La vie après la mort

Le plan astral

Cet extrait est tiré du livre « Mes aventures dans l’autre vie (A Wanderer in the Spirit Lands) » car il s’agit de la couverture la plus complète qu’il est possible de trouver concernant la question des fantômes, des liens terrestres, des coquilles astrales et d’autres choses de ce genre.

Chapitre 17 Le plan astral et ses habitants - les fantômes, les elfes, les vampires

Je ne peux guère vous donner une meilleure idée du déroulement de notre voyage qu’en vous demandant d’imaginer une vaste spirale. Au centre des cercles, la terre n’était pas plus grosse qu’une tête d’épingle. Un nombre égal de cercles se trouve au-dessus et au-dessous de la terre, tous connectés du plus bas au plus haut ; la tête de la spirale pointant vers notre soleil central - considéré comme le point le plus élevé de la sphère la plus évoluée.

Cette description vous donnera une image grossière de la terre et des sphères spirituelles qui s’y rattachent et vous aidera à comprendre que lorsque, au cours de notre voyage, nous sommes passés de la deuxième sphère à la plus basse, nous avons dû traverser le plan terrestre. Alors que nous le traversions, j’ai perçu de nombreux esprits de mortels qui se hâtaient d’aller et venir comme j’avais l’habitude de les voir. Mais maintenant, pour la première fois, j’ai également vu de nombreuses formes fantomatiques flottantes semblables à ces spectres que j’avais vus tourmenter l’esprit dans sa cage du Pays de Glace. Ces spectres semblaient flotter à droite et à gauche comme des algues au bord de la mer, portés ici et là par les différents courants astraux qui circulent autour de la terre.

Certains de ces spectres étaient très distincts mais en les observant de plus près j’ai remarqué que la lueur de l’intelligence était absente de leurs yeux et de leurs expressions. Comme ils avaient l’air effondrés et impuissants, j’avais l’impression de voir des poupées de cire dégarnies.

Au cours de mes déplacements précédents, je n’avais eu conscience d’aucun de ces êtres. Lorsque j’ai demandé à Hassein l’explication de mes observations, il m’a répondu : « Tu as rarement visité le plan terrestre parce que tu étais très absorbé par ton travail, et par ce que tes capacités d’observation n’étaient pas suffisamment développées. Maintenant, regarde » ajouta-t-il en désignant un étrange petit groupe d’êtres semblables à des elfes qui s’approchaient de nous main dans la main, gambadant comme des enfants. « Ce sont les émanations spirituelles, mentales et corporelles d’âmes et de corps d’enfants qui se condensent en ces petits élémentaires bizarres et inoffensifs lorsqu’elles rentrent en contact avec l’un des grands courants de vie qui tournent autour de la terre. Ces curieux petits êtres n’ont pas de véritable vie consciente comme celle donnée par une âme, et ils sont si évanescents et éthérés que leurs formes se modifie comme les nuages dans un ciel d’été. Vois comme ils se dissolvent se reforment à nouveau. »

Alors que je les regardais, je vis tout le petit nuage formé par ces silhouettes se transformer en une nouvelle forme grotesque. Elles ressemblaient à de minuscules fées portant une robe et un chapeau de fleurs, elles prenaient maintenant des ailes, devenant comme une espèce de mi-papillons, mi-diablotins, avec des corps humains, des têtes d’animaux, et des ailes de papillons. Puis, lorsqu’une nouvelle et forte vague de magnétisme les a balayés, elles furent brisées et emportées pour se regrouper un peu plus loin et composer de nouvelles formes.

J’étais très impressionné par l’apparence vivante et la métamorphose soudaine de ces êtres. Je suppose que Hassein a lu mon étonnement car il a dit : « Ce que tu viens de voir n’est qu’une forme éthérée de la vie élémentaire, insuffisamment matérielle pour une longue existence sur le Plan Terrestre. C’est comme l’écume de la mer soulevée par les mouvements de vague des vies et des pensées purement terrestres. Maintenant regarde comme la consistance de ce qui est impur est beaucoup plus dense sur le plan astral. »

Je vis s’approcher de nous une grande masse de formes aériennes, sombres, difformes, d’apparence humaine et pourtant inhumaine. « Ce sont les êtres qui hantent le délire de l’ivrogne, qui se rassemblent autour de lui, attirés par son magnétisme corrompu et incapables d’être repoussés par celui qui a perdu la volonté nécessaire pour se protéger de ces créatures qui s’accrochent à lui comme des sangsues, sucent sa puissance vitalité animale comme le ferait quelque plante parasite envers un arbre. La meilleure aide que l’on puisse apporter à ce malheureux ivrogne est de trouver sur la terre quelqu’un qui possède une forte volonté et une force magnétique suffisante pour le prendre sous la protection de sa volonté et de son puissant magnétisme jusqu’à ce que le dernier de ces fantômes se détache. Le magnétisme d’une personne saine et forte agit comme un poison sur ces créatures et les tue. Ces formes se détachent, perdent leur cohésion et finalement se décomposent en poussière immatérielle. Cependant, si ces êtres n’ont pas reçu une telle dose de magnétisme sain, ils continueront pendant des années à flotter et à aspirer la vitalité animale d’un être humain après l’autre, jusqu’à ce qu’ils acquièrent une certaine quantité de vie animale indépendante À ce stade, ces créatures peuvent être utilisées par des êtres supérieurs et plus intelligents pour effectuer les travaux auxquels leur organisation particulière les destine. Ce sont ces créatures sans âme, bien que créées et nourries par les hommes de la terre, qu’une certaine classe de praticiens (sorciers) de ce que l’on appelle la magie noire utilise dans certaines de leurs expériences, afin d’accomplir leurs noirs desseins contre toute personne qui les auraient offensées. Cependant, semblables à des algues mortelles au fond d’une mare obscure, ces entités astrales attirent généralement dans leurs griffes et détruisent ceux qui veulent les utiliser sans être protégés par les puissances supérieures. »

« Et maintenant, explique-moi, ami Hassein, dis-je, si ces entités astrales, lorsqu’ils s’attachent à un ivrogne, peuvent l’influencer ou l’influencent-ils à boire davantage, comme c’est le cas lorsque l’esprit terrestre d’un ivrogne défunt contrôle quelqu’un qui est encore dans la chair ?

« Non ! Ces êtres ne tirent aucun plaisir de la boisson absorbée par un homme, sauf dans la mesure où, en corrompant son magnétisme, ils le rendent tel qu’ils peuvent plus facilement se nourrir de lui. C’est sa force de vie animale ou sa force vitale qu’ils désirent. Elle est la substance de leur vie, comme l’eau pour une plante. Elles n’influent pas directement sur leurs désirs mais, en ravissant la vitalité à sa victime, elles engendrent un sentiment d’épuisement tel que le buveurs ressent le besoin de continuer à boire. Ce sont de simples parasites qui ne possèdent aucune intelligence propre, si ce n’est un caractère si rudimentaire qu’on peut difficilement les désigner par ce nom.

« Pour créer une pensée ou pour la transmettre à un autre, il faut posséder une âme ou une étincelle de l’essence divine. Un fois que cela a été donné, l’être devient possesseur d’une individualité indépendante qu’il ne peut plus jamais perdre. Il peut rejeter enveloppe après enveloppe, ou sombrer dans des formes de matière plus ou moins grossières. Cependant, une fois doté d’une âme vivante, il ne peut jamais cesser d’exister, et en existant, il garde toujours son individualité et la responsabilité de ses actes.

« Ceci est vrai aussi bien pour l’âme humaine que pour le principe de l’âme intelligente tel qu’il se manifeste chez les animaux ou les types inférieurs d’existence de l’âme. Chaque fois que tu vois se manifester chez l’homme, le type le plus élevé, ou chez l’animal, le type inférieur, le pouvoir de raisonner et d’agir en fonction de ce raisonnement, tu peux savoir qu’une âme existe, et que ce n’est qu’une question de degré de pureté de l’essence de l’âme. Nous voyons dans l’homme et dans la création brute un pouvoir de raisonnement et d’intelligence qui ne diffère que par le degré, et l’école de pensée à laquelle j’appartiens en déduit que les deux ont une immortalité individuelle consciente, qui diffère cependant par le type et le degré d’essence de l’âme, les animaux aussi bien que les hommes ayant un avenir immortel à développer devant eux. Nous ne pouvons prétendre dire quelles sont les limites de l’action de cette loi, mais nous tirons nos conclusions de l’existence dans le monde des esprits d’animaux et d’hommes qui ont tous deux vécu sur terre, et qui se trouvent dans un état de développement plus avancé qu’ils ne l’étaient au cours de leur existence terrestre.

« Il est impossible au parasite sans âme d’influencer l’esprit d’un mortel, et ce sont donc, sans aucun doute, les âmes qui ont été incarnées dans des corps terrestres et qui se sont livrées à leurs passions inférieures au point de ne pas pouvoir se libérer des entraves de leurs enveloppes astrales, qui hantent la terre et incitent ceux qui sont encore dans la chair à s’adonner à la boisson et à d’autres vices similaires. Comme tu le sais, ils peuvent contrôler l’homme de plusieurs façons, soit partiellement, soit complètement, et la façon la plus courante est que l’esprit enveloppe partiellement l’homme qu’il contrôle avec son corps spirituel jusqu’à ce qu’un lien se forme entre eux, un peu comme celui qui unit deux enfants jumeaux qui possèdent des corps distincts, mais qui sont tellement unis l’un à l’autre et mélangés que tout ce que l’un ressent est ressenti par l’autre. De cette façon, ce qui est absorbé par le mortel est apprécié par l’esprit qui contrôle le malheureux et qui le pousse à boire autant que possible, et lorsqu’il ne peut plus le faire, l’esprit essaie alors de se libérer et de partir ailleurs à la recherche d’un autre homme ou d’une autre femme à la volonté faible et aux goûts dépravés.

« Cependant, ni l’esprit ni le mortel ne peuvent toujours se libérer de l’étrange lien tissé entre eux par l’assouvissement de leurs désirs communs. L’esprit et l’homme peuvent continuer pendant des années à se dégoûter l’un de l’autre, sans pouvoir rompre le lien. Ce lien ne peut être rompu qu’avec l’aide des puissances supérieures, qui sont toujours prêtes à aider ceux qui font appel à elles. Si un esprit continue à contrôler les hommes dans le but de se satisfaire comme je l’ai décrit, il tombe de plus en plus bas et entraîne ses victimes avec lui dans les profondeurs de l’enfer, et tous deux éprouveront beaucoup de difficultés à le quitter lorsqu’enfin le désir de choses meilleures se réveillera. Seule l’âme a le pouvoir de penser et de vouloir, et ces autres créatures sans âme n’obéissent qu’aux lois de l’attraction et de la répulsion, qui sont également ressenties par tous les atomes matériels dont l’univers est composé, et même lorsque ces parasites astraux ont, en se nourrissant longtemps de la force vitale des hommes ou des femmes, atteignent un certain degré d’indépendance, ils n’ont pas l’intelligence nécessaire pour diriger leurs propres mouvements ou ceux des autres. Ils flottent comme des germes de fièvre générés dans une atmosphère nauséabonde, attirés par une personne plus facilement que par une autre, et comme ces germes, on peut dire qu’ils possèdent une forme de vie très basse.

« Une autre classe d’astraux élémentaires sont ceux de la terre, de l’air, du feu et de l’eau, dont les corps sont formés à partir des germes de vie matérielle de chaque élément. Certains ont l’apparence des gnomes et des elfes dont on dit qu’ils habitent des mines et des cavernes souterraines et qu’ils n’ont jamais été exposés à la lumière du jour. Telles sont aussi les fées que les hommes ont vues, dans des endroits solitaires et isolés, parmi les races primitives. Il y aussi les lutins d’eau et les sirènes dont parlent les fables anciennes ainsi que les esprits du feu et les esprits de l’air. Tous varient selon la nature des éléments dont ils sont formés.

« Tous ces êtres possèdent la vie, mais pas encore d’âme, car leur vie est tirée et soutenue par la vie des hommes et des femmes terrestres, et ils ne sont que des reflets des hommes parmi lesquels ils vivent. Certains de ces êtres sont d’un ordre de vie très bas, presque comme les ordres supérieurs de plantes, sauf qu’ils possèdent un pouvoir de mouvement indépendant. D’autres sont très vifs, animés de ruses grotesques dénuées de sens, avec le pouvoir de se déplacer très rapidement d’un point à l’autre. Certains sont parfaitement inoffensifs, tandis que d’autres ont des instincts d’autant plus pervers que les êtres humains par ce qu’ils puisent leur vie dans des races humaines très primitives. Ces curieux éléments terrestres ne peuvent exister longtemps parmi les nations qui ont atteint un stade de développement plus intellectuel, car les germes de vie rejetés par l’homme contiennent alors trop peu de vie inférieure ou animale pour les maintenir, et ils meurent et leurs corps se décomposent dans l’atmosphère. Ainsi, à mesure que les nations progressent et deviennent plus spirituelles, ces formes de vie inférieures disparaissent du plan astral de la sphère terrestre, et les générations suivantes commencent d’abord à douter, puis à nier qu’elles n’aient jamais existé. Ce n’est que dans les anciennes religions de l’Orient, qui ont conservé le fil ininterrompu des archives, que l’on trouve des récits sur ces races intermédiaires d’êtres dépendants et sur les causes de leur existence.

« Ces éléments sans âme de la terre, de l’air, du feu et de l’eau constituent une classe distincte de celles que je t’ai présentées comme émanant de l’intelligence avilie de l’esprit de l’homme et des mauvaises actions de son corps. Vois maintenant, Oh ! Homme d’une nation occidentale, les connaissances que tes philosophes et tes érudits ont exclues et enfermées comme étant des fables et des superstitions, jusqu’à ce que l’homme, enfermé dans les limites étroites de ce qu’il peut voir, entendre et sentir avec ses seuls sens physiques, ait commencé à douter qu’il ait une âme, un moi plus élevé, plus pur et plus noble que celui qui est soutenu par la vie sordide de la terre. Vois maintenant la multitude d’êtres qui entourent l’homme de toutes parts, et demande-toi s’il ne serait pas bon qu’il ait la connaissance qui pourrait l’aider à se protéger des nombreux pièges sur lesquels il marche dans l’ignorance aveugle et l’inconscience de son danger. Dans les âges primitifs de la terre, l’homme se contentait de chercher, comme un enfant, de l’aide et du secours auprès de son Père Céleste, et Dieu envoyait Ses anges et Ses esprits tutélaires pour protéger Ses enfants terrestres. À notre époque, l’homme, tel un jeune adulte turbulent et dans sa suffisance ne cherche plus d’autre aide que la sienne, et il se précipite vers le danger les yeux bandés par son orgueil et son ignorance. Il se moque des éléments que son intelligence limitée ne peut comprendre et se détourne de ceux qui voudraient l’instruire. Parce qu’il ne peut pas voir son âme, qu’il ne peut pas la peser et l’analyser, il affirme, pour ainsi dire, qu’il n’a pas d’âme et qu’il ferait mieux de profiter de cette vie terrestre puisqu’il mourra un jour et retournera à la poussière, dénué de toute conscience et de toute individualité.

« Dans d’autres situations, devant la peur du destin inconnu qui l’attend, l’homme se réfugie dans les vagues superstitions, les croyances obscures de ceux qui prétendent servir de guides sur le chemin de la Terre Inconnue, avec à peine plus de certitude qu’un individu ordinaire.

« C’est pourquoi, par pitié pour Ses enfants errants et en lutte que Dieu a ouvert une fois de plus, et plus largement que jamais, les portes de la communion entre les deux mondes. Il envoie à nouveau des messagers pour avertir l’homme, des ambassadeurs, pour lui indiquer la meilleure voie, le vrai chemin vers le bonheur d’une vie supérieure, et pour lui montrer cette connaissance et ce pouvoir dont ils peuvent hériter. Comme les prophètes d’autrefois, ces messagers parlent aujourd’hui et s’ils parlent d’une voix plus claire et moins voilée, c’est parce que l’homme n’est plus un enfant et qu’il faut lui montrer d’une façon raisonnable et scientifique ce sur quoi il doit fonder ses croyances et ses espérances.

« Écoutez donc cette voix qui appelle, oh ! vous, les travailleurs de la terre ! » s’écria Hassein en se tournant et en tendant les mains vers une petite boule sombre qui semblait flotter au loin à l’horizon de notre vue - un petit globe sombre que nous reconnaîtrions comme étant la planète Terre. « Écoutez les voix qui vous appellent et ne faites pas la sourde oreille, et réalisez, avant qu’il ne soit trop tard, que Dieu n’est pas le Dieu des morts mais des vivants, car tout vie pour l’éternité. La vie est partout et dans tout ; même la terre et les roches dures sont composées de germes vivants, chacun vivant selon son propre degré. L’air que nous respirons et l’éther illimité de l’espace universel sont pleins de vie. Toutes les pensées que nous émettons sont douées de vie pour le meilleur et pour le pire ; et il n’y a pas un seul acte dont l’image ne continue pas à vivre pour apporter finalement tourment ou félicité à l’âme, lorsqu’elle se libérera de son incarnation dans une forme terrestre. La vie est dans toutes les choses, et Dieu est la Vie centrale de tout. »

Hassein marqua une pause, puis d’une voix plus calme, il me dit : « Regarde là-bas ! Que sont ces choses à ton avis ? ». Il a pointé du doigt ce qui m’a d’abord semblé être une masse de formes spirituelles planant dans notre direction, comme poussées par un vent violent. À mesure qu’elles s’approchaient, je vis qu’il s’agissait manifestement d’enveloppes astrales sans âme, mais contrairement à ces formes flottantes que j’avais vus hanter l’homme dans la cage de glace, celles-ci étaient plus solides et paraissaient pleines d’énergie animale. Cependant, elles étaient comme des automates et ne semblaient pas posséder d’intelligence. En dérivant elles se balançaient comme des bouées en mer auxquelles les bateaux sont ancrés. Alors qu’elles s’approchaient de nous, mon ami concentra toute sa volonté sur l’une d’elles afin de l’immobiliser dans les airs.

« Maintenant, regarde », dit-il, « Ne dirait-on pas une grande poupée animée ? Ces créatures sont le produit d’innombrables petits germes vivants secrétés par la corps physique des êtres humains. Ce sont, en d’autres termes, des émanations de leur vie animale ou inférieur. Elles sont suffisamment substantielles pour se transformer en ces imitations d’hommes et de femmes terrestres lorsqu’elles sont mises en contact avec les forces magnétiques du plan astral, et suffisamment immatérielles pour être invisibles à la vue purement matérielle de l’homme, bien qu’un très petit degré de pouvoir de clairvoyance lui permette de les voir. Un plus haut niveau de clairvoyance lui permettrait de voir, comme tu le fais, qu’il ne s’agit pas d’une véritable enveloppe spirituelle, puisque aucune âme n’a jamais habité ces formes et qu’elles n’ont jamais eu d’existence consciente en tant qu’enveloppe astrale d’une âme.

« Parmi les clairvoyants courants, le sujet des esprits astraux n’est pas suffisamment étudié pour développer ces degrés supérieurs de clairvoyance, c’est pourquoi peu de clairvoyants sur Terre pourraient te dire s’il s’agit d’une véritable forme astrale enveloppant l’âme, d’une forme astrale dont l’âme s’est éloignée, ou encore d’une forme astrale qui n’a jamais abrité une âme. Je vais faire une expérience avec cette forme astrale, mais observe d’abord que, telle qu’elle est, elle est fraîche et pleine de la vie animale du plan terrestre. Elle n’a pas l’apparence effondrée des formes astrales que tu as vues auparavant, qui avaient autrefois abrité une âme et qui se trouvaient dans un état de décomposition avancée. Note bien ceci : cet astral d’apparence vigoureuse se décomposera beaucoup plus vite que les autres, car il n’a en lui aucun des principes supérieurs de vie comme c’est le cas d’une entité astrale qui, ayant autrefois contenu une âme, conserve pendant longtemps une certaine cohésion même après que l’âme l’ait quitté, l’empêchant de se décomposer totalement. Les formes astrales doivent tirer leur vie d’une source plus élevée (d’une âme immortelle en fait), sinon elles cessent bientôt d’exister et se décomposent.»

« Mais, demandai-je, comment prennent-elles les formes d’hommes et de femmes ?»

« Par l’action des courants magnétiques spiritualisés qui traversent continuellement tout l’espace éthéré, comme les courants dans l’océan. Ces courants magnétiques de vie sont d’un degré plus éthéré que ceux connus des mortels scientifiques. Ils sont en fait leur contrepartie spirituelle, et en tant que tels, ils agissent sur ces masses nuageuses d’atomes humains formant un semblant d’hommes et de femmes comme l’électricité donne une forme aux espaces givrés et leur procurent une ressemblance d’arbres, de plantes, etc.

« C’est un fait reconnu que l’électricité est un agent actif dans la formation des feuilles et des arbres, etc. dans la vie végétale, mais peu de gens savent que cette forme raffinée de magnétisme joue un rôle dans la formation des formes humaines et de la vie animale.

« Existe-t-il donc aussi des formes astrales d’animaux ?

« Certainement, et certaines de ces combinaisons sont très étranges et grotesques. Je ne peux pas te les montrer maintenant, parce que ta faculté visuelle n’est pas encore complètement développée, et aussi parce que nous voyageons trop rapidement, mais un jour je te les montrerai, ainsi que beaucoup d’autres choses curieuses relatives au Plan Astral. Je peux te dire que les atomes peuvent être classés sous différentes rubriques et que chaque classe aura une attirance spéciale pour d’autres de sa propre catégorie. Ainsi les atomes végétaux seront attirés ensemble pour former des arbres et des plantes astrales, tandis que les atomes animaux prendront l’apparence d’animaux, d’oiseaux, etc. et les atomes humains prendront des formes d’hommes et de femmes. Dans certains cas, lorsque les êtres humains dont proviennent les atomes sont très bas dans l’échelle de l’humanité et presque semblables à des animaux, leurs atomes se mélangent à ceux des formes de vie inférieures et créent des créatures grotesques et horribles qui ressemblent à la fois à des animaux et à des hommes. Ces vues ont été observées par des clairvoyants dans un état de semi-transe et sont décrites comme des visions cauchemardesques.

« Dans les sphères terrestres, une immense quantité de ces atomes vivants est continuellement rejetée de la vie inférieure ou animale de l’homme, et ceux-ci soutiennent et renouvellent les formes astrales. Cependant, si nous transportions une de ces coquilles sur une planète dont les sphères ont été spiritualisées au-delà du stade de la vie matérielle, ou en d’autres termes libérées de tous ces germes inférieurs, ces formes astrales ne pourraient pas exister, elles deviendraient comme une vapeur nocive et seraient emportées par le vent. Ces formes astrales qui ont été, comme je l’ai dit, créés à partir des masses nuageuses des atomes humains sans jamais avoir contenu aucune âme, ne sont guère plus permanentes dans leur nature que les fleurs de givre sur une vitre, à moins que la puissance de quelque intelligence supérieure n’agisse sur elles pour intensifier leur vitalité et prolonger leur existence.

« Elles sont, comme tu le verras, sans expression et semblables à des poupées de cire, et se prêtent facilement à recevoir n’importe quelle individualité. Cela explique que jadis, elles aient été utilisées par les magiciens et autres sorciers. Les atomes astraux engendrés par les arbres, les plantes, les animaux ou par des êtres humains, ne doivent pas être confondus avec les atomes spirituels, les atomes de l’âme, qui constituent le monde spirituel proprement dit et ses habitants. Les êtres astraux de toutes sortes sont d’un degré de matérialité intermédiaire entre la matière grossière de la terre et la matière plus éthérée du monde des esprits. Lorsque nous parlons d’une âme revêtue de son enveloppe astrale, nous désignons donc une âme liée à la Terre, trop subtile ou trop immatérielle pour l’existence terrestre, et trop grossière pour s’élever à travers les divers plans du Monde Spirituel, ou pour descendre dans les sphères les plus basses.

« Tu veux donc dire, ai-je demandé à Hassein, qu’un esprit, même dans la sphère la plus basse, est plus spiritualisé en ce qui concerne son corps qu’un esprit lié à la terre ? »

« Certainement. Le plan astral s’étend comme une ceinture autour de chaque planète et est, comme je l’ai dit, formé de la matière qui est trop fine pour être ré-assimilée par la planète, trop grossière pour échapper à l’attraction de la masse de la planète et passer dans les sphères du monde des esprits où elle se décomposerait ou changerait de forme. D’une manière générale, ce n’est que par le pouvoir vital de son magnétisme spirituel qu’elle est capable de se maintenir sous une forme quelconque.

« En ce qui concerne les formes astrales ayant possédé une vie individualisée en tant qu’enveloppe spirituelle d’une âme humaine, les atomes astraux ont absorbé un degré plus ou moins grand du magnétisme de l’âme, ou essence de vie véritable, selon que l’existence terrestre de l’âme a été bonne ou mauvaise, élevée ou dégradée, et ce magnétisme de l’âme l’anime pendant une période plus ou moins longue, et forme un lien entre elle et l’âme qui l’a animée. Dans le cas d’une âme dont les désirs étaient tous tournés vers les aspirations élevées, le lien est vite rompu et l’enveloppe astrale se décompose rapidement. Par contre, dans le cas contraire, le lien peut durer des siècles et enchaîner l’âme à la Terre. Dans certains cas, l’astral d’une âme ayant eu une très mauvaise vie s’imprègne de la » qualité » des sphères inférieures. La matière astrale représente une telle part de la vitalité de l’âme qu’après que l’âme elle-même ait sombré dans la sphère la plus basse de toutes, la coquille vide continue de flotter sur la terre, comme une image pâlissante de son propriétaire disparu. Les clairvoyants voient parfois de tels êtres traîner sur les lieux où ils ont vécu, et ce sont de véritables “fantômes”. Ils n’ont pas d’intelligence propre, puisque l’âme s’est enfuie, et ils ne peuvent ni influencer les médiums, ni déplacer les tables, ni faire quoi que ce soit d’autre que d’être les agents mécaniques d’une intelligence supérieure, qu’elle soit bonne ou mauvaise.

« L’astral qui se trouve devant nous maintenant n’a pas de magnétisme d’âme en lui et il n’en a jamais possédé. C’est pourquoi il se décomposera bientôt et ses atomes seront absorbés par d’autres êtres astraux. Mais vois comment il peut être utilisé lorsque je l’influence par ma volonté et qu’il est animé pour un temps par mon individualité. »

Je regardai pendant qu’il parlait et vis la poupée astrale s’animer et devenir soudainement intelligente, puis glisser jusqu’à l’un des membres de la Confrérie que Hassein avait choisi et lui toucha l’épaule, semblant dire : « Ami, mon maître Hassein Bey te salue ! » Puis, s’inclinant devant le frère amusé et émerveillé, il glissa de nouveau vers nous comme si Hassein l’avait tenu par une ficelle à la manière d’un singe savant.

« Tu vois maintenant, dit-il, comment, si je le voulais, je pourrais me servir de cet astral si je désirais agir à distance. Maintenant, tu connais un des moyens employés jadis par les magiciens pour exécuter un travail très éloigné d’eux, sans paraître y être impliqué. Ces entités astrales, cependant, ne peuvent être utilisées que sur le plan astral. Elles ne peuvent déplacer aucun objet matériel, bien qu’elles soient visibles à la vue matérielle selon la volonté du mortel qui les utilise. Il existe d’autres astraux plus matériels qui pourraient être utilisés pour pénétrer dans la terre elle-même et en faire ressortir les trésors cachés, les métaux précieux et les pierres précieuses profondément enfouis aux yeux des hommes. Il ne serait cependant ni licite ni correct pour moi de t’expliquer le pouvoir par lequel cela pourrait être fait, et les magiciens qui ont découvert et utilisé de tels pouvoirs ont tôt ou tard été victimes de ces pouvoirs qu’ils pouvaient appeler à leur aide mais qu’ils pouvaient rarement contrôler. »

« Alors si cet astral devenait animé par une intelligence maléfique, il constituerait un danger réel pour l’homme ? » ai-je alors dit.

« Oui, sans aucun doute ! Personnellement, je ne me risquerais jamais à me revêtir de cette forme astrale. Cependant, un esprit ignorant pourrait facilement le faire afin de se rendre perceptible sur la Terre sous une forme plus palpable que ne peut le faire un esprit ayant quitté le plan terrestre. Cependant, il courrait le danger de créer entre lui et l’enveloppe astrale un lien qui serait très difficile à rompre et qui pourrait ainsi l’attacher au plan astral pendant un temps considérable. Tu comprendras donc comment les hommes qui cherchent à revoir leurs amis décédés peuvent les attirer dans les conditions terrestres et, de cette façon, sérieusement leur nuire. Plus d’un esprit ignorant a commis l’erreur de se placer dans l’une de ces formes astrales abandonnées par un autre esprit, et a découvert, à ses dépens, qu’il s’était ainsi rendu prisonnier du Plan Terrestre, jusqu’à ce qu’une intelligence supérieure lui vienne en aide et le libère.

« De même, les esprits inférieurs peuvent se revêtir de ces vêtements astraux vides, mais dans ce cas, la grossièreté même de l’esprit (ou de l’âme) les empêche d’en conserver longtemps la possession, le magnétisme dense du corps de l’esprit inférieur agissant comme le ferait une vapeur ou un gaz nocif sur un revêtement délicat en la déchirant en mille morceaux. Pour un esprit situé au-dessus du plan astral, l’enveloppe astrale paraît presque aussi solide que le fer, mais pour celui qui se trouve au-dessous, ces fragiles enveloppes ressemblent à un nuage ou à de la vapeur. Plus l’âme est basse, plus son enveloppe est solide et plus elle la retient fermement, limitant ses pouvoirs et l’empêchant de s’élever vers une sphère plus avancée. »

« Tu veux donc dire que les esprits utilisent parfois ces enveloppes astrales vides comme ils utilisent des médiums terrestres et qu’ils les contrôlent par leur volonté ou entrent réellement dans leur forme ? »

« Oui, certainement. Un esprit au-dessus du plan terrestre, désireux de se montrer à un clairvoyant du plus bas (le premier niveau dont je t’ai parlé précédemment et qui correspond au plan terrestre), entrera parfois dans une de ces coquilles qu’il imprégnera aussitôt de son identité, et c’est ainsi que le clairvoyant le verra et le décrira vraiment. Le danger réside dans le fait que lorsque l’esprit bien intentionné, mais à la connaissance limitée, cherchera à quitter la coquille astrale, il s’apercevra qu’il ne peut le faire. Il l’a animée et sa force vitale le retient prisonnier, et il est souvent difficile de l’en délivrer. De même, on a constaté que le contrôle trop complet et trop prolongé d’un médium terrestre par un esprit créait entre eux un lien qui finissait par former une chaîne. Pour un esprit des sphères inférieures, l’enveloppe astrale n’est qu’un manteau commode, trop évanescent, avec lequel il peut cacher son propre corps spirituel dégradé et imposer ainsi aux clairvoyants incapables de voir le vil esprit qui se trouve en dessous ; mais pour un esprit bon et pur, l’enveloppe astrale est comme une armure de fer capable de l’emprisonner. »

« Alors, dans le cas de ce qu’on appelle les personnifications par un esprit d’un autre esprit lors des séances de spiritisme sur terre, ces astraux sont-ils mis à contribution ? »

« C’est très souvent le cas lorsque l’esprit malveillant est lui-même d’un type trop bas pour entrer en contact direct avec le médium. Tu dois savoir maintenant à quel point les pensées des hommes et des femmes mortels se reflètent merveilleusement dans l’atmosphère du plan astral, et comme des images, elles peuvent être lues et répondues par les esprits qui possèdent la connaissance pour les lire. Tous les esprits n’ont pas ce pouvoir, de même que tous les hommes et toutes les femmes de la terre ne sont pas capables de lire un journal ou une lettre. Cela requiert une certaine l’intelligence et une certaine instruction, pour nous comme pour ceux qui sont sur la terre. Les Esprits dont l’homme doit se méfier le plus ne sont donc pas vraiment les pauvres Esprits ignorants et peu évolués du plan terrestre et des sphères inférieures qui acceptent souvent l’aide qu’il leur est offerte pour progresser. Par contre il faut craindre les esprits mauvais mais intelligents, qui possèdent de grands pouvoirs spirituels et matériels et qui les utilisent de mauvaise manière. Ceux-là représentent le vrai danger pour les êtres humains et l’on doit s’en préserver avec soin. Cela ne peut se faire qu’en instruisant davantage les médiums incarnés sur Terre. »

« Les mortels et les esprits travailleront alors à l’unisson et protégeront mutuellement le mouvement spiritualiste de la fraude des mauvais esprits et par la même occasion des erreurs des esprits et des mortels bien intentionnés mais à moitié ignorants qui font du bon travail en attirant l’attention de l’humanité sur l’Au-delà, mais qui font souvent du tort à eux-mêmes et aux autres à cause de leur ignorance. Ils sont comme des chimistes ignorants et susceptibles d’apporter la destruction et le mal aux autres comme à eux-mêmes dans leur quête de savoir. »

« Tu ne penses donc pas que la pureté de leurs motifs suffira à les protéger ? »

« La pureté des motifs sauverait-elle un enfant de la brûlure s’il enfonçait ses mains dans une fournaise ardente ? Non ! Le seul moyen est de tenir l’enfant aussi éloigné que possible du feu. C’est ce que font dans une large mesure les bons et sages gardiens de l’esprit, mais si les enfants rôdent continuellement près du danger et essaient par tous les moyens de jouer avec les choses dangereuses, il n’est pas possible d’éviter que l’un d’entre eux se brûle de temps à autre. »

« Alors tu ne conseillerais pas à tous les mortels de cultiver sans discernement les pouvoirs médiumniques ? »

« Certainement pas. Il vaudrait mieux que seuls les hommes ayant été suffisamment formés par de sages instructeurs puissent se servir de leurs pouvoirs, et que l’on instruise uniquement ceux qui désirent vraiment utiliser leurs pouvoirs pour faire du bien aux autres. Mais si tu considères la multiplicité et l’égoïsme des motifs de ceux qui sont dotés de pouvoirs médiumniques, tu verras à quel point il sera extrêmement difficile de les protéger. Peut-être suis-je conditionné par mon origine raciale et mon éducation terrestre, mais j’avoue que je souhaiterais limiter la pratique de la médiumnité à ceux qui ont prouvé qu’ils étaient prêts à renoncer aux avantages matériels. Il vaudrait mieux, je pense, qu’ils soient comme un corps séparé, sans participation aux ambitions mondaines.

« Mais assez parlé sur ce sujet ! Je laisse maintenant s’éloigner cette enveloppe astrale car je voudrais attirer ton attention sur un autre type de la même classe. »

Alors qu’il parlait, il fit un geste rapide de la main au-dessus de l’astral et prononça quelques mots dans une langue inconnu. L’astral - qui avait jusqu’alors flotté à côté de nous - s’arrêta et sembla vaciller pendant quelques secondes jusqu’à ce qu’il fut emporté loin de nous par un courant magnétique, comme un morceau de bois à la dérive sur les flots. Alors que je me retournais pour ne plus l’observer, j’ai vu un petit groupe de formes sombres, bizarres et horribles qui s’approchaient de nous. Il s’agissait de coquilles astrales qui n’avaient jamais abrité une âme, mais qui, contrairement aux amusantes poupées que nous venions de quitter, étaient, à tous égards, repoussantes.

« Ce sont, dit Hassein, les émanations rejetées par des hommes et des femmes d’un type intellectuel inférieur et d’une vie mauvaise et sensuelle. Elles viennent des bas-fonds de la vie terrestre - non seulement des bas-fonds sociaux, mais aussi d’un niveau supérieur de la société où sont présents des bas-fonds moraux tout aussi dégradés. Ces êtres, lorsqu’ils sont animés par une intelligence maléfique, peuvent être utilisés pour les pires desseins. Comme ils sont très matériels, ils peuvent même être utilisés pour affecter la matière sur terre, et ils ont été utilisés dans la pratique de ce que l’on appelle la magie noire et la sorcellerie. Ils sont également (mais très rarement) utilisés par des intelligences supérieures pour provoquer des phénomènes physiques lors de séances de spiritisme. Lorsque des intelligences sages et bonnes les contrôlent, il n’y a pas de danger, mais sous la direction de personnes malveillantes ou ignorantes, elles deviennent très dangereuses. Ces enveloppes astrales, ainsi que d’autres de la même classe retenant une âme prisonnière, produisent ces manifestations grossières et dangereuses que l’on voit parfois dans les cercles (séances) spirites, où des hommes de mauvaise vie, et d’autres trop ignorants pour se protéger, se rassemblent pour des motifs de curiosité ou de simple amusement. »

« Et parmi quelle catégorie places-tu les démons et les vampires auxquels de nombreuses personnes croient fermement dans de nombreuses régions de la Terre ? »

« Les vampires sont des êtres qui ont eux-mêmes connu la vie terrestre, mais qui se sont tellement mal comportés que leurs âmes sont encore retenues prisonnières dans leur enveloppe astrale. Ils aspirent le principe de vie animale des hommes et des femmes afin de conserver leur emprise sur la vie du plan terrestre et s’épargner ainsi de sombrer dans des sphères bien plus basses. Ils tiennent à s’accrocher à leur enveloppe astrale et à prolonger sa durée de vie, tout comme les hommes dont la vie sur terre est très mauvaise s’accrochent à la vie du corps terrestre parce qu’ils craignent de sombrer dans des profondeurs inconnues d’obscurité et d’horreur lorsqu’ils en seront séparés. Le renouvellement constant de la vie animale et astrale permet souvent à ces esprits vampires de traîner sur terre pendant des siècles. »

« Est-il possible pour un esprit vampire de posséder une matérialité suffisante pour apparaître sous une forme mortelle et se mêler aux hommes comme le décrivent de nombreux contes racontés sur ces créatures ? »

« Si tu demandes si le vampire peut se fabriquer un corps matériel, je réponds non, mais il peut prendre et prend parfois complètement possession d’un corps appartenant à un mortel, comme le font les autres esprits, et peut faire en sorte que le corps qu’il a acquis agisse conformément à sa volonté. Ainsi, il est tout à fait possible pour un esprit vampire revêtu du corps mortel d’une autre personne de modifier son expression au point de lui donner une certaine ressemblance avec son ancienne apparence terrestre, et grâce au pouvoir obtenu par la possession d’un corps matériel, il (ou elle, car les vampires sont des deux sexes) peut réellement mener la curieuse double vie qui leur est attribuée dans ces contes bizarres qui ont cours et auxquels on croit dans de nombreux pays. Cependant, le plus grand nombre d’esprits vampires ne possèdent pas de corps terrestre et planent sur la terre dans leur propre enveloppe astrale, aspirant la vie terrestre des personnes que la constitution médiumnique rend vulnérable. Sans avoir la moindre idée de l’existence de tels entités astrales, ces pauvres mortels souffrent de dépression et d’un sentiment constant d’épuisement dont ils sont incapables de trouver la cause. »

« Les esprits protecteurs (les anges gardiens) ne peuvent-ils pas protéger les mortels de ces êtres ? »

« Pas toujours ! Dans une large mesure, ils les protègent, mais seulement comme il est possible de protéger une personne des fièvres infectieuses, en lui montrant le danger et en l’avertissant d’éviter les endroits où, en raison des associations avec leur vie terrestre, les esprits vampires sont spécialement attirés. L’esprit protecteur fait cela en instillant dans l’esprit du mortel une crainte instinctive des endroits où des crimes ont été commis ou des lieux où des personnes de mauvaise vie ont vécu. Mais comme l’homme est, et doit être, à tous égards un homme libre, il n’est pas possible de faire plus. Il ne peut pas être dirigé en toutes choses comme une marionnette et doit, dans une large mesure, faire ses propres expériences, aussi amers qu’en soient les fruits. La connaissance, les conseils et l’aide seront toujours donnés, mais seulement de manière à ne pas interférer avec le libre arbitre de l’homme. Il n’est pas possible de donner à quelqu’un plus que la connaissance qu’il sollicite. Rien ne lui sera jamais imposé par le monde des esprits (Monde Spirituel). »