La vie après la mort

Vie et Travail Dans le Monde des Esprits

Présentation de l’extrait « Vie et travail dans le monde des Esprits »

L’extrait ci-dessous est une présentation de divers lieux de Summer-land (Terre d’Été) qui ont chacun leur particularité. Dans certains lieux résident principalement les esprits messagers, c’est-à-dire les esprits des enfants habilités à communiquer entre le monde des mortels et le monde des esprits. D’autres lieux sont plus spécialement réservés aux enfants qui ont particulièrement soufferts durant leur courte vie terrestre alors que d’autres lieux accueillent tous les enfants qui ont besoin de retrouver la santé. Ces lieux sont alors appelés sanatoriums. Tous les enfants, quel que soit leurs origines ont tous en commun d’être de vrais enfants heureux de leur condition et très sérieux dans leurs études. Tous ont à cœur de rendre tous les autres enfants heureux et d’être aimables et attentionnés. Beaucoup d’entre eux développent également le désir de réconforter leurs parents terrestres ou d’autres mortels particulièrement éprouvés par la vie.

Chapitre XVII - Les Enfants de Summerland

Je pense que les chers petits garçons et les chères petites filles de la vie terrestre aimeraient connaître quelque chose sur les enfants qui vivent dans le lumineux pays de l’été 1 ; c’est pourquoi je vais leur parler des petits que j’ai vus dans ce doux pays, et des jolis endroits où ils vivent.

Tout d’abord, mes petits amis, je vais vous parler du bel endroit que nous appelons Lily-Valley. C’est un bel endroit où les fleurs fleurissent tout le temps et où les oiseaux chantent et gazouillent à leur manière pour plaire aux enfants qui y vivent et vont à l’école. Un grand lac d’eau claire se trouve au centre de Lily-Vale ; tout autour de ses rives poussent de grands arbres, et leurs énormes branches, garnies de feuilles d’un vert brillant, jettent une ombre agréable sur l’eau, de sorte qu’elle ressemble à un grand bijou vert et brillant. De petits bateaux blancs, certains en forme de cygne, d’autres en forme de divers coquillages, sillonnent sur le lac, et c’est le plaisir des élèves qui demeurent ici d’être autorisés, comme ils le sont souvent, à naviguer dans ces minuscules « flotteurs », comme nous les appelons, sous la garde de leur professeur ou ami gardien.

Ils se rassemblent en groupes sur la rive du lac, un guide et deux enfants dans chaque bateau, et se lancent sur l’eau pour profiter de la brise calme et du mouvement délicieux et glissant des esquifs, tout en apprenant des leçons sur la nature, les qualités et les utilisations de l’eau, ainsi que sur les lois du mouvement liées à l’écoulement des vagues. La manière d’apprendre ces choses est différente dans Summerland que sur terre, et je crains que mes petits amis mortels ne comprennent pas si j’essaie de l’expliquer.

Il arrive que l’on aperçoive de vingt à trente « flotteurs » contenant chacun trois personnes, un professeur et deux enfants, sur le lac. Aujourd’hui, les groupes peuvent se contenter de se déplacer tranquillement sur l’eau, et demain, ils peuvent rapidement glisser vers une partie éloignée de Lily-Valley, pour profiter d’un pique-nique, peut-être, à Maple Grove ou Woody Glen, deux lieux de villégiature préférés des élèves, et pour recueillir des informations concernant la botanique et d’autres branches de l’histoire naturelle. Je suis sûr que mes petits lecteurs aimeraient naviguer sur le lac dont je parle, et faire partie de la joyeuse bande d’enfants qui ne se querellent jamais, mais qui sont toujours doux, affectueux et déférents envers leurs professeurs et les uns envers les autres.

Mais je dois encore vous parler de la vallée appelée Lily-Valley, ainsi nommée à cause de son herbe très fine et veloutée, parsemée de beaux lys odorants. Ces douces fleurs font la joie des enfants et la fierté des professeurs, et elles font de l’endroit un grand écrin de parfum et de beauté.

De grands arbres massifs se dressent dans cet endroit, dispersés et en bosquets, et sous leur ombre luxuriante, les élèves et les enseignants passent de nombreuses heures heureuses à apprendre et à travailler. D’autres fleurs que le lys poussent également ici, et les petits ne se lassent jamais de les soigner ou d’observer leur croissance de jour en jour. Le soleil brille sur toutes choses ; et lorsque les plantes, les fleurs ou les arbres ont besoin d’humidité, les averses arrivent, non pas en grosses gouttes de pluie lourdes, mais en fines nappes d’embruns argentés, qui humidifient toutes choses sans les tremper, et à travers lesquelles il est possible de voir une douce lumière jaune qui vient du soleil au-dessus des nuages cotonneux.

Au loin, car Lily-Valley n’est pas un petit village, il est possible de voir de grandes montagnes qui encerclent la vallée. Leurs têtes brillantes, qui s’illuminent au soleil de teintes pourpres et roses, ressemblent à des guides radieux qui veillent sur les petites gens en dessous d’eux, sont agréables à regarder, et les enfants apprennent de nombreuses leçons de fermeté, de fidélité et de vérité à la vue de ces fidèles sentinelles de Lily-Valley.

Et maintenant, mes petits amis, vous voulez savoir comment les enfants vivent dans ce joli coin ? Eh bien, ils vivent tout à fait comme vous dans vos maisons terrestres, sauf que beaucoup d’entre eux ne vivent pas avec leurs papas et leurs mamans - parce que les parents sont peut-être sur terre, ou sont partis et ont oublié leurs petits, ou pour toute autre raison - mais ils résident avec leurs professeurs ou leurs guides, qui sont toujours aimables, aimants et attentifs aux petits êtres dont ils ont la charge.

Dans ce doux endroit, il y a un certain nombre de petites maisons blanches, certaines plus petites que d’autres, parce que le nombre de pensionnaires de certaines est inférieur à celui d’autres, et c’est dans ces maisons que vivent les enfants. Ces maisons, ou « Rhonas », sont tout autour comme des pavillons, et ont des entrées de chaque côté ; les fenêtres s’ouvrent, comme des portes, du sol au plafond, et sont généralement grandes ouvertes. Les colonnes, ou poteaux, des « Rhonas » sont entrelacées de vignes en croissance, qui lancent leurs fleurs pourpres, roses, dorées ou écarlates pour capter la douce brise. L’intérieur des maisons est joliment mais simplement meublé, et tout a l’air propre, de bon goût et doux, comme les maisons des petits enfants doivent toujours l’être, car l’environnement d’un enfant a beaucoup à voir avec la formation de son caractère et de sa disposition, ainsi qu’avec le développement de ses goûts.

Les livres, les images, la musique et tout ce qui est beau se trouvent dans les petites maisons de Lily-Valley, et tous ceux qui y habitent vivent en harmonie les uns avec les autres. Les enfants sont obéissants et affectueux envers les enseignants, qui à leur tour sont respectueux, aimants et tendres envers leurs élèves. Les élèves les plus âgés aident à former et à s’occuper des plus jeunes, et tous sont heureux dans cette maison de Summerland (du pays de l’été).

Dans le monde des Esprits, les enseignants n’ont pas la charge d’un aussi grand nombre d’enfants que les précepteurs sur la terre. Aucun enseignant n’a plus de sept élèves sous sa responsabilité, et beaucoup n’en ont qu’un ou deux, car ils pensent qu’en ayant peu d’élèves, ils peuvent mieux s’occuper de la formation de l’esprit et du corps que s’ils en avaient beaucoup, car dans ce cas, une partie de la formation serait certainement négligée.

Parfois, les élèves de chaque professeur apprennent leurs leçons chez eux, mais souvent il est possible de les voir en plein air, sous les arbres, dans les bosquets, au bord du lac ou ailleurs, occupés à leurs études et acquérant des connaissances pratiques à partir des divers objets qui les entourent.

Il y a un beau et grand bâtiment à Lily-Valley, appelé « Le Temple de l’Art », dont je dois vous parler, car il est si spacieux et si haut, et fait d’une substance d’un blanc si brillant, presque transparent, qu’il peut être vu de très loin et suscite l’émerveillement et l’admiration de tous ceux qui l’observe.

Ce magnifique bâtiment n’a pas de murs latéraux, mais est ouvert tout autour, son toit étant soutenu par de lourdes colonnes de pierre blanche et brillante. Le plafond est sculpté et teinté pour ressembler au ciel bleu ; le sol est fait de pierres de toutes les couleurs, disposées en cercle ; au centre, une grande fontaine d’un blanc argenté émet constamment des embruns parfumés en forme d’éventail. Tout autour de l’intérieur du temple se trouvent des sièges à coussin moelleux, mais à l’autre extrémité se trouve une plate-forme surélevée où s’assoient les maîtres de l’art lorsqu’ils viennent instruire les enfants.

À intervalles réguliers, les enfants de Lily-Valley se réunissent dans ce temple pour recevoir un enseignement en musique, peinture, sculpture ou autre art, car tous les enfants n’apprennent pas la même chose. Certains aiment la musique et en acquièrent une connaissance immédiate, mais n’apprennent pas facilement l’art de la peinture ; d’autres n’ont que faire de la musique, mais sont impatients d’apprendre à peindre, à sculpter ou à faire autre chose. Comme aucun enfant n’est obligé d’étudier les choses pour lesquelles il n’a aucun goût, mais a la possibilité d’acquérir la connaissance de ce qu’il désire découvrir, Lily-Valley est pleine d’élèves brillants et compétents, qui sont un honneur pour eux-mêmes et pour leurs instructeurs. Lorsque les élèves, ou les classes d’une étude particulière, se réunissent dans le temple de l’art, c’est une grande et bonne personne qui s’adresse à eux, qui a accordé une attention particulière à cette étude lorsqu’elle était sur terre, qui la comprend parfaitement et qui se réjouit maintenant de transmettre aux enfants quelque chose de son expérience et de les aider à développer, du mieux qu’il peut, les pouvoirs qui sont en eux pour former une chorale, peindre un tableau, sculpter une statue ou chanter un poème de son cru. Et les petits écoutent attentivement, retenant dans leur esprit les informations qu’ils reçoivent et qu’ils cherchent plus tard à expérimenter pour eux-mêmes. Les expositions de peintures et de statues faites dans ce temple sont absolument grandioses ; les concerts entendus parfois sont très doux et beaux et la musique qui résonne de cet endroit est plus délicieuse que tout ce que ne vous pourrez jamais entendre sur terre.

C’est ainsi qu’ici, dans ce lieu charmant, les petits enfants vivent, grandissent et s’épanouissent. Ils jouent et travaillent, vivent heureux ensemble, grandissent en bonté et en taille jour après jour, et apprennent à être sincères et sérieux dans leur vie, dans leurs études et leurs occupations, afin de devenir des hommes et des femmes nobles, honnêtes et sérieux à l’avenir.

Il y a un endroit magnifique dans la Terré d’Été (Summerland) que j’appellerai Crystal-Lake. Cette localité n’est pas comme Lily-Valley, car elle est plus petite, moins profonde et, à d’autres égards, complètement différente. Crystal-Lake est entouré de bancs de mousse, verts et frais, qui offrent des sièges moelleux aux petits enfants qui viennent y jouer et s’y ébattre. Dans toutes les directions, les arbres dressent leurs branches vers le ciel bleu, les fleurs s’épanouissent et les oiseaux chantent, rendant l’endroit beau, gai et très doux.
Mais je dois vous parler, chers enfants de la terre, d’une particularité de Crystal-Lake, à savoir que les eaux de ce bassin clair et étincelant ne sont jamais tranquilles, mais sont continuellement agitées par les brises qui passent au-dessus d’elles. Et lorsque les petites vagues vont et viennent doucement, elles produisent des sons graves et chantants, comme le tintement de cloches d’argent, qui sont très doux et musicaux, et qui font le plaisir constant de tous ceux qui les écoutent. Cette particularité de Crystal-Lake lui a valu le nom de « Chiming Waves (vagues carillonnantes) », le son produit par les eaux ressemblant beaucoup au carillon d’une grappe de petites cloches d’argent. La surface de ce lac est si claire, et son lit si proche, que ce dernier brille de nombreuses couleurs sous le soleil, et présente l’apparence d’un sol scintillant de pierres précieuses de toutes les nuances, ce qui en fait un beau spectacle à contempler.

Sous les arbres qui entourent Crystal-Lake, et dans les espaces ouverts entre eux, il est possible de trouver toutes sortes d’appareils pour l’exercice des enfants qui se rassemblent quotidiennement ici : des balançoires et des cloches, des massues et des balles rebondissantes ; des « tobogans serial glides dans le texte originel », qui sont des sortes de ballons ou de voitures aériennes, et beaucoup d’autres choses que les enfants de la terre ne connaissent pas, tout cela pour l’amusement et le développement des enfants. En effet, dans la vie spirituelle, tous les amusements sont combinés avec l’utilité, et toutes les récréations sont planifiées de manière à aider au développement du corps aussi bien qu’à l’expansion de l’esprit.

Les eaux 2 de Cristal Lake servent principalement à la baignade des enfants, qui aiment s’y glisser et profiter de la délicieuse fraîcheur tout en écoutant le chant des vagues. Il est ainsi possible d’assister quotidiennement à un joli spectacle lorsque de nombreux petits enfants, dont aucun n’a plus de dix ans, s’amusent dans l’eau et remplissent l’air teinté de rose de la musique de leurs cris et de leurs rires.

Crystal-Lake et ses environs sont ce que nous appelons un grand sanatorium, c’est-à-dire un endroit où l’on peut retrouver la santé, où personne ne peut être malade et faible. Tous ceux qui vivent ici, dans les nombreuses petites maisons blanches, ne savent jamais ce que c’est que d’être faible, mais sont forts, actifs et heureux, car la santé parfaite s’accompagne de plaisir.

ll existe un grand nombre de ces magnifiques sanatoriums dans le monde des esprits, et ils ne sont pas tous destinés aux enfants ; beaucoup d’entre eux sont destinés à des personnes adultes qui ont besoin de soins. Mais nous ne les visiterons pas maintenant, car notre travail est entièrement consacré aux petits enfants de la Terre d’Été.

Je suppose, mes chers amis, que vous avez vu sur terre des petits enfants malades et faibles, qui ne sont jamais forts et bien portants ; et peut-être avez-vous entendu dire que ces pauvres chéris souffrants ont quitté la terre et que leurs corps ont été enterrés loin de tout regard. Eh bien, ce sont justement des enfants comme ceux-là qui sont emmenés dans les agréables sanatoriums, comme celui du Lac de Cristal, dans le pays de l’été, et là, dans ces beaux endroits, ils se développent bien, sont forts et heureux, et ne sont plus jamais malades ni malheureux. Peut-être que leurs papas et leurs mamans sur terre étaient très pauvres, et que les petits n’avaient rien de brillant et de charmant lorsqu’ils étaient dans le corps ; alors ils sont très heureux et joyeux lorsqu’ils se retrouvent dans ce doux foyer, et qu’ils sont capables d’apprécier et de jouir de toutes les beautés qui s’y trouvent. En effet, quelle que soit la pauvreté ou la situation que ces petits malades ont connu sur terre, ils sont tous aussi tendrement soignés et aimés, et bénéficient d’un environnement aussi beau que s’ils avaient été les enfants choyés de parents très riches, et leurs petits cœurs apprennent rapidement à répondre à l’amour, car il n’y a pas de distinction entre les enfants de la douce terre d’été, tous sont traités de la même façon.

Peut-être, mes chers amis, avez-vous entendu parler de petits enfants sur la terre qui ont été négligés par tout le monde et obligés d’errer seuls dans le monde, sans amour et sans soins. Ce sont de petites choses pâles et fatiguées, qui ont besoin d’être fortifiées et rendues heureuses. Ils sont alors placés dans les sanatoriums lumineux, reçoivent beaucoup d’air frais et de lumière pure, se baignent dans l’eau claire, peuvent jouer, s’ébattre et chanter ; ils utilisent les divers appareils de divertissement et d’exercice qui sont à leur disposition.

Ils utilisent les divers appareils pour s’amuser et faire de l’exercice et, en peu de temps, ils présentent une apparence de santé et de bonheur parfaits.

On trouve dans ces lieux les plus gentilles des mères-nurses, qui aiment et caressent à cœur joie les petits dont elles s’occupent. Elles n’ont jamais à donner de médicaments aux enfants, car ils ne sont ni connus ni nécessaires ici. Ils n’ont jamais besoin d’être punis, car il y a tellement d’amour et de gentillesse ici que c’est un plaisir, et c’est très facile, pour les enfants d’être toujours aimables et attentionnés.

Crystal-Lake, qui est un de ces sanatoriums, comporte un grand jardin de fleurs, d’arbres et d’oiseaux, avec un charmant bassin d’eau musicale en son centre, où tout est doux et beau, et où il est délicieux de vivre et de jouir de la liberté de l’existence réelle. Et ces sanatoriums sont le seul type d’hôpital pour enfants que je connaisse dans le pays de l’été, et ce sont les endroits les plus lumineux, les plus sains et les plus enchanteurs que je n’ae jamais visités. Les enfants qui y vivent sont de vrais enfants, naturels, naïfs, innocents, heureux et libres.

Happy Valley est le nom d’un autre endroit magnifique de Summerland, où vivent les enfants. Comme son nom l’indique, il s’agit d’une vallée, car de grandes collines vertes l’entourent et la bordent, et elle est comme un joyau brillant et étincelant dans la douce étreinte de ces hauteurs boisées que l’on peut apercevoir de tous les points de vue. Les collines qui entourent la vallée sont couvertes de bosquets d’arbres ombragés, dont le vert du feuillage donne à l’œil qui les contemple une impression de repos, de fraîcheur et d’invitation. Les habitants, en particulier les plus jeunes, prennent un grand plaisir à escalader ces collines et à s’y promener.

Les habitants, en particulier les plus jeunes, prennent un grand plaisir à escalader ces collines et à tenir leurs classes, leurs réunions, leurs pique-niques et leurs rencontres sur leurs sommets. La vallée est aussi belle que n’importe quel autre endroit dont j’ai déjà parlé, et ceux qui y habitent n’ont jamais connu d’endroit aussi charmant. Des fleurs brillantes et odorantes fleurissent l’herbe verte et tendre ; les arbustes et les bosquets de roses rouges et jaunes, blanches et roses sont abondants. Des vignes rampantes, aux feuilles vertes et aux longs épis de fleurs pourpres ou cramoisies, s’enroulent autour des murs de chaque maison, et tout est doux et pur ; des ruisseaux d’eau jaillissent ici et là ; des fontaines naturelles jaillissent de la terre et de l’eau, et tout le monde se sent bien.

Les oiseaux chantent joyeusement dans les arbres et sautent sans crainte à l’intérieur et à l’extérieur des maisons ; ils sont si apprivoisés qu’ils se perchent sur le doigt de tout petit garçon ou de toute petite fille qui les appelle, et chantent une chanson de joie pour le plus grand plaisir de leurs protecteurs dans les montagnes.

Happy Valley est comme une vaste salle d’école remplie de visages brillants et joyeux de petits enfants, avec ici et là un adulte ou une personne adulte qui est un professeur aimable, aimant et attentionné. Les leçons sont toujours apprises en plein air, jamais à l’intérieur des maisons, car les petits tirent beaucoup d’informations du paysage naturel qu’ils contemplent si souvent. Les enfants de cette localité ont des goûts musicaux très prononcés, et il leur est donné toutes les occasions et facilités pour cultiver leurs capacités dans ce sens.

Vous avez entendu parler d’un petit instrument appelé harpe éolienne qui, placé dans une fenêtre ouverte ou n’importe où le vent balaie ses cordes, produit une mélodie très douce et plaintive. Eh bien, à Happy Valley, chaque enfant qui le souhaite, et qui ne le souhaite pas ? , dispose d’un instrument très semblable à cette petite harpe, qu’il place là où les douces brises peuvent balayer ses cordes, évoquant ainsi la musique la plus douce et la plus enchanteresse, non pas triste comme la mélodie des harpes éoliennes de la terre, mais joyeuse, inspirante et très mélodieuse. Un étranger entrant dans cette vallée et écoutant pour la première fois la musique tirée de plusieurs de ces petits instruments - ce qu’il ne manquera pas de faire - se demandera s’il est entré dans un pays de fées, et si c’est le carillon et le chant des cloches de fleurs odorantes qu’il entend, tant le son est exquis. Mais non ; ce ne sont que les harpes des enfants, jouées par les doigts mystiques du vent enseignant une leçon de joie et d’espoir aux plus petits. Les professeurs adoptent cette méthode pour enseigner à leurs élèves les lois de la vibration, de l’harmonie, de la mélodie et du rythme, tout en leur expliquant, par des illustrations pratiques, le pouvoir d’action de la brise qui produit un effet si glorieux sur le minuscule instrument.

La petite fille dont je vais vous parler n’a que huit ans environ. C’est une enfant très calme et douce, pleine d’attention et de prévenance pour les autres. Son plus grand plaisir est d’essayer de rendre les autres heureux. Je ne vous dirai pas à quoi elle ressemble, mais si vous connaissez une petite fille bonne, attentionnée et aimante qui essaie d’aider les autres, de leur parler doucement et agréablement, et de sourire joyeusement lorsqu’on lui demande de faire quelque chose, vous pouvez penser qu’elle ressemble à cette petite fille spirituelle que j’appellerai Flora - d’après les fleurs. Flora est arrivée au pays de l’été vers l’âge de quatre ans. Au début, elle se sentait très triste et restait assise toute la journée, silencieuse et triste, au bord d’un ruisseau ou sur un monticule herbeux, sans se soucier des joyeux jeux des enfants qui l’entouraient, car, voyez-vous, elle avait laissé sur la terre une maman et un papa et un petit frère adorables, et elle leur manquait et voulait revenir dans leur maison.

La nuit, quand ses chers parents et son petit frère étaient endormis, elle pouvait parler à leurs esprits et même leur chanter des chansons (car elle avait une voix très douce), et le matin, elle entendait parfois sa maman dire : « Il m’a semblé la nuit dernière entendre ma petite fille chanter pour moi, et je pense parfois qu’elle vient vers bébé, il est si bon, il sourit et gazouille tellement, comme il le faisait quand elle jouait avec lui. » Et le papa souriait et disait : « On dirait vraiment qu’il y a un ange dans la maison ; j’ai l’impression d’être plus près du ciel qu’avant. » Vous voyez donc que cette petite fille spirituelle faisait un grand travail en toute discrétion, en venant vers sa maman et son papa d’une manière aimante et douce, et en égayant leur vie par sa présence joyeuse et ensoleillée.

Flora avait reçu une petite harpe, comme celle dont je vous ai parlé, et elle l’apportait parfois et la plaçait dans l’entrée de la maison de son papa, et la brise ou le courant d’air faisait vibrer ses cordes d’une douce et légère mélodie. Le petit frère entendait la musique Céleste, riait et battait des mains, tandis que sa mère posait sa couture ou s’arrêtait dans son travail et tendait l’oreille pour écouter les sons étranges, doux et faibles qui leur parvenaient.

Cela continua pendant un certain temps, jusqu’à ce que la mère de Flora devienne pleinement convaincue que les douces mélodies qu’elle entendait si souvent n’étaient pas les effets d’une imagination active, mais qu’elles étaient réelles et tangibles. Aussi, ayant entendu parler d’un médium spirituel non loin de là, elle décida de lui rendre visite pour apprendre quelque chose, si elle le pouvait, sur ceux que l’on appelle les morts.

Je ne vais pas vous parler des expériences spirituelles de la maman de Flora, mais je vous dirai seulement qu’elle a été tellement heureuse de ce qu’elle a entendu chez le médium qu’elle a visité qu’elle y est retournée encore et encore, car à chaque appel qu’elle a fait aux esprits par l’intermédiaire du médium, elle a reçu de plus en plus d’informations sur ses propres êtres chers dans le monde des esprits, et elle n’a jamais manqué d’apprendre quelque chose sur sa petite Flora, qui est toujours venue avec des messages d’amour.

Vous voyez donc, chers enfants, que cette petite fille de Happy Valley a accompli la grande tâche d’apporter le bonheur, le réconfort et la paix au cœur triste de sa maman et, plus tard, d’apporter à cette maman la grande connaissance de la vie immortelle et de la convaincre que l’être aimé qui était mort vivait encore, l’aimait et venait à elle. Tout cela fut accompli parce que la petite fille désirait bénir et aider sa mère, et c’est ainsi qu’elle apporta la petite harpe spirituelle et fit en sorte que les vents jouent dessus dans sa maison terrestre. Notre petite fille spirituelle, Flora, apporte parfois sa harpe dans les maisons terrestres où le besoin, la misère ou la douleur se font sentir, et aux heures calmes de la nuit, lorsque les habitants fatigués sont ce que vous appelez endormis, elle joue et chante pour eux, et leurs esprits, qui ne sont pas endormis, bien que leurs corps soient enveloppés dans le sommeil, écoutent les doux sons et deviennent forts et heureux, car ils acquièrent de la force, à partir des sons spirituels, pour continuer leur vie épuisante sur la terre. Ces pauvres et tristes gens ne se souviennent pas, à leur réveil, d’avoir entendu des musiques et des chants Célestes, mais ils se souviennent parfois d’avoir rêvé de choses agréables, et ils se demandent souvent pourquoi ils se sentent si heureux à leur réveil et si forts pour affronter les fatigues de la journée. C’est parce qu’ils ont été visités dans leur sommeil par un enfant ange.

Dans l’une de vos villes, il y a un grand hôpital où les pauvres, les malades et les personnes souffrantes sont allongés sur des lits d’angoisse. Des hommes et des femmes, et parfois de petits enfants, y sont emmenés pour y trouver un soulagement à la douleur et à la fièvre, ou peut-être pour mourir et aller dans le monde des esprits. Des infirmières et des médecins bienveillants font tout ce qu’ils peuvent pour ces malades, mais ils ne savent pas à quel point ils sont aidés par les petits esprits qui, comme Flora, prennent leurs petites harpes et en jouent, ou les placent à un endroit où la brise peut les balayer, invoquant ainsi de doux sons qui sont entendus par les oreilles spirituelles des souffrants, et qui bercent leurs fantaisies enfiévrées ou apaisent leurs douleurs brûlantes.

Je vais vous raconter un cas où notre petite amie Flora a fait beaucoup de bien. Un homme fort était très malade dans une salle d’hôpital. Son cerveau semblait en feu, car toute la fièvre qui avait attaqué son organisme y était montée. Ses souffrances étaient intenses, ses divagations étaient terribles à entendre ; il avait été abandonné à la mort par les médecins qui pesaient ne rein pouvoir faire pour le sauver. La chère petite Flora se rendait constamment au chevet de cet homme. Elle avait placé sa harpe spirituelle au-dessus de son lit, et la faible brise qui pouvait circuler autour suffisait à faire vibrer les cordes de l’instrument. Le temps passait, l’homme allait de plus en plus mal, les médecins étaient obligés de lui administrer des opiacés pour soulager ses souffrances. Finalement, lorsqu’il eut succombé au pouvoir de la drogue, il sombra dans une profonde torpeur ; mais bien que ses sens extérieurs fussent engourdis, son ouïe spirituelle était vivante. Il entendit les sons de la harpe spirituelle et Flora commença à chanter une douce mélodie. L’homme écouta et devint calme et silencieux. Les médecins, qui observaient sa forme endormie, redoutaient son réveil ; mais lorsque le patient sortit de son sommeil, ce fut avec un cerveau refroidi et un pouls calmé. « Docteur, s’écria-t-il, j’ai vu un ange, je l’ai entendu chanter pour moi, je vais guérir ! » Le médecin sourit de ce qu’il considérait comme la fantaisie d’un cerveau malade ; mais le malade recouvra sa santé et ses forces. Depuis le jour où il entendit pour la première fois la musique spirituelle et écouta le chant de Flora, il commença à aller mieux, jusqu’à ce que les médecins le déclarent en bonne santé. Il mit longtemps à retrouver ses forces, et chaque fois qu’il s’endormait, la harpe de Flora frappait son ouïe, et très souvent il entendait le son de sa voix chantant. Ces moments lui donnaient toujours de la force, le reposaient, lui apportaient de nouvelles forces, et ainsi son esprit était capable de surmonter la faiblesse et la douleur du corps. Il recouvra la santé et devint également un fervent croyant dans le pouvoir des anges de soulager la maladie et les souffrances des mortels.

Dans le même hôpital où le malade a été guéri de sa fièvre, grâce au pouvoir de Flora et de sa harpe, de nombreuses autres personnes souffrantes ont également été bénies et aidées de diverses manières par le même pouvoir ministériel. Je vais maintenant vous parler d’une jeune femme qui gisait là, dépérissant à cause de la maladie. Cette patiente ne pouvait être ramenée à la santé, ni par les mortels, ni par les esprits, et il n’était pas souhaitable qu’elle le soit, car la vie avait été dure pour elle. Le monde avait été très cruel et elle avait beaucoup souffert. Le seul bonheur pour elle serait de passer dans la lumineuse terre d’été, où elle trouverait des amis, de la gentillesse et un foyer. Mais elle ne connaissait pas ces choses comme nous, chers enfants, et elle ne voulait pas “mourir” ; elle ne voulait pas quitter son corps, car elle redoutait l’au-delà.

Cette femme, que j’appellerai Lizzie, souffrait de l’agonie en pensant à la mort, et la petite Flora éprouvait une grande compassion pour elle. Elle chercha par tous les moyens à influencer l’esprit de Lizzie par des pensées lumineuses et joyeuses. Elle lui chantait des chansons, plaçait sa harpe à un endroit où sa musique pouvait être entendue, et s’efforçait par tous les moyens d’apporter du réconfort à la jeune femme épuisée. Enfin, lorsque Lizzie devint si faible et si pâle qu’il semblait que l’âme allait se séparer du corps, son ouïe intérieure s’ouvrit et la musique de la petite harpe lui parvint. Elle écouta, écouta, oh, si attentivement. Bientôt, un sourire éclaira ses traits maigres ; c’était en effet une musique Céleste pour elle. Peu après, elle entendit une voix douce et enfantine qui chantait ces mots :

Nous arrivons, nous arrivons,
Avec nos esprits remplis d’amour,
Pour guider tes pas fatigués
Vers la maison de notre Père, là-haut ;
Nous arrivons, nous arrivons,
Et la nuit s’envolera rapidement,
Il y a du repos, de l’espoir et du réconfort,
La vie et la paix approchent.

La malade se réveilla en sursaut et regarda si étrangement l’infirmière que celle-ci dit : « Qu’y a-t-il, Lizzie ? » « Rien, répondit Lizzie, mais je suis si contente, je me sens si heureuse. Je n’ai pas peur de mourir maintenant, Dieu est bon ; il ne détruira pas une pauvre fille comme moi qui a eu tant à supporter. Je pense qu’il m’emmènera dans Sa maison. J’ai entendu une musique si douce, des paroles si tendres ! Dieu est bon, il m’aidera. Je suis prête à aller vers lui. »

Le lendemain, Lizzie mourut avec un sourire sur les lèvres, et tandis que son âme quittait son corps, elle entendit la douce musique de la harpe et aperçut Flora qui chantait :

Il y a du repos, de l’espoir et du réconfort,
La vie et la paix approchent !

Je n’ai plus qu’une seule histoire de Flora et de sa harpe à vous raconter, chers enfants, celle d’un petit garçon très malade. Lui aussi doit partir pour la Terre d’Été ; il est trop faible et trop malade pour recouvrer la santé. Ses parents étaient riches et il était leur seul enfant chéri. Ils se sentaient incapables de l’abandonner. Flora se rendait souvent dans cette luxueuse maison, et l’enfant était devenu si spirituel qu’il pouvait l’entendre chanter et écouter la musique de sa harpe mystique. Souvent, il parla à ses chers parents de la douce musique et des chants qu’il entendait, et ils secouèrent tristement la tête, car ils sentaient qu’il approchait de la porte du paradis.

Cependant, deux jours avant que l’ange ne vienne le chercher, sa mère, qui était assise à ses côtés, entendit, elle aussi, la musique et les chants, et son cœur se réconforta comme tant d’autres l’avaient fait auparavant. La nuit où l’esprit du petit garçon passa à la vie supérieure, les deux parents entendirent la merveilleuse musique, et cela apporta une telle paix à leurs âmes qu’ils ne pouvaient plus souhaiter retenir leur enfant chéri dans la souffrance, mais avec une prière murmurée, et sans une pensée rebelle, ils embrassèrent son front et remirent son esprit à la garde des anges.

Chapitre XVIII - Le Petit Bertie et les Autres

Dans le beau pays d’Été où je vis, des hommes et des femmes qui sont toujours aimables et bons sont les maîtres des petits enfants. Ils vivaient autrefois sur la terre et aimaient les enfants ; alors maintenant, dans les beaux cieux, ils sont des enseignants. Si vous connaissez un homme ou une femme qui aime les enfants et qui est bienveillant à leur égard, sachez que ces bonnes personnes seront un jour les enseignants et les guides des petits dans un autre monde.

Vous aimeriez connaître la terre d’Été où je vis. C’est comme un grand jardin qui s’étend aussi loin que l’on puisse voir ou voyager ; des parterres de fleurs gaies y fleurissent et parfument l’air ; des lacs, des ruisseaux et des fontaines clapotent et gargouillent d’une eau cristalline ; il y a des bosquets d’arbres, dans les branches feuillues desquels les oiseaux chantent et pépient toute la journée ; les papillons volent de fleur en fleur, et la lumière dorée du soleil tombe en beauté sur tout le monde.

Dans ce vaste jardin, nous avons nos maisons ; certaines sont de petites maisons blanches et douillettes, couvertes de vignes en fleurs et se détachant délicatement du vert brillant ; d’autres sont des habitations majestueuses, grandes et spacieuses, construites en pierre blanche, rose ou dorée.

Ici, nous vivons avec ceux que nous aimons et nous nous efforçons d’être bons et serviables envers tous. Plus nous sommes bons et doux, plus nos maisons sont belles et plus les fleurs qui nous entourent sont douces, car lorsque quelqu’un est bon, il émet une lumière vive et brillante qui influence et enveloppe tout ce qu’elle atteint et l’embellit ; mais si quelqu’un est méchant, il émet une vapeur sombre, semblable à un nuage, qui flétrit et détruit les fleurs et assombrit son environnement.

Les petits enfants se réunissent par groupes dans ce beau jardin et, sous la surveillance de leurs aimables professeurs, ils apprennent leurs leçons et chantent leurs petites chansons. Parfois, un nouvel ami se joint à eux, un petit qui vient de quitter la terre et qui a besoin de bons amis et de soins affectueux, et ces enfants accueillent immédiatement le nouvel arrivant, lui donnent une partie de ce qui leur appartient, l’aiment, l’associent à leurs plaisirs, ne lui demandent pas s’il est riche ou pauvre, et le rendent heureux. Tous ceux qui le souhaitent peuvent venir dans ce doux endroit, à condition d’être doux et aimables ; mais la lumière y est si brillante qu’elle blesserait les yeux souvent remplis de colère. Un jour, lorsque vos corps mourront, vous viendrez ici, si vous voulez être enseignés, si vous êtes des enfants, ou être des enseignants si vous êtes adultes.

Il y a peu de temps, une petite fille est venue de la Terre ; elle était si blanche, si calme et si douce que nous l’avons habillée de blanc et l’avons appelée Lily. Ses parents étaient pauvres et ne pouvaient pas vivre à la campagne, mais étaient obligés d’habiter dans une petite rue étroite de la grande ville. Vous pouvez imaginer sa joie de se retrouver dans notre terre d’Été, où elle pouvait cueillir de belles fleurs, entendre les oiseaux chanter et jouer avec eux toute la journée si elle le souhaitait (Les beaux oiseaux sont très apprivoisés dans notre monde ; ils se perchent sur nos épaules et nos mains, chantant tout le temps ; ils n’ont pas peur, et personne ne leur fait jamais de mal.)

Pendant un certain temps, cette petite fille fut très heureuse et satisfaite ; elle était si douce et si gentille que nous l’avons tous tout de suite aimée. Bientôt, je remarquai qu’elle devenait plus calme, plus blanche et plus triste, et je découvris qu’elle était triste parce qu’elle avait toutes ces douces joies autour d’elle, des fleurs, des oiseaux, des champs, des amis, une belle maison et des professeurs aimables, tandis que sa mère et sa petite sœur qui boîtait, étaient obligées de vivre sur terre dans la petite rue sombre, sans rien de beau pour égayer leur vie. Elle voulait que sa mère, elle voulait que Nellie partagent sa nouvelle maison, ou bien elle voulait retourner vivre avec elles. Je lui montrai alors que, bien qu’il ne fût pas encore temps pour sa chère mère et sa sœur de venir au pays de l’Été, elle pouvait retourner auprès d’elles et les rendre plus heureuses. Cette idée l’enchanta au plus haut point. Cueillant des poignées de fleurs sucrées qui poussaient autour d’elle, avec son visage pur tout rayonnant d’amour, elle me demanda de la ramener à sa maison terrestre, ce que je fis volontiers.

Nous avons trouvé sa mère en plein travail de couture et la petite fille boiteuse qui essayait de l’aider. Nous avons exercé toute notre influence sur ces deux personnes, mais nous n’avons pas pu leur faire sentir notre présence. Laissant les fleurs qu’elle avait cueillies, Lily spirituelle s’en alla, déçue et triste. Mais elle essaya encore et encore, jusqu’à ce qu’enfin la petite boiteuse Nellie commence à voir les fleurs et la lumière qui brillait autour de son ange-sœur, et finalement voir cette sœur elle-même, converser avec elle, et raconter à sa mère émerveillée les nombreuses choses étranges qui lui avait été racontées sur la terre d’Été.

Aujourd’hui, notre petite Lily est satisfaite et heureuse, impatiente d’apprendre dans notre école spirituelle, car chaque jour elle revient sur terre pour enseigner à sa sœur ce qu’elle a appris, pour lui montrer les fleurs et les oiseaux du ciel, et pour bénir et réconforter sa mère par sa présence et son amour.

Le petit Bertie était un gentil petit garçon, le seul enfant de sa mère ; son père était parti vivre avec les anges depuis longtemps, et sa chère mère était obligée de travailler très dur pour subvenir à ses besoins et à ceux de son petit garçon. Bertie et sa chère maman vivaient dans une petite maison blanche à laquelle était rattaché un jardin de fleurs où les roses, les pensées et le doux jasmin rose poussaient et fleurissaient tout au long des longues journées dorées de l’été. La petite maison se trouvait juste à l’extérieur de la ville, pas très loin de la grande maison en pierre où vivait la dame qui fournissait à la mère de Bertie le matériel nécessaire aux travaux de couture.

Le petit Bertie n’avait que sept ans, mais c’était son plaisir de creuser et de planter dans le jardin, d’arroser les fleurs et d’empêcher les mauvaises herbes d’étouffer les plantes et les arbustes en fleurs. Tout en s’adonnant à ce travail, il gazouillait et sifflait pour les chers petits oiseaux qui venaient l’observer et lui chanter de douces chansons, tandis qu’ils se balançaient joyeusement sur les branches de l’unique cerisier que contenait le jardin.

Un jour, alors que le petit Bertie travaillait en chantant une chanson enfantine, une ombre minuscule passa sur son chemin et, levant les yeux, il vit une petite fille d’environ cinq ans, debout à côté de lui, qui regardait avec nostalgie un bouquet de roses rouges qu’il tenait à la main et qu’il venait de cueillir pour sa mère. La petite étrangère s’était manifestement égarée par la porte ouverte ; son visage pâle était très maigre, ses grands yeux bleus semblaient n’être habitués qu’à regarder des scènes désagréables ; mais maintenant ils s’illuminaient de plaisir à la vue des belles fleurs. Ses vêtements étaient pauvres et usés, et toute son apparence indiquait le besoin et la souffrance.

La curiosité du petit Bertie, ainsi que sa sympathie, furent éveillées ; il posa des questions à l’enfant, mais, hélas, elle ne pouvait pas répondre, car elle était muette. Elle lui fit comprendre par des signes qu’elle avait fait un long voyage et qu’elle était fatiguée ; elle tendit les mains vers les fleurs épanouies, comme si elles pouvaient lui donner du repos.

Bertie remplit ses mains de fleurs et conduisit la petite vagabonde auprès de sa mère, qui la mit bientôt à l’aise en baignant son corps échauffé dans de l’eau fraîche et en la nourrissant d’un bol de lait frais et de pain.

Cette nuit-là, la petite fille muette dormit dans un bon lit moelleux avec la mère de Bertie. Le lendemain, la mère de Bertie essaya de découvrir la maison de la petite fille, et ce pendant de nombreux jours, mais en vain. Les anges l’avaient conduite dans cette jolie maison, et les anges voulaient qu’elle y reste. Sa mère était un ange du ciel et son père l’avait négligée et battue. Bertie était très heureux de sa petite sœur, comme il appelait l’étrangère, et bientôt les deux enfants en vinrent à s’aimer très tendrement.

Bertie et sa mère furent bientôt capables de comprendre les signes que faisait la petite fille, et il n’y eut aucune difficulté à connaître ses désirs. Ils l’appelèrent Daisy, et les deux enfants furent vus tous les jours parmi les fleurs, qu’ils aimaient beaucoup.

La mère de Bertie devait travailler plus dur que jamais, car elle avait une autre petite bouche à nourrir et un autre petit corps à habiller ; mais elle ne s’inquiétait pas, car elle aimait la petite fille, qui donnait tant de plaisir à son Bertie. Parfois, lorsque les enfants étaient fatigués par le travail et le jeu, et qu’ils étaient devenus calmes, ou à l’heure du crépuscule, lorsque les fleurs et les oiseaux allaient se reposer, la petite Daisy se glissait aux pieds de la maman de Bertie, et, fixant son regard sur le ciel bleu lointain, levait ses petites mains avec un regard comme si elle entendait de doux sons et voyait de belles vues. Et c’est ce qu’elle faisait, car les anges s’approchaient beaucoup de cette petite fille et parfois, lorsqu’ils lui apportaient des fleurs de la terre d’Été, elle les voyait et entendait les douces chansons qu’ils chantaient.

L’hiver approchait, l’été s’éloignait et le petit Bertie était très malade. Les anges le voulaient dans leur belle maison, et une nuit, juste avant la période enneigée de Noël, il attira le visage de sa maman vers le sien et l’embrassa, passa ses bras autour de son cou et chuchota : « Je m’en vais, maman, papa le dit. Je le vois ; il dit que Daisy sera ton enfant maintenant ; les anges l’ont amenée ici pour toi ; et il dit que je pourrai revenir vers toi. » Et c’est ainsi qu’il passa dans le monde pur des esprits, où tout n’est que lumière et joie.

Sa maman pleura sur le corps blanc et froid de son petit garçon, d’où son doux esprit s’était enfui à jamais ; mais la petite Daisy ne fit que sourire en contemplant la forme minuscule, vêtue de son vêtement neigeux ; car elle avait vu l’esprit de son petit compagnon de jeu lorsqu’il avait quitté la forme terrestre et était serré dans les bras de son père angélique, et elle savait que Bertie était parti vivre dans ce beau et merveilleux pays de soleil et de fleurs, qu’elle visitait parfois dans ses rêves.

Et qu’en est-il de notre petit Bertie ? Oh, il était heureux de venir dans notre lumineux pays d’Été et de jouer avec les oiseaux, qui lui chantaient si gentiment en se perchant sur sa main ; car dans le monde des esprits, les petits oiseaux n’ont pas peur. Nous ne les enfermons pas dans des cages, mais ils vivent dans les arbustes et parmi les fleurs, et ils sont si apprivoisés qu’ils viennent à nous lorsque nous les appelons, et en se posant sur notre main ou sur notre épaule, ils nous ravissent par leurs chants mélodieux.

Le père de Bertie habite à peu de distance du doux endroit qui est ma maison dans le monde des esprits. C’est ainsi que le petit garçon m’a été amené pour apprendre les nombreuses et belles choses de la terre d’Été, et pour se joindre aux autres petits êtres dont j’avais la charge afin d’acquérir une connaissance de la vie et de ses devoirs. Toujours heureux et satisfait, toujours prêt à se séparer, si cela peut faire plaisir à quelqu’un d’autre, de la plus belle fleur ou du plus bel oiseau qu’il possède, toujours désireux de retourner sur terre et de porter les messages des esprits à ceux qui désirent avoir des nouvelles de leurs amis. Nous l’aimons tous pour sa bonté et sa vérité.

C’était environ deux semaines après l’envol de Bertie vers la terre d’Été ; la neige était épaisse et blanche autour de la maison terrestre de sa mère ; ce fut une dure journée de labeur et de douleur pour cette pauvre femme, car elle était obligée de travailler, alors même qu’un froid intense, qui s’était emparé d’elle, semblait déchirer ses poumons avec des doigts impitoyables. Et maintenant, à l’heure du crépuscule, avec la petite Daisy assise à ses pieds, les larmes tombaient épaisses et rapides de ses yeux fatigués, alors qu’elle ne pensait qu’à cette petite tombe couverte de neige dans le préau de l’église solitaire.

Soudain, une lumière douce et tendre, comme la dernière lueur du coucher de soleil, pénétra dans la pièce silencieuse ; mais le soleil s’était depuis longtemps couché derrière les nuages, et il n’y avait pas de lune. La mère ne bougea pas, mais resta allongée sur sa chaise, le regard rivé sur le visage de la petite fille muette, sur lequel la lumière étrange tombait, l’illuminant d’une beauté indicible. Les yeux de l’enfant étaient fixés sur le vide, comme si elle voyait quelque chose au-delà de la vue des mortels car le petit Bertie, entendant la douce chute des larmes de sa mère, même depuis sa demeure spirituelle, était revenu affectueusement les mains remplies de fleurs spirituelles, et c’est sa forme que la petite Daisy vit dans la lueur de cette douce lumière que les anges apportèrent à la maison de campagne.

Se glissant aux côtés de la petite fille, Bertie lui remplit les mains de fleurs, et à ce moment-là, dans le bref espace d’un instant, la femme solitaire et fatiguée vit un spectacle qu’elle n’a jamais oublié, la forme et les traits d’un petit garçon, son petit garçon, son Bertie, se penchant sur la forme tranquille de la petite Daisy, lui remplissant les mains des plus belles fleurs qu’elle n’ait jamais vues. Au même instant, une bouffée de parfum traversa ses sens et elle entendit distinctement les mots prononcés par son petit garçon, sur un ton bien connu : « Pour maman ». Daisy, l’enfant qui était à la fois sourde et muette aux choses terrestres, entendit également le murmure angélique, et comme un éclair de joie illuminait ses traits, elle tendit sa poignée de fleurs à la femme effrayée.

Au même instant, toute vue et tout son disparurent, laissant seulement la chambre obscure comme auparavant ; mais qu’était-il arrivé à l’enfant ? S’emparant d’une ardoise et d’un crayon posés sur le sol, où elle les avait laissés une heure auparavant, fatiguée de tracer des lignes sur l’ardoise, la petite Daisy écrivit d’une main claire et audacieuse : « Chère Marie, ne crains rien ; les anges te gardent et te guident ; tes êtres chers ne sont pas morts ; ils vivent dans une maison lumineuse, où ils t’attendent ; ils peuvent revenir et bénir ; par ce petit enfant, nous pouvons faire connaître notre présence ; nous t’apportons notre amour. Henry ».

Henry était le nom du père de Bertie, et Marie celui de sa mère. Quel est le sens de tout cela ? C’est sûrement vrai. La petite Daisy ne pouvait pas écrire son propre nom en lettres moulées, et c’était l’écriture d’Henry. C’est ce que pensa la bonne femme et, bien qu’un peu effrayée et anxieuse, son cœur se réconforta ; un sentiment de paix profonde s’empara de son esprit et elle cessa de se lamenter.

Quant au petit Bertie, il était fou de joie. Il avait manifesté sa présence à sa mère ; elle ne pouvait plus craindre qu’il soit perdu pour elle, car elle ne l’avait pas vu de ses propres yeux. Il n’y avait pas de petit garçon plus heureux au pays de l’Été.

Mais la mère de Bertie ne l’a plus jamais revu de cette façon, bien qu’il revienne chaque jour avec son offrande de fleurs soigneusement choisies. Cependant, la petite Daisy le voit toujours, et elle est capable de dire à sa mère, par des signes, quand il est à ses côtés. L’ardoise et le crayon sont toujours à portée de main, et souvent, à l’heure du crépuscule, une forte influence s’exerce sur la petite fille, et elle est amenée à écrire des messages d’amour de la main audacieuse du père de Bertie, ou des lettres imprimées de Bertie lui-même.

Le cœur de la mère est réconforté. Elle sait que ses proches vivent et l’aiment, et qu’elle les retrouvera. Daisy s’est révélée être un cadeau d’une valeur inestimable pour cette femme solitaire, et elle lui en est profondément reconnaissante ; tandis que dans son foyer spirituel, Bertie travaille avec bonheur à aider les autres et à faire de son mieux pour, le plus possible, apprendre.

Ce n’est pas tout : des personnes riches et aimables se sont intéressées à Daisy et, en collaboration avec les anges, l’éduquent afin qu’elle devienne une femme accomplie.

Les enfants spirituels apprennent le plus rapidement en revenant sur terre pour porter des messages aux mortels ; ils deviennent ainsi beaux et forts. La connaissance progresse avec eux, et ils deviennent sages et expérimentés en peu de temps. Ils gagnent leurs belles maisons ; toutes les belles choses qu’ils ont sont à eux, parce qu’ils ont travaillé pour les avoir et qu’ils savent en profiter pleinement.

Maintenant, mes chers enfants, si dans ces pages j’ai écrit ou j’écris un mot ou une phrase que vous ne comprenez pas, veuillez demander à vos bons parents ou à quelque bon ami de vous l’expliquer ; car en parlant du travail des Esprits, je n’emploie pas toujours un langage facile à comprendre pour des petits êtres comme vous. Mais je vous promets d’écrire aussi simplement que possible, afin que vous puissiez lire et comprendre par vous-mêmes.

Parfois, les enfants spirituels viennent dans les maisons terrestres où habitent les petits enfants dans leur corps et essaient de leur apporter, à eux les enfants mortels, de bons cœurs et des vies agréables. Les esprits messagers transmettent des messages d’amour aux petites gens de la terre et font naître le désir d’être bons, aimants et doux dans les poitrines de ceux qui vivent ici.

Je connais un foyer sur terre où trois petits enfants vivent avec leur maman, qui est une femme pauvre. Il y a un petit garçon dans le pays de l’été qui est un cousin de ces enfants, et très souvent il vient de sa maison au « Nid d’Or » pour jouer avec ses cousins ; et chaque fois qu’il est avec eux, ils deviennent si doux, gentils et affectueux l’un envers l’autre que leur maman aime les regarder ; et elle se sent très heureuse, bien qu’elle doive travailler très dur.

Ces petites personnes ne savent pas que le garçon spirituel est avec elles, qu’il prend plaisir à leurs jeux et qu’il remplit en même temps leurs cœurs de pensées lumineuses et du désir d’être bons les uns envers les autres. Le petit Charley, du Nid d’Or, ne peut pas apporter à ses cousins des jouets coûteux ou de la nourriture riche, mais il peut faire ce qui est bien mieux, c’est-à-dire les rendre heureux par sa présence ensoleillée. Avec lui vient le soleil, le parfum des fleurs et la musique des oiseaux, tous du pays de l’Été. Les petits enfants terrestres ne peuvent pas voir la lumière, sentir le parfum ou entendre les oiseaux chanter ; mais ils sentent toutes ces choses, et leurs cœurs deviennent brillants, parfumés et doux en conséquence.

Charley est donc un oiseau messager qui transporte la joie et l’allégresse partout, et la pauvre femme se réconforte de l’allégresse de ses chéris, se demandant comment ils font pour être si gais, mais se sentant reconnaissante que leurs cœurs soient si brillants. Elle est loin de se douter qu’un ange de la terre d’Été est dans sa maison, jetant un rayon de lumière Céleste sur chacun d’entre eux. Maintenant, petits enfants, peut-être serez-vous favorisés par la compagnie d’un petit compagnon de jeu du pays de l’Été ; et si vous êtes attentionnés et aimants les uns envers les autres, je suis sûr que vous sentirez la joie que les esprits messagers apportent dans vos vies.

Je connais une petite enfant qui vit dans le pays de l’Été et qui s’appelle Hélène. Elle a quitté son corps alors qu’elle n’était encore qu’un bébé, mais comme c’était il y a des années, elle est aujourd’hui une petite fille de bonne taille. Hélène travaille beaucoup pour les autres ; elle n’est pas du tout égoïste, et n’est jamais aussi heureuse que lorsqu’elle a réussi à rendre les autres heureux. C’est aussi une grande voyageuse, qui va d’un endroit à l’autre pour porter des messages de bonne humeur et rechercher les personnes seules et au cœur triste, afin de leur apporter réconfort et paix.

J’ai entendu dire que cet esprit travaillait dans diverses villes de la terre, et il m’a été dit qu’elle avait consolé de nombreux mortels abattus par le chagrin, en leur parlant de leurs chers petits enfants ou d’amis bienveillants qui leur envoyaient leur amour depuis le monde des esprits. Hélène est un ange, c’est-à-dire un véritable esprit messager, et tout le monde l’aime pour sa gentillesse et ses manières affectueuses.

Il n’y a pas très longtemps, Hélène a amené chez nous, au pays de l’Été, un petit garçon adorable qu’elle venait de trouver. C’était un vagabond qui était mort sur terre peu de temps auparavant, et qui n’avait pas de bonne mère ou de bon père pour s’occuper de lui. Il avait été pris en charge par un esprit aimant, mais notre Hélène avait tellement supplié de le garder que la gentille dame avait laissé partir l’enfant. Il semble que la mère de l’enfant soit encore vivante et qu’elle est très affectée par la mort de son petit. Elle n’a pas été très bonne dans sa vie, et elle pense que son enfant lui a été enlevé par un Dieu en colère pour la punir d’avoir mal agi. Hélène a découvert que cette femme est médium, et elle pense qu’elle aura le pouvoir de lui amener le petit garçon, afin que la mère prenne conscience de la présence de son enfant et devienne ainsi une meilleure femme.

Et c’est le travail qu’Hélène tente actuellement d’accomplir. Le petit garçon dont elle s’occupe est un garçon brillant et aimant qui, j’en suis sûre, deviendra un jeune homme noble. Il répond à la gentillesse qu’on lui a prodiguée avec gratitude et affection. Tout ce qu’il y a de meilleur dans sa nature est en train de grandir, et le bien qui est en lui se manifeste dans la vie extérieure. Il l’a été emmené voir sa pauvre mère, toujours sur Terre, et Hélène a réussi à lui faire admettre que son fils pourrait être autorisé à venir auprès d’elle. Cette pensée immisça, dans son esprit, un nouveau train de réflexions ; et la femme sent que si son esprit pur peut venir la visiter, elle doit essayer de vivre une vie meilleure. Elle ne voudrait pas que son enfant la voie faire un acte répréhensible, quoi que ce soit qui le rendrait malheureux ou le ferait se détourner d’elle ; et donc elle essaie très fort de bien faire et d’être une meilleure femme.

Une nuit, la femme vit son enfant en compagnie d’un autre de plus grande taille. Les deux êtres étaient si beaux, leurs visages brillaient si fort et un sourire si doux flottait sur leurs lèvres qu’un frisson de joie parcourut son corps fatigué. Lorsqu’elle se réveilla et découvrit, comme elle le pensait, que tout cela n’était qu’un rêve, elle pleura amèrement ; mais depuis ce temps, la pauvre femme n’a pas goûté une goutte d’alcool, ni dit un mauvais mot, ni fait quoi que ce soit de mal, parce qu’elle a le sentiment que les anges surveillent peut-être ses actions. C’est ainsi que cette bonne œuvre se poursuit, et deux enfants de la Terre d’Été peuvent avoir l’honneur de racheter une vie humaine d’une mauvaise action et d’un péché. C’est la saison de l’année où les petits êtres qui vivent dans des foyers heureux sur terre reçoivent de beaux cadeaux de leurs aimables parents ou les uns des autres. De tous côtés des propos agréables sont entendus : « Je vous souhaite un joyeux Noël », « J’espère que vous aurez une bonne année » ; et les petits enfants du pays de l’Été s’en réjouissent, parce qu’ils aiment voir les enfants de la terre heureux et joyeux.

Au moment des fêtes, mes petits amis, vous êtes en bonne condition pour recevoir la visite des anges, parce que vous ne vous sentez pas mauvais, que vous n’êtes pas non plus désagréables les uns envers les autres, que chacun d’entre vous se réjouit des jolis cadeaux qu’il a reçus, et qu’il est prêt à partager ses friandises avec ses camarades de jeu et ses amis. Ainsi, les petits enfants anges qui vous entourent sourient et se sentent heureux que le Noël lumineux et le Nouvel An doré viennent sur terre pour bénir chaque foyer et rendre les enfants heureux. À cette époque de l’année, vous ferez de beaux rêves, car lorsque vous serez bien blottis dans vos petits lits et que vos paupières fatiguées seront tombées dans le sommeil, nos petits messagers-esprits du pays d’Été auront le pouvoir de vous emmener loin de la terre, dans leur maison lumineuse, où ils vous montreront toutes les belles choses qui s’y trouvent. Vous passerez alors un moment joyeux jusqu’à ce que la lumière du matin pénètre dans votre chambre, lorsque vous serez ramenés dans votre corps et que vous vous réveillerez frais et dispos ; et, oh, si heureux à cause de tous les jolis paysages dont vous penserez avoir rêvé, mais que vous avez vraiment vu dans le pays de l’Été.

Certains de nos messagers spirituels ont observé une chère petite fille qui vit dans une grande ville de la terre. Ils aiment voir son petit visage patient, tout en sourires, observer sa maman pour voir si elle ne pourrait pas faire quelque chose pour l’aider. La maman de cette petite fille, que nous appellerons Bessie, est très pauvre et doit travailler dur pour acheter de la nourriture et des vêtements pour elle et son enfant. Bessie ne se plaint pas et ne pleure pas quand sa maman n’a que du pain et de la mélasse à lui donner pour le dîner. Elle mange son repas avec un sourire courageux en disant : « Ce n’est pas grave, maman ; quand je serai une grande femme, je travaillerai dur, et alors nous aurons des pommes de terre tous les jours ».

Les anges aiment venir voir Bessie, car c’est une enfant très aimable, et ils préfèrent lui rendre visite et chanter leurs chansons pour rendre son sommeil doux plutôt que d’entrer dans les luxueuses maisons des riches et de contempler tous les beaux objets qu’elles contiennent.

Lors du dernier Noël, Bessie a eu droit à quelques biscuits et à une grosse pomme rouge pour accompagner son pain, que sa gentille maman lui avait achetés pour la gâter. Noël était presque arrivé, mais la petite fille ne cherchait pas de cadeau pour l’accompagner, parce que, disait-elle, « le Père Noël ne peut pas trouver ce qu’il y a de plus beau » : « Le Père Noël ne peut pas trouver tout le monde, et je suppose qu’il ne viendra pas par ici cette année. »

Une bande d’enfants spirituels décida entre eux d’offrir à Bessie un bon Noël ; ils allèrent donc ici et là dans les maisons des riches de la grande ville, et essayèrent d’influencer ceux qui y vivaient pour qu’ils fassent du bien aux autres. Enfin, ils trouvèrent une petite fille qui voulait rendre quelqu’un heureux, et ils continuèrent à lui souffler des idées sur la façon d’aider les autres. Lorsqu’elle sortait pour jouer, les enfants spirituels la faisaient marcher de long en large devant la vieille maison où vivait Bessie, l’enfant qui la regardait timidement par la fenêtre. Enfin, l’idée vint à Sadie, la petite fille dont les parents étaient riches, qu’elle « aimerait offrir un bon Noël à cette petite chose », c’est-à-dire à Bessie ; elle expliqua t donc à sa mère ce qu’elle souhaitait faire et lui demanda son aide.

Je ne peux pas vous dire tout ce qui a été réalisé ; mais tôt le matin de Noël, la mère de Bessie a été appelée à sa porte par un grand coup, et un homme de couleur s’est présenté, qui s’est incliné, a soulevé un grand panier dans la pièce, et a disparu. Une note attachée au panier disait : « Pour la petite fille et sa maman qui vivent ici, un joyeux Noël de la part du Père Noël ». Oh, les bonnes choses à manger qu’il y avait dans ce panier, assez pour plusieurs jours. Il y avait aussi un paquet de jouets, une paire de moufles et une robe à carreaux brillante pour Bessie, et un châle chaud et gris pour la maman. Vous pouvez imaginer la joie de Bessie lorsqu’elle découvrit toutes ces choses. Elle battit des mains encore et encore, tandis que le cœur de sa bonne mère était plein de louanges reconnaissantes envers l’ami inconnu qui avait rendu sa petite fille si heureuse. Sadie a également apprécié son Noël plus que jamais, car elle a non seulement ressenti les résultats d’une bonne action dans son cœur, mais aussi la douce influence des anges approbateurs qui l’entouraient, tandis que les esprits messagers du pays de l’Été se réjouissaient avec une joie extrême du bonheur de chacun.

Chapitre XIX - Nid d’or et Autres Lieux

Le Nid d’Or est un autre endroit magnifique de la Terre d’Été où les chers petits enfants ont des maisons heureuses. Dans cet endroit doux et délicieux, les oiseaux voltigent dans les branches vertes des arbres majestueux et émettent des chants mélodieux. Vous seriez surpris, en observant les cabrioles de ces petits chanteurs aux plumes éclatantes, de voir comment ils dansent et se balancent sur l’épaule ou le doigt d’un enfant, toujours audacieux et intrépides, jamais timides ni effrayés. Leurs chants rivalisent également avec les tonalités humaines des voix d’enfants et semblent accompagner harmonieusement les mots que chantent les petits.

Le Nid d’Or est comme un grand nid vert inondé de soleil ; il est de forme circulaire et tapissé d’herbe et de mousse les plus douces et les plus brillantes. Les fleurs y poussent à profusion et leur beauté et leur parfum procurent un plaisir éternel aux sens de ceux qui s’en approchent. De petits ruisseaux d’eau claire bouillonnent et gargouillent sur des pierres blanches, rondes et lisses, et scintillent sous le doux soleil comme des rubans d’argent en fusion. L’atmosphère est douce et c’est un luxe de vivre à l’extérieur dans ce lieu enchanteur, qui est un nid d’or pour les troupes de joyeux petits chanteurs humains qui y vivent ensemble dans l’amour et l’harmonie.

Mais ces petits êtres ont beaucoup de travail à accomplir ; ils trouvent dans ce travail la joie, le plaisir et le jeu, car il leur donne un élan et une vigueur sans bornes dans la vie. Les enfants du Nid d’Or sont des esprits messagers, et ils servent de messagers entre les personnes qui vivent dans le corps et leurs amis dans le grand monde des esprits. Tous les esprits messagers ne vivent pas dans ce joli endroit, car de tels esprits bienfaisants, c’est-à-dire bons, se trouvent dans toutes les parties de la terre d’Été ; mais tous les enfants qui vivent au Nid d’Or sont de tels travailleurs, c’est-à-dire qu’ils portent les messages des esprits aux mortels, font descendre sur terre des pensées lumineuses et les impriment dans l’esprit des personnes d’ici. Ils impriment le désir d’être pur et bon dans le cœur des personnes sur terre, et viennent de leurs belles maisons pour veiller, prendre soin et aimer les petits enfants dans le corps, et, en leur chantant, à l’oreille, la nuit, de douces chansons, leur donnent des rêves heureux, de sorte qu’ils souhaitent être bons et aimants les uns envers les autres, obéissants, affectueux et respectueux à l’égard de leurs parents. Vous voyez donc que les enfants qui vivent dans le Nid d’Or ont beaucoup à faire ; ils ne sont jamais oisifs, jamais mauvais, jamais tristes, car bien qu’il leur soit pénible de voir les enfants terrestres mauvais ou malheureux, et de trouver les hommes et les femmes mortels malades et tristes, ils sont trop occupés à essayer d’aider les malheureux de la terre pour s’occuper de la tristesse dans leur propre cœur ; et ainsi elle ne restera pas, mais s’envolera devant la grande lumière de gaieté dans laquelle ces petites personnes vivent.

Si j’appelle les enfants du Nid d’Or des anges, mes chers, vous saurez que c’est parce qu’ils sont des messagers, car le mot ange signifie porteur de message, « seulement cela et rien de plus ». Mais de nos jours, nous apprenons à considérer les anges comme des êtres purs, beaux et saints. Eh bien, les petits garçons et les petites filles du Nid d’Or sont purs et saints, parce qu’ils n’ont pas de mauvaises pensées. Ils s’aiment les uns les autres, sont soucieux d’être bons, essaient d’aider les autres à faire le bien et sont occupés à travailler pour aider quelqu’un d’une manière ou d’une autre. Et ils sont beaux, car leurs visages sont souriants et doux, leurs yeux brillent de bonheur et ils semblent laisser une traînée de clarté partout où ils vont. De plus, ils sont de véritables porteurs de messages ; je pense donc que vous serez d’accord avec moi pour dire qu’ils sont vraiment et véritablement des anges.

Il n’y a pas longtemps, un groupe de ces petits êtres était très sérieusement engagé dans une conversation, et comme je regardais leurs visages s’animer, je fus convaincu qu’ils discutaient d’un nouveau plan pour le bénéfice des mortels. Et c’est ce qui s’est passé. Je vais vous parler brièvement de l’œuvre que ces anges accomplissent actuellement : un cercle - c’est-à-dire un lieu où les esprits reviennent sur terre pour se manifester aux mortels - a été ouvert par une famille désireuse non seulement de recevoir la connaissance de la vie immortelle pour elle-même, mais aussi de porter cette vérité à la connaissance d’autres personnes. Cette famille s’était séparée de trois beaux petits enfants qui, depuis quelque temps, avaient été emmenés au pays de l’été. Le père et la mère ouvrirent donc leur maison et invitèrent leurs amis - qui avaient également enterré les formes terrestres de leurs chers enfants - à se joindre à eux pour invoquer la présence de leurs amis spirituels.

Ce groupe de petits enfants dans le Nid d’Or que j’avais vu parler avec tant d’ardeur était les enfants de ces bonnes personnes ; ayant appris ce que faisaient leurs parents, ils étaient tous enthousiastes à l’idée de participer à l’œuvre de leur côté de la vie. Il fut donc décidé qu’ils - les petits - reviendraient sur terre et, pour un temps, avec la permission de leurs professeurs ou tuteurs, s’installeraient dans la maison où le cercle se réunirait ; car en faisant cela, ces anges étaient en mesure d’apporter une forte puissance spirituelle à la maison terrestre qui les aiderait à se manifester à leurs parents et à leurs amis. Ils ont donc quitté leur magnifique nid d’or et restent maintenant sur terre. Ils ont contrôlé un médium dans le cercle, prononcé leur nom et annoncé leur présence à leurs parents ravis.

Dès qu’ils auront donné à leurs amis terrestres toute la puissance spirituelle dont ils sont capables, ils quitteront la maison des mortels pour transmettre des messages des mortels aux esprits et des esprits aux mortels.

Le cercle contrôlé et gardé par cette bande d’enfants du Nid d’Or est destiné à rendre de grands services. Déjà, des étrangers ont été admis, des incroyants ont reçu des messages de leurs chers « disparus », de nombreux cœurs ont été rendus heureux, et nos gentils petits porteurs de messages travaillent sérieusement à développer leur médium afin qu’elle puisse voir les esprits qui viennent à elle, et les décrire à leurs amis anxieux. Ils lui apportent la force nécessaire pour qu’elle puisse supporter les épreuves de la vie et être heureuse de travailler pour les anges. Il est nécessaire qu’ils vivent maintenant avec la médium, afin qu’elle puisse sentir constamment l’influence pure et édifiante de leurs esprits enfantins et désintéressés, et qu’elle ne se lasse pas du travail que les instructeurs spirituels ont prévu pour elle. C’est pourquoi ils ont abandonné avec joie les beaux paysages et les sons de leur Nid d’Or bien-aimé, pour s’installer dans une humble maison sur la terre. Mais dans peu de temps, lorsque leur travail sera terminé et que les esprits de tous grades et de toutes puissances pourront se manifester au cercle et apporter des messages de joie aux cœurs fatigués, ainsi que trouver la force et le bonheur pour eux-mêmes, ces petits anges retourneront à leur maison de la Terre d’Été, heureux du succès de leur noble travail.

Une petite fille qui vit au Nid d’Or est porteuse de messages depuis sept ans ; elle a quitté son corps à moins d’un an et a été amenée à ses amis de la terre par un autre petit ange qui souhaitait leur faire du bien.

Lorsque la petite Jennie a contrôlé un médium pour la première fois, elle ne pouvait que murmurer des noms de bébés à ses parents ; mais en venant constamment, elle a acquis le pouvoir de s’exprimer plus clairement. À l’âge de trois ans, elle devint la messagère d’un médium et, depuis lors, elle s’est fait connaître presque tous les jours des mortels, apportant toujours des messages d’un esprit à des amis sur terre, des messages de personnes ici à des êtres chers dans la vie spirituelle, ou aidant des esprits à venir eux-mêmes, ou encore donnant des conseils spirituels à des portails qui en ont besoin. Cette petite messagère a donné plus de deux mille cinq cents messages spirituels à des personnes sur terre au cours des sept dernières années, a aidé plus de neuf cents esprits à contrôler son médium et à parler ou écrire pour eux-mêmes, et a apporté de la joie à de très nombreux cœurs.

C’est le travail d’une petite fille qui vit au Nid d’Or. Pensez-vous, mes chers enfants, qu’elle ait le temps d’être méchante ou malheureuse ? Non, elle est joyeuse et bonne, toujours prête à aider et à bénir qui que ce soit, et toujours prête à faire le travail qu’on lui confie.

Je vais vous livrer les paroles d’une douce petite chanson que j’ai récemment entendue chanter par des petits habitants du Nid d’Or. Je ne peux pas vous rapporter la mélodie qui accompagnait les paroles, bien que j’aimerais pouvoir le faire, car elle était si douce et produisait un sentiment si heureux et joyeux dans mon cœur. Si vous pouviez seulement écouter les chansons que les petits anges chantent dans leurs maisons de lumière, je suis sûr que vous ne seriez plus jamais mal intentionnés ; car vous essaieriez d’être doux et bons afin de toujours les attirer à vos côtés. Mais, chers enfants, nous vous aimons tous et essaierons de vous rendre heureux chaque jour. Et maintenant voici la chanson, qui s’intitule :

Amour Céleste

Joie ! joie ! La lumière du matin
Roule dans l’allégresse sur son chemin,
Inondant le monde de gloire
En ce jour heureux et paisible.
L’Amour de Dieu notre Père
Baigne l’univers de lumière ;
Il traverse tous les ténèbres,
Il dissipe les ténèbres de la nuit.


> Joie ! joie ! La splendeur Céleste
De la tendre puissance de notre Père
Réconforte tous les esprits fatigués,
Dans ses heures les plus tristes et les plus solitaires.
Et bientôt, le saint rayonnement
Illuminera chaque vie,
Et chaque âme s’élèvera en triomphe
Bien au-dessus de la douleur et de la lutte.


> Joie ! joie ! L’amour des anges
S’écoule doucement du Ciel à la Terre,
Bénissant de son pouvoir incomparable
Tous les maux de la naissance mortelle,
L’amour Céleste qui apporte à son porteur
Descend avec des messages de paix
Pour apaiser les douleurs des mortels,
Et pour que leurs joies augmentent.


> Joie ! joie ! La lumière se répand,
Nous pouvons profiter de ses rayons,
Recueillons ses rayons de soleil
En chantant nos louanges.
Portons la splendeur Céleste
De cet amour sans limite et sans mort
A ceux qui pleurent de chagrin
Pour leurs amis qui habitent là-haut ;
Bénissons ceux qui ont le cœur brisé,
Et enveloppons leur vie d’amour !

Nous allons maintenant quitter le Nid d’Or et ses habitants heureux et occupés, et poursuivre un peu plus loin notre recherche des enfants qui habitent dans le pays de l’été. Nous atteindrons bientôt Rocky Nook, où vivent un certain nombre de petits êtres qui grandissent en force et en beauté sous l’effet des brises salutaires qui soufflent toujours autour de cet endroit privilégié.

Rocky Nook n’est pas un endroit froid, morne et stérile, même si, comme son nom l’indique, on y trouve de nombreux rochers ou pierres. Ces pierres sont rondes, lisses et brillantes, de couleurs et de tailles différentes ; elles sont si claires et si belles que l’on peut voir le sable blanc briller à travers elles, et lorsque la lumière du soleil tombe dessus, elles brillent de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel et étincellent comme des pierres précieuses. Rocky Nook est une véritable plage, composée de sable blanc étincelant et recouverte de ces pierres brillantes. On y trouve également de délicats coquillages roses et neigeux de différentes formes, qui sont plus beaux que tous les coquillages que vous n’avez jamais vus sur terre. L’eau est claire comme du cristal et, lorsqu’elle est calme, elle reflète le ciel bleu et les nuages immaculés ; la mousse et les anémones poussent dans les profondeurs limpides qui ont l’apparence d’un grand jardin de fleurs, tant la végétation qui s’y trouve est belle. Parfois, la mer vient rugir sur le rivage en grandes vagues d’écume, produisant un son musical comme le carillon de nombreuses cloches, qui est très agréable à entendre. Il est possible d’apercevoir de petits bateaux sur cette mer brillante, mais ils ne sont pas tous des bateaux de plaisance. Ces petits n’ont jamais peur, car il n’y a rien à craindre. Si les bateaux venaient à se renverser, ce qui, je pense, n’arrive jamais, il n’arriverait rien de plus à leurs occupants qu’un plongeon dans l’eau, car les esprits ne peuvent pas se noyer ; et les enfants prennent souvent leur bain dans ce grand bassin, s’amusant avec les vagues et riant avec beaucoup de joie.

Rocky Nook s’étend sur une certaine distance le long du rivage. Ici et là, nous apercevons de petits pavillons construits avec des pierres brillantes, chacune posée avec précision et habileté. Certains de ces petits temples sont de forme circulaire, d’autres de forme octogonale, mais tous sont d’une grande beauté. Ces petits édifices ont été construits par les enfants qui vivent ici et leur servent de lieux de jeux. Ce travail leur donne une connaissance de l’architecture et de la conception, et leur servira de modèle pour quelque chose de plus grand à entreprendre d’ici peu. En marchant sur les pierres lisses, qui ne sont pas rugueuses pour nos pieds, nous atteignons une grande structure construite avec du corail blanc-neige et nous sommes surpris d’apprendre qu’ici, dans le monde des esprits, doivent exister ces minuscules créatures qui forment cette étrange substance perforée, puisque le corail ne pourrait pas être là s’il n’y avait pas eu de constructeurs de coraux pour le créer.

Aujourd’hui, j’ai trouvé un groupe d’enfants heureux qui riaient, dansaient et chantaient dans l’allégresse. Leurs cœurs étaient joyeux et heureux ; pas un froncement de sourcils n’entachait la beauté de leurs visages, et pas une parole malveillante ne venait troubler le flot argenté de paroles et de chants qui sortait de leurs lèvres. Pourtant, ces petits avaient connu la souffrance, la douleur et la misère ; leurs foyers terrestres avaient été remplis de pauvreté et de cruauté ; ils avaient souvent ressenti le froid mordant de l’hiver et souffert du manque de nourriture. Leurs parents, pauvres et ignorants, négligeaient leurs enfants et ne pouvaient pas s’en occuper correctement. C’est ainsi que les petits se languissaient et “mouraient”, c’est-à-dire que leurs petits corps périssaient, mais que leurs esprits étaient emmenés au pays de l’Été et placés sous la garde de femmes aimantes et tendres, qui répondaient à leurs besoins, s’occupaient d’eux assidûment, leur enseignaient des leçons d’amour et de vérité, jusqu’à ce qu’ils aient dépassé la condition malheureuse dont leur vie terrestre les avait entourés, et qu’ils soient les enfants joyeux et doux que j’ai vus aujourd’hui souriant et chantant avec allégresse.

Tels sont les petits habitants de Rocky Nook. Ici, au bord de l’eau claire et scintillante, ils vivent dans de petites maisons construites loin des sables, entourées de bosquets d’arbres et de parterres de fleurs. Ils bénéficient de l’air pur et vivifiant qui souffle sur les eaux vives, et peuvent également profiter des retraites ombragées des vieux arbres qui agitent leurs branches un peu plus loin à l’intérieur des terres. Chaque jour, les enfants se rassemblent sur le sable et étudient la composition des rochers, des coquillages et des coraux, ou naviguent sur leurs « flotteurs », ou se baignent dans la mer fraîche et rafraîchissante. Ils ont érigé la structure de corail dont j’ai parlé, avec beaucoup de soin et d’habileté, en emboîtant les pièces les unes dans les autres avec la plus grande précision, et l’ont laissée sur le sable comme un phare brillant pour leurs camarades de jeu et leurs amis qui habitent Sunny Isle, un endroit magnifique de l’autre côté de l’eau.

Je suppose que mes petits amis de la terre savent que lorsque les gens sont à l’étroit dans l’ignorance et la pauvreté, ils doivent consacrer toute leur énergie à lutter pour vivre, et que la partie spirituelle de leur nature, n’ayant pas l’occasion de se développer, devient naine et rabougrie. Mais l’air vivifiant de cette belle maison au bord de la mer, les plaisirs des sports de plein air, les soins affectueux et les instructions de ses gardiens, l’étude envoûtante des leçons qu’elle a à enseigner, tonifient bientôt tout le système des enfants amenés ici, et ils deviennent forts et actifs, désireux d’apprendre les leçons, de s’entraider, et de devenir des hommes et des femmes intelligents et bons. C’est ainsi que les enfants qui auraient pu grandir sur terre dans une atmosphère de péché et de mal, devenant des hommes et des femmes dépravés, sont pris en charge et éduqués pour devenir des membres utiles et honorables de la société lorsqu’ils sont emmenés dans la Terre d’Été.

Les enfants de Rocky Nook ont tous les avantages de l’instruction la plus poussée que la vie puisse offrir. Toutes les branches de l’éducation leur sont ouvertes et ils progressent rapidement dans la connaissance, car, comme tous les esprits qui ne sont pas confinés à la terre, ils sont prompts à saisir et à retenir l’information, leurs pouvoirs de perception et d’observation étant très aigus. Lorsque ces enfants grandissent en âge et en sagesse, et qu’ils atteignent le stade de jeune homme ou de jeune femme, ils quittent les maisons et les écoles de Rocky Nook et entrent en association avec des esprits avancés qui ont longtemps travaillé en liaison avec les bonnes gens de la terre pour réduire l’ignorance humaine et enseigner aux mortels comment vivre une vie meilleure. Leurs places dans la belle station balnéaire sont rapidement occupées par d’autres enfants abandonnés de la vie terrestre, qui sont transportés là pour recevoir une instruction et une croissance, et se préparer à devenir des enseignants et des guides pour les ignorants et les personnes souffrantes de la terre.

Les petits enfants qui vivent à Rocky Nook reviennent rarement sur terre. Le souvenir de leur vie mortelle est désagréable et ils n’aiment pas y penser ; mais à mesure qu’ils grandissent et deviennent sages et bons, et qu’ils apprennent la triste condition de nombreux pauvres qui vivent ici, ils éprouvent le désir de les aider. C’est alors que ces esprits brillants trouvent leur mission, qui est d’élever quelqu’un d’humble, de rendre forte une personne qui commet le mal, afin qu’elle puisse résister à la tentation du mal. Ils se préparent alors à la tâche qui les attend et, le moment venu, ils quittent leur agréable demeure au bord de l’eau et recherchent la compagnie des esprits qui ont l’expérience du travail pour l’humanité et qui les guident dans leur travail de bienfaisance envers les mortels.

Laissez-moi vous dire quelque chose, chers enfants, que vous n’avez peut-être jamais entendu. Vous savez, je suppose, qu’il y a beaucoup de petits sur terre qui grandissent dans l’ignorance et dans les conditions épouvantables de l’extrême pauvreté et de la criminalité. Ces milieux sombres et immoraux attirent les esprits non développés qui n’ont pas encore surmonté leurs mauvais penchants, et ces esprits revivent leur vie de péché en liaison avec ceux qui grandissent dans ces conditions défavorables. Mais, pendant que les malheureux enfants se trouvent dans cette situation désagréable, chacun d’eux est suivi par un ange gardien ou un messager de lumière, qui saisit toutes les occasions de les avantager et de les bénir, et qui sera avec eux jusqu’à ce qu’ils sortent du péché et du malheur pour atteindre une condition de pureté et de paix, même si ce n’est pas avant qu’ils aient quitté la terre et vécu de nombreuses années dans le monde des esprits.

Les esprits tels que ceux qui vivent à Rocky Nook sont les anges gardiens des enfants pauvres, ignorants, impurs et misérables de la terre ; leur mission est d’assister ces créatures malheureuses et de travailler en leur faveur, en suscitant une bonne pensée ou un élan de générosité dans leur cœur chaque fois que les conditions sont favorables, veillant sur eux et prenant soin d’eux, visitant les plus fortunés de la terre et les incitant à avoir pitié, à aider et à enseigner leurs misérables semblables. Ainsi, ils peinent, s’occupant de leur protégé même s’il vit une vie d’erreur, le suivant dans le monde des esprits et travaillant sur sa sensibilité, jusqu’à ce qu’enfin, d’une certaine manière, il reconnaisse la présence des bons anges, se détourne des méchants qui l’entourent, se repentent du passé, cherchent la lumière, la trouvent et commencent à travailler pour le bien des autres. Et donc Rocky Nook est une école de préparation où les enseignants deviennent qualifiés pour répondre aux besoins des plus humbles de la terre et c’est une belle tâche, bien digne d’une place dans Summer-land. Le travail que ses détenus accomplissent est destiné à être la source de grands bienfaits pour l’humanité. Et, lorsque les enfants préférés de la terre coopéreront avec eux, la victoire sur l’ignorance et le mal sera bientôt remportée.

Sunny Isle est une île magnifique recouverte de l’herbe la plus verte et parsemée des fleurs les plus douces et les plus belles. Le soleil répand ses rayons dorés sur un certain nombre de maisons douillettes de cette île radieuse, dans lesquelles les petits enfants vivent ensemble dans l’harmonie et l’amour. Les maisons de Sunny Isle sont de forme circulaire et composées d’un matériau blanc qui ressemble au marbre de la terre, mais en plus translucide ; les toits sont soutenus par des piliers autour desquels s’enroulent des vignes fleuries qui répandent leur parfum dans l’air doux. L’intérieur de ces maisons est décoré de beaux tableaux et statues, et meublé avec des meubles simples mais agréables pour le confort et la commodité des habitants.

Sur cette île, un certain nombre de petits enfants vivent avec leurs parents et leurs enseignants et poursuivent leurs études jour après jour. Ces enfants ont vécu dans des formes terrestres, mais les conditions de la sphère matérielle étaient trop dures pour qu’ils puissent les supporter, et ils ont donc dérivé vers le pays de l’Été. Certains d’entre eux sont avec leurs propres parents, qui ont quitté la terre avant eux, tandis que les pères et les mères des autres sont encore des habitants de la sphère mortelle et ne savent pas que leurs petits sont pris en charge, enseignés et protégés par des gardiens aimants, qui travaillent pour le bien des autres.

Les enfants de Sunny Isle apprennent les premiers principes de la connaissance ; ils posent les bases d’une éducation libérale et, sous la sage instruction de leurs tuteurs, reçoivent des informations pratiques concernant l’origine, les usages et le destin de la vie. C’est là qu’ils développent leurs goûts et leurs inclinations naturelles, et qu’ils montrent très tôt pour quelle branche de travail ils sont le mieux adaptés. Les capacités de l’enfant sont encouragées à se développer et il leur est donné l’occasion de les exprimer sous une forme extérieure. D’ici peu, ces petits auront achevé leur discipline préparatoire sur cette île et seront qualifiés pour entrer dans un département plus élevé de formation et de connaissance. Ils quitteront alors cet endroit pour s’installer ailleurs, peut-être dans l’une de nos grandes villes de la vie spirituelle, ou dans l’un des bosquets académiques où des enseignants érudits et des maîtres de l’art et de la science dispensent à leurs élèves un enseignement pratique dans les diverses branches de l’éducation. Ensuite, d’autres petits seront amenés à Sunny Isle, pour reprendre les études et progresser dans la voie tracée par ceux qui les ont précédés.

Mais parce que les petits habitants de ce lieu lumineux sont studieux et travailleurs, vous ne devez pas penser qu’ils sont malheureux, car en effet, ce sont les plus joyeux et les plus sains des petits bavards que vous n’ayez jamais vus.

Sunny Isle fait partie d’un groupe de trois îles, les deux autres ayant la même apparence que la première. Elles sont également habitées par des petits enfants et leurs professeurs. Les études et les activités sont similaires à celles dont j’ai parlé. Ces îles s’appellent Concordia et Mélodie. Elles abritent des petits êtres heureux, innocents et actifs, qui sont destinés à faire beaucoup de bien à l’humanité. Les habitants de ces trois îles de la mer se mêlent librement les uns aux autres, car ils s’aiment.

Lorsque les enfants de ces îles ont étudié une certaine leçon, ou pratiqué un travail particulier pendant un certain temps, ils sont autorisés à porter leur attention sur un autre travail intéressant, ou à se distraire dans un passe-temps qui leur est agréable. Ceci afin que leur esprit et leur corps ne se lassent pas et que leurs tâches ne leur déplaisent pas. Ces petits êtres disposent de tous les équipements nécessaires à leur santé et à leur plaisir. Ils ont des bateaux, des balançoires, des voitures aériennes et d’autres commodités pour s’amuser. Les enfants rient, crient, s’amusent, s’éclaboussent dans l’eau et se comportent généralement comme les enfants de la terre lorsqu’ils ont envie de s’amuser. Ils ne se bousculent ni ne se blessent jamais, car la première leçon qu’ils apprennent dans cette école, et qu’ils n’oublient jamais, est la douceur les uns envers les autres et l’amour envers tous les êtres humains.

Partout où il y a des enfants dans le pays de l’ Été, quel que soit le nom de leur maison, que ce soit Fairy Nest, Happy Valley, Golden Nest, Rocky Nook ou Sunny Isle, de beaux paysages et de doux sons seront trouvés. En effet l’expression de l’enfance est la beauté, et dans la vie Céleste, les petits esprits bénéficient d’un environnement et de conditions qui s’harmonisent avec leur propre vie intérieure. Les méthodes d’enseignement peuvent varier d’une maison à l’autre, mais toutes sont conçues pour accomplir leur travail correctement et fidèlement.

Chaque enfant de Summer-land apprend que le travail est ennoblissant, et tous sont désireux d’apprendre un métier ou un autre. Ils aiment travailler, car ils savent que le vrai bonheur se trouve dans l’activité ; et comme chacun est autorisé à suivre l’activité particulière qui lui plaît le plus, et à choisir ce qu’elle sera, tous sont satisfaits de leur occupation. L’enfant de la terre qui est occupé à sauter, à courir, à crier, à se servir de ses membres, est heureux, tandis que le petit qui est obligé de se tenir tranquille ou d’être oisif est triste, mécontent et malheureux. Cela montre que l’oisiveté n’est pas naturelle et que l’activité est la véritable condition de la vie. Dans le pays de l’ Été, le naturel a toujours la possibilité de s’exprimer librement et pleinement.

Maintenant, mes petits amis, si vous ne comprenez pas ce que je vous explique sur ces choses, demandez à votre bonne mère ou à votre bon père de vous l’expliquer ; car je désire que vous compreniez clairement la manière réelle, naturelle et belle dont les enfants du monde spirituel vivent, étudient et se divertissent, afin que vous puissiez les considérer comme de petits travailleurs occupés qui sont aussi vivants et actifs que vous-mêmes.

Les occupations de ces jeunes habitants de la vie supérieure, ainsi que leurs études, sont diverses ; mais tout ce que chacun entreprend d’apprendre à faire, il l’accomplit avec sérieux et diligence. Nous n’avons pas d’élèves ennuyeux, parce que tous prennent plaisir à étudier ; et nous n’avons pas de paresseux, parce que chacun prend plaisir à s’exercer ou à expérimenter dans quelque domaine de travail pour lui-même.

Nos jeunes gens étudient l’astronomie, suivent les mouvements des planètes et cherchent à connaître le système solaire, ou le grand univers des étoiles, avec un vif intérêt. Ils étudient la chimie, se renseignent sur les divers éléments et leurs combinaisons, sur les forces électriques de la nature et sur les lois qui les régissent. En fait, nous avons parmi nous des élèves dans toutes les branches de la science, ainsi qu’en philosophie, qui sont charmés par leurs études et s’y adonnent avec un zèle louable. Nous avons aussi des élèves qui poursuivent les branches de l’éducation embrassées par les nombres algébriques, la géométrie, l’architecture, la forme et le dessin, et d’autres études pratiques. Beaucoup de nos enfants, quand leur esprit est suffisamment mûr, décident d’étudier la médecine, et entrent dans le domaine du magnétisme pour suivre les occupations de leur choix. En effet, il y a beaucoup de mortels malades et faibles, et beaucoup d’esprits mal formés, qui ont besoin des soins et de l’assistance des médecins magnétiques. Ce sera alors une grande tâche pour ceux qui y sont préparés.

Vous voyez donc, mes amis, que la vie des enfants de la Terre d’Été est occupée, utile et sérieuse. Ces petits ont toutes les distractions et tous les loisirs qu’ils désirent, et ils sont encouragés à étudier ou à travailler dans la joie qu’ils ressentent lorsqu’ils ont maîtrisé leur leçon ou accompli leur travail. Ils n’ont pas le temps de se quereller ou d’être mécontents, et sont toujours heureux.

  1. Summer-land (Terre d’Été) est un lieu de la Première Sphère, ainsi nommé par les spirites. Certains d’entre eux pensent qu’il s’agit de la troisième sphère, mais c’est parce qu’ils ont choisi de numéroter les deux sous-sphères précédentes comme des sphères “pleines”. Il est parfois décrit comme étant similaire à la Californie. Une description plus complète des sept sphères spirituelles peut être trouvée sur ici.

  2. Comme il sera mentionné plus loin, il est impossible de se noyer dans l’eau qui se trouve dans le ciel.