Messages Contemporains 2002
La pêche miraculeuse
Judas - reçu par H____ le 29 Mars 2002, Cuenca, Équateur. La pêche miraculeuse.
29 Mars 2002
Mon cher H____ ,
Un matin, au lever du soleil, alors que nous revenions de notre pêche nocturne, je dis, nous, c’est-à-dire pratiquement tous les disciples, mais sans le Maître, parce qu’il ne nous avait pas accompagné. Nous étions dans deux bateaux, l’un était celui de Pierre et André et l’autre un bateau de Zébédée. La nuit avait été calme, trop calme. Nous avions seulement été capables d’attraper quelques poissons. Nous étions fatigués, somnolents et de mauvaise humeur, plus particulièrement Pierre.
Lorsque nous sommes arrivés au rivage, nous avons échoué les bateaux et nous avons commencé à nettoyer nos filets. Concentrés sur ce travail et presque assoupis, nous avons à peine remarqué que des gens s’approchaient pour acheter du poisson, mais il y en avait peu à vendre.
Soudain, Jésus est arrivé, plein d’énergie avec un visage radieux après un sommeil réparateur. Quand les gens le virent, ils le pressèrent immédiatement de questions : « Maître, parlez-nous du Royaume des Cieux. » Et Jésus commença à parler. Alors que toujours plus de gens arrivaient pour écouter ses paroles, car dans les autres bateaux il y n’avait pas non plus grand chose à acheter, ils poussaient de plus en plus Jésus vers le bord de l’eau, parce que tous voulaient être près de lui, jusqu’à ce qu’enfin, Jésus se mette à rire et à appeler Pierre :
« Simon, mon ami, fais-moi la faveur de mettre ton bateau à l’eau. Nous nous éloignerons ensuite un peu au large de la côte, afin que je puisse parler en paix. Les gens me jettent presque à l’eau. »
Simon à contrecœur, grognant quelque chose d’incompréhensible, gesticulait afin que nous venions l’aider, et nous avons commencé à pousser le bateau dans l’eau. Finalement, Jésus est monté à bord, et, à une distance de quelques mètres de la rive, il continua son sermon. Ce fut un discours impressionnant, j’en suis certain, mais Pierre montra peu d’intérêt, bâillant ostensiblement. Terminant son discours, Jésus dit :
« Les chiens engendrent des chiens et le sang engendre le sang. Mais l’Amour engendre la vie. Combien une mère aime son enfant, elle lui donne tout son amour. Lorsqu’elle a un autre enfant, elle ne divise pas son amour, en donnant une moitié au premier et l’autre moitié au second. Non, frères, l’amour grandit, il se multiplie et n’est pas divisé. Et c’est aussi le cas avec notre Père Céleste. Il a un Amour infini pour nous, pour nous tous. Il est comme une fontaine rayonnant de l’Eau de Vie, une Source dont nous pouvons boire jusqu’à ce que notre soif soit étanchée, son débit ne diminue jamais.
Buvez de son Eau et vivez à travers elle. »
Puis il dit au revoir aux gens présents et se tourna vers Pierre :
« Simon », dit-il, « Je veux que tu demandes à Jacques et Jean de prendre leur bateau et de nous rejoindre, nous ramerons alors là-bas, dans le lac, où l’eau est plus profonde. »
Pierre le regarda plein de surprises, et répondit à contrecœur : « Pourquoi ? » Nous avons été là-bas toute la nuit et nous n’avons rien pris. « Même les enfants savent qu’il est inutile d’essayer de pêcher le jour ».
André lui jeta un regard réprobateur, comme pour dire : « Tais-toi, vieux grognon et obéis ! » « D’accord, d’accord » Pierre a cédé. « Allons-y ».
Il demanda aux frères Zébédée de les rejoindre avec leur bateau, et nous partîmes.
Luc rapporte dans son Évangile :
Un jour, Jésus se trouvait au bord du lac de Génésareth et la foule se pressait autour de lui pour entendre la parole de Dieu.
Il vit au bord du lac deux barques; les pêcheurs en étaient descendus pour laver leurs filets.
Il monta dans l’une de ces barques, qui appartenait à Simon, et il le pria de s’éloigner un peu du rivage. Puis il s’assit, et de la barque il enseignait la foule.
Quand il eut fini de parler, il dit à Simon: « Avance là où l’eau est profonde et jette tes filets pour pêcher. »
Simon lui répondit: « Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre; mais sur ta parole, je jetterai les filets.»
Ils les jetèrent et prirent une grande quantité de poissons, et leurs filets se déchiraient.
Ils firent signe à leurs compagnons qui étaient dans l’autre barque de venir les aider. Ils vinrent et remplirent les deux barques, au point qu’elles s’enfonçaient.
Quand il vit cela, Simon Pierre tomba aux genoux de Jésus et dit: « Seigneur, éloigne-toi de moi, parce que je suis un homme pécheur ! »
En effet, lui et tous ceux qui étaient avec lui, (y compris les fils de Zébédée, Jacques et Jean, les compagnons de Simon) étaient remplis de frayeur à cause de la pêche qu’ils avaient faite.
Jésus dit à Simon, « N’aie pas peur, Simon. N’aie pas peur, désormais tu seras pêcheur d’hommes. »
Alors ils ramenèrent les barques à terre, laissèrent tout et le suivirent.
Il est vrai que l’histoire a beaucoup été embellie. Elle ne mentionne pas la réticence de Pierre. Toutefois, il est vrai que Pierre a été étonné et même plus, intimidé. Il avait vu beaucoup de choses que Jésus avait accomplies, même la résurrection de Thaddée à Naïm, mais maintenant, alors qu’il avait affaire à une simple « prise » de poisson, mais tellement abondante qu’il n’avait jamais vu cela jusqu’à présent dans sa vie, il fut témoin d’un miracle de la vie quotidienne. Il était un expert concernant le lac. Il savait qu’on ne pouvait pas pêcher avec succès le jour, et il savait que l’eau profonde au milieu du lac n’était pas le lieu approprié pour pêcher, et maintenant il faisait face à un miracle qu’il ne pouvait pas saisir dans son intégralité. Oui, Pierre, André et les autres pêcheurs professionnels ont été plus impressionnés que je ne le fus, parce que j’ai seulement compris que c’était une prise extraordinaire de poissons, mais je n’étais pas en mesure de saisir sa véritable portée.
C’est la raison pour laquelle Pierre éprouvait de l’admiration envers Jésus, et c’est pourquoi il a prononcé les mots : « Seigneur, éloigne-toi de moi, parce que je suis un homme pécheur ».
Par ailleurs j’ai demandé à mes disciples du lac de Génésareth de jeter leurs filets en un certain endroit afin d’effectuer une grosse prise, ce qu’ils firent, et cela s’est produit à la suite de ma connaissance psychique qu’un grand banc de poissons venait d’atteindre cette zone du lac et mes disciples, notamment Simon Pierre, furent particulièrement impressionnés.
Toutefois, pour conclure cet épisode, dans le dernier verset il est dit : Alors ils ramenèrent les barques à terre, laissèrent tout et le suivirent [Jésus]. Ce n’est pas vrai. Maintenant, nous avions vraiment beaucoup de travail avec le lavage, l’éviscération et la vente du poisson avant que le soleil ne soit trop haut.
Pendant ce temps, Jésus s’en alla en direction du Sud vers un village isolé qui s’appelle aujourd’hui Tabgha où il avait l’habitude de passer des journées entières absorbé dans la méditation.
Maintenant, cher frère, un petit avertissement, mes derniers messages peuvent donner l’impression que Jésus a voyagé à travers le pays, effectuant partout des miracles et des guérisons. Mais ce n’est pas correct. Bien sûr, chaque fois qu’il y avait une occasion, Jésus aidait les personnes malades, mais son vrai travail était celui d’annoncer le Royaume des Cieux : la disponibilité de l’Amour de Dieu et la transformation de l’âme. Et pour expliquer ces sujets très difficiles, il a fait usage de paraboles.
Il est temps de se quitter… Je vais te laisser maintenant et te donner ma bénédiction.
Ton frère en Christ, Judas.
© Geoff Cutler 2013