Messages Contemporains 2002

Le miracle de Naïm

Judas - reçu par H____ le 4 Mars 2002, Cuenca, Équateur.

Mon cher frère, pour commencer ce message, je veux juste te rappeler les nouvelles que tu as entendues aujourd’hui. Dans ton pays, un ex-commandant de police, un général à la retraite, a été assassiné. Trois voleurs ont agressé et dévalisé des paysans, qui à leur tour ont demandé l’aide de cet homme. Il a poursuivi les criminels comme il considérait que cela était son devoir et il fut tué par un coup de feu.

Tu te plains souvent de la police, tu la considères corrompue et incompétente. Cependant dans la vraie vie tout n’est pas noir et blanc. Ne critique pas ce que tu ne connais pas. La seule vie que tu connais est la tienne. Si tu veux critiquer, commence par là. Mais, même dans ce cas, ne critique pas juste pour critiquer, mais pour l’amélioration et le développement.

Cependant, ce n’est pas le sujet du message d’aujourd’hui. Je souhaite continuer avec l’histoire de la vie de Jésus. Les noces de Cana n’ont pas duré une seule journée, comme c’était la norme. Nous avons dormi plusieurs nuits dans la grande maison de Nathanaël, nous amusant du lever au coucher du soleil. Enfin, le moment est venu de dire au revoir.

Nous ne sommes pas revenus à Capharnaüm mais nous avons accompagné la famille de Jésus à Nazareth. Là j’ai appris à connaître la maison de Joseph et son atelier prospère. Nous sommes restés une nuit en tant qu’invités dans une atmosphère d’hospitalité, mais le lendemain, quelque chose d’inattendu s’est produit.

Dans l’Évangile selon Matthieu 13:55, tu peux lire :

Et il est venu dans son propre pays et a commencé à enseigner dans la synagogue, de sorte que ceux qui l’entendirent étaient étonnés et disaient : « D’où lui viennent cette sagesse et ces miracles ? N’est-il pas le fils du charpentier ? Sa mère ne s’appelle-t-elle pas Marie ? Et ses frères ne sont-ils pas Jacques, Joseph, Simon et Juda ? Et ses sœurs, ne vivent-elles pas parmi nous ? D’où lui vient tout cela ? »

Ils se sont alors détournés de lui avec colère. Mais Jésus leur a dit : « Un prophète n’est méprisé que dans sa patrie et dans sa maison. » Et il ne fit pas beaucoup de miracles dans ce lieu, à cause de leur incrédulité.

Tu penses que ceci fait référence au discours de Jésus dans la synagogue, où il se proclama Messie, mais en fait, ici, deux événements très similaires sont mélangés.

L’incident inattendu du lendemain fut tout simplement que Jésus sortit dans la rue et qu’il commença à prêcher, en dépit de son expérience douloureuse. Et, une fois de plus, il fut confronté au rejet, à l’incrédulité et l’indifférence. Ils ont commencé à l’insulter et Jésus a répété presque les mêmes mots, c’est-à-dire, qu’un prophète n’est pas accepté dans son propre pays. Et la foule devint furieuse. Ils ont même amené un paralytique et lui ont ordonné de le guérir, mais Jésus ne montra pas la moindre intention. Il n’aurait pas réussi, comme tu peux le comprendre maintenant.

La scène était presque la répétition de celle de ce Samedi à la synagogue, mais, cette fois, Joseph, sa famille et quelques amis de Jésus arrivèrent en courant, ne restant pas silencieux, et défendirent le Maître. Joseph a alors dit : « Laissez le seul, ne voyez-vous pas qu’il est fou ? » Et tous riaient avec malice et ils s’en allèrent.

[H : Joseph pensait-il vraiment ce qu’il a dit ?]

Il ne savait pas quoi penser de Jésus. Il a dit cela pour sauver la situation, pour calmer la colère et éviter une effusion de sang. Mais en fait, c’était le reflet de ses doutes et de sa lutte interne. En fait, il avait lui-même connu les événements à Bethléem qui l’obligèrent à s’exiler une dizaine d’années en Égypte; lui-même avait essayé d’éduquer Jésus afin qu’il puisse s’acquitter de sa fonction comme le Messie; lui-même avait inculqué à ses autres enfants l’idée que Jésus pouvait être le Messie. Et maintenant Jésus ne respectait simplement pas les idées et concepts que Joseph avait développés. Lui-même doutait, du monde et de Jésus. En d’autres termes, il était désespérément confus.

Jésus a regardé son père avec des yeux tristes, et Joseph a tourné sa tête, évitant le regard de son fils, et il est revenu à sa maison. Jésus a alors demandé à ses frères Jacques et Judas, « Voulez-vous toujours me suivre ? » Ils ont hésité un instant, échangeant des regards, mais finalement ils ont acquiescé. Nous avons alors quitté Nazareth, sans adieu et sous les rires moqueurs de la foule qui nous observait.

La question était de savoir si Jésus avait agi avec imprudence, ou si son action fut la conséquence de sa nature, de toujours donner une autre chance, de ne jamais abandonner, comme si une voix en lui disait sans cesse : « N’abandonne pas ! »

Nous ne sommes pas revenus à Capharnaüm, mais Jésus s’est dirigé vers le sud. Là, sous le ciel ouvert, nous avons campé à quelques miles de Nazareth. Nous nous sommes assis autour du feu de camp, et Jésus nous a parlé du Royaume des Cieux. Il n’était pas consterné, mais je sais qu’à l’intérieur il se sentait très triste.

Le lendemain, nous sommes arrivés à un village appelé Naïm, près du Mont Thabor, en forme de cône qui s’est élevé brusquement des plaines, s’imposant majestueusement vers le ciel.

La Bible nous dit : Luc 7:11-16

Le jour suivant, Jésus alla dans une ville appelée Nein (ou Naïm); ses disciples et une grande foule faisaient route avec lui. Lorsqu’il fut près de la porte de la ville, voici, on portait en terre un mort, fils unique de sa mère, qui était veuve; et il y avait avec elle beaucoup de gens de la ville. Le Seigneur, l’ayant vue, éprouva de la compassion pour elle, et lui dit: Ne pleure pas !… Il s’approcha, et toucha le cercueil. Ceux qui le portaient s’arrêtèrent. « Jeune homme », a-t-il dit, « Je te dis, lève-toi ! » Le mort s’assit, et se mit à parler. Jésus le rendit à sa mère.…

Tous furent saisis de crainte, et ils glorifiaient Dieu, disant: « Un prophète, un grand prophète a paru parmi nous, et Dieu a visité son peuple. » .… D’autres ont dit, « Dieu n’a pas oublié son peuple. » Et le récit de ce que Jésus avait fait s’est propagé à travers l’ensemble de la Judée et dans tous les districts environnants.

Et c’est ce qui s’est produit. Tu peux également imaginer la crainte que nous avons éprouvée. Jésus avait ressuscité une personne d’entre les morts ! C’était quelque chose d’inconnu, quelque chose de merveilleux, oui, un vrai miracle, imbattable !

Bien entendu, tu comprends que le jeune homme n’était pas mort. Il était prostré dans un coma profond, une affaire très semblable à celle de Lazare ou de Tabitha. Tu te rappelles qu’une fois tu as vu à la télévision, comment, il y a plus d’un siècle, ils ont installé dans le cimetière central de Vienne, un ingénieux système, afin que ceux qui étaient enterrés puissent attirer l’attention des gardes du cimetière. Tout le monde avait peur à ce moment-là d’être enterré vivant. Cela arrivait assez fréquemment.

Et Jésus, voyant que le jeune homme n’était pas mort, il l’a guéri. Il n’y a aucun doute là-dessus, ses pouvoirs de guérison étaient énormes — et ils le sont toujours, en fait encore plus maintenant.

Peu de temps après, le cortège funèbre se transforma en une grande fête, avec nous comme invités d’honneur. Tu te souviens que je t’ai parlé des hauts et des bas dans la vie, de ces montagnes russes qui nous emmènent tout d’abord en haut et puis tout en bas ?

En fait, cet événement qui est seulement cité en passant dans le Nouveau Testament fut la clé pour le développement futur du ministère de Jésus. En raison de cet exploit, la prochaine visite de Jésus à Nazareth serait très différente, et très bientôt nous pourrions sentir ses effets.

Cependant, il y eut aussi une conséquence immédiate. Après avoir passé la nuit dans le village, accueillis par des gens reconnaissants, le lendemain matin, alors que nous étions prêts à partir, le jeune homme s’est approché du Maître pour lui demander l’autorisation de le suivre. Et Jésus le lui a accordé.

Il s’appelait Taddi bar Levi et il est l’apôtre Thaddeus, qui n’est mentionné que deux fois dans la Bible, dans la liste des apôtres. Ne sois pas confus. Taddi n’était pas Lebbaeus, la confusion dans les noms est due à l’effort infructueux des éditeurs des écritures de concilier une liste relativement longue des disciples proches du maître avec le chiffre douze, le symbole des tribus d’Israël. Maintenant tu peux lire que « il est supposé, comparant les listes des apôtres, que Judas, Thaddeus et Lebbaeus sont une seule et même personne. » Oui, on le suppose, toutefois, ce n’est pas correct.

Maintenant, nous étions déjà un groupe considérable de personnes qui marchait à travers la Galilée, prêchant le Royaume de Dieu : Le Maître, André, Simon Kefa (Pierre), Jean, Jacques, Simon le zélote, Philippe, Matthieu, moi Judas, Nathanaël, Jacques Lebbaeus et Judas, les frères de Jésus et enfin Thaddeus. Maintenant, tu peux compter douze personnes outre le Maître, mais plus nous rejoindraient bientôt.

Nous avons quitté Naïm, approvisionnés avec de la nourriture et du vin, et le Maître nous a guidé vers l’imposant Mont Thabor. Mais de cela nous parlerons une autre fois.

Le temps est venu de se dire au revoir. Tu as déjà reçu beaucoup. Demain, nous nous rencontrerons à nouveau.

Jusque-là, Dieu te bénisse toujours, Judas.

© Geoff Cutler 2013

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