La vie après la mort

La vie au-delà du voile - Tome 5

Les Terres Lointaines du Ciel

Messages spirituels reçus et consignés par le révérend George Vale Owen. (1860-1931) Vicaire d’Orford, Lancashire, Angleterre - COPYRIGHT Avril 1921.

Cet extrait est des chapitres 6 et 7, qui couvrent les l’éducation des enfants au ciel.

Au sujet de Georges Vale Oven

George Vale Owen est né à Birmingham, en Angleterre, en 1870. Il fut d’abord curé dans différentes paroisses de Liverpool puis vicaire à Orford, Warrington. La mort de sa mère en 1909 réveilla ses capacités psychiques et il commença à recevoir des communications psychiques par le biais de l’écriture automatique en 1913. Compte tenu de l’impact sur lui des informations qu’il recevait de cette manière, il se convertit au spiritualisme. Les messages qu’il reçut sont publiés dans différents ouvrages.

Au cours des années 1920, George Vale Owen écrivit un certain nombre de livres sur sa nouvelle foi, le plus remarquable étant l’ensemble de cinq volumes intitulé « Life Beyond the Veil (la vie au-delà du voile). Les ouvrages sont préfacés par Sir Arthur Conan Doyle (le créateur de Sherlock Holmes), qui fut un grand partisan d’Owen. Grâce à la publication de ses travaux dans un très grand journal, Georges Vale Owen devint célèbre dans tout le Royaume-Uni. Mais, en raison de ses activités spirites, les autorités ecclésiastiques l’obligèrent à quitter sa paroisse. En 1922, à 53 ans, il se mit à promouvoir activement le spiritualisme à travers une série de conférences en Angleterre et aux Etats Unis. Il mourut le 09 Mars 1931, épuisé pat son travail de médium.

L’extrait publié ci-dessous est issu du livre « Outlands of Heaven ».

Au sujet du livre « Outlands of Heaven »

Il s’agit du cinquième et dernier volume de la série de livres sous-titrée “La vie au-delà du voile”. Il a été publié pour la première fois en 1921, mais est tombé dans l’oubli. Cependant ce livre est peut-être le meilleur de la série. L’une des raisons est que la moitié du livre couvrait comment les enfants apprennent et s’instruisent. Aucun autre ouvrage ne traite ce sujet.

La deuxième partie du livre traite des confins. Ce sont les plans spirituels situés juste à l’extérieur des “vrais” enfers. Il semblerait que la loi de l’attraction soit quelque peu élastique, car il existe de nombreux cas d’esprits voyageant plus loin que leur condition ne leur conviendrait vraiment. Un certain nombre d’esprits avancés opèrent dans ces domaines et doivent être assez forts dans leur approche pour faire face à ces esprits semi-obscurs indisciplinés.

La troisième partie à ce volume n’était pas dans la publication originale, mais dans un livret tout à fait séparé intitulé “Paul et Albert”. Comme il s’agit d’un livre assez court, il a été ajouté à la première publication. C’est un récit très détaillé du voyage de Paul à travers les enfers et c’est très instructif. Il décrit l’odyssée dans le monde des esprits, d’un médecin égoïste et malhonnête (paul) qui se retrouve en enfer après sa mort tout comme sa victime (Albert).

Chapitre 6 - Création et croissance

Mardi 20 Janvier 1920

Il y a une tonnelle dans cette cour ; elle est très spacieuse et très reposante. Wulfhere y appela ses servantes et elles s’assirent à l’intérieur sur le siège herbeux qui se trouvait sur trois côtés d’un carré, le quatrième étant ouvert sur la plaine. Elle s’assit à l’extrémité, près de la pelouse ouverte, et à droite, vue de l’extérieur. Les enfants étaient allongés sur l’herbe devant l’entrée, située à la limite du terrain.

Elle leur parla ainsi : « Vous vous êtes bien amusés, mes petits. Vous avez envahi le royaume d’un autre, vous avez renversé et démoli son œuvre et vous l’avez reconstruit selon votre bon plaisir. Mais le gentil péril était à vos côtés, tenu en laisse par son désir que, malgré votre manque d’expérience, le désastre ne s’approche pas de vous. Je vais maintenant poursuivre ma lecture et, lorsque le problème sera posé devant vous, j’écouterai votre sagesse à ce sujet.

« Il y a très longtemps, un groupe de dames est venue d’une région éloignée de cette même sphère. Elles avaient été envoyées afin de chercher un endroit où établir une nouvelle colonie d’étudiants comme vous. L’une d’elles a dit, alors qu’elles poursuivaient leur chemin : « Je pense, mes sœurs, que le bord de mer est un endroit tout à fait approprié, car ce que ces jeunes gens doivent apprendre, ce sont les débuts de la Science de la Création. Et c’est des eaux qu’est d’abord sorti l’être vivant qui, en évoluant, a peuplé la terre de l’humanité. »

« Elles se rendirent donc à la frontière. Elles eurent beau observer attentivement, elles ne purent découvrir aucun endroit propice. En effet, il n’était pas possible de construire leur école au fond de l’océan, car leurs jeunes protégés n’étaient pas des animaux des profondeurs, où seuls ces débuts pouvaient être étudiés avec facilité et perfection.

C’est pourquoi une autre dit : « Je conseille que nous allions dans les forêts où il y a des ruisseaux et des étangs, où la vie des eaux peut être trouvée et étudiée. Car là aussi les arbres manifestent la vie de leur propre espèce, et les oiseaux et les animaux de la forêt ajoutent leur instruction à celle des eaux ».

« EIles se rendirent donc dans la forêt, mais elles découvrirent que pour construire leur école et leurs maisons, elles devaient déboiser et détourner les cours d’eau de la clairière. La colonie devait être très nombreuse et elle allait bouleverser la croissance de la forêt au point de perturber toute sa vie et en modifier les caractéristiques particulières. « EIles s’assirent donc parmi les arbres pour discuter de tout cela et, alors qu’elles étaient assises, un oiseau vint se percher sur une branche au-dessus d’elles et se mit à chanter. Pendant qu’il chantait, le sens de son chant prit forme dans leur esprit, et elles se turent pour l’écouter. En langage humain, ce serait quelque chose de ce genre :

Le chant de l’oiseau 1


Nous ne chantons pas pour les sages de la terre.
Car ils n’ont plus de sagesse,
Et, faute de sagesse, ils ne savent pas.
La sagesse n’est rien
Si elle n’est pas accompagnée
Un bon silence de satisfaction.


Ce n’est pas pour les grands de ce monde
Notre musique ne s’adresse pas aux grands de ce monde,
Car ils sont proches de ceux
Qui n’ont pas la même valeur que nous ;
Nous ne pouvons pas chanter la richesse ou les armes
Qui sont pour eux leurs seuls charmes.


Mais quand, sous notre nid de feuilles
Le travailleur fatigué se couche,
Nous lui retirons son cœur de la ferme ou de la ville


Et remplissons son âme d’un repos bienveillant ;
Nous remplissons son âme d’un repos salutaire.
Nous lui soufflons la bénédiction : “Paix”.


Ainsi, celui qui cherche à dominer
Par la force des armes ou le pouvoir du monde.
Se retrouvera seul et triste,
Car personne ne s’accouplera avec lui ;
Ainsi, en s’emparant de tout, il perdra tout.
Parce qu’il est si grandiose.


Prenez-moi pour modèle, vous tous.
Je ne peux que tchanter un petit air ;
Un seul thème et seulement jour après jour.
Mais ce que je peux, je le fais.
Et qui dira que je n’ai pas fait mon travail ?
Que je n’ai pas fait mon travail du jour ?


Et maintenant, braves gens, vous tous.
Ne faites que ce que vous pouvez bien faire.
Évitez l’impossible ;
C’est ainsi que je vous dis à tous adieu…
Je vais saluer d’autres imbéciles,
Et ainsi de suite, et ainsi de suite

Mercredi 21 Janvier 1920,

Eh bien, mes enfants, ces dames ont pris à cœur la leçon de cette chanson et ont façonné leur méthode en fonction d’elle. Quelle a été leur ligne de conduite ? Comment cette actuelle colonie a-t-elle été construite ?

Je ne m’attarderai pas à vous donner leurs réponses, mon fils. Je vais vous donner la solution telle qu’elle a été mise en œuvre dans cette fondation, bien que vous l’ayez probablement déjà trouvée. Je dirai qu’ils ont d’abord établi une simple école et qu’ils l’ont complétée au fur et à mesure des besoins.

Oui, mon fils, c’est effectivement, comme tu le dis, assez simple. Mais si tu connaissais tous les nombreux départements d’enseignement de la région, tu t’étonnerais que ce qui était simple puisse devenir si complexe.

Un peu comme l’évolution, telle que nous la concevons ici, sur terre, n’est-ce pas ? Je veux dire l’évolution de la cellule unique jusqu’au corps humain.

Tout à fait, tout à fait. Et ce n’est pas du tout une mauvaise illustration, si nous la comprenons comme étant simplement un principe et non pas une réalité dans les détails. Tu vois, mon fils, ta théorie de l’évolution est vraie dans ses grandes lignes, mais la surface de ce sujet n’a encore été qu’effleurée. Nous ne nous étendrons pas sur ce thème, de peur d’être détournés de notre thèse principale.

L’évolution

Je ferai remarquer que le corps humain, étant un composé de cellules semblables les unes aux autres, s’est développé uniquement à partir de la forme unicellulaire initiale, a grandi par agglomération consécutive à l’expansion et à la subdivision. Mais si chaque cellule primaire est identique à toutes les autres, d’où vient la variété de structure des organismes complexes et diversifiés que sont, par exemple, une ronce, un crapaud ou un cheval ?

Non, il y a un autre facteur, extérieur, à prendre en compte. Ce facteur est externe non pas en termes de lieu, mais de condition. Il s’agit de la personnalité inhérente à ses Seigneurs créateurs. Ce principe de personnalité se diversifie continuellement parmi les Seigneurs créateurs inférieurs et ainsi de suite vers le bas à travers les ordres angéliques, chaque ordre manifestant une quantité moindre dans chaque individu, jusqu’à ce que nous atteignions enfin l’atome unicellulaire de la vie. Ici, la personnalité semble s’être éteinte. Mais il n’en est rien : comparée à la plus haute manifestation sous Dieu - celle du plus grand des Seigneurs créateurs - la personnalité dynamique est plus extérieure et l’entité, la cellule, plus de nature passive que créative. En d’autres termes, le cercle se trouve ici à mi-chemin de l’achèvement. Le processus, après avoir traversé tous ces degrés, s’est achevé, dans la direction extérieure, par la cellule unique. La cellule doit maintenant être traitée à partir de l’autre arc de cercle et ramenée le long de la seconde moitié de la circonférence, non seulement par un parcours inverse - inverse quant à sa direction - mais aussi par un processus inverse.

Je ne comprends pas, Arnel. Ai-je bien compris ?

Aussi juste que le langage terrestre peut le contenir, mon fils, je pense. Écoute attentivement pendant que je continue.

Oui, j’écoute.

La petite fille et la bulle

Deux garçons s’étaient assis pour se reposer dans le pays montagneux de Suisse. Ils parlaient de la création et du processus par lequel elle se poursuivait. Le mot « évolution » était, bien sûr, le mot qu’ils utilisaient. Mais ils étaient de grands garçons et en âge de raisonner sur de telles questions. Les esprits en pleine croissance sont souvent d’une originalité pittoresque, et c’était le cas de ceux-là. Ils se demandaient si le processus invisible de la création et de l’évolution pouvait être mis en parallèle dans le concret et si, par une action de leur part, le principe sous-jacent pouvait être démontré. Ils postulèrent que, Dieu étant unitaire, tout ce qui partait de Lui devait, à la fin, revenir à Lui. Ils se mirent donc à tester ce principe jour après jour.

Le premier jour, ils partirent de la base d’une montagne, escaladèrent son sommet et redescendirent jusqu’à sa base sur l’autre versant. « Il est évident, dirent-ils, qu’il n’y a pas de vraie route à suivre pour le progrès des âges. Nous sommes aussi bas qu’au départ et une montagne entière nous sépare de notre objectif. »

Le lendemain, ils gravirent de nouveau la montagne, la redescendirent et gravirent l’autre montagne qui leur faisait face de l’autre côté de la vallée. Ils se sentaient mieux disposés à étudier la question ici, car ils se trouvaient à une altitude élevée, et même un peu plus élevée qu’au départ, car ce sommet était le plus élevé des deux. De plus, ils avaient une vue dégagée sur l’ensemble du parcours, d’un sommet à l’autre. Mais ils n’étaient pas revenus à leur point de départ, il y avait un large espace entre les deux.

Lorsqu’ils se levèrent le lendemain matin, la fille de l’aubergiste faisait des bulles. Ils assistèrent à la création d’une grande et belle bulle et, au fur et à mesure qu’elle se dilatait, ils virent les veines de couleur se déplacer circulairement autour de sa surface.

L’un des garçons dit à l’autre : « Voici notre solution au problème ». L’autre dit : « Petite fille, qu’as-tu à l’intérieur de cette belle bulle ? ».

L’enfant répondit : « Quand je fais des bulles, monsieur, je pense toujours que chacune d’elles est le paradis. »

« Et si cette bulle est le paradis, alors où est Dieu ? »

« A l’intérieur », répondit la petite fille.

« Mais cette bulle est-elle assez grande pour contenir Dieu ? »

« Non », répondit la fillette. « Vous voyez, c’est pour cela qu’elle grossit de plus en plus. Regardez ! Elle fit un grand effort et la bulle s’agrandit encore et elle éclata. »

« Maintenant, dit le garçon, ta belle bulle, avec tous ses continents, ses océans et ses arbres, n’est plus rien. Depuis que tu as soufflé dedans la dernière fois, tu vois, elle a éclaté ». « Oui, mais Dieu ne l’a pas fait », répondit le plus jeune.

L’extérieur et l’essentiel

Jeudi 22 Janvier 1920

Et quel est le sens de votre parabole, Arnel ? Quel est son rapport avec la fondation de ce Collège ?

Non, mon fils, je préfère que ce soit toi qui donnes l’interprétation. C’est pourquoi je te donne ces paraboles.

Nous nous sommes un peu égarés, n’est-ce pas ? C’est cette voie de passage vers l’évolution qui l’a fait, n’est-ce pas ?

Lorsque nous transmettons des messages de ces sphères à la vôtre, nous sommes toujours soumis à cette restriction, à savoir que nous ne devons pas penser à votre place. Nous faisons les briques, vous construisez le bâtiment. C’est cette méthode qui vous apporte le plus d’avantages. Néanmoins, puisque le sens de ce que j’ai écrit est obscur pour vous, il peut en être de même pour d’autres. Je vais donc vous donner la clé de voûte et vous laisser ériger l’arche dans laquelle elle sera enchâssée.

Lorsque j’ai parlé de l’école secondaire, j’avais à l’esprit, en premier lieu, l’institution elle-même et non les bâtiments dans lesquels elle devrait être logée. L’erreur de ces dames était la même que celle que vous avez commise : elles planifiaient un grand projet de construction et se sont mises à choisir l’endroit le plus probable et le plus approprié pour ériger les maisons et leur collège. C’est cette erreur qui est à l’origine du chant par lequel le petit oiseau les a réprimandées. Elles confondaient l’extérieur et l’essentiel.

La matière est ici beaucoup plus plastique à l’action de la volonté, comme elles auraient dû s’en souvenir mais ne l’ont pas fait.

Leur méthode aurait dû être beaucoup plus simple. Elles finirent par y parvenir, après de longs raisonnements. Une fois trouvée, elle fut immédiatement mise en œuvre.

Cette méthode consistait à débuter l’école, à l’installer dans la région choisie et à commencer l’enseignement. Les bâtiments n’étaient qu’un accessoire. Ils seraient construits, au fur et à mesure des besoins, par les élèves eux-mêmes, grâce aux connaissances acquises.

La vie et la volonté sont si puissantes ici qu’il n’est pas bon ou utile d’ériger d’abord le bâtiment, puis de façonner et de modeler les élèves en fonction de ses proportions et de sa conception. Non, car, comme moi et d’autres vous l’avons expliqué, les arbres, les bâtiments et toutes les choses qui répondent à ce que vous appelez la matière sur terre réagissent et sont très sensibles à la personnalité des personnes qui entrent en contact avec eux. Cette réponse sensible est également réciproque entre ces choses et ces personnes. Les Seigneurs créateurs qui ont conçu et fait évoluer l’escargot n’ont pas fait entrer l’animal dans leur maison, mais dans l’autre sens. Chez l’escargot ou chez l’homme, c’est la même Vie Divine qui opère, seulement qualifiée différemment dans son degré de puissance et sa méthode d’expression.

C’est pourquoi, mon fils, je te rappelle la bulle, et pourquoi elle a éclaté, et ce qui n’a pas éclaté lorsque la bulle a connu son désastre.

Je pense que cela devrait suffire pour la clé de voûte. Maintenant, construis ton arche et place-la juste au milieu au sommet - juste au sommet, mon fils, ou ton arche ne sera ni vraie ni stable. C’est ainsi.

Et maintenant, j’ai l’intention de partir en campagne avec vous et de nous mettre au travail.

« Alice au pays des merveilles » promulguée

Vous parlez de la mission que vous vous apprêtez à entamer ?

Mais oui, c’est notre objectif, n’est-ce pas ?

Je suppose que c’est le cas, mais nous semblons être dans des quartiers plutôt heureux dans cette belles place. Je l’ai plutôt appréciée. Cela m’a rappelé un peu « Alice au pays des merveilles ». N’avez-vous rien d’autre à me dire sur ces mêmes lieux, Amel ?

(Pause d’environ une minute.)

Dois-je l’écrire ? “Alice au pays des merveilles”. Est-ce que c’est cela qui te préoccupe, Arnel ? Je suis désolé si c’est le cas.

Non, non, mon fils. Je connais le livre et je me suis arrêté pour retrouver l’histoire. Je l’ai maintenant. C’est un très bon livre parce qu’il développe l’imagination et l’entraîne. Tu serais surpris si je te disais que, à quelques détails près, nous l’avons eu ici il y a quelque temps, dans la vie réelle. Non, je ne l’ai pas vu. C’est quelqu’un qui l’a vu qui me l’a raconté. Il s’agissait d’une expérience relative à la même série de lois que celles dont j’ai parlé à propos de la construction du lycée : celles qui opèrent entre la personne et son environnement.

En bref, l’histoire est la suivante : Des expériences avaient été faites sur les différents éléments qui composent l’environnement : la végétation, les minéraux, la vie animale et enfin l’atmosphère. Les expérimentateurs ont alors cherché un environnement plus proche, et l’un d’entre eux a suggéré leur propre corps, dans lequel l’individu, l’esprit, fonctionne.

C’était audacieux, mais nous aimons les entreprises audacieuses ici. Le résultat fut un plan soigneusement élaboré. Les acteurs ont été sélectionnés et ils ont réussi, après quelques échecs, à élaborer presque toute la gamme des merveilles de ce récit. Il s’agissait simplement d’une manière pittoresque de donner à une grande école d’enfants une leçon de choses sur le pouvoir de la volonté sur les éléments extérieurs. Beaucoup d’enfants connaissaient l’histoire et étaient en extase lorsqu’ils voyaient la chose, non pas dans un livre, mais dans la vie réelle, avec les personnages qui se formaient sous leurs yeux. Lorsque tout fut terminé, les acteurs se sont revus dans leur propre peau et l’ont peu à peu réassumée.

Ont-ils réussi à gérer l’affaire du long cou, et Alice à grandir et à rétrécir ?

Oui, oui, ces parties étaient assez faciles. Ce sont les animaux qui ont représenté la plus grande difficulté.

Nous allons nous arrêter maintenant, et je pense que certains de vos lecteurs murmureront : « Cela suffit. » Eh bien, mon fils, un jour ou l’autre.

Chapitre 7 - L’éducation des enfants

Mardi 27 Janvier 1920

Puisque vous me dites que vous souhaitez flâner dans cette région agréable dont je vous ai parlé la dernière fois, je vais suivre votre exemple, pour cette fois, comme vous avez, par votre gentillesse, si souvent suivi le mien. Je le fais aussi parce que, en m’immisçant dans vos propres conditions, je constate qu’il y en a beaucoup pour qui les éléments les plus simples de notre vie Céleste sont étranges, et pour qui un récit aussi léger que celui qui vient de s’achever est confortable et non dépourvu d’intérêt pédagogique.

Dans ce même groupe de bâtiments dont la Salle des Piliers est le principal, il y en a d’autres, moins somptueux, dans lesquels les étudiants sont instruits. C’est dans l’un d’entre eux, attribué principalement aux plus jeunes de nos élèves, que ceux de l’épisode de la fontaine se sont retrouvés peu après leur essai le plus merveilleux dans le domaine de la science créative.

Le récit de cette conférence vous montrera à la fois comment de telles transactions sont utilisées de façon plus sérieuse et comment nous mêlons ici la joie de vivre à l’élément d’instruction.

La salle de conférence était de forme oblongue et le professeur se tenait à mi-chemin entre les deux arcs centraux de l’arcade qui donnait sur les jardins en contrebas. C’était à peu près ce qu’aurait été une section de la Pergola si elle avait été entourée de murs à chaque extrémité. En effet, l’arcade était ouverte sur les jardins extérieurs, avec une terrasse qui s’étendait à droite et à gauche au-delà des arches et qui descendait par des marches sur toute la longueur de la terrasse dans les jardins en contrebas.

C’est là qu’était assis l’enseignant, et les élèves étaient assis par groupes sur des bancs disposés çà et là devant lui. En outre, sur le mur d’en face et sur les deux murs d’extrémité les plus courts se trouvaient des tableaux tels que ceux que je vous ai décrits dans la Pergola. D’autres élèves plus âgés et des professeurs étaient assis ou se tenaient debout ici et là dans la pièce et apportaient leur aide facilement et silencieusement chaque fois qu’ils voyaient une occasion de compléter les propos de l’enseignant.

En guise de prélude, il dit : « Mes chers jeunes explorateurs, vous qui êtes revenus du royaume des mystères dans lequel vous avez eu l’audace de pénétrer sans guide pour vous indiquer les chemins sûrs, je vais maintenant vous lire à nouveau votre cours dans l’ordre approprié, afin que vous soyez à l’avenir armés à l’avance, dans toute bataille que vous engagerez, de ces lois inflexibles qui gouvernent Dieu et son royaume. »

Puis il leur expliqua en détail les points que je vous ai déjà exposés brièvement. Je ne les énumérerai pas, de peur d’être trop long, mais j’interviendrai à la fin pour vous parler de la partie expérimentale qui fut servie pour aider à digérer les divers plats de nourritue qui composaient le repas.

« Un nœud impossible »

Un grand oiseau était assis au-dessus d’une des arches, tout comme d’autres oiseaux plus petits qui, de temps en temps, entraient par les jardins et volaient çà et là dans la salle de lecture. Certains faisaient les cent pas sur le trottoir parmi les enfants ou s’asseyaient sur leurs bancs, sur leurs épaules ou sur leurs genoux. Celui-ci était le plus grand de tous. Le professeur lui dit, en le montrant du doigt : « Maintenant, pour que vous puissiez mettre à l’épreuve ce que je vous ai expliqué et ainsi transformer les principes en actions, je vous soumets un problème. Je pense que ce grand oiseau apprécie sa plus grande dignité par rapport à celle de ses petits cousins. En effet, il est resté assis tout au long de l’exposé, dans son état solennel et charmant, tandis que les petits ont été vos compagnons et les uns pour les autres. Maintenant, je vous quitte et je reviendrai un peu plus tard, et j’espère le voir, même s’il est moins exalté dans sa fierté, plus chaleureux dans son attitude. Vous devez le faire descendre, mes enfants, ici, parmi ses compagnons qui chantent et bavardent avec vous, comme vous pourriez bien être leurs grands-pères ou leurs grands-mères ou leurs propres cousins. Cependant, écoutez-moi bien, mes enfants - car ce jeu a ses règles - vous ferez cela, mais sans crier ni l’appeler, ni l’inciter par des gestes, mais uniquement par votre propre volonté, en vous concentrant sur la création ».

Et c’est ainsi qu’en riant joyeusement de leur étonnement devant un nœud aussi impossible à dénouer, elle embrassa l’un ou l’autre sur son chemin, tandis qu’elle les rencontrait et traversait l’Arcade pour se rendre dans les jardins au-delà.

La plupart des élèves les plus âgés l’accompagnèrent, je restai en arrière, ainsi qu’une douzaine d’autres, pour voir le spectacle à venir.

Une qualification difficile

Il y a plus d’une méthode pour parvenir à ce résultat. Mon but n’est pas de vous les présenter, mais seulement de vous expliquer comment ces jeunes élèves ont abordé leur tâche. Vous devez garder à l’esprit que leurs études étaient, à cette époque, principalement orientées vers la sphère de la faculté créatrice et qu’ils en étaient encore au stade initial de ce département de la science. Pour quelqu’un de plus avancé, le problème n’aurait présenté aucune difficulté. Mais ces jeunes scientifiques turbulents étaient, pour l’instant, dans l’impasse, à cause de la condition que leur professeur avait insérée dans le problème. Il s’agissait d’utiliser leur volonté de manière créative. C’était la ruse et elle seule, car il aurait été facile pour eux de vouloir la descente de cet oiseau et de s’approprier sa création. Tu vois, mon fils ? Tu me comprends parfaitement sur ce point, n’est-ce pas ?

Ils restèrent un moment en silence, impuissants et désespérés. Oh ! c’était beau de les voir, ces chers et doux garçons et filles, dans leur liberté l’un envers l’autre et dans l’amour qui les englobe. Et lorsqu’ils rompaient le silence, le désordre irrégulier de la mélodie de leurs voix était en soi un Te Deum, spontané et involontaire, à Celui qui, je pense, se réjouit sans modération de l’heureuse liberté de ceux-là.

Je me permets d’avouer, mon fils, qu’en passant en revue le problème sous toutes ses facettes, une à une, ainsi que les étapes auxquelles ils étaient parvenus dans leurs études, je doutais fort de leur réussite. Mais je pensais, avec une sinistre délectation, que ma revanche était maintenant à portée de main pour la défaite que j’avais subie en ne parvenant pas à résoudre le problème causé par leurs agissements à la Fontaine.

Mais non, cet avantage m’a été refusé. Ils ont trouvé un moyen. Ce n’était pas la méthode que les plus avancés auraient employée. Mais c’était une bonne méthode. Elle respectait les conditions fixées et atteignait l’objectif fixé.

De cela, mon fils, je te parlerai demain.

Créer par la volonté

Mercredi 28 Janvier 1920

C’est l’une des filles qui a eu l’idée de la méthode qui a été adoptée après de nombreuses et bruyantes discussions. Les enfants formèrent un cercle avec les canapés qui avaient été placés de façon irrégulière dans la pièce. Puis, tous ensemble, ils se mirent en ordre, les plus petits se répartissant entre eux, et se mirent sérieusement à la tâche.

La première étape de leur travail consistait à rassembler tous les petits oiseaux dans leur cercle. Ce fut facile. Ils sont venus, l’un après l’autre, au nombre de soixante ou à peu près. Ensuite, ces oiseaux ont commencé à se regrouper au milieu, en réponse à la volonté concentrée des élèves.

Lorsqu’ils étaient ainsi rassemblés, il y avait beaucoup de gazouillis entre eux et de plumage qui se dressait. Mais peu à peu, ils devinrent silencieux et immobiles, jusqu’à ce qu’ils s’endorment sous le charme.

J’observais tout cela avec beaucoup de curiosité, et je remarquai alors qu’un changement s’opérait chez eux. Leurs plumes multicolores changèrent lentement de nature et prirent une couleur ardoise plutôt terne, pas désagréable et très chaste, mais d’une teinte neutre. J’ai tout de suite compris ce que faisaient ces enfants. Ils avaient retiré à chacun de ces oiseaux son aura, pas complètement, mais en laissant peut-être une huitième partie qui n’était cependant pas visible à l’extérieur, mais se répartissait dans le corps visible à l’extérieur, et était répartie dans le corps de l’oiseau à l’intérieur.

Ensuite, les enfants de droite, que je regardais depuis le dessous de l’arcade, quittèrent tranquillement et lentement leur poste et se rendirent à l’extrémité gauche de la pièce, où ils prirent place derrière les autres enfants qui étaient encore allongés sur les chaises longues. Pendant ce temps, un nuage lumineux s’est accumulé devant eux et entre eux et les oiseaux. C’était l’aura de tous les oiseaux. Elle se composait et se fondait en une seule. Elle s’est lentement contractée sur elle-même jusqu’à ce qu’elle repose sur le sol, sous la forme d’un gros œuf. Elle fut ensuite délicatement soulevée sur son extrémité. Elle était devenue plus lourde par rapport à sa densité.

Puis sa forme changea jusqu’à ce que se tienne à sa place une réplique du grand oiseau qui était toujours assis sur l’arche en hauteur, très attentif aux étranges activités qui se déroulaient en dessous de lui. Enfin, l’oiseau nouveau-né bougea légèrement la tête, et certains des petits élèves commencèrent à battre des mains de joie. Mais leurs aînés les firent taire instantanément, de peur qu’une distraction de la volonté ne vienne gâcher leur travail, maintenant presque achevé.

L’oiseau resta là, immobile et silencieux, mais bientôt il y eut un petit soulèvement d’ailes, puis ses yeux s’ouvrirent et il fit quelques pas vers les enfants. Ils continuèrent d’unir leurs volontés sur elle et, enfin, elle se tint là, oiseau vivant, compagnon de sa majesté dans les airs.

Elle courut vers un enfant, puis vers un autre, recevant leurs caresses sur son passage. Après que cela eut duré un certain temps, elle s’éloigna d’eux de quelques mètres et lança son appel d’amour, et l’oiseau descendit de son vol et rejoignit sa compagne sur le sol.

Inverser le processus

Ces jeunes créateurs poussèrent alors un cri de joie et commencèrent à parler sérieusement de leur victoire. Ils ont caressé ces deux oiseaux très vigoureusement, si bien qu’ils ont fini par trotter jusqu’à l’autre côté du groupe silencieux de leurs petits cousins et se sont perchés sur le dossier de l’un des bancs.

Je vous dirai en outre qu’à mesure que ce processus se poursuivait, il devenait de plus en plus éprouvant pour les jeunes opérateurs à chaque étape. Le plus difficile était de construire la gorge de l’oiseau de manière à ce qu’il émette les notes correctes de son cri. A défaut, son compagnon ne serait pas venu à elle et leur travail aurait été vain.

Nous nous sommes empressés de leur dire qu’ils avaient très bien fait. Nous avons également envoyé un message à l’enseignant, qui est venu les féliciter de n’avoir commis aucune erreur alors que de nombreuses étaient tapies à chaque étape.

Il ne leur restait plus qu’à procéder au processus inverse, par lequel l’oiseau était à nouveau transformé en nuage d’aura composite, et celui-ci à nouveau dispersé parmi ses propriétaires originaux.

Pour ce faire, ils ne concentrèrent pas leur volonté sur l’oiseau lui-même, mais sur les oiseaux plus petits qui se trouvaient là, insensibles et inconscients. C’est la raison pour laquelle ils n’ont pas retiré toute l’aura de ces oiseaux. Ou du moins, c’était l’une des raisons. Une autre raison était qu’il n’aurait pas été bon pour les oiseaux d’être privés de toute leur aura. C’est donc sur ce reliquat que les enfants opéraient maintenant et, par son intermédiaire, extrayaient de l’aura composite l’aura de chaque. C’était plus facile que s’ils avaient essayé d’opérer directement sur le nuage et de séparer les auras qui s’y mêlaient.

Tel était le problème qui leur était posé, et telle fut la méthode qu’ils employèrent pour le résoudre.

  1. Le chant de l’oiseau a été donné à M. Vale Owen sous forme de prose, et a été divisé en vers par l’éditeur.