Messages Contemporains 2002

Jésus rencontre la famille Zébédée

Judas - reçu par H____ le 15 Février 2002, Cuenca, Équateur.

Bonjour, mon cher frère. Comme je te l’ai promis hier, je suis ici, désireux de poursuivre mon récit sur la manière dont Jésus réunit ses disciples. Dans le dernier épisode de mon histoire, je t’ai expliqué comment Jésus a guéri la belle-mère de Pierre, et comment les frères Barjona, fils de Jonas, Pierre et André, l’ont invité à vivre avec eux dans leur maison.

En fait les deux frères ne sont pas nés à Capharnaüm, mais dans un autre village sur la rive opposée du lac, à Bethsaïde. C’est intéressant de voir comment les auteurs de thèmes bibliques peignent Pierre comme le prototype d’un Galiléen, ce qu’il n’était absolument pas. Bethsaïde n’appartenait pas à la Galilée, mais à la tétrarchie de Philippe. Cependant, ils parlaient le même dialecte du Nord comme des galiléens « authentiques », et la frontière entre les tétrarchies d’Antipas et Philippe étaient comme une frontière entre les provinces, étant donné que les deux territoires appartenaient à l’Empire romain.

Après le petit déjeuner, Pierre a dit à Jésus qu’ils devraient aller à bord de son bateau pour traverser le lac. Il voulait lui présenter quelques amis importants de leur village natal. Jésus avait déjà entendu parler d’une famille riche qui y vivait, propriétaire de plusieurs bateaux de pêche. Et donc, les trois hommes mirent à l’eau le bateau de Pierre et il a commencé à franchir la courte distance vers la rive opposée.

Bethsaïde présentait mieux que Capharnaüm. Hérode Philippe avait restauré et construit ce lieu, et c’est peut-être injuste de l’appeler un village. C’était vraiment une petite ville. La plus grande maison appartenait à la famille de Zébédée, un homme riche qui possédait plusieurs bateaux de pêche, terres, oliveraies, vignes, etc.. Et c’est exactement vers cette maison que Pierre a guidé Jésus.

Zébédée était un homme très aimable et simple en dépit de la richesse dont il jouissait. Rassemblant toute sa famille, il a écouté ce que Pierre avait à leur dire. Oui, c’est Pierre qui a parlé. André avait sombré à nouveau dans son mutisme habituel. Et ce n’est pas surprenant, car Pierre avait l’habitude de parler tant qu’il n’était pas nécessaire que tout le monde s’exprime. Il a même expliqué comment Jean le Baptiste avait déclaré que Jésus était le Messie attendu par les Juifs. André a seulement accepté en inclinant la tête.

Zébédée a envoyé un message afin d’appeler deux amis de la famille, Simon et Philippe, afin qu’ils puissent aussi écouter ce que Pierre présentait avec tant d’éloquence et afin de partager le déjeuner avec eux.

Si parmi tout le peuple rassemblé il y en avait un qui a plus ou moins compris ce qu’a expliqué le Maître, ce fut Zébédée. Pour les autres il faudrait beaucoup plus de temps pour sonder les profondeurs des élucidations du Maître. Quand la nuit s’est approchée, Zébédée prit Jésus par le bras, le séparant des autres.

« Maître », dit-il, « je tiens à vous dire quelque chose sur deux de mes fils, qui se considèrent comme des disciples de Jean. Ils ont passé beaucoup de temps avec le Baptiste, et grâce à Dieu, notre entreprise va bien, alors nous pouvons nous permettre le luxe d’offrir une éducation spirituelle aux membres de notre famille. Mais en fait, les choses sont plus compliquées sur le fond …»

Zébédée expliqua comment ses deux fils, Jacques et Jean s’étaient rapprochés de l’idéologie des Zélotes, les militants radicaux, dont le but était l’expulsion des Romains de Palestine et le rétablissement d’une théocratie parmi les Juifs. Comme l’expliqua Zébédée, il a également fraternisé avec cette idée, mais il ne pouvait pas tolérer les méthodes utilisées. Le mouvement zélote avait dégénéré en groupes de bandits de tous niveaux, qui semaient la terreur, non seulement parmi les étrangers, mais aussi parmi leur propre peuple, assassinant souvent des personnes pour des raisons personnelles, pour s’enrichir, pour gagner des privilèges, pour une raison quelconque, et déguisant ces actes comme des meurtres politiques, présentant des fausses accusations, etc..

Zébédée dit alors « Rien de bon ne peut naître du mal ». « J’ai fait beaucoup d’efforts pour convaincre mes fils qu’ils n’avaient fait le bon choix. Beaucoup de gens ici dans notre ville ont rejoint secrètement ces groupes radicaux. Heureusement, il me semble que j’ai réussi à éloigner mes fils de ce dangereux courant et d’éveiller en eux une pensée spirituelle recherchant d’où le bien peut vraiment naître. »

Il expliqua que ses fils, Jacques et Jean, sont très impulsifs, facilement inflammables comme des allumettes comme tu le dirais aujourd’hui, et c’est pourquoi des personnes les avaient surnommé les « Boanerges » ou « fils du tonnerre ». De même les deux autres invités, Simon et Philippe, avaient appartenu à des groupes radicaux, mais tout comme les « Boanerges », ils avaient été en mesure de couper les liens avec le mal et d’éveiller en eux quelque intérêt spirituel. Ils utilisaient toujours l’expression Simon « le Zélote ».

« Je ne sais pas, Maître », poursuit-il, « si vous acceptez des disciples. Mais si vous le faites, je me sentirais honoré si vous acceptiez mes deux fils ainsi que Simon et Philippe. J’ai parlé avec eux, et je sais que c’est leur désir de vous suivre. « Et je suis convaincu que s’ils ont trouvé la justice dans le Baptiste, ils trouveront en vous la perfection. »

Il avait tort le pauvre Zébédée. Ils trouveraient bien plus que la perfection. J’ai dit que si parmi tout le peuple rassemblé il y en avait un qui a plus ou moins compris ce qu’a expliqué le Maître, ce fut Zébédée. J’ai dit « plus ou moins, » parce qu’il ne comprenait pas tout.

Jésus a accepté joyeusement et a également accepté l’invitation à passer la nuit dans la maison de Zébédée.

Maintenant, il avait six disciples, André, Pierre, Jacques, Jean, Simon et Philippe. À l’aide de mots modernes, nous pourrions dire qu’ils étaient quatre anciens terroristes, dont l’instruction serait très difficile, et deux pêcheurs, dont les idées manquaient un peu des concepts radicaux de leurs amis. Lorsqu’il est allé se coucher, Jésus sourit pensant à la première leçon, qu’il pourrait leur donner le lendemain.

Pendant ce temps, la belle-mère de Pierre expliquait à tout le monde sa guérison miraculeuse, afin d’informer tous ceux qui voulaient entendre et à tous les autres aussi. La renommée de Jésus a grandi du jour au lendemain en Capharnaüm. Jésus avait créé des attentes.

C’était l’histoire d’aujourd’hui. Si tu acceptes, nous continuerons demain. Je te souhaite une bonne journée, et que Dieu te bénisse.

Judas.

© Geoff Cutler 2013

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