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La Parabole du Bon Samaritain

La Nouvelle Vérité - 10 Juin 2024

Hier matin alors que je regardais et écoutais, à la télévision, l’émission Fréquence Protestante consacrée à l’étude d’un texte Biblique1, j’ai eu l’heureuse surprise de découvrir que l’émission était consacrée à un commentaire sur la parabole du Bon Samaritain racontée dans l’évangile de St Luc . L’invité de l’émission était Émilie de Turckeim. Cette parabole est peut-être la parabole la plus célèbre formulée par Jésus et elle est particulièrement bien connue par les enfants qui suivent un cursus de découverte de la foi. Et nous pensons tous avoir compris que cette parabole était une invitation à aimer son prochain.

PRÉSENTATION DE LA PARABOLE

Le Bon Samaritain est une parabole du Nouveau Testament dont se sert Jésus de Nazareth pour illustrer sa définition de l’« amour du prochain ». Il répond à une question qui lui est posée à propos de la « Règle d’Or » de l’Ancien Testament : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » Lévitique 19:18. Cette parabole est citée par Jésus à l’encontre d’un Pharisien qui veut l’amener à une définition du terme « prochain » qui soit contraire à la loi Juive.

CONTEXTE HISTORIQUE

Dans la Bible le terme Samaritain se rapporte au nom porté par les Israélites habitant une région de Palestine : la Samarie. Au temps de Jésus, les Juifs considèrent les Samaritains comme des schismatiques et même comme des païens qu’il était interdit de fréquenter et auxquels on ne devait demander aucun service.

Les Pharisiens constituaient un groupe religieux et politique de Juifs fervents apparu vers le milieu du IIe siècle av. J.-C. qui prônaient l’idée de la pureté rituelle pour tous les Juifs, la croyance en la providence ou le destin, et le concept de la résurrection des morts. Ils enseignaient qu’outre les commandements, la Loi orale avait été aussi transmise par Moïse.

Les lévites étaient les membres de la tribu sacerdotale de Lévi voué au service du temple pour remplir des offices annexes au culte, sans avoir accès à l’autel. Ils étaient une sorte de sacristain.

Un sacrificateur est un prêtre de l’Ancien testament descendant d’Aaron.

LA PARABOLE DU BON SAMARITAIN

Jésus raconte l’histoire d’un voyageur qui cheminait des hauteurs de Jérusalem vers la plaine de Jéricho, du paradis vers l’enfer, de la présence de Dieu vers le monde. C’était une route connue pour être dangereuse. Il fut attaqué par un groupe de brigands qui le laissèrent pour mort.

Un prêtre et un lévite qui passaient par là, détournèrent leur yeux et passèrent de l’autre côté de la route. Un Samaritain qui passait également sur le chemin, vit l’homme blessé, ressentit de la compassion envers lui et lui prodigua les premiers soins avant de le conduire vers une auberge. Il demanda alors à l’aubergiste de le soigner et il paya pour les soins prodigués.

COMMENTAIRE HABITUEL

Le Samaritain ne voit pas d’impureté, il ne voit que la pureté au fond de l’être, que l’innocence d’un homme est à terre. À la différence du prêtre et du lévite qui ont peur d’être contaminés, le Samaritain, lui, rend pur ce qu’il touche. Il s’approche du blessé et lui vient en aide.

Le prêtre et le lévite ont ignoré leurs responsabilités, contrairement au samaritain qui a eu pitié de lui et fut rempli de compassion, ce qui l’a conduit où était le blessé. Il aurait pu lui aussi détourner le regard en poursuivant sa route. Mais l’amour fait tomber les barrières. Le bon Samaritain a franchi la barrière raciale. Il a pris le temps de s’arrêter près de l’homme battu et blessé afin de lui prodiguer les premiers soins. Le prêtre et le lévite étaient deux hommes trop occupés, pour prendre le temps d’aider un compagnon de voyage dans le besoin. Le samaritain a donné librement de ses propres ressources. Il a mis l’homme sur sa propre monture, le conduisit à une hôtellerie, et prit soin de lui en promettant à l’aubergiste qu’il paierait la facture.

COMMENTAIRES DE JUDAS

Dans un message communiqué le 3 Mai 2002 à travers un médium anonyme, Judas nous invite à un commentaire à trois niveaux.

Selon le premier niveau de compréhension auquel Jésus fait référence et auquel jésus a très habilement, amené le pharisien à le reconnaitre : « Tout le monde est notre prochain Juif, Gentil et même Samaritain. » En effet, dans l’Ancien Testament, nous pouvons lire, dans de nombreux cas, comment la loi définit un traitement différent des Juifs et des non-Juifs. Ce qui n’était pas légal de faire à un Juif pouvait être légal de le faire à un païen. Lorsque l’on a donc conscience du mépris des Pharisiens pour les Samaritains qu’ils considéraient comme de simples païens, reconnaître dans un Samaritain son prochain c’était un pas presque impossible à franchir.

Le second niveau de compréhension veut nous faire comprendre l’importance de la compassion. Le prêtre et le Lévite devaient tous deux faire des offrandes dans le Temple, et ils ne le pouvaient que s’ils étaient dans leur « état pur », rituellement nettoyés. Cependant, en s’engageant avec un homme grièvement blessé, en danger de mort, ils mettaient en danger leur pureté rituelle. Ils ne pourraient plus assurer leurs fonctions dans le Temple, parce que la loi l’interdisait. Ils ont donc agi avec prudence et laissé le blessé dans sa misère. Ils ont commis l’erreur de se contenter de respecter la loi.

Jésus a essayé d’expliquer qu’à côté de la chose la plus évidente, il était nécessaire de dire que même si des lois sont en conflit l’une avec l’autre, une hiérarchie des normes doit exister, et il est essentiel de respecter la loi supérieure. La loi suprême, et Jésus ne s’est jamais lassé de la rappeler, est la Loi de l’Amour. Comment un rite, une cérémonie, une obligation quelconque, même si elle paraît sacrée et extrêmement importante, peuvent-ils éclipser l’amour ? L’amour en tant que manifestation suprême de Dieu, ne doit jamais être mis de côté par toute autre loi.

La Volonté de Dieu est écrite dans l’Amour et pas dans les lettres de la Loi. Penser que l’on peut se rapprocher de Dieu par l’intermédiaire de formalismes, de simples rituels est une grave erreur. Connaître la loi n’est pas suffisant, le plus important est de mettre en pratique cette loi.

Le troisième niveau de compréhension est une leçon spirituelle. Même si nous nous heurtons parfois à des déceptions, dans la plupart des cas, notre attitude aimante sera récompensée, même au cours de notre vie terrestre. La concrétisation de nos attentes n’est possible dans « l’autre » que dans la mesure où il y a déjà l’équivalent de celle-ci dans notre âme. Si mon amour dort profondément, enfoui sous des couches épaisses du péché et du mal, mon amour pour l’autre peut difficilement se matérialiser sous la forme d’une attitude réciproque. C’est une loi universelle. Comme toute loi naturelle, elle est neutre dans son fonctionnement. Nous appliquons sa charge positive ou négative, selon notre façon d’agir. Les actes négatifs sont le cancer de la société humaine, provoquant la réponse négative chez les autres.

Nous devons être la « lumière du monde », la mettre en hauteur, de sorte qu’elle puisse briller dans l’obscurité de la négativité, afin qu’elle puisse servir de point de cristallisation pour un monde nouveau et meilleur.

CONCLUSION

L’homme n’est pas indépendant. Il est le prisonnier d’un tourbillon d’émotions, et sa mentalité est teintée par la polarisation de l’atmosphère dans laquelle il vit. Si nous ne voulons pas être freiné par ce tourbillon, mais servir comme un point fixe, comme un pilier stable dans ce monde, il faut intégrer ce qui est stable et ne jamais changer : L’Amour que notre Père Céleste a pour nous.

  1. Note : Cette émission n’est disponible, en replay, sur France2, que jusqu’au 8 Juillet 2024.