Messages Contemporains 2002

Le Peuple Élu

Judas - reçu par H____ le 2 Janvier 2002, Cuenca, Équateur.

Bonjour, mon cher H____ . Je voudrais utiliser mon premier message de la nouvelle année pour aborder le sujet du peuple élu.

À maintes reprises, nous avons déclaré que Dieu n’a aucun peuple élu, qu’il aime l’humanité toute entière de façon égale et n’a aucune préférence. Par contre l’histoire du peuple Juif, telle que tu peux la lire dans l’Ancien Testament, est l’histoire du peuple élu.

D____ a écrit ce qui suit :

Je comprends que James Padgett a précisé qu’il n’y a aucun « peuple choisi » dans le sens que Dieu aurait des favoris. Pourtant, il semble que les messages de James Padgett supportent clairement la notion admise que la venue de Jésus avait été prophétisée par le peuple Juif durant des siècles avant sa naissance. Et, sous cet angle, si nous remontons dans le temps, nous pouvons conclure que Dieu faisait des « préparatifs » pour l’arrivée de Jésus dès le roi David. A partir de là, il est facile de conclure que le but de la « première alliance » avec Abraham était de préparer la voie à la venue du Messie. Ainsi, Dieu a « choisi » les Juifs pour être les hôtes de son Messie. Du moins c’est ce que, jusqu’à présent. je pense.

En ce sens, oui, Dieu aurait pu choisir les Indiens comme destinataires du Messie, mais il aurait dû, également commencer à les préparer 2 000 ans plus tôt. Du moins c’est ma théorie…

Mon cher D____ , tes pensées sont très logiques. Toutefois, le problème semble être un problème de définition.

Que signifie, alors, l’expression peuple élu ? Si tu définis cette expression en disant que c’est le peuple élu ou le peuple dont le Messie naîtrait un jour, alors tu as raison. De toute évidence, Dieu a choisi les Juifs.

Cependant, ce n’est pas suffisant. Comme tu le soulignes fort correctement, la venue du Messie requiert une longue préparation. Il fallait que le peuple ait connaissance de l’existence du Messie, parce qu’autrement il lui aurait été impossible de le reconnaître lors de sa venue. En fait, c’est ce qui s’est réellement passé. En dépit de la longue préparation, très peu ont reconnu Jésus comme étant le Messie promis par Dieu.

Le mot « choisi » implique une certaine exclusivité, que tu as bien reconnue. Par conséquent, tu écris que Dieu a préparé les Juifs, en leur envoyant des prophètes qui ont annoncé l’existence future de ce Messie. Tu dis que cela remonte à des temps très anciens, mille ans avant Jésus-Christ, lorsque le roi David a régné. Je tiens à ajouter qu’il y a des prophéties messianiques dans la Torah, tout comme dans les cinq livres de Moïse, qui ont été fixées par écrit durant et après le gouvernement de David, mais dont la tradition remonte à des temps très anciens. Ainsi, il est raisonnable de dire qu’il a fallu deux mille ans, à Dieu, pour la préparation.

Mais, en définitive, ce que tu dis, c’est que le Messie devait nécessairement naître parmi les Hébreux, ou les Juifs, parce qu’ils étaient les seules personnes qui ont apprécié cette préparation. La naissance du Messie en tant qu’Indien est seulement une possibilité théorique, parce que tout travail préparatoire de Dieu a été dirigé vers les Hébreux.

Très bien. Analysons le problème. Y a-t-il vraiment une tradition unique dans sa nature pour le peuple Hébreu, annonçant la venue d’un Messie ? Est-ce vrai qu’aucun autre peuple n’a reçu des révélations de Dieu sur la venue d’un Sauveur ? Est-ce vrai que les révélations contenues dans l’Ancien Testament montrent que le Messie devait naître du peuple Hébreu, ou plus exactement, de la lignée de David ?

Pour répondre à ta première question, mon cher D____ , je suis étonné de ta déclaration sur l’exclusivité du peuple Hébreu, au sujet des révélations qu’ils ont reçues. Logiquement, la grande majorité des personnes qui liront éventuellement ce message sera d’accord avec toi. La raison est que, pour évaluer la véracité de cette déclaration, il est absolument nécessaire d’étudier les autres religions pour seulement ensuite tirer des conclusions. Et les gens ne font pas cela, généralement. Cependant tu l’as fait. Tu as étudié les religions orientales, et c’est pourquoi je vais choisir trois de ces religions : L’Hindouisme, le Bouddhisme et le Zoroastrisme. La question est de savoir s’il y a aussi dans ces religions quelque connaissance d’un futur Messie, et je dis futur, parce que Jésus, évidemment, n’a pas été reconnu comme le Messie par ces religions.

Dans l’Hindouisme, il y a la tradition des avatars. Un avatar est l’incarnation du Dieu Vishnou. Il est intéressant que les Védas antiques ne mentionnent pas les avatars, de même pour les Upanishads. Mais lorsque la longue épopée du Mahabharata fut écrite, les Hindous avaient déjà quelques notions d’un Sauveur, de l’incarnation d’un principe divin, apportant la paix et le salut de l’humanité.

Les Hindous reconnaissent aujourd’hui une série d’avatars, par exemple : Rama, Krishna, Chaitanya et Ramakrishna. Beaucoup de savants Hindous reconnaissent qu’il y a des avatars en dehors de l’Hindouisme, et ils comptent Bouddha et Jésus parmi eux. Le sage Sri Aurobindo (considéré comme un avatar par certains hindous) a même tenté de formuler une synthèse des principes religieux orientaux et occidentaux, reconnaissant les similitudes et les compatibilités.

Gandhi a aussi reconnu Jésus comme un avatar, mais il a nié son exclusivité, indiquant qu’il y avait des saints Hindous qui étaient supérieurs à Jésus dans l’amour et même dans leur sacrifice.

Logiquement, dans le développement des religions indiennes, beaucoup d’éléments folkloriques se sont mélangés aux révélations de Dieu. La doctrine de la réincarnation les a amenés à penser à un univers régi par des cycles avec l’apparition de plusieurs avatars qui inaugureraient la fin d’une époque et le début d’une ère nouvelle. Mais selon leur doctrine, un dernier avatar, Kalki, devrait apparaître comme le juge cosmique à la fin des temps.

Pour moi, il semble assez clair que nous trouvons ici le produit d’une révélation divine, la préparation du peuple à la venue d’un Messie, qu’ils appellent avatar. Bien sûr, dans la forme, il est très différent du concept Juif, parce qu’il est déterminé par le contexte culturel, mais pas dans son principe général.

Dans le Bouddhisme, nous pouvons trouver un principe très similaire. Le Bouddhisme parle du Maitreya ou Metteya, qui serait le futur Messie, inaugurant une nouvelle ère de bonheur et de justice. Ici, nous trouvons aussi le principe de plusieurs « Messies », lié à la perception de l’univers régi selon des cycles. Mais à la fin des temps, le Messie définitif viendrait. Nous trouvons une fois de plus, le principe du Salut par le biais de l’intervention divine, guidant l’humanité le long des sentiers de justice et d’amour.

Et qu’en est-il dans le Zoroastrisme ? Ici, la situation est encore plus intéressante. Cette religion parle de plusieurs époques de l’humanité. Dans la dernière ère, la terre sera inondée par le métal en fusion et les vivants et les morts auront à souffrir de ce processus de purification par le feu, afin d’être purifiés de leurs péchés. Les Justes traverseront le feu brûlant, tout comme du « lait tiède » et pour les pécheurs leurs souffrances seront pareilles à celles subies sous une terrible torture. Enfin, il y aura une dernière bataille entre Ormazd [Ahura Mazda ou Dieu] et Ahriman [le principe du mal], où le « diable » sera définitivement détruit.

Le Saoshyant naîtra à cette époque, et, ce qui est très intéressant, il naîtra d’une vierge. Le Saoshyant ressuscitera les morts et sera le juge pour le « grand jour du jugement », où tout le mal disparaîtra et la justice régnera, dans un « nouvel âge d’or ».

Le Zoroastrisme a eu beaucoup d’influence dans la formation d’un grand nombre des légendes contenues dans le Nouveau Testament. Dans plusieurs écrits religieux, les sages qui ont rendu visite à Jésus, afin de lui rendre hommage, sont venus d’Iran, une allusion aux prêtres de la religion de Zarathoustra ou Zoroastre. Les adeptes de cette religion affirment qu’ils furent les premiers à recevoir les révélations divines au sujet du Messie à venir, un Messie appelé Saoshyant, et que l’idée qu’il serait né d’une Vierge leur fut volée par les chrétiens.

Je pourrais continuer encore et encore, donnant des exemples, même dans les écrits du Confucianisme, tu peux lire au sujet de « l’homme Royal, » qui établira la bonté sur terre par le biais de sa justice et dissipera l’iniquité, mais je crois que tu peux déjà saisir comment Dieu s’est révélé à l’humanité toute entière. En fait, Il a préparé tous les peuples à la venue d’un Messie. Il est vrai que beaucoup de peuples ont perdu ces révélations, ou ils les ont déformées et cachées dans leur mythologie populaire. Cependant, Dieu s’est révélé, et il a révélé son Plan de Salut au moyen d’un Messie.

Alors, je te demande : Était-il possible que le Messie puisse naître en Inde ou en Iran ? La réponse est certainement « Oui ». Néanmoins, tu pourrais répondre qu’il y a tant de prophéties indiquant que le Messie naîtrait des Juifs. Et ici, je tiens à te rappeler que ces prophéties ne sont pas si claires. Un bon exemple peut-être trouvé dans le message que le Dr Samuels a reçu sur la prophétie contenue dans le cinquième chapitre de Michée :

Et toi, Bethléem Ephrata, Petite entre les milliers de Juda, De toi sortira pour moi Celui qui dominera sur Israël.

Même sans la venue de Jésus, cette prophétie aurait été accomplie par le biais d’Ézéchias. Les prophéties messianiques, en général, ont un double sens, se référant à plusieurs événements, et elles ne sont pas si claires. Si c’était le cas, elles auraient été universellement acceptées, n’est-ce pas ?

Dieu savait que le Messie naîtrait des Hébreux, bien sûr. Il savait que Jésus accepterait sa mission. Mais cette connaissance ne signifie pas qu’il a contraint Jésus d’accepter sa mission. Jésus a toujours bénéficié de son libre arbitre, et il a toujours eu la possibilité de refuser le mandat. Mais il ne l’a pas fait, et Dieu savait cela.

Maintenant, si tu me demandes pourquoi Dieu a envoyé le Messie pour travailler parmi les Juifs et non parmi les Indiens ou les Perses ou les Chinois, je suis désolé de te dire que je choisirai d’ignorer cette question.

Maintenant, en concluant ce message déjà très long, je voudrais ajouter que j’aime beaucoup ce que G____ a écrit :

« Je commence à voir ces révélations comme de la musique. Certaines sont populaires, certaines sont classiques, certaines sont du Jazz. Mais toutes sont la musique de notre Père. »

Bien dit. Le même thème peut même apparaître dans chacun de ces styles. Lorsque nous entendons la chanson « Can’t Help Falling in Love (Je ne peux m’empêcher de tomber amoureux) » dans l’interprétation de Andy Williams ou de UB40, on perçoit le même motif sous la forme d’une ballade romantique ou d’un reggae fougueux. Ce qui change c’est le contexte culturel. Autant les différents médiums laissent leur empreinte personnelle sur les messages qu’ils reçoivent, autant l’environnement culturel y superpose aussi sa marque.

Dieu est universel, et ses révélations sont universelles. Il est difficile parfois de les percevoir, en raison de la dégradation qu’elles subissent. Tu lis dans la Bible que Dieu avait prétendument ordonné aux Hébreux d’anéantir l’ensemble de la population des villes conquises de Canaan, les hommes et les femmes, les bébés et les personnes âgées, et même si tu rejettes cela comme un mensonge ou comme de la fantaisie humaine, tu peux voir l’œuvre de Dieu dans les écritures. Et de la même manière, tu peux le voir dans les écritures des autres cultures si tu es en mesure de distinguer la vérité du mensonge.

Puisse Dieu te bénir toujours.

Ton frère et ami dans l’esprit, Judas.

© Geoff Cutler 2013

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