Messages Contemporains 2001
Les Esséniens, les Sadducéens et les rouleaux de la mer Morte
Judas - reçu par H____ le 16 Novembre 2001, Cuenca, Équateur.
Je vois que tu as reçu beaucoup de questions, et certaines s’intègrent bien au sujet que nous allons traiter maintenant. Répondons donc à certaines d’entre elles. Je sais qu’il y a eu aussi des questions concernant les parents et amis qui vivent aujourd’hui dans le monde des esprits, mais je me sens quelque peu réticent à y répondre. Ce n’est pas pour des raisons personnelles, pour sûr. Mais je crains que si je commence à répondre à ce genre de requête, je vais finir par devoir répondre assez fréquemment à l’avenir à des questions similaires. Et cela n’était pas l’objectif de ma venue.
Je sais que j’ai répondu aux questions sur tes parents, H____ , mais je l’ai fait afin de t’inspirer et je ne vais pas répondre à d’autres questions de ce genre. Bien entendu, si un esprit particulier de ta famille ou de la famille d’une autre personne veut intervenir pour délivrer un message, nous le permettrons.
Mais maintenant, concentrons-nous sur ce qu’A____ veut savoir:
Est-ce que Jean-Baptiste était Essénien ou a-t-il bénéficié d’une certaine influence ou éducation Essénienne ?
Est-ce vrai que Paul fut fait prisonnier et envoyé à Rome ?
Paul était-il vraiment arrogant, orgueilleux, manquant d’un bon sens de l’humour, souffrait-il d’une profonde dépression, bégayait-il ?
Quelles sont les particularités des quatre voyages missionnaires de Paul, ceux qui sont mentionnés la Bible.
Lorsque Marie a donné naissance à Jésus, qui l’a aidée? Joseph ? D’autres personnes ?
Comment l’Église chrétienne primitive s’est-elle développée ? Qu’est-il arrivé au christianisme durant les cinq premiers siècles ?
De quelles classes sociales et économiques les chrétiens des cinq premiers siècles étaient-ils originaires ?
Jésus était-il, un bon Juif, buvait-il régulièrement du vin ?
Nous devons faire un choix, parce que nous ne pouvons pas répondre à toutes. Aux questions sur Paul de Tarse et l’église primitive, nous répondrons en temps voulu lorsque nous traiterons le sujet concerné. Les réponses à ces questions peuvent facilement remplir des bibliothèques entières. J’ai prévu de continuer dans un ordre chronologique, et nous traitons actuellement la jeunesse de Jésus. Et donc, mon cher A____ , tu devras attendre un peu plus, mais, si Dieu le permet, tout sera clarifié.
Mais maintenant, nous allons donner quelques réponses concrètes. Lorsque Marie a donné naissance à Jésus, qui l’a aidée ? Joseph ? D’autres personnes ? En fait, ce fut une sage-femme qui a aidé Marie. Dans tous les villages Juifs, il y avait des sages-femmes. Lorsque les douleurs de l’enfantement sont devenues plus fréquentes, Joseph, nerveux et tremblant, comme tous les futurs jeunes papas, s’est tourné vers ses parents qui ont appelé la sage-femme.
Maintenant, Jésus était-il, un bon Juif, buvait-il régulièrement du vin ? Tu me fais rire, mon frère. Oui, c’est vrai. Jésus était un « buveur régulier de vin. » Il était un homme gai. Et boire du vin n’était pas, ni alors, ni maintenant, du tout interdit dans le Judaïsme. Seul l’Islam interdit la consommation de tout type d’alcool, mais pas le Judaïsme. Lors des célébrations de la Pâque, les Juifs ne boivent pas seulement un verre de vin, mais plusieurs. Le vin est une bonne invention. Je l’ai aussi aimé.
Maintenant, nous allons traiter la question : Jean-Baptiste était-il Essénien ou a-t-il bénéficié d’une certaine influence ou éducation Essénienne ? Et la réponse est très longue. En fait, elle a déjà été donnée par le biais du Dr. Samuels, mais je reconnais que la réponse n’a pas été très détaillée.
[Inséré par H.] Dans la deuxième révélation reçue par le Dr Samuels : La vie et le ministère de Jean le Baptiste, Jean nous informe :
Il n’est pas exact, comme le pensent certains théologiens, que j’ai essayé de mener un mouvement de réforme indépendant de Jésus, ni que j’ai été un tant soit peu influencé par les Esséniens dont les opinions de pureté les a conduits à vivre dans des communautés isolées, loin des contaminations de ce qu’on appelle la véritable civilisation Hébraïque, ou de l’influence Hellénistique, et où ils ont effectué leurs pratiques religieuses. Comme Jésus, je ne croyais pas au retrait du monde, mais dans la transmission du message de Dieu au peuple, et comme je croyais aux ablutions comme symbole de pureté spirituelle, j’ai été obligé de prêcher là où l’eau était abondante et ce fut la Jordanie.
Dans un premier temps, nous allons retourner plusieurs dizaines d’années en arrière, des décennies avant la naissance de Jean le Baptiste.
Alexandre Jannée, le roi hasmonéen, mort, sa veuve Salomé Alexandra gouverna avec l’aide des Pharisiens. Elle s’arrangea pour que son fils Hyrcan soit nommé Grand Prêtre. Mais peu après, un nouveau conflit éclata en Palestine. Le frère d’Hyrcan, Aristobule II se souleva, défaisant Hyrcan à Jéricho, et s’auto-proclama nouveau roi et haut prêtre. Les Sadducéens l’ont soutenu ouvertement. Ami fidèle d’Hyrcan, Antipater, père d’Hérode le grand, a appelé les Arabes Nabatéens à l’aide, et ils ont expulsé Aristobule de Jérusalem.
Aristobule fit appel aux Romains, ou plutôt, à Scaurus, le légat romain en Syrie, et il força les Nabatéens à se retirer. Jérusalem fut une fois de plus dans les mains d’Aristobule.
Hyrcan n’a pas abandonné et il fit appel à Pompée, le général romain qui avait conquis la Syrie et qui était à Damas à l’époque. Aristobule l’a appris et a également envoyé une pétition et pour rendre les choses pire, il y eut une troisième pétition de la part de la population de Jérusalem afin que Pompée les aide à abolir la monarchie en Judée et à retourner à la théocratie.
Aristobule commit alors une erreur grave. Au lieu d’attendre la décision de Pompée, il a attaqué la forteresse d’Alexandrium. Ceci a très contrarié Pompée, et il a pris cela comme une excuse pour attaquer Jérusalem. Cette partie de la population soutenant Hyrcan ouvrit volontairement les portes de la ville, les disciples d’Aristobule se sont alors retirés dans le Temple, se sont fortifiés et ont offert une forte résistance. Finalement, Pompée a brisé les murs et a tué des milliers de Juifs. Il est même entré dans le Saint des saints, profanant ainsi le Temple, parce que, comme je l’ai déjà dit précédemment, seul le grand prêtre avait le droit d’y entrer et seulement une fois par an. Aristobule fut fait prisonnier et envoyé, enchaîné, à Rome. Des années plus tard, lorsque Jules César le libéra, les disciples de Pompée l’ont empoisonné.
Cette bataille pour Jérusalem, s’est déroulée en l’an 65 av. J.-C.
Maintenant, mon cher frère A____ , tu te demandes sûrement ce que tout ceci a à faire avec les Esséniens ou Jean le Baptiste ?
Eh bien, ce que ne disent pas les livres d’histoire, c’est que les prêtres sadducéens savaient certainement que quelque chose de grave allait se produire. Et avant que la guerre contre Pompée éclate, ils ont secrètement mis en sécurité leur trésor le plus précieux et le plus fragile, les parchemins des écrits, en les retirant du Temple et en les cachant dans des cavernes, dans le désert, près de la mer morte. Il y avait des centaines d’entre eux, et une bonne partie a été récupérée à ce jour, soit plus de 800.
Lorsque des milliers d’années plus tard, ces écrits ont été découverts, écrits qui ont maintenant une renommée mondiale en tant que « rouleaux de la mer morte » ou « rouleaux de Qumran », les enquêteurs, très heureux dans un premier temps, les ont attribués aux Esséniens. Et cette idée persiste encore aujourd’hui. Mais lorsque plusieurs autres parchemins furent éventuellement découverts, il devint clair qu’ils n’avaient rien à voir avec les Esséniens.
Parmi les textes il y a les suivants : Listes pour le service sacerdotal dans le Temple (Mishmarot), les visions mystiques du Temple (SSS), la pureté sacerdotale (MMT), un Trésor du Temple (rouleau de cuivre), la préparation des cendres de la génisse rousse, comme le livre des nombres dit :
Voici ce qui est ordonné par la loi que l’ÉTERNEL a prescrite, en disant : Parle aux enfants d’Israël, et qu’ils t’amènent une génisse rousse, sans tache, sans défaut corporel, et qui n’ait point porté le joug.
Les dirigeants de ce genre de culte étaient les fils de Tsadok, c’est-à-dire, les Sadducéens, comme l’indique le livre d’Ézéchiel :
Mais les sacrificateurs, les Lévites, les fils de Tsadok, qui ont gardé la charge de mon sanctuaire quand les enfants d’Israël s’égaraient loin de moi, ceux-là s’approcheront de moi pour me servir, et se tiendront devant moi pour m’offrir la graisse et le sang, dit le Seigneur, l’ÉTERNEL. Ils entreront dans mon sanctuaire, ils s’approcheront de ma table pour me servir, ils seront à mon service.
Donc tu le vois, mon frère A____ , c’est la découverte de ces manuscrits qui explique la raison pour laquelle une connexion a été établie entre Jean le Baptiste et les Esséniens. Mais c’est une erreur. Les Esséniens ont rejeté le culte du Temple à Jérusalem. Ils n’auraient jamais écrit ces textes. Kirbet de Qumran n’a rien à voir avec cette secte. C’est certainement surprenant pour beaucoup, mais les textes de la mer morte sont en fait des textes Sadducéens.
Les Sadducéens avaient soutenu Aristobule, comme nous l’avons déjà vu. Et des milliers ont péri sous les épées romaines et ceux qui ont pu s’échapper, ont émigré en Égypte ou à Babylone. Des décennies plus tard, il n’y avait pratiquement plus de Sadducéens en Palestine.
Ce fut Hérode le Grand qui rétablit la ligne sacerdotale des Sadducéens. Il ordonna à plusieurs familles de Sadducéens de revenir à Jérusalem, et quelques-unes suivirent son appel. Parmi elles se trouvait la maison de Boethus (et sa progéniture, la maison de Kathros), la maison de Anna et de Phiabi, des familles humbles, qui s’accrochaient au pouvoir, autant qu’elles le pouvaient, une fois qu’elles en étaient les bénéficiaires.
Et du temps d’Hérode jusqu’à la destruction de Jérusalem par Titus, il y eut une chaîne ininterrompue de grands prêtres Sadducéens, parmi lesquels Anne et Caïphe.
Le culte Sadducéen était étroitement lié au Temple, et lorsqu’il fut finalement détruit, la secte a disparu. Le Judaïsme rabbinique moderne dérive du Judaïsme pharisaïque. Les Pharisiens ont survécu à l’époque tumultueuse du premier et du deuxième siècle après Jésus Christ.
Je pourrais en dire beaucoup plus sur le sujet, mais le message est déjà très long et il peut rendre confus le lecteur. En résumé, les Esséniens, qui n’ont pas eu une importance majeure dans la société Juive, n’ont absolument rien à voir avec Jean le Baptiste ou Jésus. Ils ne vivaient pas à Qumran et les soi-disant rouleaux de Qumran sont des écrits créés à Jérusalem, sous la direction des Sadducéens. La fausse attribution de ces écrits aux Esséniens a conduit les érudits de la Bible à établir le lien entre Jean et Jésus avec les Esséniens, un lien complètement faux et indéfendable. Ils sont venus d’une atmosphère pharisienne, et bien que les Esséniens avaient beaucoup en commun avec les Pharisiens, par exemple leur indépendance vis-à-vis de la secte du Temple, Jésus et Jean ont choisi leur propre voie, indépendamment des courants religieux de leur temps.
Il est peut-être aussi utile de mentionner que mis à part le grand prêtre Sadducéen, il existait aussi une classe de chefs des prêtres, également Sadducéens, on en dénombrait plus ou moins 200, et un grand nombre de prêtres ordinaires, comme Zacharie, le père de Jean, qui appartenaient aux sectes les plus diverses, également des Pharisiens, et qui souvent ne vivaient pas à Jérusalem, mais dans les villages environnants.
Mais, cela dit, je vais maintenant finir ce message. J’espère qu’il fut très utile et a permis de jeter un nouvel éclairage sur un sujet très difficile, parce que le Judaïsme à plusieurs facettes du deuxième Temple a cessé d’exister il y a plusieurs siècles, et il était très différent du Judaïsme plus uniforme de l’époque actuelle.
Je te souhaite les bénédictions de notre Père Céleste. Que Dieu te bénisse et te guide dans ton aventure spirituelle.
Ton frère en Christ, Judas.
© Geoff Cutler 2013