Messages Contemporains 2002

La situation politique en 26 AD – Lucius Aelius Sejanus

Judas - reçu par H____ le 22 Mars 2002, Cuenca, Équateur.

Mon cher frère :

Pendant le règne de Tibère, quelque chose d’unique s’est produit : Deux personnes ont occupé, conjointement, pendant un an, la position du préfet du prétoire. Les prétoriens, comme je l’ai déjà mentionné, étaient les gardes du corps de l’empereur, et dans les derniers temps ils ont souvent assassiné l’empereur lui-même, couronné un autre, et, comme dans le cas de Néron, que nous verrons plus tard, ils ont exercé tant d’influence sur le régent qu’ils l’ont manipulé comme une marionnette sur une corde.

Les deux préfets du prétoire étaient Lucius Sejus Strabon et son fils adoptif Lucius Aelius Sejanus. Séjan est né à Volsinies en Étrurie. En l’an 15 Tibère a récompensé Strabon avec la position de préfet de l’Égypte, l’une des provinces les plus importantes et les plus riches de l’empire. Cela signifie, que tout le monde savait que Strabon pouvait accumuler des richesses immenses.

Lorsque les légions en Pannonie se sont mutinées contre Tibère, l’empereur envoya Séjan ensemble avec Drusus, fils d’Agrippine et de Germanicus, l’héritier déclaré au trône, pour réprimer la rébellion. Drusus a pris cela comme le signe d’un manque de confiance en sa personne, et a développé une forte aversion contre le chef des prétoriens. Quand son père, Germanicus, est mort, la tension entre les deux personnages grandit encore davantage.

Mais Séjan prouva sa capacité administrative et sa fidélité à l’empereur à de nombreuses reprises. Tout d’abord, il a ordonné la construction de casernes pour les prétoriens, qui jusque-là avaient vécu dispersés dans toute la ville, afin d’être en mesure de les mobiliser plus rapidement. Puis, lors d’un incendie dans un théâtre de Pompéi qui menaçait de détruire toute la ville, Séjan a dirigé personnellement les secours, et la ville fut vraiment sauvée. En remerciement, Tibère a érigé une statue en l’honneur de Séjan en face du théâtre reconstruit. À une occasion, sur l’île de Capri, Séjan a protégé l’empereur avec son propre corps alors qu’une grotte s’effondrait pendant leur visite. En bref, la confiance de Tibère dans son préfet était inconditionnelle.

La mort de Strabon, son père adoptif, a conféré une certaine richesse à Séjan. Cependant, comme nous allons le voir, l’argent n’a pas duré très longtemps et il a dû chercher d’autres sources de revenus.

Un jour, Séjan a joué à un jeu dangereux. Il a commencé une relation avec la femme de Drusus, l’héritier qui le haïssait du fond de son cœur. Lavilla, l’épouse infidèle, forgea, avec Séjan, un complot pour assassiner son mari. Drusus fut empoisonné, et il est mort après une courte « maladie ». Beaucoup de personnes ont soupçonné Séjan, mais personne n’osa jamais le dénoncer. Avec Drusus, le dernier du cercle des héritiers du trône était mort. Et cela a conduit Séjan à penser qu’il pourrait hériter du pouvoir.

Le problème auquel il devait faire face, dans son aspiration, était qu’il ne faisait pas partie de la haute noblesse et donc qu’il ne trouverait aucun soutien parmi les gentilshommes. Il était seulement un » Eques « , un chevalier, de petite noblesse.

La mort de Drusus mit Tiberius dans une situation inconfortable. Nous avons déjà vu comment il détestait être l’empereur, de plus les plus anciens membres masculins de la famille étaient les enfants de Drusus, tous trop jeunes. Tibère était dans l’obligation de continuer comme empereur sans pouvoir abdiquer en faveur de l’un de ses successeurs possibles. Cependant, il voulait se retirer de Rome, tout abandonner et vivre sa vie libre sur l’île de Capri qu’il aimait tant. Il avait besoin d’un homme fort, d’un administrateur capable : et il avait un tel homme, en la personne de Séjan ! Finalement, en l’an 26, Tibère a pris sa retraite, laissant Séjan avec des pouvoirs presque dictatoriaux à Rome.

A partir de ce moment, Séjan a utilisé tout son pouvoir et son influence pour prendre, peu à peu, le contrôle. Même la correspondance pour Tibère passait par ses mains, et l’empereur sur l’île lointaine ne ferait que lire, à l’avenir, ce que Séjan jugeait approprié.

Séjan a immédiatement commencé à conspirer contre la famille impériale, accusant d’une part Agrippine, la mère de Drusus, de trahison, et d’autre part lui conseillant de fuir la ville avec son fils

Néron, parce que sa vie était en danger. Mais Agrippine n’a pas quitté la ville, et Tibère n’a pas prêté attention à l’accusation de Séjan.

Séjan savait qu’il devait améliorer sa position sociale, c’est-à-dire, monter dans l’échelle de la hiérarchie de la noblesse, et il a demandé à Tibère la permission de se marier avec Lavilla, la veuve de Drusus. Cependant, l’empereur a refusé. Il avait déjà commencé à soupçonner quelque chose, mais il n’était pas sûr. En aucun cas, il ne voulait ouvrir à Séjan les portes de la haute noblesse.

Puis Séjan a commencé à changer les généraux commandant de l’armée, en les remplaçant par les hommes de sa confiance, et a dépensé d’énormes sommes d’argent dans des pots de vin pour gagner des faveurs. Aussi son héritage considérable a fondu. Il avait besoin d’argent, et de toute urgence !

C’est alors que Séjan s’est rappelé que le Temple de Jérusalem était l’endroit où le plus d’argent était accumulé et circulait plus que dans tout autre lieu dans l’empire. Et juste peu de temps avant de se retirer à Capri, Tibère avait rappelé le préfet de Judée, Valerius Gratus, à Rome. Séjan a profité de cette occasion pour nommer son ami personnel, Publius Pontius Pilatus, comme son successeur au poste vacant. Le travail de Pilate garantirait un flux continu d’argent dans les coffres forts de Séjan.

La période de service pour un préfet ou gouverneur de la province était habituellement de trois ans, comme dans les cas de Coponius, Marcus Ambivulus et Annius Rufus, les trois premiers préfets de Judée, à partir de l’année 6, après la destitution d’Archélaos, en l’année 15. Valerius Gratus, cependant, a servi onze ans, jusqu’à l’année 26, parce que Tibère a essayé de maintenir une plus grande continuité dans l’administration provinciale. Pilate servirait jusqu’à l’an 36 en Palestine. Mais nous parlerons de lui dans un message séparé.

De l’année 26 jusqu’à l’année 30, Tiberius a loué Séjan de toutes les manières possibles. Motivé par un mélange d’incertitude et de peur, il l’a même nommé consul du Sénat, il a inventé l’argent qui porte son nom, il a ordonné la célébration de sacrifices publics en son honneur, etc. Cependant, en l’an 30, la belle-sœur de Tibère, Antonia, qui était toujours restée loin des intrigues et de la politique, a envoyé une accusation à l’empereur, accusant Séjan de complot et de trahison. Elle a détaillé les méthodes que cet homme employait, et a convaincu Tibère.

Tibère avait peur. Tout Rome était sous le contrôle de Séjan. Il ne pouvait pas faire confiance aux troupes dont les commandants avaient été installés par Séjan. Que pouvait-il faire ?

D’abord, dans ses lettres d’éloge pour Séjan, qui étaient lues publiquement devant le sénat, quelques légères critiques ont commencé à apparaître. Puis, il a interdit des sacrifices publics pour des personnes encore vivantes, c’est-à-dire, pour Séjan. Et, pour finir, lorsque le préfet prétorien a voulu arrêter et exécuter un chef de l’opposition du sénat, Tibère l’a empêché.

Finalement, au mois d’Octobre, Tibère a porté un coup mortel contre le traître. Secrètement, sur l’île de Capri, il a nommé Quintus Sutorius Macro préfet des prétoriens. Macron a voyagé vers Rome avec une lettre de Tibère qui serait lue publiquement devant le Sénat. Macro a indiqué à Séjan que cette lettre contenait l’ordre de transmettre les pouvoirs impériaux à Séjan, le nommant pratiquement héritier de Tibère. Séjan était aux anges.

Mais lorsqu’ils sont arrivés au sénat, Macro a fait lire une autre lettre, le nommant comme nouveau préfet prétorien. Séjan était confus. Macro a renvoyé les prétoriens à leurs casernes, et a entouré le Sénat avec ses propres soldats fidèles. Puis, alors que la deuxième lettre était lue, une lettre qui était intentionnellement sans fin longue et ennuyeuse, Macro s’est rendu aux casernes des prétoriens pour s’assurer de leur fidélité.

À la fin de la lettre, Tibère avait écrit une accusation ouverte de trahison contre Séjan, qui fut fait immédiatement prisonnier. Quand les sénateurs ont vu les personnes acclamer et encourager la fidélité des prétoriens à l’empereur, ils ont immédiatement condamné Séjan et l’ont fait exécuter la même nuit, en l’étranglant.

Eh Bien, mon frère, ce fut l’histoire de Séjan. Comme tu peux le voir, pendant toute la durée du ministère public du Maître, Séjan fut au sommet de sa carrière et de sa puissance. C’était lui « l’homme fort » de Rome, pas Tibère, et Pilate lui devait fidélité et non à l’empereur. Tout ceci aurait des conséquences graves pour le destin du Maître. Mais cela nous le verrons plus tard. La prochaine fois, je voudrais fournir un message semblable sur Pilate.

[H : Est-ce que je peux poser une question ? Tu as dit que le nom de Pilate était Publius Pontius Pilatus. En fait, tous les livres d’histoire s’accordent pour dire que nous ne connaissons pas son prénom. Est-ce vrai que son prénom était Publius ? Sur une page Web, j’ai lu « Lucius Pontius Pilatus. ]»

Son prénom était bien Publius, oui, ceci est vrai. Je me souviens très bien comment les gens se moquaient de lui, pas ouvertement, naturellement, comme le « quadruple P » Publius Pontius Pilatus Praefectus. Sur cette page Web, ils ont probablement inséré Lucius comme une allusion à Séjan, qui a eu ce nom.

D’ailleurs, il y a une chose de plus que je souhaite te dire : Tu te rappelles le mail d’hier, sur la pauvreté ?

[H : Oui, je me souviens.

Hier quelqu’un m’a envoyé l’histoire suivante :

Un jour un père a emmené son jeune fils pour un voyage à la campagne, en vue de lui montrer comment les gens y vivent difficilement.

Ce jour ils ont rendu visite à quelques amis ruraux qui formaient une famille très pauvre.

Durant le voyage du retour, le père a demandé à son fils, « Comment as-tu trouvé le voyage ? »

« Je l’ai beaucoup aimé, papa. »

« As-tu remarqué à quel point les personnes sont pauvres ? » le père lui a demandé.

« De quoi parles-tu, papa ? » répondit son fils. « J’ai vu qu’ils ont quatre chiens alors que nous en avons juste un.

Nous avons une piscine qui s’étend à peine à mi-chemin dans le jardin, alors qu’eux ont un fleuve qui ne finit jamais.

Nous avons des lampes dans le jardin, eux ils ont les étoiles.

Notre terrasse se termine avec le mur du voisin, la leur s’étend jusqu’à l’horizon.

Ils ont le temps pour s’asseoir et converser, mais, toi et maman, vous devez travailler la journée entière et je ne vous vois jamais. »

Quand le petit garçon eut terminé, son père est resté silencieux.

Son fils a ajouté, « Merci, papa, de m’avoir montré tellement de richesse et de me faire comprendre comme nous sommes pauvres. »

Tout dépend de la façon dont tu vois les choses.

Si tu as l’amour, les amis, la famille, la santé, la bonne humeur et une attitude positive envers la vie – tu as tout !

Tu ne peux acheter aucune de ces choses.

Tu peux avoir toutes les possessions que l’argent peut acheter, mais si tu es pauvre d’esprit, tu n’as rien.

Auteur inconnu]

Eh bien, mon ami, au début tu as aimé l’histoire. Mais alors tu as pensé aux personnes pauvres sur la côte Équatorienne, comment elles vivent en ce moment dans l’eau jusqu’à leur taille et ont tout perdu en raison des inondations. En fait, ce n’est pas trop romantique d’être pauvre. Parce que s’ils avaient de l’argent, ils pourraient abandonner ces huttes où ils vivent, et déménager dans des appartements en ville, en attendant que la catastrophe passe et détermine alors les dommages. Mais ils ne peuvent pas. Ils n’ont pas d’autre endroit où aller.

Il est vrai que la pauvreté n’est pas romantique quand on doit la vivre. Cependant, cette petite histoire t’enseigne aussi d’autres choses : toujours essayer de voir le côté positif des choses. Et quand tu ne peux vraiment pas le trouver, n’oublie jamais qu’il y a quelqu’un qui est toujours prêt à aider. Et afin qu’II puisse le faire, tu dois Lui faire confiance et Lui demander. Il ne te laisse jamais tomber. Et comme un dernier enseignement, arrête d’essayer de contrôler ta vie. Donne-Lui le contrôle. Elle sait mieux gérer les choses que nous ne pouvons le faire. Les situations sont souvent difficiles. Cependant, le désespoir les rend désespérées. Si tu as la foi, alors tu as l’espoir, et si tu as l’espoir, alors tu pourras tout surmonter.

C’est suffisant pour aujourd’hui. Nous nous reverrons bientôt.

Que Dieu te bénisse.

Judas.

© Geoff Cutler 2013

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