Messages Contemporains 2001

La mort de Judas et son passage dans le monde des esprits

Judas - reçu par H____ le 5 Septembre 2001, Cuenca, Équateur.

Bonjour, mon cher frère. Hier, nous n’avons pas pu nous rencontrer, il n’y a tout simplement eu aucune opportunité. Ne t’inquiète pas à ce sujet, il n’y a tout simplement eu aucun moment calme.

Aujourd’hui, je voudrais te communiquer une série de messages qui certainement t’intéresseront. Nous allons faire un voyage ensemble, un voyage virtuel, bien sûr. Et notre point de départ est le Temple à Jérusalem.

Après ma trahison et l’arrestation de Jésus, les disciples ont presque paniqué. Tu connais l’histoire des dénis de Pierre, et bien, c’est compréhensible, ils ont eu peur de la mort.

Je me sentais consterné. Jésus avait permis son emprisonnement. J’ai vu avec mes propres yeux son corps battu lorsque Pilate l’a présenté au public après son arrestation, et je ne savais plus ni quoi penser ni quoi faire. J’ai couru vers le Temple pour parler à Joseph Caïphe, mais les gardes ne m’ont même pas permis d’entrer dans la cour des gentils. Je les ai implorés, mais ce fut en vain. J’ai pris l’argent de la bourse et je l’ai jeté sur le sol de marbre, où les pièces de monnaie ont tinté, rebondi et roulé. Les gardes riaient seulement, exprimant leur profond mépris.

[H : Pourquoi as-tu accepté l’argent ?]

C’était un prix symbolique, la valeur d’un esclave, un prix ridicule pour les prêtres pour un homme aussi important que Jésus.

J’ai jeté l’argent. Je me suis enfui, sans savoir que faire ni où aller. Mes seuls amis, les apôtres et les disciples du Maître, me haïssaient certainement. Ils ne m’auraient jamais compris. Les prêtres Sadducéens me méprisaient. Que pouvais-je faire ? Je me suis dirigé vers la vallée de Hinnom, cherchant une falaise abrupte, où j’ai fixé la corde que j’ai utilisée comme une sorte de ceinture, j’ai placé l’autre extrémité autour de mon cou et j’ai sauté. Mais la corde a glissé sur le rocher et je suis tombé dans l’abîme.

Je me suis vu, ou plutôt, j’ai vu mon corps qui gisait sans vie sur le sol rocailleux, avec mes membres déformés, mes os brisés et disloqués. Je ne ressentais pas de douleur, et je me regardais de l’extérieur. En quelque sorte, j’avais quitté mon corps.

C’était une journée ensoleillée, mais tout semblait si sombre, presque comme la nuit. Au début je n’ai pas remarqué cela, mais après un certain temps, j’ai réalisé qu’il y avait des esprits près de moi. Ils étaient aimables, ils me souriaient, ils étaient si brillants, j’ai seulement alors pris conscience de l’obscurité, parce qu’ils contrastaient tellement avec notre environnement.

J’ai vu que j’étais nu, mais ils m’ont donné des vêtements, le même genre de vêtements que j’avais l’habitude de porter, et je me sentis mieux. Finalement, ils m’ont demandé de les accompagner, et c’est ce que j’ai fait. Ils m’ont pris par la main, et j’ai senti comme si quelque chose m’attirait, comme une sorte de succion, et soudain, en un seul instant, je me suis retrouvé dans un autre lieu.

C’était comme une immense prairie, comme sur la terre, avec de l’herbe verte et des fleurs. C’était beau. Il y avait quelques bâtiments, mais je n’y suis pas entré. Les esprits qui m’accompagnaient m’ont dit que, si je le souhaitais, je pouvais entrer dans une des maisons et rester là, mais je ne me sentais pas fatigué. Je suis resté plutôt à l’extérieur, observant mon entourage.

Il y avait littéralement des milliers d’esprits, certains, comme moi, nouvellement arrivés et aussi d’autres qui avaient déjà passé quelque temps dans cet endroit. Il y en avait beaucoup d’autres qui prenaient soin d’eux et répondaient aux besoins de ceux nouvellement arrivés, comme les esprits qui étaient à mes côtés. Ils étaient tous lumineux et très aimables.

La situation semblait tellement irréelle que je ne savais pas quoi faire. J’ai voulu revenir à l’endroit où mon corps et dans l’instant même, j’étais déjà là. J’ai vu le cadavre déformé d’un corps mais je m’y sentais totalement étranger. Ce n’était pas moi, je n’avais plus rien à faire avec ce corps sans vie, qu’est-ce que je faisais ici ? J’ai senti une volonté de revenir à la belle prairie, et immédiatement je m’y suis retrouvé. Mes compagnons m’attendaient. Ils m’ont souri, m’ont calmé, et nous nous sommes assis. Ils m’ont expliqué que maintenant une nouvelle étape dans ma vie avait commencé, que je devais essayer d’oublier la terre et que je devais m’adapter à ma nouvelle situation.

Ce ne fut pas une tâche très difficile, parce que j’avais toujours cru en la vie après la mort, mais mon suicide avait généré des effets négatifs. Mon action téméraire ne me n’avait pas donné de temps pour me préparer. Je voulais aussi échapper à quelque chose, qui était toujours présent : ma trahison. Ce souvenir n’avait pas disparu, il était toujours présent. Cependant mes compagnons ne l’ont jamais mentionné. Ils n’ont jamais prononcé un seul mot à ce sujet. Donc je me suis calmé un peu.

Je ne peux pas te dire combien de temps je suis resté à cet endroit, car il n’y avait aucune alternance de jours et nuits, il n’y avait aucun moyen de mesurer le temps, mais cela m’a paru très long.

J’ai également rencontré certains membres de ma famille, qui étaient depuis longtemps décédés. Mes parents et mes frères vivaient encore sur terre parce que j’étais mort à un âge relativement jeune.

Les esprits qui arrivaient étaient de tous les âges : bébés, enfants, adolescents, adultes et vieillards, de toutes les classes et toutes les races. Il semble que la première partie de mon séjour, dans ce bel endroit d’allées et venues, je l’ai passé perdu dans mes pensées, sans m’apercevoir de ce qui se passait. Mais, soudain, j’ai réalisé que les esprits qui arrivaient avaient des apparences très différentes. Certains étaient beaux, d’autres tout à fait ordinaires, mais certains, je dirais même beaucoup, étaient laids, très laids, certains ressemblaient même à des monstres de laideur. Étrange, j’ai pensé, je n’avais pas réalisé cela avant.

J’ai commencé à étudier mes mains, et elles également laides ! Oh, ça alors ! Je pouvais déjà ressentir quelque chose de très grave. J’ai demandé à mes compagnons de m’amener un miroir, et, ce que j’ai vu dans le miroir, m’a coupé le souffle ! Tu sais, H____ , à quoi je ressemblais. Je n’étais pas d’une beauté exceptionnelle, mais j’étais pas laid non plus. Habituellement, je dirais que j’étais plutôt satisfait de mon apparence, mais ce que j’ai vu dans le miroir – n’était pas moi ! J’avais une sale gueule, pas aussi monstrueuse que certains des visages que j’avais vu, mais laide, vraiment moche. Je pense que j’ai perdu mon équilibre émotionnel. J’ai voulu partir, m’échapper et m’enfuir… Un de mes compagnons m’a approché et a dit : « Tu as raison, il est temps de partir. » Il m’a pris ma main et m’a accompagné.

Cet endroit, que je viens de décrire est un lieu d’entrée pour les personnes récemment décédées. Elles restent là pendant un certain temps, sous la garde de certains esprits, jusqu’à ce qu’elles se rendent compte qu’elles ont vraiment passé de la vie terrestre à la vie de l’esprit. Mais qui plus est, dans de tels endroits, elles prennent conscience de leur propre condition; là, elles apprennent à se voir comme elles sont vraiment. Lorsque cela se produit, elles sont prêtes à aller de l’avant vers leur nouvelle destination, le lieu qui correspond à leur état d’âme.

Il y a des gens qui meurent en paix dans un hôpital. Quand ils se réveillent, ils se croient dans un autre hôpital car ils se trouvent dans une salle blanche, dans un lit. Mais ils ne sont plus à l’hôpital, ils sont déjà dans le monde des esprits. Les esprits essaient de rendre le passage aussi facile et aussi normal que possible. Et ils sont très talentueux dans leur travail. Ils donnent le premier conseil, ils apaisent les nouveaux arrivants, ils ne critiquent jamais, ils apportent toujours de l’aide. C’est un endroit de bonheur temporaire, c’est comme le salon de transit d’un aéroport. Mais finalement, le moment vient où les esprits doivent partir pour le lieu que la Loi de l’Attraction a déterminé pour eux.

Je pense que ça suffit pour l’instant. Écris ce que tu as vu et ce que j’ai décrit. La prochaine fois, je continuerai l’histoire, et je te décrirai mes premières expériences, la deuxième station de notre voyage.

[H : Judas, avant ton départ, je veux te poser une question. Tu as parlé de ta physionomie sur terre et en fait, la première fois que je t’ai vu, j’ai vu un jeune homme, je ne sais pas, âgé de vingt, vingt-cinq ou peut-être même de trente ans, je ne suis pas très doué pour deviner l’âge. Mais maintenant je te vois comme une personne âgée, peut-être quarante-cinq ou cinquante ans, vieux et tes cheveux et ta barbe sont déjà un peu gris. Que se passe-t-il ?]

Oui, c’est vrai. Mais mon visage est le même aujourd’hui. Je veux dire, j’ai les mêmes caractéristiques, n’est-ce pas ? Ce qui se passe, c’est que j’ai voulu que tu me connaisses tel que j’étais vraiment sur terre. Mais j’ai également ressenti qu’il te serait difficile d’accepter les conseils d’un homme plus jeune que toi. C’est un défaut humain très commun. Étant donné que nous pouvons nous présenter comme nous le jugeons opportun, tu me vois plus vieux, un peu plus âgé que toi, et tu te sens mieux ainsi.

[H : Oui, c’est vrai. J’ai une autre question. Tu as parlé de l’obscurité que tu as vu immédiatement après ton décès. Ces ténèbres étaient-ils le produit de ton état d’âme ?]

Non. La raison est que j’étais alors déjà un esprit sans corps physique. La vision spirituelle n’est pas dépendante de la lumière du soleil, mais c’est plutôt une autre forme de « lumière », qui détermine la luminosité de notre environnement ou de notre corps spirituel.

[H : C’est l’Amour Divin.]

Oui et non, tu ne peux pas dire cela si simplement. C’est un peu plus compliqué. Je sais que les messages de James Padgett affirment que c’est l’Amour Divin et en quelque sorte c’est le cas, mais c’est seulement une partie de la vérité. Je vais consacrer un message séparé au sujet de la lumière dans le monde des esprits. Ce message est déjà très long.

Le temps est venu de se dire au revoir. Un gros câlin, mon cher frère et que Dieu te bénisse toujours.

Ton frère dans l’esprit, Judas.

© Geoff Cutler 2013

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