Messages Contemporains 2001
Le pardon et l’oubli
Judas - reçu par H____ le 6 Novembre 2001, Cuenca, Équateur.
Le pardon est l’oubli. Ceci est une grande vérité. Tu l’as maintes et maintes fois lu dans les messages de James Padgett et dans les communications ultérieures des esprits Célestes. Mais qu’est-ce que cela signifie en fait ?
Nous parlons de l’oubli, et nous nous rappelons alors certains esprits, comme Hérode, Caligula, et moi-même, et nous évoquons de façon vivante, leurs mauvaises actions, nous souvenant de tout. Or, ce sont des esprits Célestes, qui auraient soi-disant déjà oublié les péchés qu’ils ont commis sur la terre. Mais évidemment, ce n’est pas le cas. Ils se souviennent de tout, ils disent qu’ils ont été pardonnés, ce qui signifie qu’ils ont oublié toutes ces choses, et pourtant ils se souviennent de tout, même mieux que les mortels.
Je sais que tu as déjà tiré tes propres conclusions, cependant je voudrais délivrer ce message, parce que dernièrement tu as beaucoup réfléchi à ce sujet. Par ailleurs il est nécessaire d’expliquer, minutieusement, certains sujets, parce que l’expiation et le pardon sont des thèmes centraux dans les enseignements du Maître.
Quand les gens meurent, ils perdent leur corps physique, mais leur esprit reste intact. Tu sais cela déjà. Plus encore, l’esprit spirituel est plus vif, totalement éveillé, et il n’y a pas l’oubli comme sur la terre. Il est bon de se rappeler ce qu’a écrit Luc
Les hommes peuvent créer, mais ils ne peuvent pas détruire – je me réfère maintenant à leurs actions et à leurs pensées. Alors que sur la terre, ils peuvent oublier et soulager leur conscience en oubliant, pourtant, quand ils arrivent dans le monde des esprits, ils doivent rendre des comptes, les lois inexorables qui sont vraiment leurs juges et bourreaux leur montrent qu’il n’y a pas une telle chose comme l’oubli – et comme il a été dit, ils ont oublié d’oublier.
Très bien, nous savons maintenant que ce qui est refoulé vient à la lumière.
Il a également été dit que ces souvenirs sont la cause de la souffrance de l’esprit. C’est vrai. Mais ce n’est pas nécessairement le cas dès le début. Comme nous l’avons dit, la mort physique ne signifie pas automatiquement un changement dans l’état mental de l’esprit. Par exemple, les meurtriers qui n’expriment aucun regret sur la terre, ou sont même convaincus qu’ils ont agi correctement, ne montreront aucun regret, immédiatement, après leur entrée dans le monde des esprits. Ils vont continuer avec les mêmes attitudes et des valeurs identiques à celles de la terre.
Ils perçoivent leur expérience désagréable dans l’enfer comme une injustice, et ils vont souffrir, mais pas à cause de leurs souvenirs, mais parce qu’ils sont encore convaincus d’avoir fait ce qui était juste, ou, tout simplement, ils ne s’en soucient pas.
Mais la souffrance et la longue période de réflexion les amènent, éventuellement, à la compréhension; le changement, dans leurs valeurs, associe alors des émotions négatives à leurs souvenirs. C’est alors que leurs souvenirs heurtent et ajoutent encore plus de douleur à leur triste situation. Et cela est aussi le moment où, en fait, l’expiation commence. N’as-tu pas considéré que la douleur et la détresse sont ce que nous ressentons lorsque notre conscience est la plus vive ? Le plaisir et la joie sont ce que nous ressentons lorsque nous approchons de l’inconscience ! C’est à quoi il faut penser, mon petit analyste.
L’homme crée, et les pensées sont des créations. Elles ne sont jamais perdues. Je pourrais te dire que les pensées de toute l’humanité sont accessibles à tout le monde. Il y a une réserve de pensées. Tu peux aussi imaginer que les esprits ont accès aux pensées – et aux souvenirs – d’autres esprits. Ceci est la raison pour laquelle tu ne peux pas dissimuler quoi que ce soit ici. Et les pensées et les souvenirs de chaque esprit portent le contenu émotionnel de l’esprit respectif. J’aime appeler cette phase, lorsque le contenu émotionnel négatif apparaît à l’esprit, ou au mortel, la phase de conscience. Dans la grande majorité des cas, cette phase commence sur la terre. Et dans la grande majorité des cas, sur la terre, ils souffrent en raison de leur mauvaise conscience, et cela signifie que ces personnes sont dans un processus de rédemption complet, lequel peut être accompli sur la terre, en totalité ou en partie.
Les gens qui commettent des mauvaises actions avec un sourire sur leur visage évidemment ne souffrent pas de leur conscience. Ils n’en ont pas. Leur état d’âme sous-développée ne le permet pas. Mais ils vont se réveiller dans le monde des esprits. Et ce sera un réveil terrible. Oui, personne n’y échappe.
Pendant le processus de réconciliation, il arrive un moment où les émotions négatives se détachent des souvenirs. Ces souvenirs, nos souvenirs, seront comme les souvenirs de quelqu’un d’autre, que nous pouvons lire, comme de simples données, des dates, des dossiers sans valeur émotionnelle. Cela est appelé l’oubli. Le souvenir reste, mais le style des souvenirs change.
Tu as aussi lu dans les messages de James Padgett :
Bien sûr, le temps viendra où nous n’aurons plus aucun souvenir ou mémoire de l’autre et notre amour deviendra un rêve brumeux. Mais aussi longtemps qu’il continue sur la terre, il restera l’objet de mes soins et de mon amour.
Cette phrase t’a toujours intrigué. Oui, ce moment viendra, et pour beaucoup, il est déjà venu, c’est la cas par exemple pour les esprits Célestes. Mais c’est, plus ou moins, le même principe. Bien sûr, les esprits se souviendront toujours de leurs parents, de leurs enfants, de leurs proches en général. Mais le caractère du souvenir change. S’ils aiment leurs êtres chers, mais n’éprouvent guère de sentiments pour les autres, leur amour pour les autres se transformera et deviendra comme l’amour qu’ils portent à leurs êtres chers. Toute l’humanité, dans l’esprit ou dans la chair, sera leur être cher. La valeur émotionnelle de l’amour envers leurs bien-aimés ne diminuera pas, mais la valeur émotionnelle envers les autres augmentera. Le souvenir de l’amour pour leurs enfants sera brumeux, parce que maintenant ils vont aimer le monde entier ; ils aimeront leurs enfants et tous les autres avec un amour encore plus grand qu’auparavant. Je pense que tu me comprends bien. Ce qui est perdu est l’exclusivité de cette relation, cédant la place à une relation d’amour universelle.
Très bien. Maintenant, tu te demandes : A quoi bon prier pour le pardon au Père, si tout est dépendant de l’application de lois, une opération dans laquelle le Père n’interfère pas ? Tu sais que l’Amour Divin est une autre forme de réalisation de la rédemption, mais la prière pour le pardon et la prière pour l’Amour Divin sont deux choses différentes. On peut prier pour une chose sans demander l’autre. C’est vrai.
Hier tu as médité sur ce problème. Et tu es arrivé à la conclusion suivante : Cette prière pour le pardon n’apporte pas le pardon, mais témoigne d’une condition du développement de l’esprit ou du mortel. Premièrement il est dans la phase de conscience, deuxièmement il reconnaît sa dépendance à l’égard de Dieu, et, troisièmement, en exposant sa vulnérabilité, il passe par la phase la plus difficile, celle de demander de l’aide. Et c’est une attitude plus importante, car elle reflète une certaine maturité de l’esprit ou du mortel. Quand on prie pour le pardon, quand on prie sérieusement avec un repentir sincère, on est déjà à un pas du pardon.
Bien dit. Je pourrais ajouter que c’est toujours bon de prier, pour les raisons que tu connais déjà. Mais je tiens à te dire que les choses sont un plus profondes. Imagine quelqu’un qui conduit en état d’ébriété. Il provoque un accident, tuant des gens, ou les blessant gravement. Peut-être perdront-ils leurs jambes, ou seront ils paraplégiques. Si le conducteur ivre possède juste une étincelle de développement de son âme, il se sentira vraiment très mal. Son repentir sera l’enfer de sa vie. Et si les victimes, si elles devaient survivre ou leurs proches, lui disent « on te pardonne », crois-tu que la question est pour autant réglée ? Non, Monsieur. Ce n’est pas si simple. Il est nécessaire de se pardonner soi-même, et c’est la partie la plus difficile. Oh mon Dieu! C’est vraiment difficile. Je sais cela, et tu le sais. Et c’est alors que la prière pour le pardon intervient. Dieu, avec son influence aimante, est toujours prêt à nous aider. Et il le fait. Il réalise ce que nous essayons si souvent en vain d’atteindre : la paix dans nos âmes.
Je pense qu’avec cela il est maintenant clair ce que le mot « oubli » signifie. Mais je veux ajouter une dernière chose.
Hélène Padgett a, une fois, écrit à son mari :
Alors, mon cher Ned, ne te laisses pas dominer par l’idée que tu dois rendre à chacun ce que tu penses lui être redevable, et t’empêcher de croire en la miséricorde et en l’Amour du Père.
Oui, mon frère. Dieu et Ses Lois déterminent le pardon, pas les hommes. Et je te dis la même chose : Ne laisse jamais tes erreurs du passé être comme un lest dans ta progression vers Dieu.
Chaque erreur, chaque péché, a des conséquences, et est source de souffrance et de douleur. Mais, après tout, tu dois apprendre à te pardonner. Logiquement, ce n’est pas suffisant de se pardonner soi-même. Il est nécessaire de changer ton attitude, et tu dois corriger cela. Mais étant donné que cela a déjà été fait, au moins il y a de bonnes intentions. Bien qu’il y aura de nombreux revers, car l’homme n’est pas parfait, le passé ne doit pas être un obstacle. Tu dois vivre dans le présent, tirant des leçons du passé.
Le sage Viktor Frankl a dit : « Vivez comme si vous viviez une seconde fois, et comme si vous aviez agi incorrectement la première fois. »
Alors, considérons le changement dans ton attitude comme cette deuxième fois. Ta quête de l’amour de Dieu est ta seconde vie. Apprends des erreurs du passé sans rester enchevêtré dans le filet de l’apitoiement sur soi ou le sentiment de culpabilité.
Le passé est ce que la parole dit : C’est déjà arrivé. La Loi de l’indemnisation des actes agit sur ton état actuel, sur ton comportement actuel, et non comment tu étais il y a cinq ans. Certainement, ton état a changé. Donc reconnais-le.
Avec cela, je te dis au revoir. Ce fut encore un long message. Mais il était urgent, car je vois que beaucoup d’entre vous portez le lourd poids de votre passé. Laissez-le aller, et ayez un peu plus d’amour-propre.
Je suis ton frère dans l’esprit et votre serviteur, Judas de Kerioth.
© Geoff Cutler 2013