Messages Contemporains 2002

Simon le Zélote

Judas - reçu par H____ le 1er Avril 2002, Cuenca, Équateur.

Mon cher frère H____ ,

Je sais que tu espérais un message sur la guérison d’un lépreux, mais j’ai un autre sujet à l’esprit. En l’an 20 de notre ère, en quête de travail, un jeune de 20 ans a quitté son petit village natal, sur le plateau du Golan, pour la ville de Julias Bethsaïde. La famille de ses parents était très grande et les petites parcelles dont ils disposaient pour les semailles ne suffisaient pas pour nourrir toute la famille.

Souvent les gens qui vivent comme une minorité au milieu d’autres personnes deviennent plus strictes, plus fanatiques dans le respect de leurs coutumes. C’est ce qui s’est passé avec le personnage principal de notre histoire. Il s’appelait Simon, et la forte influence grecque dans la région dont il était originaire a renforcé ses racines juives.

Ce premier siècle était vraiment un siècle messianique. La littérature préférée de beaucoup de gens était apocalyptique, comme le livre d’Hénoch, et le monde Juif aspirait, comme jamais ils ne l’avaient fait avant, à la venue du Messie.

Simon était très triste de voir ses ancêtres souffrir sous le joug romain, et il a estimé qu’il devait accomplir sa part de responsabilité pour recouvrer la liberté de son peuple. Il rejoint un groupe de nationalistes fanatiques, et c’est pourquoi il était surnommé « Simon le Zélote. »

À Bethsaïde, il trouva un travail sur les bateaux de pêche de la famille de Zébédée, et il se lia d’amitié avec deux des fils du patriarche, Jacques et Jean. À maintes reprises, alors qu’ils lavaient leurs filets, il a partagé, avec eux, ses idées. Finalement, il les a convaincus, ainsi qu’un autre ami, Philippe, de rejoindre les nationalistes.

Cependant, les années enseigneront à Simon et à ses amis que, sous le couvert de nationalisme, beaucoup de gens mesquins ont profité de la situation pour s’enrichir personnellement, ou, plus simplement, pour vivre librement leurs instincts pervers. Au cours des années suivantes, le groupe de jeunes hommes quitta progressivement le mouvement révolutionnaire, tout en conservant une soif brûlante dans leurs âmes pour « quelque chose ». Toutefois, ils ne savaient pas ce qu’était ce « quelque chose ». Ce fut bien sûr le moment où ils ont rencontré Jésus. Tu connais déjà cette histoire.

S’il fallait classer les apôtres en types intellectuel et émotionnel, on pourrait dire que Simon appartenait au premier groupe, ainsi que Jacques, le frère de Jésus. Entre eux deux une amitié profonde s’est développée.

Les paroles du Maître ont beaucoup impressionné Simon, comme elles ont impressionné chacun d’entre nous, même si nous ne comprenions pas toutes leurs implications. Nous avions tous rêvé de l’avènement du « Royaume » mais ici sur terre, avec Jésus comme Roi. Mais, comme tu le sais très bien, l’avenir fut très différent.

Les nombreux miracles, que le Maître a effectués, nous ont presque laissé l’impression de la « toute-puissance » de Jésus, et je crois que si je n’avais pas trahi le Maître, Simon l’aurait fait, tôt ou tard, pour l’obliger à démontrer son pouvoir infini. En quelque sorte, nous étions tous coupables « d’avoir des oreilles mais de ne pas être à l’écoute. »

La mort du Maître fut une catastrophe pour l’ensemble du mouvement, avec le grand danger de mettre un terme, une fois pour toutes, aux travaux que le Maître avait commencés. C’est seulement grâce à ses apparitions, à plusieurs reprises et plus fréquentes que celles rapportées par la Bible, que l’embryon d’une « Église Chrétienne » a réussi à survivre et principalement en raison des événements de la Pentecôte que je n’ai pas expérimentée et dont, malheureusement, je n’ai pas été témoin.

La diversité de caractère des premiers disciples de Jésus, bien sûr, a provoqué, entre eux, des tensions et finalement un groupe de « libéraux » s’est formé autour de Pierre et Jean et un autre groupe de « conservateurs » s’est formé autour de Jacques et Simon.

Simon est resté à Jérusalem jusqu’à ce que l’autorité de Jacques comme évêque de « l’église centrale » se soit consolidée, il alors dit au revoir à son ami et s’est concentré sur son travail de missionnaire. La légende raconte que Simon a prêché l’Évangile en Mauritanie, en Afrique et même en Grande-Bretagne, où il fut crucifié en 74 après J.-C.

Ce n’est pas vraiment correct. En fait, Simon se rendit en Afrique, en passant par la Sicile, où il fonda la première communauté Chrétienne qui, plus tard, gagnerait beaucoup d’importance. De la province romaine d’Afrique, voyagea plus loin vers l’Ouest, traversa la Numidie et finalement arriva en Mauritanie, qui, à cette époque, était composée de la partie Nord de ce qui est l’Algérie et le Maroc d’aujourd’hui. Là, il se consacra à la prédication jusqu’à sa mort. Il mourut, relativement jeune, avant sa cinquantième année, de causes naturelles.

Les régions où Simon avait prêché l’Évangile ont très vite succombé à l’influence de l’Église des Gentils, plus tard, lors de l’invasion des tribus germaniques, elles deviendront un rempart contre l’Arianisme. Aujourd’hui il ne subsiste pas grand chose du travail de Simon. La conquête de l’Islam a tout balayé.

Avec cette courte biographie, j’espère avoir un peu satisfait ta curiosité. Petit à petit, je livrerai des informations supplémentaires sur toutes les personnes du cercle de Jésus. Il est regrettable que presque rien n’ait été transmis à leur sujet et que le peu qui ait survécu ne soit que des légendes de valeur douteuse.

Que Dieu te bénisse.

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 **Simon le Zélote**

© Geoff Cutler 2013

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