincre le nouveau roi, Rekhav’am (Roboam), fils de Salomon, de corriger les excès de son père. Il n’a, toutefois, absolument pas prêté attention à ces doléances, et cela causa la rébellion de la plupart des tribus et à la formation d’un nouvel État indépendant dans le nord de l’ancien empire de David. Il y avait à présent deux États en Palestine, un État au sud, Juda, ayant pour capitale Jérusalem et pour roi Rekhav’am (Roboam) et un état au nord, Israël, ayant pour capitale Naplouse et comme roi Yarov’am (Jéroboam 1er).
Le livre de l’Ancien Testament peut te donner la fausse impression que la religion dominante en Palestine à cette époque était ce monothéisme qu’on appelle aujourd’hui le Judaïsme. Cependant, ce n’est pas correct. Le monothéisme existait, mais était la religion d’une élite minoritaire, fermement soutenue par les divers prophètes. Mais partout dans le pays, les places de culte pour Baal, Moloch et Ashtoreth abondaient.
L’ancienne religion des Hébreux avait des centres de culte dans tout le pays, dans les soi-disant hauts lieux, au sommet des montagnes et des collines afin d’être plus près du ciel. La construction du premier Temple à Jérusalem, sous le roi Salomon, fut une tentative pour centrer le culte dans la capitale mais elle rencontra une résistance farouche.
David, Shlomo (Salomon) et tous les rois de Juda qui suivirent appartenaient à la tribu de Juda, une des plus puissantes tribus. Et ceci a provoqué de la résistance parmi les autres puissantes tribus, en particulier dans les tribus du Nord d’Efrayim (Ephraïm) et Menasheh (Manassé), qui ont poursuivi avec leurs habitudes et les lieux de cultes locaux.
La rupture entre les deux pays, en fait, fut la conséquence de la rivalité entre les tribus dominantes, qui absorbèrent peu à peu les tribus voisines plus faibles, comme celle de Shim’on (Siméon), qui avait disparu avant même la formation du Royaume sous Saul, ayant été absorbée complètement par sa puissante voisine, Juda.
De ce fait, les siècles suivants furent essentiellement guerriers, avec quelques alliances entre les deux pays qui se sont vraiment comportés comme de mauvais voisins.
Finalement, après environ 200 ans d’indépendance, le roi d’Israël, le pays du Nord, a commis la terrible erreur de provoquer les puissants Assyriens qui à leur tour conquirent le pays et détruisirent sa capitale, Shomron (Samarie), l’ancienne ville de Shekhem. Aujourd’hui, tu connais cette ville sous le nom de Naplouse (Neapolis), sur la Rive Ouest.
Le roi assyrien Sargon II, a pris près de trente mille Hébreux comme prisonniers de guerre, principalement parmi les habitants de Shomron et des villages voisins. C’était très courant dans les temps anciens, et c’est encore partiellement pratiqué aujourd’hui, de supprimer la classe instruite et les dirigeants de la population, tous les intellectuels, les prêtres, les administrateurs, etc. et de les remplacer par des citoyens loyaux envers le système. Et c’est exactement ce qu’a fait Sargon. Il a enlevé la « haute société » et l’a remplacée par les administrateurs des autres parties de son empire, entre autres, les gens de Cus. C’est pourquoi le Talmud appelle les Samaritains « Cussim » ou des Cuthéens. Par conséquent, en l’an 722 avant Jésus Christ, l’état des tribus du Nord, Israël, avait définitivement disparu de la carte.
Pour te montrer l’ancienneté de ces événements, je voudrais te rappeler que, dans cette même année, la « ville » de Rome n’avait que quelques décennies d’existence, et elle ne se composait que de quelques misérables cabanes de paille et d’adobe.
Eh bien, mon frère, je vois que tu te demandes si c’est une leçon d’histoire. Oui, en quelque sorte c’en est une. Mais mon intention est différente. Mets le titre suivant pour ce message : « Les Samaritains, partie 1 ».
Demain, si tu me donnes le temps, nous continuerons. Je tiens à expliquer qui étaient les Samaritains et ce qu’ils sont devenus. Je tiens à mettre un terme à certains mensonges communément admis.
Que Dieu te bénisse.
Judas.
© Geoff Cutler 2013