Messages Contemporains 2001

Perception et conscience spirituelle

Judas - reçu par H____ le 24 Août 2001, Cuenca, Équateur.

Bonjour, mon cher H____ . Je pense qu’il est temps d’essayer quelque chose de plus difficile. Si tu rencontres des problèmes de réception de ma pensée, ne t’inquiète pas. Il suffit d’écrire calmement ce que tu perçois, s’il y a des erreurs graves, nous les corrigerons la prochaine fois.

Nous allons parler de la question de la prise de conscience. Et avant de commencer, je tiens à donner une définition pour ce mot, afin d’éviter des interprétations erronées. Par conscience, je comprends la connaissance et la gamme de perception d’une personne. Pour que cela soit clair, je vais utiliser l’illustration suivante.

Quand tu regardes une fleur de pissenlit, tu perçois l’esthétique, la tendresse de sa structure, tu peux même penser comprendre, qu’en dépit de leur sagesse et de leur technologie, les hommes sont incapables de reproduire ne serait-ce qu’un seul pétale de cette fleur.

Lorsqu’une vache regarde la même fleur, tout ce qu’elle voit c’est de la nourriture.

Prenons par exemple un rossignol. Tu apprécies son esthétique, son apparence et son chant. Mais les chats ne le perçoivent que comme une opportunité de nourriture.

Cela signifie, évidemment, que le domaine de la perception et de la connaissance est différent chez les animaux et les humains. L’animal ne perçoit pas l’esthétique et les autres choses que nous ressentons.

Bien sûr, il y a aussi une différence dans la connaissance et dans la gamme de perception entre les individus, c’est pourquoi nous pouvons affirmer que chaque personne a sa propre conscience individuelle. Mon concept de conscience va donc au-delà du concept religieux courant de la conscience.

En dehors de cette prise de conscience matérielle, il y a une prise de conscience de l’âme, formée par ses connaissances ou par sa foi, et cela détermine la portée des perceptions. En d’autres mots, plus sa foi est faible ou aussi sa connaissance matérielle, plus petite est la portée de ses perceptions.

La prise de conscience de l’âme est l’expression de son développement.

Maintenant nous allons répondre à une question que tu t’es maintes et maintes fois posée sans pouvoir vraiment trouver une solution. Cette question exige une profonde compréhension de ce que la conscience est.

Tu as lu que, dans le monde des esprits, les esprits ténébreux peuvent parfois quitter leurs enfers et entrer dans les zones temporairement plus lumineuses. En revanche, les habitants de la seconde sphère, par exemple, ne peuvent entrer dans la troisième sphère, mais ceux de la troisième sphère peuvent visiter la seconde sphère. Il y a, pour ainsi dire, des lignes de démarcation, pénétrables seulement du haut vers le bas, mais pas inversement. Comment est-ce possible ?

Maintenant, nous allons faire une petite expérience mentale. Comme tu le sais et comme tu le pratiques de temps en temps, il y a une méthode de relaxation appelée « île privée ». Tu imagines un bel endroit, ton petit coin de paradis ou ton île privée. Tu t’assois à côté d’un arbre, en envisageant toutes les merveilles qui t’entourent, tu remarques alors un splendide escalier de marbre blanc s’élevant vers le ciel. Si tu montes quelques marches, tu arrives à un endroit où tu peux te reposer. Regardant vers le bas, tu remarques que ton champ de vision s’est considérablement élargi, tu peux voir beaucoup plus que ton île ou ton paradis. Nous pouvons dire que ta conscience s’est élargie. Maintenant je suis à tes côtés, t’indiquant un certain point ci-dessous, tu le regardes et tu vois ce point s’approcher de toi, comme si tu l’observais à travers un zoom. Et, comme par magie, tu es vraiment là, physiquement. Il s’agit, bien entendu, d’une simple expérience mentale, une illusion, mais tu peux imaginer, de cette façon, comment nous voyageons. Nous exprimons notre volonté d’être en un lieu déterminé, et, comme par magie, nous nous y trouvons projetés, à la vitesse de la lumière. Cet exemple est un peu enfantin, mais il est difficile de trouver quelque chose de mieux et, en même temps, de plus illustratif.

Eh bien, ce que je t’ai dit implique que «notre monde», qui n’est qu’une partie de l’univers dans lequel nous pouvons nous déplacer, correspond à la zone ouverte par nos perceptions. Tout ce qui est en dehors des limites de nos perceptions, semble ne pas exister. Et, comme je l’ai dit, les perceptions ne se déplacent qu’à l’intérieur du champ de conscience et la prise de conscience est déterminée par le développement de l’âme.

Un esprit sombre a son âme très peu développée. Cela se reflète dans sa conscience, il vit dans un environnement sombre qui est le fidèle reflet de son âme. C’est ce qu’il peut percevoir.

Ce que Dieu a créé ne peut pas être entièrement mauvais, il y a toujours quelques résidus de bonté originale et ce petit résidu de « développement initial » autorise la perception et, par conséquent, l’accessibilité des zones où la lumière est la plus élevée. Mais c’est en termes très limités. Ces esprits ne restent pas dans les zones plus claires en raison de la Loi de l’Attraction. Ce n’est tout simplement pas leur environnement, mais ils acquièrent une certaine connaissance de l’existence de ces zones plus agréables.

Quand leur âme finalement se développe, soit par le biais de l’Amour Divin, ou par le biais de la purification de l’amour naturel et de l’élimination du mal, leur conscience est agrandie, ils peuvent percevoir plus, ils peuvent voir plus loin, et, logiquement, ils peuvent se déplacer avec plus de liberté. Ils trouvent alors un endroit approprié qui correspond à leur nouvel état et ils peuvent alors s’y établir. Ils n’ont aucune intention de revenir en arrière, c’est bien naturel, car dans leur nouvel environnement, ils jouissent de plus de bonheur.

Dans leur nouvelle demeure leur âme continue à se développer et leurs perceptions, leurs expériences, deviennent plus vives, jusqu’au point où elles peuvent sentir vraiment tout ce que le nouvel environnement peut leur offrir. Cette évolution est une évolution guidée, ce sont les désirs et les motivations de l’esprit qui déterminent son sens et, selon son intérêt et ses préférences, il reçoit toute l’aide dont il peut avoir besoin. Le développement est donc basé, par conséquent, sur le libre arbitre.

Quand cette sphère ne peut plus rien lui offrir de plus, c’est à dire, lorsque l’âme, et avec elle, ses perceptions, ont été développées à un point tel que tout ce que son environnement actuel peut fournir comme progrès a été « digéré », le moment arrive alors où sa prise de conscience ne se fait plus de façon graduelle, mais à travers un saut substantiel, ses perceptions sont alors en mesure de visualiser un monde de possibilités nouvelles, une nouvelle sphère. Ce processus se répète de cette manière et l’esprit se développe dans la direction qu’il a lui-même choisi.

[H : Pourquoi un « saut substantiel »?]

Il peut être utile de le comparer avec la rupture d’un barrage. L’eau s’accumule peu à peu, puis le moment arrive où la digue ne résiste n’est plus et se rompt, l’eau soudain se répand sur la nouvelle surface offerte, jusqu’à ce qu’elle rencontre un nouvel obstacle. De façon similaire, l’âme, ou plutôt, sa conscience se développe.

Ce nouveau monde tout simplement n’existe pas pour l’esprit avant sa nouvelle prise de conscience. Ce n’est pas que l’esprit explore la totalité de la seconde sphère jusqu’à finalement rencontrer un mur qui indique la limite de sa sphère et le début de la troisième sphère. Non, la troisième sphère est totalement hors de portée, ses limites visibles n’existent pas pour lui, la troisième sphère n’existe tout simplement pas pour cet esprit.

Ce nouvel environnement est tellement accueillant et rempli de bonheur que l’esprit retourne uniquement aux sphères précédentes pour deux raisons : pour aider ses proches, afin qu’ils puissent aussi profiter du bonheur qu’il ressent actuellement, ou parce qu’il doit compléter un travail, un travail d’expiation ou un travail d’amour, comme nous le faisons lorsque nous visitons les sphères inférieures des cieux spirituels, ou encore, comme aujourd’hui, les plans terrestres.

La gamme de perception augmente et couvre de nouveaux territoires. C’est pourquoi les esprits plus avancés peuvent retourner dans les zones inférieures, mais les esprits moins développés ne peuvent entrer dans ce qu’ils ne peuvent pas même percevoir.

La prise de conscience, et donc la perception, est aussi sélective. C’est la raison pour laquelle il existe des domaines qui sont très attirants pour une certaine classe d’esprits, tandis que d’autres n’y consacrent que peu de temps, parce que le peu qui peut capter leur attention est « digéré » rapidement et ils avancent.

Tu t’es demandé comment il était possible que les esprits sur la voie Céleste et les esprits d’orientation morale ou éthique puissent vivre ensemble, dans la même sphère, sans que ces derniers ne remarquent le bonheur beaucoup plus grand des esprits sur la voie Céleste. La raison est la perception sélective, ou la gamme différente de leur conscience.

Nous savons que le développement naturel de l’âme, c’est-à-dire, le développement sans l’Amour Divin, se termine dans la sixième sphère, là où se termine également le développement du champ de perception, sa conscience. Ils ne peuvent jamais voir les Cieux Célestes, même pas la septième sphère, où la dernière étape préparatoire est exécutée, à savoir une transformation complète de l’âme.

La différence de perception explique aussi pourquoi les esprits les plus élevés peuvent discerner l’état d’âme des esprits les moins développés, alors que l’inverse n’est pas possible.

Et maintenant, je veux te rappeler ce que je t’ai dit sur ton frère Karl. Qui n’a pas perçu de vraie lumière, n’en souffre pas. Les habitants de la sixième n’ont pas vu la splendeur des Cieux Célestes. Ils ne connaissent pas la joie que l’amour du Père peut procurer. Ils vivent dans le vrai bonheur, mais dans une sorte de bonheur d’une nature et d’une origine différente. Mais ils ne souffrent pas à cause de cela, parce qu’ils n’ont pas perdu ce qu’ils n’ont jamais trouvé. Ils ne savent pas ce qu’ils manquent, et par conséquent, cette absence ne n’est pas douloureuse. Ne vois pas cela comme une punition ou une « injustice ». N’oublie pas ce que je t’ai dit concernant la justice, et d’ailleurs, oui, ils vivent dans le paradis, bien qu’il leur manque la chose la plus importante, mais ils ne le savent pas.

Cela a vraiment été difficile. Tu ne peux pas tout comprendre, mais je pense que j’ai pu t’en transmettre une certaine idée.

Maintenant, pour conclure, un sujet plus relaxant. Tu as demandé si les esprits pouvaient voyager dans le temps, ou plutôt, s’ils pouvaient visiter le passé.

Ils ne le peuvent pas, à proprement parler, mais d’une certaine façon, ils le peuvent.

Tu sais que lorsque nous atteignons un certain niveau de développement, nous pouvons «lire» les pensées et les souvenirs des mortels mais aussi des esprits. Par conséquent, nous pouvons reproduire, avec précision, n’importe quel événement de l’histoire de l’humanité. Nous pouvons écrire d’épais livres d’histoire contenant tous les points de vue sur n’importe quelle occurrence. Mais en réalité, nous ne pouvons pas voyager dans le passé. Et donc, nous ne pouvons pas influer sur les événements survenus dans le passé.

La prise de conscience de l’humanité et la mémoire de l’humanité commencèrent avec l’implantation des premières âmes dans Amon et Aman. Si nous voulons aller au-delà de cette date, toute connaissance s’arrête, il n’y a aucune mémoire à ce sujet. C’est pourquoi nous savons si peu sur la création de l’homme. Si le Père ne nous le divulgue pas, nous ne le saurons jamais.

Maintenant il est temps de s’arrêter. Je suis satisfait du résultat de notre petit essai. Nous avançons bien. Repose-toi et aie conscience que je suis toujours avec toi.

Ton frère.

Judas.

© Geoff Cutler 2013

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