Messages Contemporains 2002
Judas rencontre le Maître
Judas - reçu par H____ le 22 Février 2002, Cuenca, Équateur.
Le mois d’Octobre de l’année 25 avait commencé. La chaleur de l’été avait cédé la place à une agréable fraîcheur. Cependant, cet après-midi, quand je suis arrivé à Capharnaüm, je me suis senti un peu fatigué après une longue marche.
Quand j’ai demandé à la première personne que j’ai rencontrée dans le village de m’indiquer la maison de Jésus, il m’a envoyé à une adresse où le Maître ne vivait plus. Je me suis senti très déçu. Mais heureusement, le propriétaire de la maison savait où Jésus avait déménagé, et qu’il vivait maintenant dans la maison de Pierre le pêcheur.
Lorsque j’ai appelé à la porte, j’ai trouvé Jésus rassemblé avec ses disciples. Il était vraiment impressionnant ! Il imposait le respect avec sa taille de plus ou moins six pieds. Oui, je sais, six pieds n’est pas rare aujourd’hui, cependant il m’est apparu comme un véritable géant. J’étais aussi assez grand, mais Jésus me surpassait.
Mais pour continuer dans l’ordre, ce fut Pierre qui m’a reçu et accueilli dans la maison. Il m’a conduit au Maître qui était assis avec les autres disciples sur la terrasse de la maison. Quand il m’a vu, il a souri et a demandé: « Qui es-tu ? »
« Je suis Judas, de la ville de Kerioth dans le sud de la Judée. Je suis à votre recherche. »
« Tu me cherches ? Pourquoi ? »
Alors, je lui ai raconté mon histoire, comment j’avais laissé ma maison, comment j’avais entendu parler de Jean-Baptiste à Jérusalem, et je lui ai également dit, très prudemment, l’insatisfaction que je l’avais éprouvé avec le Baptiste. Je faisais attention, parce que j’avais découvert que Jean et le Maître étaient de grands amis. Bien que je ne sache pas qu’ils étaient cousins, je ne voulais pas l’offenser. Jésus pouvait évidemment voir à travers mes intentions, et se mit à rire.
« Judas », me dit-il, « Est-ce que tu crains Dieu ? »
La question m’a surpris. J’ai rapidement acquiescé. Alors Jésus a posé la même question à toutes les autres personnes présentes, et tous furent d’accord, affirmant qu’ils étaient de bons Juifs. Jésus se tourna une fois de plus vers moi.
« Judas », dit-il, « Est-ce que ton père est encore vivant ? »
« Oui, Monsieur. »
« Et est-ce que tu crains ton père ? »
Encore une fois, je fus surpris.
« Maître », ai-je répondu, « Je ne le fais certainement pas. Je l’aime. »
Jésus fixa ses yeux sur moi.
« Pourquoi ne le crains-tu pas ? »
« Parce que je suis son fils. Il est un homme bon, et il m’a toujours bien traité. Quand j’ai eu besoin d’aide, il me l’a toujours donnée. Je n’ai aucune raison d’avoir peur de lui. »
Jésus acquiesça.
« Un bon père aime et prend soin de ses enfants », a-t-il poursuivi, « parce qu’ils sont la chair de sa chair et os de ses os. Mais nous avons aussi un autre Père, qui vit dans le ciel, et nous sommes des âmes de son âme. Qui pourrait mieux nous aimer que lui ? Qui pourrait mieux prendre soin de nous que lui ?
Ainsi, je te demande, si tu ne crains pas ton père dans la chair, pourquoi crains-tu ton Père Céleste ? »
Je gardais le silence, baissant la tête, de même que les autres.
Jésus a continué avec un sourire.
« Vous ne craignez que ce que vous ne connaissez pas. Cependant, vous apprendrez à connaître notre Père, et de la peur vous quittera, et l’amour remplira vos âmes. Judas, reste avec nous. Tu aimeras rester ici parce que mon message est un message de bonheur et de joie. Car mon joug est doux, et mon fardeau léger. »
Ainsi parla le Maître. À l’avenir, il répétera ces mots plusieurs fois, le joug facile et le fardeau léger. Et moi, oui, je suis resté avec lui. J’avais vraiment trouvé mon Maître, un homme qui savait rire, qui vivait sa vie parmi les gens, et qui rayonnait d’amour.
La belle-mère bénie de Pierre nous prépara un riche dîner, et nous sommes ensuite retournés à la terrasse, où nous sommes restés parler presque jusqu’à l’aube. Et je dis « bénie » sans une touche d’ironie tout simplement pour exprimer le fait que beaucoup de gens ont trouvé leur chemin vers le Maître en raison de ses actions. Elle vit maintenant dans les Cieux Célestes comme une âme transformée qui a fait beaucoup de bien au cours de sa longue vie sur terre. Elle s’appelait Aïcha, une perle des anonymes des débuts de la chrétienté.
Mon cher frère, en supposant que tu doives expliquer les messages de James Padgett à quelqu’un qui n’a jamais entendu parler de lui, comment ferais-tu cela ?
[H : Cela commencerait par le fait que Dieu existe, et qu’Il est Amour, un Amour absolu. Et qu’Il veut partager cet Amour avec nous.]
Certes, il est correct de commencer avec les bases. C’est ainsi que Jésus nous parla ce soir-là du Père Céleste, expliquant son Amour pour nous, qu’il prend soin de nous, nous connaît tous et est complètement informé de ce que nous faisons et pensons. Jésus a dit que Dieu était avec nous, chaque heure de la journée, et que nous devrions le voir de cette façon, proche et attentif, comme le père dans la chair est proche et attentif envers son petit bébé. Pour chacun d’entre nous, c’était une idée totalement nouvelle et fascinante.
Nous nous sommes tous retirés pour dormir et Matthieu est retourné chez lui, je suis resté sur la terrasse où j’ai dormi sur le sol dans mes vêtements. Bien sûr ils m’ont invité à entrer dans la maison, mais je ne voulais incommoder personne. Le froid n’était pas encore venu.
Oui, je sais que tu as une série de questions, et je répondrai à toutes. Mais je veux profiter de cette occasion alors que notre relation s’écoule sans heurts. Ne t’inquiète pas, je ne les oublierai pas.
Le temps est venu de se dire au revoir. Je te souhaite une journée remplie de bénédictions.
Ton frère en esprit, Judas.
© Geoff Cutler 2013