Messages Contemporains 2002

Le baptême de Jésus

Judas - reçu par H____ le 4 Février 2002, Cuenca, Équateur.

Mon cher frère, la dernière fois je t’ai raconté la conversation agréable, dans la nuit, de Jésus avec son ami Nathanaël, et comment, après un sommeil réparateur, il est retourné à Capharnaüm.

Tu peux imaginer que Jésus était traversé par différentes vagues de bonheur et de désillusion, une tempête de chaud et de froid qui l’affectait profondément, il avait donc besoin de parler à quelqu’un. C’est ainsi que, après quelques jours, Jésus s’est dirigé vers le sud. Il a choisi la route le long du Jourdain, une route qu’il connaissait très bien. Il l’avait empruntée de nombreuses fois avec son père, quand ils partaient à Jérusalem pour assister aux fêtes religieuses.

Mais cette fois, sa destination n’était pas Jérusalem, mais un endroit beaucoup plus au nord, plus proche de la sortie du Jourdain du lac de Génésareth que de Jéricho. C’est un endroit que la Bible décrit comme un désert. Là, au milieu de la végétation sauvage de la vallée du Jourdain, Jean-Baptiste avait établi son camp, vivant sa vie ascétique avec quelques disciples permanents et beaucoup d’autres qui lui rendaient visite fréquemment sans toutefois se décider à rester avec lui, partageant sa vie pleine d’abnégation et de sacrifice.

Une foule très nombreuse était présente et écoutait certains jours parce qu’elle empruntait cette route importante et très fréquentée qui passait à proximité. La renommée du Baptiste, qui ne prêchait que depuis quelques mois, était importante.

Les Juifs pensaient que quelque chose n’était pas correct. Une force étrangère occupait leur pays et ses dirigeants étaient corrompus. La tension politique augmentait, non seulement entre les forces d’occupation et le peuple, mais aussi parmi les gens eux-mêmes. Et soudain, un prophète est apparu, un homme qui marchait avec Dieu, prêchait le repentir, attaquant les mauvaises habitudes et les méfaits des classes puissantes en allant droit au but, dans un style qui plaisait et attirait les foules. Telle était la situation lorsque les cousins se sont de nouveau réunis.

Tu connais déjà cette histoire. Jésus est venu pour être baptisé, pour donner un signe. Jean obéit à contrecœur, prononçant ses fameuses paroles qu’il n’était pas digne de délier ses sandales. Jésus et Jean ont passé la nuit assis près du feu, discutant de ce qui était arrivé. Et le jour suivant, Jésus pouvait revenir réconforté et heureux.

[H : Je comprends qu’il n’y a pas eu de manifestations surnaturelles, telles que la voix du ciel ou la colombe qui descend sur la tête du maître, par exemple.]

Oui et non. Il n’y a pas eu de voix, mais il y a vraiment eu la colombe, qui n’est pas descendue mais a volé au-dessus du Maître. Ce fut quelque chose de naturel, mais beaucoup de gens, en entendant les paroles de Jean, ont pris cela comme un signe.

[H : Était-ce un signe?]

[Judas sourit] Je vais te répondre par une autre question. Aujourd’hui, tu as envoyé un article intéressant à plusieurs personnes. Et dans cet article il était écrit :

Cela semblait complètement confus. C’est alors que j’ai trouvé un passage écrit par Bede Griffiths, un moine bénédictin contemporain. Griffiths rapporte qu’alors qu’il était jeune garçon, il était allé marcher une nuit quand soudain il fut charmé par la belle chanson de certains oiseaux. Leurs trilles réveillèrent des sens qu’il n’a jamais utilisés auparavant. Il explique que, soudainement, le monde sembla se transformer, comme s’il était confronté avec « la présence d’un mystère insondable qui semblait m’attirer vers lui. »

Il n’y a eu ni buisson ardent, ni chars de feu. Seulement une révélation douce à laquelle beaucoup n’auraient pas prêté attention, mais cela a changé la vie de Griffiths pour toujours. L’expérience mystique – je commençais à comprendre – n’a pas été l’ascension magique vers un paradis distant. Ce fut une révélation calme et personnelle que le miraculeux et le banal sont une seule et même chose, et que les deux sont devant nos yeux.

Juste après l’envoi des e-mails, tu as trouvé un oiseau dans le salon de ta maison. Quand il t’a vu, il s’est envolé au premier étage, rempli de peur et de désespoir, et, ultérieurement, lorsque tu as ouvert la fenêtre, il a eu quelques problèmes pour sortir par cette fenêtre. Était-ce un signe ?

[H : J’y ai réfléchi, mais d’autre part, ce n’est pas la première fois que cela se produit. Cependant, c’est très rare. Il arrive, peut-être une fois par an, qu’un oiseau est piégé dans la maison et ne trouve pas sa sortie. Je ne sais pas. Était-ce un signe ?]

Si tu le prends comme un signe, c’en est un. Que dis-tu ?

[H : Je pensais que, si ce n’était pas une coïncidence, peut-être cela devrait attirer mon attention. Il y a un autre paragraphe dans cet article exprimant :

Le livre est terminé, et je ne peux toujours pas dire que j’ai trouvé une religion; cependant, certainement, je me suis rendu compte que les mystères les plus grands et les plus fascinants sont là pour être savourés, pas pour être résolus. Les mystères nous entourent : il suffit d’être humble de cœur et de faire attention.]

Tu l’as dit.

Maintenant il est temps de s’arrêter. Je veux seulement ajouter que certains érudits de la Bible supposent que les anciens Chrétiens pensaient que Jésus avait acquis une certaine partie de la Divinité à ce baptême. Ce point de vue est appelé adoptianisme.

D’une certaine façon, cette idée est fausse, parce que Jésus avait obtenu cette partie de la Divinité beaucoup plus tôt. Il possédait déjà une âme entièrement transformée. Mais, d’autre part, l’événement du baptême de Jésus fut très important, car c’est à partir de ce moment que les premiers disciples l’ont rejoint. Mais de cela nous parlerons la prochaine fois.

D’ici là, je te souhaite une bonne journée et que Dieu te bénisse.

Ton frère.

Judas.

© Geoff Cutler 2013

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