Messages Contemporains 2001

La parabole de la graine de moutarde

Judas - reçu par H____ le 31 Août 2001, Cuenca, Équateur.

Mon cher frère H____ , aujourd’hui je viens afin de répondre à la question de notre frère Mark, à propos de la parabole de la graine de moutarde. Mark doute que cette parabole se réfère à la croissance de l’église comme une institution, ou à la croissance du Royaume intérieur de Dieu dans les cœurs des hommes.

Je suis heureux de te dire que son appréciation est correcte. En vérité, il se réfère à la croissance du royaume dans les âmes des hommes, à sa croissance dans l’Amour et la foi Divine. Je voudrais profiter de cette occasion pour dire quelques mots en général sur les paraboles de Jésus ou sur la prédication.

Je suis vraiment surpris de voir combien de personnes impliquées dans des études bibliques, en particulier des universitaires, sont incapables de saisir correctement la véritable nature des enseignements de Jésus. Lorsque nous extrayons toutes les paraboles conservées dans le Nouveau Testament et nous les analysons, nous voyons qu’une grande partie se réfère à la question de la Nouvelle Naissance et de la transformation de l’âme. Tel est le cas dans les exemples de la graine de moutarde, du levain dans le lot de pâte, du vin nouveau dans de vieilles outres, du nouveau tissu sur un vieux costume, des vierges folles, et dans de nombreux autres cas, nous pouvons voir clairement que Jésus parle de changements internes dans l’âme humaine.

Comme nous le savons, il a utilisé la forme de la parabole pour illustrer le contenu abstrait, il était difficile de communiquer avec des mots simples, de les rendre facilement compréhensibles à une majorité de personnes. Il a également eu recours à l’usage de paraboles parce que la tradition sémite faisait un grand usage de la parabole avant et après l’époque de Jésus. La langue parlée qu’il utilisait, l’araméen, se prêtait également à cette forme littéraire, parce qu’elle ne comportait pas, dans une large mesure, de termes abstraits, comme dans le cas de l’hébreu. Jésus a donc eu recours à un contenu concret permettant de représenter des choses abstraites.

La façon typiquement occidentale de penser que vous utilisez est le produit de la langue et philosophie grecque, toutes deux étrangères au monde dans lequel Jésus vivait.

Lorsque Jésus parlait du Royaume de Dieu, il montrait toujours qu’il se référait à l’intérieur de l’homme et à la modification substantielle en lui, et à la présence de l’Amour Divin. Il a utilisé des expressions comme « Le Royaume n’est pas dans le ciel, parce que sinon les oiseaux arriveraient tout d’abord » [Dans certaines langues, comme en anglais, on fait la distinction entre le ciel qui est au-dessus de notre tête et le ciel « biblique »; en araméen, comme en français c’est le même mot], « le Royaume de Dieu est répandu sur la terre entière, et vous ne le voyez pas ! »

En dépit de l’accent mis par Jésus, ces spécialistes construisent un Jésus supposé historique, ce qui est très différent : le prédicateur cynique influencé par la philosophie grecque, le fabricant de miracles, le rabbin sage ou encore l’authentique Dieu incarné. Dans leur désir d’abandonner les chemins usés de théologie, ils se sont complètement perdus et ne peuvent pas voir ce qui est sous leurs yeux.

Jésus a prêché le Royaume, le Royaume qui se forme peu à peu dans les âmes, qui transforme en quelque chose de nouveau, qui est né de nouveau, comme le levain convertit le mélange de farine, le sel et l’eau dans quelque chose de nouveau, comme la petite graine de moutarde qui se transforme en quelque chose d’énorme.

Maintenant, l’idée qu’il pourrait y avoir une allusion à la croissance future de l’église n’est pas correcte, comme Mark, avec juste raison, l’a fait remarquer. Tout d’abord, je tiens à répéter ce qui a été dit dans tant de communications : Que Jésus n’est pas venu pour fonder une nouvelle église, mais qu’il a plutôt délivré un principe vital, qui peut être intégré dans n’importe quelle église, parce que c’est un principe compatible avec la grande majorité des confessions religieuses : prier le Père afin de devenir un avec lui. Cette simple prière, quand elle prend sa source dans le désir et la nostalgie de l’âme, attire certainement l’Amour du père. De cette façon, la graine est plantée, une graine qui, avec la collaboration nécessaire et durable de la part de l’homme, se développera et provoquera des changements essentiels chez l’homme. Et à partir de la prière, des réformes ecclésiastiques seront effectuées automatiquement et de façon correcte.

Jésus a enseigné un Dieu personnel, rempli d’amour, ouvert et accessible à tout un chacun. Cet enseignement, à certains égards, constituait une menace contre le culte du Temple à Jérusalem. Bien que Jésus n’a pas prêché ouvertement contre ce culte, il a critiqué l’attitude et le comportement des prêtres, tout en participant parfois à ce culte. Chacun est responsable, toutefois, d’établir sa propre relation avec Dieu, et son indépendance vis-à-vis de toute forme de religion organisée. C’était donc une idée révolutionnaire et dangereuse pour une hiérarchie qui déjà avait perdu beaucoup de sa crédibilité, spirituellement et matériellement, et qui redoutait la remise en cause de ses revenus financiers.

À certains égards, l’église de mots dans le contexte des paraboles authentiques de Jésus est un anachronisme. L’église au sens d’une congrégation ou assemblée fut inventée beaucoup plus tard, au temps de Jésus elle avait un sens fondamentalement différent. Jésus a appliqué une facette de plus pour le deuxième Temple aux multiples facettes, le Judaïsme. Il est né Juif, il a vécu comme un Juif, et il est mort comme un Juif.

Et c’est très important de garder cela à l’esprit, également en ces temps modernes. Lors de la divulgation de ces messages, il est nécessaire de le mettre en avant, comme le fit Jésus. Il n’y a aucune utilité de discuter de l’existence ou non de la Trinité, de la conception virginale ou non, ou de discuter des dogmes et croyances en général. La chose la plus importante sur laquelle il faut mettre l’accent concerne la relation personnelle de l’homme avec son Père Céleste, la possibilité de communiquer avec lui, par le biais d’une profonde et émouvante prière. Parce qu’une fois que les gens commencent à prier correctement, du plus profond de leur âme, la réponse du Père arrivera sous la forme de Son Amour merveilleux. La graine est plantée, cette petite graine de moutarde, qui peut se développer pour former une énorme usine, où les oiseaux du ciel construisent leurs nids. Mais afin de démontrer d’une façon convaincante, la puissance de la prière, vous devez être des exemples : Alors, soyez des exemples !

Marc, je tiens à saisir cette occasion pour te remercier pour tous tes efforts infatigables au nom du Royaume. Tu as eu des perceptions très vives. Utilise les sans crainte. N’oublie pas que nous sommes avec toi et que nous te guidons dans tes appréciations. Aie plus confiance en toi, parce que ton pouvoir de distinguer les choses est plus grand que tu le crois.

Le Maître a dit : « Celui qui boit de ma bouche deviendra comme moi; Je dois moi-même » – c’est-à-dire le Christ – « devenir cette personne, et les choses cachées lui seront révélés. »

Sur ces belles paroles, je vais te dire au revoir. Ce fut un thème intéressant, parce que la parabole de la graine de moutarde contient l’âme des enseignements de Jésus. Notre instrument est la prière et comme Marie, la mère de Jésus, dit : « Tous ceux qui prient sont ouverts à la volonté de Dieu dans leurs cœurs et témoignent avec joie de l’amour de Dieu. »

Merci pour le temps que tu m’as accordé et de m’avoir donné l’occasion d’exprimer mes pensées, ton frère dans l’esprit, Judas.

© Geoff Cutler 2013

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