Messages Contemporains 2002

Les démons jetés dans les porcs ? Jésus prêche aux païens

Judas - reçu par H____ le 25 Avril 2002, Cuenca, Équateur.

Mon cher frère H____ ,

Je sais que tu as une question particulière au sujet de l’Antéchrist, mais je ne veux pas traiter ce sujet maintenant. Je veux revenir à l’année 26.

Un jour, Jésus nous annonça que nous devions rejoindre l’autre côté de la mer de Galilée, la région appelée Décapole. Nous fûmes assez surpris. Même si, en Galilée, vivaient un grand nombre de païens – ils constituaient peut-être même la majorité de la population – dans la Décapole nous aurions à faire face à une population où les Juifs ne formaient qu’une infime minorité. Qu’est-ce que le Messie des Juifs avait à faire avec eux ?

Le Nouveau Testament mentionne cette excursion dans les trois évangiles synoptiques. Marc place l’histoire dans le contexte de la narration où Jésus apaise la tempête qui menaçait de faire chavirer le bateau dans lequel nous mourions de peur, tandis que Jésus dormait. Un jour, j’expliquerai cet événement plus en détail, même s’il a déjà été traité dans un message à M. Padgett.

Le récit biblique dans Marc 5:1-20 continue ainsi :

Ils arrivèrent sur l’autre bord de la mer, dans le pays des Gadaréniens.

Dès que Jésus fut hors de la barque, vint au-devant de lui un homme, sortant des sépulcres, et possédé par un esprit impur.…

Cet homme avait sa demeure dans les sépulcres et personne ne pouvait plus le lier, même avec une chaîne.…

Car souvent il avait eu les fers aux pieds et avait été lié de chaînes, mais il avait rompu les chaînes et brisé les fer et personne n’avait la force de le dompter.

Il était sans cesse, nuit et jour, dans les sépulcres et sur les montagnes, criant, et se meurtrissant avec des pierres.…

Ayant vu Jésus de loin, il accourut, se prosterna devant lui, et, criant avec une voix forte, il dit: « Qu’as-tu à faire avec moi, Jésus, Fils du Dieu Très-Haut? Pour l’amour de Dieu, ne me tourmente pas! »

Car Jésus lui disait : « Sors de cet homme, esprit impur ! »

Puis il lui demanda: « Quel est ton nom ? » « Légion est mon nom, lui répondit-il, car nous sommes plusieurs. »

Et ils le priaient instamment de ne pas « les envoyer » hors du pays.…

Il y avait là, vers la montagne, un grand troupeau de pourceaux qui paissaient. Et les démons le prièrent, disant : « Envoie-nous dans ces pourceaux, afin que nous entrions en eux. »

Il le leur permit. Et les esprits impurs sortirent, entrèrent dans les pourceaux. Le troupeau se précipita des pentes escarpées dans la mer : il y en avait environ deux mille, et ils se noyèrent dans la mer.

Ceux qui les faisaient paître s’enfuirent, et répandirent la nouvelle dans la ville et dans les campagnes.

Les gens allèrent voir ce qui était arrivé. Comme ils approchaient de Jésus, ils virent l’homme qui avait été possédé du diable, assis, correctement vêtu et parfaitement sain d’esprit – le même homme qui avait été possédé par « légion » – et ils furent saisis de frayeur.…

Ceux qui avaient vu ce qui s’était passé leur racontèrent ce qui était arrivé au démoniaque et aux pourceaux.

Alors ils se mirent à supplier Jésus de quitter leur territoire.

Comme il montait dans la barque, celui qui avait été démoniaque lui demanda la permission de rester avec lui.

Mais Jésus ne le permit pas. « Il lui dit : va dans ta maison, vers les tiens, et raconte-leur tout ce que le Seigneur t’a fait, et comment il a eu pitié de toi ! »

Il s’en alla, et se mit à raconter dans toute la Décapole ce que Jésus avait fait pour lui. Et tous furent dans l’étonnement. »

Dans Matthieu, nous trouvons la même histoire, mais l’auteur de parle de deux personnes possédées.

L’histoire contenue dans Luc ressemble beaucoup à la narration dans Marc.

Dans les anciens manuscrits, il y a beaucoup de confusion sur l’emplacement de l’épisode. Certains prétendent que cela est arrivé dans le pays des Gadaréniens, d’autres qu’ils ont eut lieu dans le pays des Gergéséniens d’autres parlent des Géraséniens.

Dans un récit, le nombre de porcs est de deux mille, dans un autre, il est seulement dit qu’il y en avait beaucoup.

Il y a quelque temps tu as lu des commentaires sur ces passages de la Bible qui ont retenu ton attention. Je veux que tu les insères ici.

[Judas se réfère aux quelques interprétations de la Bible, où est mis en avant ce qui suit :]

« Depuis la chute de la ville quelques mois plus tôt [en 70], Jérusalem avait été occupée par la dixième légion romaine [X Fretensis], dont l’emblème était un cochon. La référence de Marc à environ deux mille porcs, la taille de la Légion d’occupation, combinée avec sa désignation flagrante des êtres maléfiques comme Légion, ne laissait aucun doute dans les esprits Juifs que les porcs dans la fable représentaient l’armée d’occupation. La fable de Marc est une promesse que le Messie, quand il reviendrait, il chasserait les Romains dans la mer, comme il avait déjà poussé leurs substituts à quatre pattes. »

William Harwood, Mythologies Derniers Dieux : Yahweh et Jésus

« Alors que l’aigle était commun à toutes les légions, chaque unité avait plusieurs symboles propres. Ceux-ci étaient souvent associés à l’anniversaire de l’unité ou de son fondateur ou d’un commandant sous lequel elle avait gagné une distinction particulière, et pris la forme des signes du zodiaque. Ainsi le taureau signifie la période du 17 Avril au 18 Mai qui était consacrée à Vénus la déesse mère de la famille de Julian … »

Graham Webster, L’armée impériale romaine (1979), p.137 XX Valeria

« La légion X Fretensis, comme la légion XX Valeria (la vingtième légion victorieuse en Valeria), ont, en plus du taureau et du trirème, le sanglier comme l’un de leurs emblèmes. »

« Neptune est l’emblème de la légion IX, la présence du trirème comme emblème additionnel au taureau pour La légion X Fretensis implique que ces légions ont pris part à la guerre contre Sextus Pompée … »

L’explication du verrat est inconnue.

HMD Parker, Les légions romaines (1928), page 262-263

« Alors que le verrat n’est pas un signe du Zodiac, il existe des preuves qu’il a été utilisé comme un symbole dans cette légion. Cela inclut les antéfixes de tuiles de Holt portant un verrat au-dessus de l’inscription «LEG XX», et une décoration de bronze dans la bibliothèque nationale française … »

Daniel Peterson, Les légions romaines recréées en photographies couleur (1992). Page 54

« La légion X Fretensis, ultérieurement, a donné l’assaut et a pris la forteresse en haut de la falaise de Massada, où les Sicaires, les Zélotes les plus extrémistes, avaient trouvé refuge. (Il est intéressant de noter que six décennies après la guerre suivant la révolte de Bar Kokhba, l’emblème de la légion de garnison – Un verrat – décorait les portes de Jérusalem).

Parallèles entre Joseph et Barnabé.

La taille de fonctionnement normal d’une légion était de 5000 pas 2000 hommes. Bien que la référence initiale à l’homme sauvage dans Marc 5 peut se référer à un événement notable dans ou autour de Gérasa, une ville païenne de la Décapole, la partie concernant la légion fut probablement ajoutée ultérieurement. Gérasa n’était pas proche de la mer de Galilée (lac dans lequel les porcs se sont soi-disant précipités et noyés), mais située à une cinquantaine de km. En outre, Gérasa était l’une des rares villes helléniques qui n’a pas exterminé ses habitants Juifs après le début du soulèvement. Ceux qui voulurent partir ont été en fait conduits vers un lieu sûr. »

Flavius Josèphe Guerre des Juifs, Bk II, Ch XIII, Sn 5.

« La mise en place de cet épisode de Gérasa … conduisit à plusieurs « corrections » dans la tradition manuscrite. L’histoire est l’une des plus longues et Marc fournit un bon exemple de son style descriptif et décousu. Matthieu et Luc racontent l’histoire tout aussi efficacement avec beaucoup moins de mots. »

Les Évangiles complets, Robert J. Miller (Ed.), Page 23

« L’histoire est étrange dans tous les récits. C’est de loin l’exorcisme le plus dramatique attribué à Jésus et il combine l’exorcisme avec la « nature » – le porc. Un de ses détails le rend improbable. Gérasa est à environ trente mille au sud-est de la mer de Galilée et il n’y a pas de grand cours d’eau à proximité. Matthieu décale la scène pour Gadara, à seulement six miles de la mer, pensant peut-être que cela réduit le problème – mais un saut de six miles est tout aussi impossible que l’un de trente mille. Je n’arrive pas à expliquer le récit en essayant de lui trouver un noyau historique. »

EP Sanders, la figure historique de Jésus (1993) Page 155

« Contrairement à Gérasa, Gadara fut le lieu d’un grand massacre des rebelles Juifs par les troupes romaines en 69 AD. Comme les porcs, les rebelles en fuite se sont jetés dans l’eau.

Vespasien a envoyé Placidus avec 500 chevaux et 3000 hommes afin de poursuivre ceux qui avaient fui Gadara … »

(Section 4)

« Placidus, en s’appuyant sur sa cavalerie et enhardi par son succès précédent poursuivit les Gadaréniens, tuant tous ceux qu’il rattrapait, jusqu’au Jourdain. Après avoir conduit toute la multitude jusqu’à la rivière où ils furent bloqués par le courant devenu infranchissable à cause des fortes pluies, il disposa ses troupes en ligne, face à eux. Ils furent obligés de combattre, voler étant impossible … Quinze mille ont péri par les mains de l’ennemi, le nombre de ceux ayant été obligés de se jeter dans le Jourdain est incalculable ; environ deux mille deux cents furent capturés … »

(Section 5) - Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, Livre IV, Chapitre 7

« Flavius Josèphe rapporte qu’à la suite de la bataille « le Jourdain était encombré par les morts, » et « même la [Mer Morte] était remplie de corps. »

Guerre des Juifs, Livre IV, Chapitre 7, Section 6

« L’histoire des démons et des porcs apparaît également dans le pseudo Évangile de Barnabé. L’Évangile, qui peut également avoir été écrit au 1er siècle, ne peut pas utiliser les éléments du Nouveau Testament. Ici le récit de l’histoire est situé à Capharnaüm et le nombre des démons donné est de « 6666 ».

Jésus monta à Capharnaüm, et comme il approchait de la ville, un homme sortit des tombes qui était possédé d’un démon à tel point qu’aucune chaîne ne pouvait le retenir, et il faisait beaucoup de torts à l’homme. Les démons poussaient des cris, disant : « O saint de Dieu, pourquoi es-tu venu en dehors du temps nous créer des problèmes ? » Et ils le prièrent de ne pas les expulser.

Jésus leur demanda combien ils étaient. Ils répondirent : « Six mille six cent soixante-six. » Lorsque les disciples entendirent cela, ils furent épouvantés, et prièrent Jésus de partir. Jésus dit alors : « Où est votre foi ? Les démons doivent partir et non moi. » Les démons ont alors répondu : « Nous allons sortir, mais permet nous d’entrer dans les porcs. » Il y avait là, à proximité de la mer, environ dix mille porcs appartenant aux Cananéens qui cherchaient leur nourriture.

Alors Jésus dit : « Sortez et entrez dans les pourceaux. » Avec un rugissement les démons entrèrent dans les pourceaux qui se jetèrent à corps perdu dans la mer. Ceux qui faisaient paître les pourceaux fuirent vers la ville en racontant tout ce qui s’était passé avec Jésus. En conséquence, les gens de la ville sortirent et trouvèrent Jésus et l’homme qui avait été guéri. Ils étaient remplis de crainte et priaient Jésus de partir hors de leurs frontières. Jésus se retira et monta vers Tyr et Sidon ».

Barnabé 21: 1-3

Cliff Carrington, « Le Testament Flavien », a identifié quelques similitudes intéressantes entre le récit dans l’Évangile de Barnabé et un récit dans la guerre Juive de Flavius Joseph (ci-dessous). En l’an 69 ap J.C, le général Romain Vespasien et son fils Titus récupérèrent une grande partie du territoire cédé aux rebelles Juifs un an plus tôt. Pendant la campagne, les forces de Titus donnèrent l’assaut contre la ville fortifiée de Taricheae sur les rives du lac Génésareth en Galilée. Flavius Josèphe (Guerre des Juifs, Livre III, Chapitre X, Section 8) indique que cette zone était localement connue comme Capharnaüm. Alors que les soldats romains se répandaient dans la ville, la plupart des rebelles, qui étaient dirigés par Jésus, fils de Schaphath, tentèrent de s’échapper.

« … Certains de ceux qui étaient autour de Jésus ont fui le pays, tandis que d’autres ont couru vers le lac ou ont foncé sur l’ennemi qui marchait à leur rencontre, certains ont été tués alors qu’ils montaient à bord des navires, d’autres le furent alors qu’ils tentaient de les rejoindre à la nage. »

Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, Livre III, Chapitre X, (Section 5)

« Les forces de Titus ont poursuivi les rebelles qui avaient réussi à fuir en bateau et de manière décisive les ont vaincus dans une bataille navale rangée.

Quand les naufragés cherchaient à se sauver à la nage, une flèche avait vite fait de les atteindre ou un radeau de les saisir. Si, dans leur désespoir, ils montaient à l’abordage, les Romains leur coupaient la tête ou les mains. Ainsi ces misérables périssaient par milliers de mille manières ; tandis que les survivants, fuyant vers le rivage, s’y virent refouler et leurs barques entourées. Alors, cernés de tous côtés, beaucoup se jetèrent dans le lac, et y périrent sous les javelots ; d’autres sautèrent à terre, où les Romains les égorgèrent. On put voir tout le lac rouge de sang et rempli de cadavres, car pas un homme n’échappa. Pendant les jours suivants, tout le pays présenta une odeur et un spectacle également affreux. Sur les rives s’entassaient les débris et les cadavres enflés : ces corps, putréfiés par la chaleur ou par l’humidité, empestaient l’atmosphère, et l’horrible catastrophe qui plongeait, dans le deuil, les Juifs, inspirait du dégoût même aux Romains. Telle fut l’issue de la bataille navale. On compta six mille cinq cents morts, y compris ceux qui étaient tombés dans la défense de la ville. »

Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, Livre III, Chapitre X, Section 9

Une preuve de conversion ?

« George M. Lamsa avance une autre explication basée sur les origines araméennes de l’histoire.

Les démons supplièrent Jésus : « Si vous nous chassez, envoyez-nous dans ce troupeau de porcs. »

Il leur dit : « Allez-y ! » Ils sont donc sortis et ils entrèrent dans les pourceaux, et le troupeau se précipita des pentes escarpées dans le lac et se noya. »

Matthieu 8:31-32

« L’araméen al signifie « entrer dans », « attaquer », « chasser » ; mais il a été exclusivement traduit « entrer dans », de manière à impliquer que les démons entrèrent dans les pourceaux. Selon le contexte et le style de la parole araméenne, le mot al ici signifie que, non pas des démons, mais des déséquilibrés ont attaqué les porcs. Ces déséquilibrés étaient Syriens ou Gadaréniens, dont étaient issus les porchers, ce qui était une abomination pour les Juifs. Comme une marque d’appréciation de ce que Jésus faisait pour eux et comme une preuve de leur conversion, ces déséquilibrés étaient prêts à détruire le troupeau de porcs qui appartenait à leur peuple. Ce fut sans doute une des raisons pour lesquelles les propriétaires des porcs sont entrés dans une panique et ont demandé à Jésus de quitter leur pays, de peur que leurs entreprises ne soient complètement détruites par plus de conversions à la foi Juive. D’autre part, les démons n’ont pas besoin de l’autorisation de Jésus pour entrer dans les pourceaux, pas plus qu’ils n’avaient besoin d’une autorisation d’entrer dans les déséquilibrés. »

George M. Lamsa (traducteur araméen), Les Quatre Évangiles : Selon la version orientale (1933) p. XIV.

Très bien, mon ami. Maintenant, tu nous a donné une longue liste de différentes explications. Il n’est pas toujours facile d’interpréter les récits bibliques. L’explication est intéressante, bien que certaines des références aux livres de Flavius Josèphe soient erronées.

Tout d’abord, je voudrais dire ce qui est arrivé.

Dans le message de Pierre à M. Padgett, on peut déjà lire que ce miracle supposé avec les fous et les porcs n’a jamais eu lieu. Je voudrais ajouter qu’il y a vraiment eu des guérisons faites par Jésus, ainsi que des guérisons de malades mentaux et que Jésus a voyagé avec nous à travers toutes les régions mentionnées dans les divers commentaires présentés ci-dessus.

Cependant, dans sa prédication, Jésus a échoué. Il n’a pas été en mesure de gagner de nouveaux disciples et il a fait face à un rejet ferme. Le temps n’était pas encore venu pour être en mesure d’impressionner les païens et dans certains cas, ils ont demandé à Jésus de carrément abandonner leurs villes et de disparaître. Ils craignaient pour les revenus de leurs temples, quelque chose de très semblable à ce qui, des décennies plus tard, est arrivé à Paul de Tarse.

Ce que Jésus voulait nous démontrer était que sa mission ne se limitait pas aux Juifs, mais qu’elle avait un caractère universel. Ce que nous n’avons pas compris alors. La question de la mission aux païens constituerait un grand problème pour l’Église naissante.

Jésus était convaincu que ses enseignements étaient compatibles avec beaucoup de religions, même avec le polythéisme païen, vers une compréhension commune que certains développements seraient possibles, comme nous pouvons observer aujourd’hui en Inde, où les intellectuels Hindous ne parlent plus de milliers ou de millions de dieux, mais les considèrent plutôt comme différents aspects d’un être suprême, avec la mythologie qui l’accompagne. Et, en quelque sorte, c’est ce qui s’est passé lors de la conversion des païens. Les enseignements du Maître se sont mélangés avec de nombreux aspects du paganisme, qui sont aujourd’hui considérés comme très chrétiens, mais qui ne le sont pas. Je peux mentionner, par exemple, la célébration de Noël, l’Eucharistie, la Trinité, et il y a beaucoup d’autres exemples, que nous traiterons en temps voulu.

Jamais plus, au cours de l’année 26, Jésus ne s’est aventuré dans les pays païens, il a préféré concentrer son travail en Galilée, avec quelques excursions en Judée, dans le contexte des obligations pour les croyants Juifs d’assister aux fêtes Juives dans leur capitale Jérusalem.

Dans le récit biblique que nous avons traité, de vagues souvenirs de l’activité du Maître se sont mélangés avec des exagérations d’un personnage mythologique, et certainement, avec un certain ressentiment contre les Romains, que personne n’osait exprimer ouvertement.

Maintenant, mon cher frère, je veux t’adresser quelques propos plus personnels. Je suis très heureux de dire que tu as raison dans ton appréciation de ce qui suit :

La vraie foi ne peut naître que de l’expérience spirituelle. L’influx du Divin Amour nous apporte non seulement la foi, mais il élargit également notre horizon spirituel. L’expérience consciente ancre cette foi comme « certitude » dans notre esprit rationnel. Il est absolument inutile d’argumenter sur des thèmes religieux. La seule possibilité de « convaincre » les gens est de montrer le chemin vers leur expérience spirituelle personnelle et unique. Comme avec tous les mystiques de toutes les religions, l’expérience transcendantale transforme ce qui, dans la plupart des cas, a seulement été conçu comme un espoir ou une doctrine, en une réalité que nous vivons. Cette expérience personnelle peut être répétée maintes et maintes fois, gagnant toujours plus en profondeur. Ceci est le point merveilleux dans les enseignements de Jésus : tu peux les mettre à l’épreuve dès maintenant. Ses enseignements ne sont pas une question de croyances, mais de vie. Tu avais déjà deviné cela. Félicitations !

C’est un signe que tu as progressé d’un pas de plus dans ton développement. Ton horizon s’est déjà élargi.

Il est toujours bon de jeter un regard rétrospectif sur le passé. Cela te permet de voir que quelque chose a vraiment bougé. Ce qui semble, à première vue, une stagnation, est en fait un grand progrès sur le chemin vers une véritable compréhension.

Regarde en arrière, et reconnais la longue route que tu as déjà parcourue. Reconnais comment

ta vie et ton attitude sont devenues positives. Alors tu peux t’attendre à un avenir plein de bonheur – pas attendre, mais préparer activement l’avenir et se rapprocher de lui.

Si tu me permets de le formuler ainsi, dans ton monde, le temps passe et entraîne les hommes avec lui, peu importe s’ils sont ou non développés. Dans mon monde, nous traînons le temps avec nous, c’est-à-dire, si nous sommes immobiles, le temps ne bouge pas, et si nous avançons, le temps glisse avec nous. Comprends-tu cela ? Tu ne comprends pas tout cela, je sais.

Je veux juste dire que c’est une erreur d’attendre l’avenir et ce qu’il pourrait apporter, parce que l’avenir est notre création. Par conséquent, beaucoup de gens sont comme un anachronisme vivant sur deux pieds, traînés par le temps, sans avoir contribué à sa formation, rassemblant des morceaux du passé dans le torrent du temps.

Tu dois apprendre à être le torrent et non celui qui est entraîné par le torrent. Quoi qu’il en soit, dans le monde des esprits, tu apprendras cela.

Je sais que tu ne me comprends pas, mais écris le et laisse le ainsi pour le moment.

Les messages de James Padgett ont été écrits il y a quatre-vingts ans. Cependant, qu’est-ce que cela signifie ? Pour certains, ils constituent le présent vivant, pour d’autres, comme toi-même, une partie d’entre eux sont le passé, parce que tu as progressé plus loin dans certains aspects, pour d’autres, ils sont encore l’avenir, parce qu’ils ne les connaissent pas encore. Rappelle-toi, quand tu les a découverts, tu as eu l’impression qu’une fenêtre s’était ouverte, te permettant d’entrevoir un brillant avenir.

Le temps est venu de se dire au revoir. A bientôt, mais je te serais reconnaissant si tu pouvais me consacrer un peu plus de ton temps.

Que Dieu te bénisse.

Judas.

© Geoff Cutler 2013

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