Messages Contemporains 2001
La situation politique en Galilée
Judas - reçu par H____ le 11 Octobre 2001, Cuenca, Équateur.
Mon cher frère, n’es-tu pas satisfait de nos messages ? J’ai comme cette impression. Tu brûles de désirs d’en savoir plus sur la vie de Jésus. Je comprends que ce que j’ai transmis jusqu’à présent n’a pas fourni beaucoup de nouvelles informations, mais, beaucoup de personnes ne connaissent pas ces faits. A mon avis, il est nécessaire d’offrir un aperçu historique, parce que, sans cette connaissance, il est très difficile de comprendre le monde dans lequel Jésus a vécu. D’ailleurs, n’y avait-il pas de nouvelles informations pour toi ? Tu ne connaissais pas la situation à Bethléem, tu ne connaissais pas l’histoire du retour en Galilée, tu as reçu des projections visuelles de certains des disciples de Jésus que tu as pu dessiner, un peu comme la police le fait pour les personnes recherchées. Et tu peux faire cela mieux que la police, parce que tu ne dépends pas des descriptions des autres personnes, tu peux dessiner des visions de première main. Tu vois, nos rapports ont été très fructueux.
J’ai remarqué aussi, bien sûr, que tu t’inquiétais un peu de ne pas pouvoir maintenir le rythme rapide de réception des messages parce que c’est très chronophage. Mais ce n’est pas exactement la vérité. En pensant au temps que tu perds chaque jour, nous pourrions même dupliquer nos échanges [rires de Judas]. La transmission est très rapide. Pour saisir le texte plus tard, sur l’ordinateur, cela prend plus de temps, tout comme la traduction. Mais ce n’est pas si mal. J’aimerais, personnel-lement, maintenir ce rythme, mais tout dépend de toi.
Par ailleurs, je vois que tu n’es pas heureux non plus avec le portrait de Jacques, le frère de Jésus. Eh bien, il a, peut-être, l’air un peu sombre, mais c’est un bon portrait – très bien fait. Je l’apprécie. Tu dois être conscient que quel que soit le portrait que tu réalises, il ne peut pas être 100% exact. Il ne s’agit pas de photographie, mais de reproduction d’images mentales. Et tu le fais très bien. Beaucoup plus de dessins suivront, tu verras.
Je suppose qu’aujourd’hui est l’une de ces journées où tu n’es heureux avec rien, même pas avec toi-même. Tu es un perfectionniste sans être parfait, et tu ne régleras pas cette tension à court terme.
Mais continuons maintenant avec notre récit.
Dans mon dernier message, j’ai décrit la situation politique en Judée. Maintenant, nous allons analyser la situation en Galilée. Par ailleurs, ne penses-tu pas que ce serait une bonne idée d’insérer ici une carte de la Palestine ? Cela aiderait les lecteurs à clarifier les choses.
En l’an 4 av. J.-C. Hérode mourut, Hérode le grand, bien sûr. Dans son testament, il a divisé son Royaume entre ses enfants, et les Romains ont ratifié cela. Très bien, Archélaos a reçu L’Idumée, la Judée et la Samarie.
Un autre fils du « vieux renard », Hérode Antipas, a reçu la Galilée et Peréa. Peréa était une bande de terre à l’est du Jourdain. Comme je te l’ai dit, son père le considérait supérieur à Archélaos et il l’avait même désigné comme son héritier principal, mais au dernier moment, il a changé d’avis.
Cet Hérode Antipas est ce même Hérode à qui Pilate a envoyé Jésus, lors de son soi-disant procès, et qui l’a retourné à Pilate. Il s’agit d’une histoire véridique du Nouveau Testament, et nous parlerons plus tard de l’événement plus en détail. C’est lui aussi qui donna l’ordre d’exécuter le cousin de Jésus, Jean le Baptiste. Plus tard, je t’expliquerai ce qui s’est réellement passé.
Antipas, le plus jeune fils d’Hérode, fit ses études, comme son frère Archélaos, en tant que citoyen privé à Rome. La décision du roi mourant de changer son testament, de nommer Archélaos comme roi, fut la source d’une forte rivalité entre les frères devant l’empereur à Rome. Auguste a confirmé les dernières volontés d’Hérode, en octroyant à Antipas le gouvernement sur seulement la Galilée et la région de Transjordanie, c’est-à-dire Peréa. Le territoire contrôlé par Hérode Antipas correspondait à environ un quart du Royaume d’Hérode le grand. D’où, par conséquent, son titre de tétrarque.
Je vais expliquer de nouveau les titres. Ils mènent toujours à confusion.
Hérode le grand était un roi, un souverain indépendant, au moins formellement reconnu par Rome. Mais Rome a refusé ce titre à ses successeurs immédiats. Archélaos, qui héritait de la moitié du territoire, a reçu le titre d’ethnarque, de souverain du peuple et Philip et Antipas ont reçu le titre de tétrarque, ce qui signifiait souverain d’un quart (du Royaume), et en fait, tous les deux ont reçu un quart du territoire.
Bien qu’il fût seulement le gouverneur de deux petits pays (ou comté), Antipas s’est nommé lui-même localement « roi » et a utilisé le nom de « Hérode », pour soutenir sa demande qu’il était le véritable héritier de son père.
Il y a quelques érudits de la Bible qui aiment citer quelques passages du Nouveau Testament où Hérode Antipas est appelé « roi. » Ils prennent cela comme une indication que l’auteur réel de ces passages n’était pas un Juif de Palestine, parce qu’il ignorait le titre exact de tétrarque. Ce n’est pas vrai. Antipas aimait utiliser ce titre et il a pratiquement exigé que ses sujets l’appellent « roi ». C’est tout simplement çà, et c’est pourquoi il y a une telle confusion apparente. Tu dois être très prudent lors de la lecture des commentaires de ces érudits, qui en fait ne connaissent pas beaucoup de choses. Sois attentif !
Avec l’aide des légions romaines, il écrasa les rebelles galiléens, dont nous parlerons demain, et puis il s’est consacré à l’urbanisation de la partie sud de la Galilée. Il a reconstruit la capitale régionale, Sepphora, que les Romains avaient détruite pendant la guerre civile et il l’a dédiée à l’empereur Auguste, qualifiant de « Autocratoris », ville de l’empereur. Après l’intronisation de son suzerain romain, Tibère, en l’an 14 Ap. J.-C., Antipas a décidé de construire une nouvelle et encore plus splendide capitale, dans le style romain, pour la Galilée sur la rive occidentale du Lac de Génésareth (Lac de Tibériade), la nommant Tibériade. Afin de protéger son flanc sud, il a formé une alliance avec le Royaume arabe des Nabatéens, se mariant avec la fille du roi de Pétra, Arétas IV, mais il divorça par la suite et épousa Hérodias, femme de son demi-frère, défiant ainsi la Torah Juive.
Comme son père, il était très sensible lorsque les Juifs conservateurs ont critiqué lui ou son régime, et il a rapidement écrasé les agitateurs populaires – il suffit de penser comment il a agi dans le cas de Jean le Baptiste. Ses citoyens Juifs ne lui pardonnèrent jamais le fait qu’il ait exécuté une personne qu’ils considéraient envoyée par Dieu. Lorsque Arétas vengea le malheur de sa fille, infligeant une défaite décisive à Hérode en l’an 36 de notre ère, beaucoup de Juifs ont considéré ceci comme un châtiment divin pour l’exécution de Jean. Les véritables ambitions d’Antipas furent encore plus contrariées lorsque le nouvel empereur Gaius, mieux connu comme Caligula, nomma son beau-frère, Agrippa 1er, roi des pays voisins en 37 Ap. J.-C. Oui, tu as bien entendu, il le nomma roi, et non tétrarque. La protestation d’Antipas contre la décision du jeune empereur et pour sa demande d’un rang égal, a conduit Caligula à le démettre de ses fonctions et à l’envoyer en exil. Il est mort peu de temps après, à Lyon, en l’an 39 Ap. J.-C., dix ans après la crucifixion du Maître.
Un autre fils, Philippe, fut nommé tétrarque sur la Gaulanitide, la Batanée ou Bachân, la partie sud de la Syrie moderne, l’Auranitis ou Hauran et la Trachonitide, régions situées au sud-ouest de la Syrie et des montagnes du Liban, qui avaient été placées par Auguste sous la juridiction d’Hérode le grand vers 23 et 20 av. J.-C.
Philippe avait passé son enfance à Rome et y avait été éduqué, comme ses demi-frères favorisés dans le testament du « vieux renard ». L’éducation des enfants d’Hérode à Rome n’était pas l’expression d’une préférence ou le choix de meilleures opportunités pour leurs études, il s’agissait plutôt d’une sorte d’assurance pour les Romains. Les enfants d’Hérode étaient en fait des otages, avec tous les services et les honneurs, mais néanmoins otages. De cette façon, Auguste sécurisait la loyauté d’Hérode. Officiellement il le traitait comme un ami et un partenaire, mais il n’avait pas confiance en lui. Non, Hérode était trop rusé et on ne pouvait pas lui faire confiance. Et Auguste avait raison.
Le domaine de Philippe englobait la partie la moins judaïsée et la plus hellénisée de l’ancien royaume d’Hérode. Parmi ses sujets, en fait, il y avait très peu de Juifs. La plupart d’entre eux étaient syriens ou arabes et ces derniers, à ce moment-là, continuaient à errer dans la région en vivant dans des tentes. Ils se consacraient à un style de vie nomade. Hérode le grand avait construit quelques villes ou villages comme Adraa, le Dar’a moderne, mais il avait été incapable de changer leurs habitudes.
Comme Antipas, Philippe a honoré ses patrons romains, fondant des villes dédiées à la famille impériale. Paneas, une ancienne source d’eau minérale et un autel païen à la source du Jourdain, est devenue la capitale impériale de Philippe qu’il nomma Césarée de Philippe, que tu ne dois pas confondre avec Cesarea Martima (Césarée Maritime), à la mer Méditerranée, la capitale administrative de l’autorité romaine en Judée.
Philippe a également effectué des travaux sur le port de pêche de Bethsaïde, sur la rive nord-ouest du lac de Tibériade. Il a agrandi la place et il l’a renommée Julias, en l’honneur de l’épouse d’Auguste, Livie, qui se surnommait Julie Auguste. Il épousa Salomé II, qui était la fille de son demi-frère, Hérode II, par sa nièce Hérodiade. Mais il mourut en 34 Ap. J.-C., sans laisser d’héritiers, et son domaine a été conféré au frère d’Hérode, Agrippa I.
À ses sujets nomades, Philippe apparaissait comme un cheik Arabe. Il voyageait constamment à travers tout le pays, entouré par seulement un petit cortège. Lorsque quelqu’un demandait son aide, il ordonnait immédiatement à ses aides de dresser son trône sur le terrain, parce qu’il voyageait toujours avec son trône dans ses bagages, il écoutait alors les plaintes et donnait son avis. C’était comme un tribunal improvisé. Les sujets urbains de Philippe considéraient le comportement de leur prince plutôt étrange, mais les Arabes l’aimaient, et considéraient que Philippe était comme l’un des leurs, et il avait, en fait, davantage de soutien parmi eux que dans les villes.
Il régnait sur un peuple craignant la guerre mais toujours plus pur, je veux dire par cela que les corruptions nombreuses, qui étaient encore présentes dans les villes, n’avaient pas atteint ces gens-là. Philippe était une personne modérée, et pour dire la vérité, il n’aimait pas ce qu’il voyait dans les villes, et ses nombreux voyages furent comme une soupape d’échappement, son évasion d’une réalité qu’il n’aimait pas du tout.
Philippe avait également des citoyens grecs et romains, ils vivaient généralement dans les villes. Afin de les satisfaire, Philippe a conçu ses monnaies totalement selon le style païen, présentant d’un côté l’image de l’empereur, Tibère, et au revers des symboles du paganisme, comme un temple par exemple. En Judée, la forteresse du judaïsme conservateur, une telle attitude aurait été impensable et aurait été considérée comme presque blasphématoire par les Juifs orthodoxes.
Après le décès de Philippe à Julias en l’an 34, qui avait régné sur ses domaines pendant trente-sept ans, l’empereur Tibère soumis ces territoires à la juridiction et à l’administration de la province voisine de la Syrie. Mais après la mort de Tibère, le neveu de Philippe, Hérode Agrippa, fut installé par Caligula comme un roi flambant neuf, gouvernant le fief de son oncle décédé. Mais nous parlerons de cela plus tard. Agrippa n’a rien à voir avec Jésus, mais il ne fait pas partie de l’histoire de l’église primitive.
Très bien, mon cher frère ! Nous avons ainsi parlé un peu de Philippe, bien qu’il n’ait rien à voir avec la Galilée. Jésus, cependant, se rendit également fréquemment sur le territoire qu’il gouvernait. Certains de ses disciples étaient aussi originaires de cette région, de la rive orientale du lac.
Ce message est déjà très long. Demain, nous parlerons de la jeunesse de Jésus, et nous aborderons ainsi un domaine que tu ignores complètement. Alors ta soif de « nouvelles » sera étanchée.
Dieu te bénisse, H____ et n’oublie pas de prier. Le monde a besoin de cela maintenant plus que jamais. Et ton âme a toujours besoin de cela.
Je reviens bientôt.
Judas.
Note de l’éditeur : références aux italiques ci-dessus. Comme il a été indiqué lors du message précédent, les passages en italique ont pour origine le site Web crée par Mahlon Smith.
© Geoff Cutler 2013