La vie après la mort

Chapitre 10 - La Sphère des Enfants - extrait de « La vie Dans le Monde Invisible »

Présentation des auteurs

Robert Hugh Benson, l’auteur spirituel, est né le 18 Novembre 1871 et est décédé le 19 Octobre 1914 à l’âge de 42 ans. Il fut successivement prêtre anglican puis prêtre Catholique et fut un romancier et écrivain de science-fiction. Il était le plus jeune fils d’Edward White Benson, évêque Anglican et archevêque de Canterburry. Antony Borgia, le médium par lequel fut écrit le livre avait connu Robert Hugh Benson cinq ans avant sa transition vers le monde des esprits et alors qu’il était âgé de 13 ans.

Antony Borgia a écrit plusieurs livres dont les plus connus sont : « life in the world unseen (ma vie au paradis) », « more about life in the world unseen (plus sur la vie au paradis) » et « Here and Hereafter (Ici et Après) ». Seuls les deux premiers ouvrages ont été traduits en Français. Il semble que les livres publiés n’ont pas été reçus sou cette forme mais ont été, originellement, reçus sous le forme de diverses communications.

Introduction du livre « Ma vie au Paradis »

Ce livre est une véritable initiation au monde spirituel, il fut publié en 1954. Il relate surtout les premiers jours passés dans le monde spirituel. L’ouvrage « Le Paradis retrouvé », publié en 1956 poursuit la description de diverses expériences vécues dans l’autre monde. L’extrait cité « Le Monde des enfants » s’attarde plus particulièrement à décrire la vie des enfants dans le monde des esprits.

Chapitre 10 - Le Monde des Enfants

Une des innombrables questions que j’ai posé à Ed¬win dès mon arrivée dans le monde spirituel concernait le destin des enfants.

Il y a une période de nos vies terrestres que nous appelons la « prime jeunesse ». II y a aussi une jeunesse idéale dans le monde des esprits, et c’est vers cette période que toutes les âmes avancent ou reviennent, selon l’âge auquel leur décès survient. Le temps nécessaire pour y arriver dépend entièrement d’elles, puisque c’est uniquement une question de développement spirituel. Avec les enfants, cette période est normalement beaucoup plus courte.

Ceux qui passent dans le monde spirituel après leur jeunesse, qu’ils soient d’un certain âge ou extrêmes âgés, assumeront, le moment venu, une apparence plus jeune, même s’ils seront plus âgés en savoir et en spiritualité.

Cependant nous ne devons pas en conclure que finalement nous nous ressemblons tous.

Extérieurement, nous semblons jeunes ; nous perdons les signer gênants du passage des années. Mais nos esprits vieillissent en savoir, en sagesse et en spiritualité, et ces qualités de l’esprit sont manifestés.

Quand nous avons visité le temple dans la cité et, d’une certaine distance, avons contemplé le visiteur rayonnant que nous étions venus honorer, il avait l’apparence de la parfaite — et de l’éternelle jeunesse. Pourtant le degré de savoir, de sagesse et de spiritualité qu’i1 diffusait, et que nous pouvions ressentir avec nos esprits, était immense. C’est la même chose, a des degrés divers, pour tous les visiteurs en provenance des mondes supérieurs.

Que se passe-t-il pour les âmes de ceux qui meurent enfants, et de ceux qui passent dans le monde spirituel au moment de leur naissance ? Ils grandissent comme ils au¬raient grandi dans le monde terrestre.

Cependant, ici, les enfants bénéficient des soins qu’ils n’au¬raient pu recevoir dans le monde terrestre.

Le jeune enfant, dont l’éducation n’est pas complète, se trouve dans un monde d’une grande beauté, sous la direction d’âmes également belles. Ce monde des enfants a été appelé « la garderie des cieux » et il ne pourrait être mieux nommé. En réponse à ma question, Edwin nous offrit, à Ruth et à moi, de l’accompagner à la garderie Céleste.

A la frontière entre le monde supérieur et le nôtre, nous nous sommes dirigés dans la direction de la maison d’Edwin. L’atmosphère était plus raréfiée, mais pas assez pour nous incommoder.

Cette atmosphère était beaucoup plus colorée que celle des profondeurs de notre monde. Un grand nombre de fais¬ceaux lumineux étaient toujours en mouvement, s’entremêlaient et produisaient les mélanges de couleurs les plus subtils et les plus délicieux, en une succession d’arcs-en-ciel.

Ces rayons lumineux étaient extrêmement reposants mais ils étaient aussi pleins de vitalité, de gaieté. Nous sentions que la tristesse et la peine étaient impossi¬bles ici. La campagne était d’un vert extrêmement brillant. Les arbres n’étaient pas aussi hauts, mais ils étaient aussi beaux que tous les autres arbres de ces mondes, et ils poussaient aussi librement.

Un peu plus loin, les rayons lumineux disparurent de l’atmosphère qui s’identifiait un peu plus maintenant à celle de no¬tre propre sphère. Cependant une différence étrange et subtile étonnait le visiteur lors de sa première visite. Elle provenait, nous dit Edwin, de l’essentielle spiritualité des enfants. Il est possible de rencontrer quelque chose de similaire lorsque nous disposons du privilège de pouvoir voyager dans un monde supérieur au notre. En plus d’élever sensiblement l’esprit, l’atmosphère nous semble pleine d’une force supérieure. Nous marchions sur l’herbe douce, face à de jolies mai¬sons. Elles n’étaient pas très élevées, mais elles étaient vastes et plaisamment situées parmi des arbres et des jardins. Des fleurs en plates-bandes et en grands massifs étaient artisti¬quement disposées au milieu des pelouses et sous les arbres.

En certains lieux, des fleurs qui ont leur équivalent sur le plan terrestre poussaient séparément des fleurs propres au monde spirituel. Cette séparation, nous dit-on, n’avait pas de signification spéciale. Le but était de simplement bien mon¬trer la différence entre les fleurs spirituelles et les fleurs terres¬tres. Si belles que soient les fleurs terrestres qui poussent ici, elles ne sont pas comparables aux fleurs propres aux pays spirituels. Ici, nous sommes limités par l’expérience terrestre pour les décrire. Leurs couleurs sont plus riches, leurs formes et leurs feuillages offrent une beauté sans égale et nous n’avons pas d’exemple terrestre à quoi les comparer.

Mais il ne faut pas supposer que ces fleurs magnifiques rappellent vaguement des fleurs de serre rarissimes. Loin de là. Elles ne sont pas rares, elles sont en surabondance. L’intensité et la variété de leurs parfums sont extrêmes. Ce ne sont pas des fleurs rares dont la beauté a été cultivé aux dépens de leur parfum. Elles possèdent la qualité commune a tout ce qui pousse ici : elles irradient de la force dynamisante, non seulement par leurs aromes, mais aussi par contact di-rect. J’avais déjà tenu une fleur en mettant nos mains en forme de coupe — Ruth m’avait instruit — et j’avais alors senti le flux de force vitale couler à travers mes bras.

Il y avait des étangs et des petits lacs où s’épanouissaient des fleurs d’eau extrêmement belles, de couleurs gaies ; et, dans une autre direction, des lacs plus grands ; sur lesquels de nombreux petits bateaux avançaient paisiblement.

Les maisons étaient construites avec cette substance proche de l’albâtre. Elles étaient teintées de délicates couleurs pareilles à celles d’un arc-en-ciel. Le style d’architecture ressemblait à celui de mon monde. La surface de quelques maisons était décorée d’exquises sculptures qui reprodui¬saient les nervures des arbres et des fleurs, ou bien les sculp¬tures s’inspiraient de motifs empruntés au monde spirituel.

Mais notre surprise la plus agréable fut de voir, dispersées à travers les bois, de charmantes maisonnettes que l’on aurait cru sorties d’un livre de contes. I1 y avait là des mai¬sons de dimensions réduites, avec des charpentes gracieuse¬ment incurvées, des toits rouge brillant, des fenêtres treillissées, et chacune avait un charmant petit jardin, tout à elle.

Ceci ne veut pas dire que le monde spirituel a emprunté au monde terrestre ses créations imaginaires pour faire les délices des enfants ; ce ne serait pas exact. En vérité, la conception de ces maisons miniatures est venue d’abord du monde spirituel. L’artiste qui avait reçu notre inspiration a depuis quitté le monde terrestre. Elle continue ici son travail dans le monde des enfants.

Ces petites maisons étaient assez grandes pour permet¬tre à un adulte d’y vivre sans être à l’étroit. Pour les enfants, elles avaient la dimension voulue, ni trop petites ni trop grandes. Ces maisons n’étaient pas très hautes et les cham¬bres pas trop grandes. Il était tenu compte de la stature des enfants, pour qui les pièces normales sont trop grandes, et qui ont l’impression d’être des nains dans les immeubles trop spacieux.

Les enfants vivent dans ces maisons minuscules. Elles sont dirigées par des enfants plus âgés, capables de s’occuper consciencieusement des autres résidents.

Tout en marchant, nous avons croisé des groupes d’en¬fants heureux. Certains jouaient avec leurs camarades ; d’autres, assis sur l’herbe, écoutaient un professeur leur lire un livre. D’autres écoutaient attentivement un professeur en train de leur parler des fleurs, et de leur donner une leçon de botanique. Mais c’était une botanique d’un ordre diffèrent, parce qu’elle concernait les fleurs essentiellement spirituelles. Les différences entre les fleurs terrestres et les fleurs spiri¬tuelles étaient amplement mises en évidence par la séparation physique entre les deux.

Edwin nous présenta un des professeurs, et lui expliqua la raison de notre visite. Elle nous accueillit aimablement. Elle nous dit qu’à son enthousiasme pour son travail s’ajou¬terait le plaisir de répondre à toutes nos questions.

Elle était dans le monde spirituel depuis un bon nombre d’années. Sur la terre, elle avait donné naissance à plusieurs enfants. Elle s’était toujours beaucoup intéressée à l’éducation des enfants, ce qui l’avait conduite à son présent travail. Voilà ce qu’elle nous dit d’elle-même. Ce n’était pas beaucoup, et nous le savions déjà ! Elle ne nous dit pas — Edwin nous l’apprit, que, sur terre, elle avait tellement bien élevé ses enfants (ils aidaient maintenant leur mère dans son tra¬vail), que dès le début son travail dans les mondes spirituels fut connu. C’était le travail qu’elle avait aimé sur terre —l’éducation des enfants.

Elle était admirablement douée pour ce travail. II rayon¬nait d’elle un charme et une confiance, une bienveillance et une gaieté qui plaisaient aux enfants. Elle comprenait l’esprit des enfants — elle en était une elle-même ! Elle connaissait beaucoup de choses intéressantes, de celles qui plaisent le plus aux enfants. Elle avait un fonds inépuisable d’histoires pour ses petits élèves. Et, le plus important, elle pouvait se mettre — et prouver qu’elle était — à leur niveau. Nous n’avions jamais vu jusque-là un être plus heureux.

Dans ce monde, nous dit cette gracieuse âme, il y avait des enfants de tous les âges, depuis le petit enfant qui n’avait vécu que quelques minutes dans le monde terrestre, et qui n’avait pas eu d’existence indépendante du tout, jusqu’aux jeunes gens de seize, dix-sept ans.

Souvent, lorsque les enfants grandissent, ils restent dans ce même monde et deviennent eux-mêmes professeurs pen¬dant une certaine période, jusqu’à ce qu’un travail les appelle ailleurs.

Et les parents ? Devenaient-ils parfois les professeurs de leurs enfants ? Rarement, sinon jamais, nous dit notre amie. Les parents auraient tendance à être trop indulgents pour leurs enfants, et il pourrait y avoir d’autres embarras.

Les professeurs sont toujours des âmes qui ont une vaste expérience. Pen de parents nouvellement arrivés dans le monde spirituel pourraient s’occuper des enfants-esprits. Que les professeurs aient été parents eux-mêmes dans le monde terrestre ou non, ils suivent tous un cours supérieur de pédagogie avant de se conformer aux exigences élevées et rigoureuses de ce travail. Et, naturellement, ils doivent avoir un caractère en harmonie avec ce métier.

Le travail n’est pas ardu, mais il exige des professeurs de nombreuses qualifications spéciales.

La croissance mentale et physique des enfants dans le monde spirituel est bien plus rapide que dans le monde terrestre. Je vous ai déjà dit que la mémoire est infaillible ici. Cette perfection commence avec le premier éveil de l’esprit, et c’est très tôt ici. Cette précocité est parfaitement naturelle et le jeune esprit absorbe le savoir sans difficulté. Le tempérament est soigneusement guidé le long de lignes purement spirituelles, afin que l’acquisition du savoir par des êtres aussi jeunes ne soit pas désagréable, comme elle peut l’être pour les enfants prodiges du monde terrestre. Les enfants sont d’abord entrainés dans des matières purement spirituelles ; puis on leur parle du monde terrestre, si leur vie terrestre a été très brève.

Le gouverneur du monde agit comme un père envers ses enfants et ceux-ci l’aiment comme tel.

Les programmes d’études sont nombreux. Les enfants apprennent à lire, mais beaucoup d’autres sujets des programmes d’éducation terrestres sont entièrement superflus. Il serait plus exact de dire que chaque enfant est instruit dans un sujet particulier plutôt que de dire que les programmes sont nombreux.

Lorsqu’ils grandissent, ils choisissent eux-mêmes leur type de travail. En se spécialisant, les enfants acquièrent d’avance les qualifications nécessaires. Quelques-uns, par exemple, choisissent de retourner sur la terre temporaire¬ment. Là, ils travaillent avec nous à parfaire les communica¬tions. Ils deviennent d’excellents communicateurs, et sont heureux de leurs séjours terrestres. Ainsi, leur expérience grandit. Ceci améliore leur compréhension des ennuis, des tribulations et des plaisirs de la vie incarnée.

Lorsque nous parlons de ces enfants-esprits, les parents de la terre demandent toujours : serons-nous capables de reconnaitre nos enfants lorsque nous arriverons dans le monde spirituel ? La réponse est oui, sans l’ombre d’un doute. Mais comment, s’ils ont grandi dans le monde spirituel et loin de nous, cela sera-t-il possible ? Pour répondre cette question, il vous faut en savoir plus à propos de vous-mêmes.

Sur la terre, lorsque le corps physique dort, le corps spirituel s’en sépare temporairement, tout en restant en contact avec lui par un lien magnétique. Ce lien est un véritable transmetteur de vie entre le corps spirituel et le corps terrestre. L’esprit ainsi reste dans le voisinage du corps terrestre ou va jusqu’à la sphère Céleste que sa vie terrestre lui permet de visiter. Ainsi, le corps spirituel passe une partie du temps de sa vie terrestre dans les mondes spirituels. Et pendant ces visites, il rencontre des parents, des amis, morts avant lui. Et pendant ces visites, les parents peuvent rencontrer leurs enfants, et ainsi assister à leur crois¬sance.

Il n’est pas permis aux parents de pénétrer dans le monde des enfants, mais il y a de nombreux endroits où de telles rencontres peuvent avoir lieu. Si vous vous rappelez la perfection de notre mémoire subconsciente, vous verrez que le problème de reconnaître un enfant ne se pose pas : le parent a vu l’enfant et observé sa croissance pendant toutes ces années, exactement comme il l’aurait fait si l’enfant était resté dans le monde terrestre.

Il doit y avoir, naturellement, un attachement suffisant entre le parent et l’enfant, autrement cette loi ne fonctionnerait pas.

Un lien d’affection, ou un vif intérêt doit aussi exister pour toutes les relations humaines, entre mari et femme, parents et enfants, ou bien entre amis. Sans cet intérêt, il est douteux qu’une rencontre se produise, sauf fortuitement.

Le monde des enfants contient tout ce que de grands esprits, inspirés par l’Esprit Suprême, peuvent réaliser pour le bien-être, le confort, l’éducation, le plaisir et le bonheur de ses jeunes habitants. Ses maisons du savoir sont aussi bien équipées que les maisons du savoir, plus grandes, de notre propre monde. A bien des égards, elles le sont plus puisqu’elles possèdent tout l’équipement nécessaire à la diffusion du savoir a des élèves incultes, qui doivent commencer par le commencement, comme ils l’auraient fait s’ils étaient restés dans le monde terrestre. Ceci concerne les enfants arrivés dans le monde spirituel dans leur petite enfance. Les enfants qui quittent le monde terrestre dans leurs premières années d’instruction continuent leurs études là où ils les ont laissées, en éliminant tout l’inutile et en ajoutant l’essentiel au point de vue spirituel. A un âge convenable, ils choisiront leur futur travail, et étudieront dans ce but. Ce que peut être ce travail, je vous le raconterai plus tard.

La question de la survie des enfants m’avait considérablement préoccupé sur la terre. Ruth n’y avait pas beaucoup songé, sauf qu’elle supposait que les enfants devaient survivre parce qu’elle savait intuitivement que les adultes survivaient : logiquement, la survie des uns rend vraisemblable la survie des autres et le monde spirituel devait être un monde logique.

Edwin avait été aussi perplexe que moi. Aussi vous pouvez imaginer ma surprise, dans le monde des enfants, devant ces superbes installations à l’usage des êtres arrivés dans les mondes spirituels dans leurs jeunes années ; le tout sous la plus sage des directions, celle du Créateur lui-même, offert sans crédos ni croyances, sans doctrines ni dogmes, sans rituels ni formules. Leur décès à lui seul ouvre à ces enfants la porte de ce monde.

Et, bien entendu, les enfants ont les mêmes opportunités, les mêmes droits à leur héritage spirituel que tout le monde ici, jeunes et vieux.

Et nous avons tous le même grand but : un bonheur parfait et continuel.