Messages Contemporains 2001
Le rôle des Pharisiens
Judas - reçu par H____ le 19 Novembre 2001, Cuenca, Équateur.
Bonjour, mon cher frère. Je suis très désolé pour l’incident que tu as subi. Mais comme tu le vois, tous les problèmes matériels trouvent leur solution. Mais je ne suis pas venu pour parler des virus ou vers informatiques, mais pour continuer avec l’histoire de Jésus. Nous avons parlé en détail de l’histoire des Sadducéens. Il est important de connaître un peu du contexte historique afin d’être en mesure d’apprécier l’environnement du peuple et la façon dont ils pensaient.
J’ai déjà plusieurs fois expliqué que Joseph a rejoint les Pharisiens, et donc il me semble plus que justifié de m’étendre sur cette secte religieuse.
Les Sadducéens formaient un petit groupe élitiste, petit mais puissant. Ils contrôlaient le Temple parce que tous les grands prêtres ainsi que les chefs des prêtres étaient issus de leurs rangs. En outre, l’aristocratie Juive les soutenait. Les Romains, en revanche, ont profité de la possibilité de déléguer certaines tâches à un groupe de Juifs influents, établissant ainsi une zone tampon. J’entends par là, que les Romains pouvaient toujours dire aux Juifs mécontents : « Qu’est ce qui ne va pas avec vous ? Ne voyez-vous pas que vos propres chefs religieux sont d’accord avec notre façon d’agir ? Si vous désirez vous plaindre, adressez-vous à eux. » Par conséquent, les Sadducéens ont joué un rôle que nous connaissons de l’histoire, lorsque des États, plus ou moins indépendants, ont joué le même rôle de tampon entre deux puissances, par exemple la Pologne entre la Russie et l’Allemagne, en courant toujours le risque d’être dévorés par l’un ou l’autre de leurs voisins. Soit ils souffraient la pression des deux côtés, soit ils bénéficiaient des pots de vin des deux côtés, en somme leur vie reposait sur un équilibre fragile, exploitant l’opportunité de s’enrichir. Toutefois, ils ont toujours senti l’épée de Damoclès suspendue au-dessus de leur tête.
Ainsi, compte tenu de ce tableau historique, quelle place les Pharisiens occupaient-ils ? Des messages reçus par M. Padgett et le Dr. Samuels, on peut avoir l’impression que les Pharisiens formaient la grande majorité de la population, qu’ils ont été des artisans, des commerçants etc.. Mais ce n’est pas exactement la vérité.
En fait, les Pharisiens constituaient également un autre groupe d’élite, un peu plus nombreux que la faction Sadducéenne, mais loin d’intégrer la majorité du peuple Juif. Mais, oui, il est vrai que leur influence s’étendait sur presque toutes les personnes, et qu’ils se considéraient comme la classe sociale qui définit les règles de conduite, et qui était reconnue par les gens du peuple. Parmi les Pharisiens, il y avait plusieurs écoles de pensée, que nous pourrions appeler maisons ou sectes, telles que la maison de Shammai et la maison de Hillel, que nous avons déjà mentionnées, certaines plus conservatrices, d’autres plus libérales.
De ce que j’ai dit au début de ce message, nous pouvons aussi conclure que les Sadducéens collaboraient avec les seigneurs Romains alors que les Pharisiens n’ont pas participé à cette collaboration. En fait ils s’opposaient à eux avec véhémence. Cependant, au cours du temps, la plupart d’entre eux, à la vue de l’écrasante puissance militaire de Rome, ont renoncé. Mais, dans le fond de leur cœur, ils nourrissaient l’espoir, qu’un jour, le Messie envoyé par Dieu viendrait libérer son peuple et établir l’ordre divin sur terre, c’est-à-dire, la suprématie Hébraïque, étendant son gouvernement sur tous les autres peuples.
Mais tous n’ont pas cédé. L’oppression Romaine a certainement conduit à la formation de groupes de résistance, en particulier le mouvement zélote, des fanatiques qui confondaient religion et politique, comme vous le remarquez encore aujourd’hui. Il faut dire cependant, qu’il y a deux mille ans, la séparation entre la politique et la religion n’existait pas. L’existence de ces groupes était donc plus compréhensible dans le passé que dans les temps modernes.
Les zélotes, étaient alors un groupe radical totalement marginal au mouvement pharisaïque. Les méthodes qu’ils utilisaient ressemblaient beaucoup aux pratiques terroristes d’aujourd’hui : sabotages, assassinats, etc.. Et les Romains n’étaient pas les seuls à être les victimes de meurtres. Le Juif commun tremblait aussi de peur devant cette menace, car un simple soupçon de collaboration avec les Romains pouvait signer leur arrêt de mort. Et bien entendu, il y eut des meurtres abusifs, commis sous le prétexte du patriotisme, afin de tout simplement se débarrasser d’un ennemi ou d’un concurrent et de devenir riche.
Jésus a souvent rencontré les Pharisiens. Certains ont essayé de le comprendre, le voyant même avec des yeux favorables. D’autres l’ont pris pour un rêveur délirant, et avec certains Jésus a eu des mots très durs, principalement avec les disciples de Shammai, pour qui la loi orale s’était développée de façon très indépendante, sans considérer que les lois ont seulement pour fonction de servir l’homme, et que l’homme ne vit pas pour la loi. Ils avaient transformé la religion en une série complexe de formalismes, perdant toute vision spirituelle. Et dans leur désir de convaincre ou de contraindre des personnes à suivre leur exemple, ils ont aussi essayé de leur enlever cette spiritualité. Tu peux donc comprendre les paroles de Jésus selon lesquelles « les Pharisiens sont comme des chiens dormant dans la mangeoire du bétail. Ils ne mangent ni ne laissent les bovins manger. »
Des mots durs, compte tenu du fait que l’école de Shammai était la plus influente dans la vie Juive.
Bien que Joseph, le père de Jésus, avait rejoint la maison de Hillel, le groupe plus libéral parmi les Pharisiens, et par conséquent moins légaliste et moins attaché à la « règle d’or », Jésus et son père ont eu de vifs échanges causés par leur compréhension différente des lois et de leur raison d’être.
Pour conclure ce message, je tiens à ajouter qu’il semble que, pour beaucoup de spécialistes de l’histoire de la bible, il n’y avait aucun Pharisien en Galilée. Mais cela, bien sûr, est absurde. Les Pharisiens étaient ceux qui contrôlaient les maisons de prière, les synagogues, appelées « bet knesset » ou les maisons de l’Assemblée et bien entendu il y avait des synagogues en Galilée. Un autre fait, pas très bien connu de beaucoup de gens, est que les Pharisiens ont entrepris des activités missionnaires à l’étranger, c’est-à-dire, parmi les communautés Juives dispersées, comme dans Rome, Alexandrie et Antioche. Ils ont même obtenu que beaucoup de païens, bien qu’ils ne se soient pas officiellement convertis au Judaïsme comme prosélytes formels, ont vécu selon les normes de cette religion. Ces personnes se considéraient comme « très croyantes. » Elles joueraient un rôle extrêmement important à l’avenir dans la diffusion du Christianisme. Mais cela nous le traiterons dans le cadre de la mission de Paul.
Et donc, tu peux te demander, où se trouvait alors le pouvoir politique des Pharisiens ? Eh bien, en premier lieu, ils « contrôlaient » ou dirigeaient les gens grâce à leur énorme influence. Et puis, ils ont également participé dans le Sanhédrin, le conseil suprême des Juifs. Il était composé de 71 membres et présidé par le « nasi » ou prince, autrement dit, le grand prêtre. Aux côtés du grand prêtre, participaient les chefs des prêtres, les représentants de l’aristocratie et les Pharisiens. Comme tu le sais déjà, des années plus tard, le père de Jésus occuperait une position dans ce tribunal, à l’instar de Nicodème ben Gourion, ami de Jésus.
Et Jésus, était-il un Pharisien ? Jésus n’était ni un Pharisien, ni un Sadducéen, ni un Zélote, ni un Essénien, ni un Baptiste, il n’était pas un membre des Hassidims, non, il transcendait tout sectarisme, il était tout simplement – et est toujours – le Chemin, la Vérité et la Vie.
Que Dieu te bénisse.
Ton frère en Christ, Judas.
© Geoff Cutler 2013